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nombre & la «rôdeur de ces nerfs explique la fenfi-
biliré des mammeiles.
C ’c il cette l'cnlibilitc qui caufe l’écoulement du
la it. L a niammdJe le prépare naturellement dans le
foetus parvenu à l'a maturité, & dans l’en fan t, mais
il rentre dans le lang fans s’é c o u le r, & on ne l’ap-
perçoit plus. Dan s la grolTelTe , après le troifieme
m ois, la glande delamam me lle le gonfle extrêmement
, les vailfeaux & fes conduits le d év elo p p en t,
& il fe forme du la it, dont toute la glande elf ab-
breuvée ; mais ce lait relfe comme enfermé dans
le s conduits, il s’ en échappe feulement quelquefois
quelques gouttes.
A la délivrance les mammeiles fe trouvent plus
remplies, & le lait plus formé. Des que la mere applique
Ion enfant à la mammelle,il lailit lemamelon,
il l’irrite par de petits aitouchemens , & il le luce
en même tems en dilatant l'a poitrine, & en tailant
naître dans fa bouche un viiide , dans lequel le lait
fe répand avec fa cilité , iSi de liii-mêmc & par la
prelîîon de l’air. Il favit pour y réulîir, que l’enfant
tienne le v oile du palais abaiffé , qu’il ferre le mamelon
entre les le v r e s , & que l’intervalle de ces
deux parties ne lailTe point pafi'er d’air. C ’elf une
de ces fonefions, que la nature apprend à l’e n fan t,
& qu’il fait fans tâtonnement, & fans être inlfruit
par l’expérience.
C ’ert la maniéré ordinaire dont la mammelle fc
décharge du lait : elle n’elf pas la feu le; fans grol-
feflé,fan s accouchement, la feule irritation réitérée
caul'éc par le fucement d’un enfant, peut taire naître
du lait dans le fein d’ une vierge , d’une vieille
femme incapable de con cevoir , d’un homme me-
me , & dansl’efpece humaine & dans celle des animaux;
il y a là - defîus des exemples avérés & nombreux
, qui ne laifTent aucun doute.
Le lait formé dans ces perfonnes, fi peu difpo-
fées en apparence à en fournir , eft parfaitement
femblable à celui qui fuit l’accouch em en t, & également
capable de nourrir un enfant. II paroîtdonc que
pour faire naître du la it, il ne faut qu’irriter doucement
le mamelon pendant un certain tems , &
que cette même cauie fuffit pour le faire écouler.
On feroic tenté de conclure que le lait naît continuellement
dans la vierge même , mais qu’il rentre
aufli-iüt dans le fang par la communication aifée des
conduits laiteux avec les veines rouges. Pour l’empêcher
d’y ren tre r, il femble qu’il finit rendre (bn
écoulement p a rle mamelon plus aife que la ref-
fiorption dans les veines , & l’on obtient cette facilité
en redrefi'ant le mamelon, en donnant une di-
reélion reéiilignc aux con d u its, en dégageant
leurs orifices des rides qui les ferment.
Cette influence de l’irritation fur les m ammeiles ne
doit pas nous furprendre ; l’aclion des nerfs feule
peut l'upprimer en un moment le cours du la it, il ne
faut qu’ un effroi pour fécher les mammellesd’une
nourrice & pour y faire naître des obfiruéfions dan-
gereufes à caufe de la facilité avec laquelle le lait fe
c a ille , & forme une efpece de ceré.
O n entrevoit l’effet d’une irritation excitée dans
la mammelle même. H paroît plus difficile d’expliquer
la maniéré dont la grofïéffe & l’accouchement peuvent
influer fur e lle , & augmenter la formation du
lait.O
n a cherché cette caufe dans les anaftomofesdes
arteres épigaftriques av e c les mammaires. Par une
fécondé communication les branches de l’épigaflri-
que communiquent av e c celles de la fpermatique
& de l’utérine. On a vu que le fang repercuté de
ru té rus fe portoit aux mammeiles, & que réciproquement
le la itfe jettoit dans les lochies.
Je ne vois dans les anaftomofesdes mammaires avec
J,’épigaftrique, que la ftrufture générale de toutes les
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arteres voifines. Elles ne manquent jamais de communiquer
enfemble, quand leurs branches ne Ibnt
pas l'éparces par quelque cloiion. Ces anaftomoles
meme fi vantées font fi petites, & elles ne peuvent
ajouter au fang des mammeiles qu’un fi petit nombre
de gouttes de fang, qu’il eft entièrement impoffible
de leur attribuer de grands effets.
L ’analogie de l’utérus av e c la mammelle fuffit peut-
être pour expliquer ce phénomène. Leur ftrufture
interne doit avoir beaucoup de refi'emblance, puil-
que la matrice d’une jeune fille fépare une liqueur
blanche très-reffemblante au la it, & qu’une liqueur
pareille fuccede aux regies rouges dans un grand
nombre de femmes.
Comme le lait eft un véritable’ ch y le , & que U
fecrétion d’une liqueur analogue fe fait & dans la
matrice & dans la mammelle,il eftaffez probable que
le chyle fe jette avec abondance dans celui des deux
organes qui eft le plus lib re , & qu’il s’y jette avec
plus d’abondance , lorfque l’autre de ces organes ell
embarrafîé dans fa fecrétion. Le foetus rcmpliffart
l’u té rus, & les valffeaux de cette partie s’attachant à
ceux du ch o rio n , le fang même paft’ant deTutérus
au foe tu s, la fecrétion de l’humeur laiteufe de l’uté-
ms n’a pas lieu dans la groffeffe, &c le chyle n’y
trouvant pas de Ibrrie le jette fur l’organe analogue;
ce font les mammeiles. Quand rutérus eft v u id e ,é :
que la nouvelle mere réprime le lait en refufaiit le
fein à l'on en fan t, le même chyle reflue à l’atérus,
ôc fe mêle aux lochies, D . U. )
S U C U L Æ , { / Ip o n .') nom des h y ad e s; la plus
belle étoile des hyades eft aldebavan , appellee
aulîi pailLicium , lampadias , fu lg en s ju cu la n im y
ou l'oe il du taureau. (AL D E l a L a n d e .')
SU -D OM IN A N T E , {Mufiq.) Suivant M. R a meau
, c’eft la note immédiatement au-deffus de
la dominante-tonique, c’eft-à-dire la lixieme note
du fon régnant. (F . D . C .)
S U E N O N , de Danemarck!) roi de D a -
neniarck , il étoit fils de Harald & d ’E fo. Ce prince
avoit introduit le chriftianilme dans les états , S u c -
non impatient de régner , ne laiffa pas échapper
cette occafion de prendre les armes contre fon
p e re ; la défenfe de l’ancien culte fut le prétexte
de fa révolte. Harald périt dans un com ba t; mais
fon année fut victorieufe ; & avant de couronner
Suenon , lui impofa les conditions les plus dures.
Il fut bientôt s’en affranchir ; ce fut vers Tan 980
q u ’il monta fur le trône. Politique auin rufé que
général h a b ile , il rompit l’alliance projettée entre
la Norwege & la Suede en promettant fa foeur au
roi de Norwege à qui il la reful'a enfuite avec
mépris. Celu'i-ci voulut v en g e r les armes à la main
Taffront qu’il avoit reçu ; mais fon armée fut taillée
en pieces. Vainqueur des Norwégiens, Siicnon
defeendit en Angleterre , força le roi Ethelrede à
lui p a yer tribut , revint en D an em a rck , reparut
dans la Grande-Bretagne, conquit des provinces,
gagna des ba ta ille s, vendit à fon ennemi une paix
qu’il viola dès qu’elle fut lign ée , & nq diffimula plus
le projet qu’i! av o it formé de ranger toute l’Angleterre
fous fes lo ix . Ethelrede, par des foumif-
lioos humiliantes, par des contributions énormes,
crut détourner l’orage : il fe trompa. Suenon reçut
fes prefens & lui arracha là couronne. Ce
prince avoit fait alliance avec Richard , duc de
Normandie : il tenta le fiege de Londres , mais
en vain : il pénétra dansTEcofté, fournit quelques
provinces , &C fut reconnu roi d’Angleterre par
une faüion puiffante ; mais il ne régna jamais fur
toute la Grande Bretagne. Il mourut vers l’an »014.
Su en o n I I , roi de Danemarck d’Angleterre,
étoit fils d’Ulph ôc d’Ellritc, foeur de C a n u t, pre-
inier du nom. Après la mort de fon oncle il fe fit
reconnoitre
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reconnoîfre roi de la Grande-Bretagne , que les
Danois avoient conquife depuis long-temps,
Edouard fe reconnut fon tributaire ; mais tandis
que Suenon étoit occupé à foumetire le Dane-
marck dont Magnus, roi de Norwege, s’étoit emparé
, Edouard fît égorger toutes les garnifons Da-
noifes Tan 1043. La rufe parut à Suenon une voie
plus fiire que celle des armes : pour arriver à fon
but, il gagna d’abord la confiance de Magnus qui
le fit régent du royaume, puis celle du peuple
qui le proclama roi de Danemarck l’an 1044- La
fortune ne le féconda pas auffi bien que la nation;
Magnus leva des troupes & remporta fur lui une
viéloire fignalée ; Suenon fut contraint de paffer
quelque temps dans Tobfcurité ; mais Magnus étant
mort Tan 1047, remonta fur le trône. Harald
, fuccefl'eur de Magnus en Norwege , ne tarda
pas à le lui difputer ; le Danemarck fe vit de nouveau
en proie à toutes les horreurs de la guerre.
Le peuple ne ceffoit de crier qu’il étoit la viélime
des débats des deux rois , & qu’il falloit que Suenon
les terminât par une viftoire décifîve ou qu’il
renonçât au trône ; un rendez-vous fut indique
pour les deux flottes ; mais au jour marqué Suenon
ne parut point, Harald éclata en reproches, & le
peuple en murmures, on fe donna un nouveau
rendez-vous ; ce fut Tan 105 i , & à l’embouchure
du Gothelbe, que fe donna cette bataille navale,
l ’une des plus fanglantes dont Thiftoire ail parlé ;
Suenon fut vaincu & s’enfuit en Zélande. Mais
comme les vainqueurs n’avoient tiré de leur triomphe
d’autre avantage que celui de demeurer maître
de l’embouchure du fleuve ; il fallut en venir
à un accommodement ; & Suenon demeura fur le
trône de Danemarck. On prétend que dans un
accès de colere, il fit égorger au milieu de Téglife
de Rofehild des courtifans qui Tavoient infulté ;
que lorfqu’il fe préfenta pour entrer dans Téglife,
Tevêque Guillaume lui donna dans la poitrine un
coup de fon bâton paftoral en lui difant: Arrête,
bourreau, l’entrée de ce temple t’eft interdite ; on
ajoute que le roi fit une pénitence publique, remercia
Tévêque de la clémence avec laquelle il
l’avoit traité , lui rendit fes bonnes grâces ou plutôt
lui demanda les fiennes; & qu’ils vécurent enfuite
dans la plus grande intimité. Suenon voulut en 1069
tenter la conquête de l’Angleterre, il fît partir le
général Osbern fuivi d’une flotte nombreufe ; mais
celui-ci fe laiffa gagner par les largeffes de Guillaume,
roi d’Angleterre, & rentra dans les ports
de Danemarck. Suenon mourut Tan 1074 après
avoir affuré la couronne à Harald , l’aîné de fes
enfans naturels & réglé Tordre de la fucceflion
entr’eux. Il ne laifl’a point d’enfans légitimes,
mais les grands fervices que Harald & Canut avoient
rendus à Tétac fembloient effacer la tache de leur
naiffance.
Suenon III furnommé Gratenhedcy roi de Danemarck.
Eric ayant abdiqué la couronne en 1147 ,
elle devint la proie de plufieurs concurrens ; mais
S u e n o n , fils naturel d’Eric Emund, fut préféré à fes
rivaux; Canut, fils de Magnus , leva une armée,
la guerre civile s’alluma ; le jeune Waldemar I
embraffa la défenfe de Suenon. Celui - ci ayant fait
enfermer Tarchevêque de Lunden , fut contraint
de lui rendre la liberté , & donna de grands biens
à Téglife pour appaifer fa colere. Après avoir
confacré fes armes aux progrès de la religion
dans les contrées du nord encore idolâtres, S u e non
les tourna contre Canut, gagna fur lui trois
batailles célébrés ; Canut s’enfuit à la cour de Tem-
pereur , dont il fe confelTa être le vaffal afin d’in-
tért’ffer l’ambition de ce monarque à le placer fur
le trône de Danemarck. L’empereur attira
Tome I K
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& 'Waldemar à fa cour Tan 1153 fous le prétexte
féduifant d’un accommodement. Mais il les força
de fe reconnoitre vaffaux de l’empire comme Canut
Tavoit fait. Quel que fût le roi de Danemarck
peu importoit a Frédéric pourvu qu’il lui rendît
hommage. Les princes réclamèrent bientôt contre
un traité que la force leur avoit arraché ; Suenon
de retour en Danemarck fit avec Canut une paix
fimulce qu’il viola prefque auflî-tôt. Waldemar indigné
de fa perfidie , abandonna fon parti & fe jetta
dans celui de Canut. Suenon voulut faire arrêter
Waldemar, mais il ne trouva point de foldats affez
hardis ou affez méchans pour ofer porter leurs
mains fur un prince fi généreux & fi brave. La
guerre fe ralluma , Suenon vaincu alla mendier
des fecours chez les peuples voifins, fe fit reconnoitre
par ces mêmes nations qu’il avoit opprimées
au nom d’un Dieu de paix , ÔC trouva affez de
force pour recouvrer une partie de fes états ; mais
il fallut en céder la plus belle moitié pour confer-
ver le refte. Le royaume fut partagé, & Waide-
mar fut l’arbitre du partage. Le fombre & perfide
Suenon réfolut d’affalfiner deux concurrens qu’il
n’avoit pu vaincre. Les miniftres de fa vengeance
égorgèrent Canut ; mais l’intrépide Waldemar fe
fit jour à travers les affaillans, leva une armée,
& prefenta la bataille à Suenon qui périt dans la
déroute de fon armée Tan 1 1 57. C’étoit un de ces
rois que le ciel donne dans fa colere , cruel par
penchant, commettant quelquefois par plaifir des
crimes dont il n’attendoit aucun fruit; fans recon-
noiflànce pour fes amis , fans refpeél; pour les loix.
Son nom devint fi odieux qu’après lui aucun roi
de Danemarck ne voulut le porter. (M. d e S a c y .)
SUERCHER I , de Suede.) roi de Suede
fut le premier qui fit bâtir des monafteres dans la
Suede & les peupla de moines étrangers. La Suede
, long-temps barbare , lui fut long-temps gré de
cette inftitution. Suerclier avoit pour Jean fon fils
cette tendreffe aveugle dont les effets reffemblent
fi fort à ceux de la haine. Son indulgence plongea
le jeune prince dans les plus infâmes débauches
; il viola la femme & la foeur d’un feigneur
Danois : une guerre fanglante fut la fuite de ce
crime. Jean périt en brave fcélérat, & Suercher fut
affafliné Tan 1144. C’étoit un prince bon, mais
foible , qui ne fut gouverner ni fes états, ni fa famille
, ni lui-même.
S u e r c h e r I I , roi de Suede. Il étoit fils de
Charles Suercherfon. Cette famille fut cruellement
perfécutée par Canut Eriefon. Cependant Suercher
lui fucceda vers Tan 1192, & fut contraint de dé-
figner pour fon fucceffeur Eric, fils de Canut. Il
carreffa d’abord la famille de fon perfécuteur. Mais
il ne la laiffa quelque temps tranquille dans fa
retraite que pour lui porter des coups plus fûrs.
Tous les defeendans de Canut furent maffacrés :
Eric feul échappa au carnage ; les Uplandois fe
fouleverent en fa faveur ; le feu de la révolte fe
communiqua bientôt à toute la Suede ; Suercher
vaincu s’enfuit en Gothie , il réparut à la tête
d’une armée Danoife & eut le même fort ; fon
courage ne l’abandonna point ; rien ne lui fembioit
digne de lui que le trône, la vifloire 011 la mort.
Il vint près du même champ de bataille en pré-
fenter une fécondé à fon ennemi : mais il fut tué
combattant au premier rang , comme tous les
anciens rois du Nord. Ce fut le 17 juillet de Tan
1210 , que fa mortaffura la couronne de Suede à
Eric Canutfon. (iW. d e S a c y .)
S U E T R I ^ (^Géogr. a n c ien n e .) Pline parle des
Suetri aii-deffus des O x yb ii, & ceux ci étoient voifins
de la mer , entre Fréjus & Antibes. Les Suetri
font auffi nommés dans Tinfeription du trophée des
0 0 000