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ïniaé les Egyptiens à clivirer le jour en vingt-quatre
heures? U paroît que ces deux inftitiitions ont dû
marcher de pair. Maisillemble que l’objet principal
qu’curent en vue les auteurs de ces deux anciennes
inflitiitions, fut la femaine planétaire , c’eft-à dire,
tet ordre de quartes entre les planètes, que préfen-
tent les jours de la femaine ; ordre qui devoir cor-
refpondre <à la progreflion triple. On voir une rai-
fon naturelle pour les fept jours; on n’en voit aucune
pour le nombre de vingt-quatre heures. Celle
que l’on a voulu tirer du Cynocctale, qui urinoit &C
qui crioit vingt-quatre fois dans le jour, eft aflez
ridicule pour faire connoître que l’on n’en a pu
trouver de raifon noble ; mais la progrelîion des
quartes, une fois admife, conduit naturellement à
la divifion des vingt-quatre heures. Il eft vrai qu’on
auroit pu , en fiiivant le meme arrangement, divifer
le jour en dix portions ou en dix-fept, comme l’ob-
ferve M. l’abbé Rouffier ( à la page 78 de fon mémoire).
Mais ces deux divifions ne le prêtent pas
avec la même fertilité aux lubdivifions ; le nombre
de vingt-quatre heures peut fe diftribuer fans fractions
, l'oit en deux portions de douze, comme le
pratiquent la plupart des Européens , foit en quatre
portions de fix, félon la divifion que fuppofent plu-
fieurs cadrans d’horloges publiques en Italie, qui ne
font que de lix heures, bien que les Italiens comptent
par vingt-quatre ; enfin vingt-quatre heures
peuvent fe fous-divifer en huit portions de trois,
ou , ce qui revient au même, douze heures peuvent
être fous diviféesen quatre portions de trois, comme
on l’a fait lorfqu’on comptoir pour prime, tierce,
fexte è c none. Mais une obl'ervation que M. Rouffier
n’a pas lailTé échapper, c’elt que dans le total de la
femaine, l’ordre des fept planètes elf parcouru vingt-
quatre fois. Or vingt-quatre fois les fept planètes ,
font les cent l'oixante-fuiit heures que contient la
femaine , nouveau motif qui a pu déterminer les anciens
précepteurs du genre humain, au nombre de
vingt-quatre, pour la divifion du jour. M . d e
L A L a n d e . )
SEMANTERION, ( L u th .') efpece d’inftrument
de bois à pereuffion , dont on parle légèrement à
YarticU S e M AN T RUM : H iß . ') D ie l . raif. des
Sciences.
J’ai tiré la figure du femanterion, qui fe trouve dans
la plane. I I . de Luth. S u p p l, dumuféc romain
de Caufeus (de la Chauffe ) qui décrit d’abord ainfi
cet infiniment. « C’efi une planche de bois avec des
» manches de fer mobiles, & on s’en fert en Italie
>» ( où on l’appelle fe ra n d o la ') pour convoquer le
» peuple à l’égUfe , dans les lems où les cloches fe
» taifent >*.
Le même auteur ajoute, un peu plus bas, qu’aujour-
d’hui les Grecs modernes s’en fervent, & frappent le
/^/7;i7;?r«rio/zfuivantdecertaines regies muficales, en-
forte qu’on peut avec railon mettre cet infiniment
nu nombre des inftrumens de mufique. Enfuite
Caufeus ajoute la defeription fuivante du feman-
HTion, defeription tirée de Leon Allatius par le cardinal
Rona.
« Les prêtres grecs fe fervent d’un inftrument de
» bois pour appeller le peuple à l’églife. C’efi une
» piece de bois longue de vingt pieds ( il faut proba-
» blement lire pouces ) épaiffe de deux pouces &
» large de quatre. Un prêtre, ou un autre , tient
» cet inftrument de la main gauche par le milieu,
» ÔC il le frappe de la droite , avec un maillet du
» même-bois, en le parcourant avec vîteffe, & le
» touchant de fon maillet, tantôt d’un coté, tantôt
» de l’autre ; tantôt près de la main gauche , tantôt
» loin , de taçon que les coups rendent un fon plein,
» grave ou aigu, font précipités ou lents , & frap-
i* pent l’oreille d’une mélodie agréable ».
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Le même cardlnaltdir aufli qu’il y avoit des feman*
terioa très-grands , enforie qu’ils ctoient larges de
lix palmes , épais d’une , &C longs de trente ; on
les pendoit dans des tours par des chaînes de fer
& on les frappoit pareillement avec un mailler.
Nous avons dit ci-deffus qu’il falloir probablement
lire vingt pouces p o u r vingt p ieds ^ (hinarum
decempedaTUtn, dit l’original. ) voici nos railons.
Une planche de vingt pieds de long, fur quatre
pouces de large & deux d’épaifleur, paroît peu proportionnée
, 6i encore moins propre à être maniéa
par un homme ; d’ailleurs cette proportion ne s’accorde
nullement avec celle des grands femanterion
pendus dans les tours, ni avec la proportion appa-
rente de la figure qui fe trouve dans nos planches
de Lutherie. S u p p l. (^F. D . C . )
*SEMBRADOR ou SPERMATOBOLE cC E f
pagne., {A g r icu ltu re .') Les laboureurs, tant anciens
que modernes, conviennent que la perfeétion de
l’agriculture conûfie à placer les plans dans des
efpaces proportionnés, où les racines puiffent trouver
une profondeur fuffifante pour s’étendre & tirer
de la terre affez de nourriture pour produire du fruit
& l’amener h maturité.
On n’a donné aucune attention à la pratique de
cette partie importante de l’agriculture , dit l ’inventeur
du fpermatobole ; on s’efi contenté jufqu’à
prefent de femer par poignées toutes fortes de bleds
& de graines , en les jettant devant foi inconfidéré-
ment & au hafard, parce qu’il feroit fort fatigant
de les femer un à un dans de grands efpaces. D ’où
il arrive que nous voyons que le bled fe trouve femé
trop épais dans des places & trop clair dans d’autres
; & que la plus grande partie n’eft pas couverte
ou n’efi pas fuffifamment enterrée : ce qui l’expofe
non-feuiement à être mangé par les oileaux, mais
aufii à être endommagé par les gelées dans les pays
froids, & par l’ardeur du foleil dans les climats
chauds. Ces confidérations déterminèrent à la fin du
dernier fiecle le chevalier Lucatello, après plufieurs
expériences , à perfeûionner un infirumefit, qui ,
étant attaché à la charrue, puiffe fervir en même
teras à labourer, femer & herfer : par-là on épargne
la peine de femer, &Ie grain tombant à mefure
dans le fond du fillon, fe trouve tout placé à égale
diftance , & dans la même profondeur de terre ; de
forte que de cinq parties de femence , on en épargne
quatre, & qu’avec cela la récolte eft encore
abondante.
3°. L’inventeur de cet inftrument le préfenta à
fa majefté catholique , qui en fit faire l’effai à
Buen-Retiro, où il a réuffi à fouhait, malgré la fé-
chereffe de l’année, qui caufa alors un grand dommage
à tous les bleds. Un laboureur ordinaire y
ayant femé , à la façon ufitée , un terrein dont on
avoit mefuré l’étendue, y recueillit 5125 mefures,
tandis qu’au même endroit, dans un efpace égal,
où l’on s’étoit fervi du fem b rad o r , la récolte tm de
8175 mefures, outre ce qu’on avoit encore épargné
de grain par cette nouvelle façon de femer.
4®. Sur cette épreuve, fa majefté catholique accorda
à l’inventeur &: à fes affociés, le privilège de
diftribuer cet inftrument dans tous les royaumes de
cette monarchie en Europe , aux prix de 24 réalos
chacun, & de 32 réales pour les pays hors de
l’Europe, dont le cinquième feroit perçu au profit
du roi , avec défenfes à toutes autres perfonnes
de fabriquer cet inftrument & de s’en fervir fous
différentes peines.
5® Avant que l’inventeur parût à la cour d’Efpa-
gne , il avoit fait de grands cfl'ais de cet infiniment
devant l ’empereur , dans fes terres de Luxembourg,
oîi il avoit réuffi à merveille, comme il .paroît par
un certificat donné à Vienne, le premier août 1663,
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nouveau flyle , par un officier de l’empereur,' qui
avoit été chargé de voir faire cette expérience.
6°. Ce privilege ayant été expédié , il rendit publique
la defeription du fembrador ^ avec des inftru-
éHons comme il fuit ;
I. Lafig.i.pl’ L.d'Agriculturt,Suppl. repréfente une
boîte de bois : a. b. c. d. le couvercle de la partie
de la boëte où fe met le grain; ( W. ce couvercle
qui eft levé dans la figure 2 .) & e .f.h .g .k .l. les
deux côtés de cette partie de la bocte , où un Cylindre
rond, garni de trois rangs de petites cuillers,
tourne fur lui-même, pour jetter le bled au-dehors;
ces côtés de la boéte font fupprimés dans la fig.z. pour
laiffer voir le cylindre R. S. avec les cuillers x. x.
La forme intérieure de ces côtés eft reprefentée dans
la figure j , où on peut voir quatre pieces triangulaires
d. d. d. d. qui fervent à conduire le bled , qui
croit tombé dans les cuillers, & à le décharger à la
pointe du cylindre, afin qu’il puiffe tomber préci-
fément par les trous qui font fous la boëte. La place
de ces trous correfpond à la partie de \?i fioure 1
relativement aux lettres. T eft l’une des roues •
r eft l’autre bout du cylindre, fur lequel l’autre
roue doit être placée.
H. L e fembrador doit être fermement attaché à la
charrue , de la maniéré qu’on le voit dans Ia_/T». 4 ,
enforte que le bled puiffe tomber dans le fillon , &
que les oreilles de la charrue , à mefure qu’elle
tourne , puiffent couvrir de terre le bled du fillon
précédent.
III. Comme le grain qu’on a femé avec cet inftrument,
fe trouve placé au fond du fillon, & à
une profondeur convenable, au lieu que les femen-
ces répandues à la façon ordinaire, font bien moins
enterrées, ou tout-à-fait découvertes; il eft à propos
par conféquent d’avancer un peu fes femailles,
que le laboureur qui fe fert du fembrador, p r é -
vienne de huit ou dix jours, le tems ordinaire
*ie femer, en commençant à la mi-feptembre , pour
ünir au milieu du mois d’oftobre.
IV. Dans les terreins durs, la profondeur des
filions doit être de cinq ou de fix pouces ; dans les
lerres de médiocre qualité, de fix ou fept; & dans
celles qui font légeres & Ihblonneufes , de fept à
huit pouces ; & en fuivant ces proportions , c’eft au
Jaboureur à juger par lui-même du plus ou du moins
•de profondeur, qu'il doit donner au labourage, fui-
Tant la qualité des terres.
V. Il faut fur-tout avoir foin que les roues qui
font fur les côtés de cet inftrument, tournent toujours
rondement , que jamais elles ne traînent fans
loiirner, & que les oreilles de la charrue foient un
peu plus grandes qu’elles ne le font ordinairement.
_ VI. Il eft à propos auffi que les grains foient
bien criblés & nettoyés, afin que les petites cuillers
puiffent les jetter fans obftacle,& les mieux
diftribuer.
VIL A l’égard de l’orge, il faut qu’il foit bien
nettoyé, & que les pailles & les barbes foient lé-
parces du grain , d’auffi près qu’il fera poffible ,
afin que cela ne l’empêche pas de fortir du fem~
brader.
VIII. Après les femailles faites, il faudra pratiquer
un fillon pour affainir le terrein & en tirer les
eaux, en fuivant l’ufage du pays , fans qu’il foit
befoin d’y nen faire de plus jul'qu’à la moiffon.
Infln u lion s . 1°. Avant que d’enfemencer un ter-
rein, il faut lui donner autant de labourages, qu’il
eft dufage dans les pays où on laiffe repofer les
terres.
2®. Quand le tems des femailles eft venu, le laboureur
doit commencer à ouvrir un fillon avec la
charrue fur un ou deux pas de long ; & quand la
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charrue eft dans la terre à une profondeur convenable
, il faut attacher alors \e fembrador au train
de la charrue, de telle façon que les clous des
roues puiffent s’accrocher à la terre , & les taire
tourner uniformément.
3®. Les oreilles de la charrue , étant plus larges
qu on ne les a faites jufqu’à préfent, il en réfultera
deux avantages ;pi‘emicremem elles donneront plus
de largeur aux filions, pour recevoir les lemcnces ,
& elles recouvriront mieux ceux qui font enfemen-
cés; fecondement elles empêcheront que les grof-
les mottes de terre U les pierres ne donnent des
coups contre \e fembrador , au cas que ces mottes
n’aient pas été brifées & les pierres enlevées. Mais
s’il y avoit dans un terrein une fi grande quantité
de pierres, que la charrue ne pût y pénétrer, alors
le laboureur doit paffer outre , en enlevant la charrue
, jufqu’à ce qu’il retrouve une terre praticable;
il faut enlever en'même tems le femb rado r, dont le
poids très-léger ne fait pas un grand embarras au
laboureur.
4®. Quand une feule paire d’oreilics ne fuffit
pas à la charrue , pour écarter les mottes de terre
& les pierres, on pourra y ajouter une autre paire
d’oreilles de quatre ou cinq pouces plus hautes que
les premières & de même groffeur, que l’on placera
dans un endroit convenable du train de la
charrue, & cependant un peu en arriéré des autres
oreilles; par ce moyen , le fembrador fera parfaitement
garanti & défendu contre les pierres & les
mottes de terre , comme l’expérience l’a fait voir.
^ 5®. Au rapport des fermiers les plus expériraen-
tés , le tertis propre aux femailles eft quand la fleur
delà terre eft feche, ou qu’elle approche un tant
foit peu de l’humidité; dans l’un ou l’autre de ces
cas, les roues de ce nouvel infiniment tourneront
fans obftacle , & les trous par où tombent les fe-
mences ne feront pas fermés par la boue.
6®. Quand on fe fervira du fembrador comme il
convient, on femera en froment trois celamines oa
environ un quart de boiffeau , & en orge, cinq ce-
lainines ou un demi-boiffeau , dans autant de terrein
qu’il en faudroit pour femer environ un boiffeau Sc
demi fuivant l’ufage ordinaire. Si dans cette proportion
il fe trouve plus ou moins de femence, cela proviendra
de quelque défaut dans l’inftrument, ou de
la négligence du laboureur.
7®. Il faut proportionner les cuillers aux graines,
& en faire faire exprès pour chaque efpece de femence.
8°. On doit faire les filions très-près les uns des
autres, enforte que la charrue en repaffanr puiffe
mieux recouvrir le précédent filîcn qu’on vient
d’ouvrir & de femér.
9®. Après avoir enfemencé un terrein , on doit le
rendre auffi uni qu’il eft poffible, à l’exception des
filions qu’on a faits pour l’écoulement des eaux
comme cela s’eft pratiqué jufqu’à prefent ; mais il
fiiffira d’en laifiér un à chaque diftance de quatre
verges, car l’expérience nous a appris qu’un terrein
oîi on n’a laiffe aucuns filions ouverts, rapporte plus
de bled que celui où on en a laiffé beaucoup, par U
raifon que dans ce dernier cas, le froment, l’orge &
d’autres grains, font fort fujets à dépérir par la fé*-
chereffe; & c’eft à quoi l’on doit Iiir-tout prendre
garde en Efpagne , qui eft l’une des plus feches contrées
de l’Europe.
10®. On a obfervé en 1664, dans plufieurs en-
droits de l’Elpagne, que les terres enfemencées au
mois de feptembre avoient produit de meilleur
grain que celles qui l’avoientété en oftobre ; & celles
emblavées en oêlobre, du bled mieux conditionné
que celles femées en novembre ; ce qui prouve qu’U