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La famille des Macheco, qui a donné des féna-
îeiirs au parlement de Dijon , dès fon origine fous
Louis Xf , & deux évêques diftingués par leur
piété, ell originaire de Nuits.
Sarrazin , célébré aéleur de la comédie françolfe,
mort en 1 76 1 , étoit d’un village près de Nuits.
Le favant Pierre Burette, qui a orné les mémoires
de l’académie des infcriptions & belles-lettres de
tant de morceaux curieux , étoit originaire de cette
x'ille. Il mourut en 174 7 , âgé de 82 ans , laifTant
un cabinet de plus de quinze mille volumes,
fon éloge par M. Freret, t. X .X Ides Mem. di L acad,
__ Chrétien , capitaine d’infanterie, mort en
Allemagne en 1700 , fit imprimer à Lille la tragédie
de Sylla en 1698 : elle devoit être mife en mufique
par Campra. (C .)
NUMERIEN, Rom.) Voy. Carus , Suppl.
NUMIT0 R, ( Hiß. Romaine. ) fils de Proca , roi
des Albins, étoit appelle par le privilege de fa
naiflance au trône de fon pere. Sontrere Amulius,
trop fier pour obéir à un maître , ola lui contefter
fes droits. Tout annonçoit une guerre civile, lorl-
que Nuniitor , né avec des inclinations douces ÖC
pacifiques, immola fon ambition à la félicité de fon
peuple ; & , content de quelques terres, il fe condamna
lui-même à la vie privée. La politique cruelle,
à force d’être prévoyante, força fa fille Rhea Sylvia
de fe confacrer au miniflere de la déelTe Vefla , pour
lui ôter les moyens de mettre au monde des entans
qui pourroient un jour revendiquer les droits de
leur aïeul : cette prévoyance fut inutile. La jeune
Veflale , étant allée puifer de l’eau dans un bocage
pour les facrifices de la déelfe , fut abordée par un
homme qui fe dit le dieu Mars, à qui ce bois eft
confacrc. Ce titre impofant triompha bientôt de la
pudeur de la princellè , & une prompte grolTelTe
révéla fa chiite & fa folblelïe. Numitor , lans être
coupable , fut jette dans une prifon avec fa femme
& fa fille, qui mit au monde Romulus & Remus ,
qui furent expofés à la fureur des bêtes féroces. Ces
deux princes, préfervés par une providence lecrette,
ne démentirent point la fierté de leur naiffance.
Leurs premieres années furent employées à la garde
des troupeaux : mais bientôt leur courage murmura
de ramper dans un li vil emploi. Ils trouvèrent plus
beau de l’exercer contre les bêtes farouches , &
contre les brigands qui infeftoient le pays. Une querelle
furvenue entre les pafteurs de Numitor &
d’Amulius , fervit à découvrir le fecret de leur naiffance.
Les deux freres ,dont le pere nourricier étoit
pafteur d’Amulius, fe trouvèrent engagés à prendre
fa défenfe contre Numitor. Remus fut pris & conduit
à fon grand-pere, qui, étonné de fa fierté & de certains
traits de reffemblance , lui fit des queftions
qui le conduifirent à reconnoitre qu’il étoit fon petit-
fils. Romulus , inftruit de la détention de fon frere ,
fe mit à la tête d’une troupe d ’aventuriers pour le
dégager. Il apprit dans fa marche le fecret de fa
naiffance ; il fe rendit au palais de Numitor, qui le
fervit de leur courage pour rentrer dans la poffeflion
de fes prérogatives , fept cens cinquante-quatre ans
avant J. C. ( T—jv, )
NUNNIE, (^Mußq. des anc.) C’étoit chez les
Grecs la chanfon particulière aux nourrices, f^oys'^
C hanson, (Mußq.) Di^. raif. des Sciences, Scc.
(•S')
N U R S IA , (Géogr. anc.) aujourd’hui Nonia,
dans le duché de Spoleite , étoit autrefois la dernière
ville des Sabins vers le nord. Elle étoit fituée
auprès des monts Tetricus & Sevenes.
Ce fut la patrie de Sertorius, grand capitaine
élevé dans la difeipline auftere des Sabins. life forma
vn tempérament capable de fupponer les fatigues
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de l’art militaire. Il fe foutint en Lufitanie contre
toutes les forces de Sylla , maître de la république,
ôi ne luccomba que par la irahifon de Ibs ofBciersj
foixante-dix-fept ans avant J. C.
C ’eft lui qui difoit ;
(^ • )
Rome cß teute ou je fuis.
§ NUTRITION , (^Econ, animale.) Comme pîu-
fieiirs auteurs & des plus accrédités , fe font oppolés
à la conlbmption des parties folides du corps
animal, il paroît nëceffaire d’en donner des preuves
exaèles.
On lire une objeéHon des cicatrices , qu’on dit
ineffaçables, foit qu’elles proviennent de la petite vérole,
ou d’une brûlure, ou d’une bleffure : on ajoute à
cct exemple celui des figures que l’on trace fur la peau
avec de la poudre â canon , ou avec des liqueurs
âcres de differentes efpeces. Ces cicatrices durent
autant que la vie , dit-on ; les parties folides ne fe
renouvellent & ne changent donc pas , & par confé-
quent ne fe confument pas ; car li elles fé corifu-
moient, elles feroient remplacées par des parties
nouvelles.
On n’admet pas l’accroiffement des dents ; fi elles
paroiffent s alonger, c’efl, dit-on, la gencive qui fe
contrarie & qui les pouffe hors de l’alvéole.
II eff lur cependant que les fucs offeux fe renouvellent,
j’entends les fucs fixés dans la liibffance des
os , ôc qui en font une partie effe^ive. On a fait
beaucoup d’expériences avec la garance ; elle teint
en peu de tems les os des animaux : ce font ces particules
colorantes qui fe dépofent entre les éiémens
de la terre animale des os ; car la garance ne teint
que l’os endurci, & fes particules ne fe dépolent
pas dans le cartilage.
Dès qu’on retranche la garance de la nourriture
de 1 animal, la rougeur de fes os difparoît en peu
de îems, & la blancheur naturelle reprend le deffus.
11 faut donc que les particules de la garance , qui
étoient dépofées entre les éiémens terreux, fe repompent
, rentrent dans le fang , & qu’elles abandonnent
cette terre.
Rien n’eff plus connu de nos jours que l’amolliffe-
ment des os , un peu plus rare quand il s’étend fur
tous les os d’une perfonne , mais très-commun dans
quelques os particuliers. Pour amollir un os qui a
été dur , il faut que les éiémens terreux , dépofés
dans la ceilulofité de l’os , rentrent dans la maffe des
humeurs , & abandonnent les lames offeufes & la
colle animale qui leur donne une confhhnce de cartilage.
L’art imite parfaitement cette maladie : un
acide quelconque , le vinaigre même , dans lequel
on trempe un os , en diffout la terre, & laiffe le
refte de la fubffance amollie. Dans la maladie, il ne
fufîit pas que la terre foit diffoiite , mais il faut de
nécelÈté qu’elle foit reoompee & mêlée à la maffe
du fang ; elle l’eff bien évidemment, pihfque les
urines de ces perfonnes dépofent abondamment la
terre animale. Mais f i , dans l'animal nourri de la
garance , les parties folides des os font rentrées
dans le fang , il y a donc une communication ouverte
entre ces parties & la cavité des vaiffeaux , &
rien ne nous porte à croire qu’il fe falî’e dans cet
animal & dans une perfonne malade, une circulation
d’élémens terreux qui n’ait pas lieu dans le cours
ordinaire de la nature.
On a vu d’ailleurs, & le cas n’eft pas rare , les os
diminuer de poids & d’cpaiffeiir ; & c’efi un accident
affez ordinaire après une paralyfie , qui prive
un membre de l’aélion de fes mufcles.
Les dents croiffent très-certainement, & en longueur
& en largeur. On a vu dans les animaux les
dents
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dents de la mâchoire inférieure fe prolonger juf-
qu’à percer la mâchoire fupérieure : cela eff arrivé
dans le lievre , dans le fanglier & dans le crocodile.
J’ai très-fouvent obfervé que les dents s’alongent
dans l'homme , du côté duquel la dent oppofée eff
tombée; mais qu’elles s’élargiffent évidemment quand
les dents voifines font tombées. II y a donc dans les
dents mêtne un mouvement perpétuel dans les parties
folides, & les éiémens de la nourriture trouvent
à fe depofer dans leur fubffance , meme dans les
hommes dont l’accroiffement crt complet.
Le clîangement dans les parties folides des défen-
fes des élephanseff conffatc. J’ai v u & examiné un
morceau d’ii'oire, dans lequel une balle de fers’éîoit
logée. Les plans de fibres & les lames s’étoient détournées
très-régulicrement, & fans perdre leurpa-
rallclifmc , 6c ont décrit des lignes courbes concentriques
autour de la balle. Ce n’éroit pas leiirdireélion
naturelle ; elles avolent été droites , fans contredit,
dans l’animal, avant qu’il eût reçu le coup , & la ré^
gularité de leur courbure démontre que de nouvelles
fibres 6c de nouveaux plans de fibres s’étoient formés
après la bleffure , & avoit fuivi la courbure que
leur preferivoit la balle. Si donc il s’eff formé de
nouvelles lames régulières dans cet éléphant, il s’en
forme fans doute de même dans l’état de nature ;
6c s’il s’en forme de nouvelles, il faut que les lames
& les fibres primitives fe confument 6c leur faffent
place. Rien n’eff plus commun encore que les membranes
qui fe détachent des inteffins , 6c qui fe réparent.
Si les cicatrices ne s’effacent pas , il y a des
raifons particulières qui les en empêchent. Ce ne
lont pas des jjarties organifées ; elles font faites en
grande partie d’un fiic lymphatique coagulé ;c ’eff ce
qui les rend dures 6c calleufes. Comme cependant
il s’y forme des vaifl’eaux, elles ne font pastout-à-
fait fans accroiffemem : fi elles en étoient deltiiuées,
les cicatrices d’un enfant s’affoibliroiem , s’aminci-
roient, fe déchireroient même à mefure qu’il aitein-
droit fa ffature parfaite : cela n’arrive pas; 6c les
cicatrices grandiffent avec le relie de la peau.
La caufe qui détruit les parties folides des animaux,
n’eft pas difficile à découvrir. Tous les vaiffeaux de
la machine animale s’alongent dans chaque fyffole
du coeur ; ils fe raccourciff'ent dans chaque diaffole.
Comme leur longueur eff formée par les o s , leur
alongement fe fait par une courbure. Un vaiûèau
injecic devient ondoyé 6c ferpenre entre fes deux
extrémités fixes. Mais rien ne détruit plus les métaux
même qu’une alternative perpétuelle d’alongem.ent6c
de raccourciffenient : le nombre de ces alternatives
ajoute à leur puiffance. Il y a 4500 pulfations dans
une heure : dans chacune de ces pulfations , la colle
animale s’alonge 6c fe raccourcit ; elle attire avec
elle l’élément terreux auquel elle eff attachée, 6c
en courbe les atomes. Cette caufe de deffruéiion
opéré dans toutes les fibres , foie qu’elles foient
creufes ou qu’elles foient folides ; car les nerfs , la
fibre mufculaire , la ceilulofité même , fuit le mouvement
des vaÜfeaux , 6c s’alonge ou fe raccourcit
avec eux. On font le genou s’élever à chaque pul-
fation , ,6c tout le corps de l’animal grolîît pour
reprendre dans la diaffole fon volume naturel.
Les derniers éiémens des parties les plus folides
font flexibles 6c cedent, l’os entier eff fragile , mais
une petite écaille bien mince de cet os eff flexible.
On voit un exemple de cette deffruftion dans les
valvules du coeur, dans celle d'Euffache fur-tout,
qui très-fouvent devient un réfeau, les intervalles
des fibres les plus folides ayant été détruits par la
force du fang, qui agit à-peu-près de même fur la
lurface interne de tous les vaiffeaux. Si dans les
extrémités des vaiffeaux capillaires l’impulfion eft
moins forte , la rcfiffance diminue dans la même
Tome IF,
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proportion 5c les petits vaiffeaux deviennent entlé'
rement flexibles : on en voit l’exemple dans la partie
corticale du cerveau , qui paroît être faite par h.s
vaiffeaux du plus petit diamètre. C ’eff apparcmme.nt
la colle animale qui fe détruit le plus vite ; la terre
même ne rcfiffe cependant pas , 6c fe retrouve dans
l’urine : on l’y rcconnoît fur-tout dans les fedimens
copieux , qui ûûvent les fievres , qui ne Ibnt qu’une
circulation accélérée d’un tiers & même de moins.
Le frottement de l’extrémité libre des vailleaux
qui s’ouvrent ou à la furface de la peau , ou bien à
celle des grandes cavités du corps humain, 6c môme
dans les cellules du tiflu muqueux , comme on l ’appelle
en France , doit confumer avec d’autant plus
de vîteffe cette extrémité, qu’ elle n’eft attachée au
reffe des folides que par un bout, 6c qu’elle eft libre
de l’autre. L’epiderme , qui eft du nombre de ces
parties , te confume 6c fe répare avec rapidité.
Le frottement des articulations doit faire un grand
effet fur les cartilages qui effuient ce frottement. J’ai
vu l’articulation de la mâchoire inférieuredépoiiilice
de fon cartilage, qui étoit réduit engrains 6c ramalfé
dans la cavité articulaire. J’ai vu le cartilage intra-
articuiaire percé à jour. Par-tout oii les tendons fe
contournent autour des os , ils ufent la furface des
rainures qui n’exltloient pas dans le foetus.
Ce que je dis des caufes qui confument les folides,
n’eff qu’une légère efquifi'e que j’ai cru ncceffaire pour
préparer la théorie de leur réparation, car c’eff celle?
ci qui fait le fiijet de nos recherches.
La nutrition doit réparer ce que le frottement des
mouvemens vitaux a détruit. Quand elle ajoute davantage
à ce corps animal, elle devient accrolf-
fement , 6c décroiffement quand elle en ajoute
moins.
La nutrition des parties fluides n’entre pas dans
notre plan. Elle n’eff que le changement, fouvent
affez léger , des parties graffes, aqueufes ou gélari-
neufes des alimens, qui deviennent des parties analogues
de nos humeurs. La gelée , les fucs albumi-r
neux des animaux n’ont prel'que aucun changement
à fiibir pour devenir la lymphe de l’homme qui s’en
nourrit ; l’eau change peu , la giaiflé encore moins
quand elle vient de l’animal, 6c tous ces changemens
font expliqués fous d’autres articles,tels queSaNG,
Lymphe , G raisse, & c.
La nutrition des folides fe fait apparemment en
partie , comme il eff expofé dans cet article , du
Diclionnaire raifonné des Sciences , Ans tS' Métiers.
L’artere, fous le microfeope même, eft un tiffu
de fibres , dont les unes fuivent la longueur, 6c
qui font croifées par d’autres qui fuivent la largeur
de l’ariere. C’eff un réfeau , dans lequel il y a
des fibres plus apparentes 6c plus fortes, ÔC des intervalles
remplis d’une matière moins compare. La
force de la circulation déplace une petite maffe de
ces intervalles, il s’y fait un petit enfoncement. C’eff
cet enfoncement que remplit la colle animale, qu’a-
mene la circulation ; elle le remplit exaéleinent, dès
que la quantité de l’aliment eff égale à la deffruélion
des folides, 6c elle n’y ajoute rien, parce que tout
ce qui déborde l’enfoncement eff expofé au courant
de la circulation 6c enlevé par le fang , 'qui fe fait
jour ; il cede, parce qu’il repréfente l’extrémité foible
d’un levier, dont la partie la plus folide remplit
l’enfoncement. Cette colle eft mêlée de terre , d’eau
6c d’huile ; l’eau eff exprimée dans le raccourciffe-
ment alternatif de l’artere , bientôt il ne reffe que
la partie la plus folide de la colle , & la plus chargée
de terre , 6c la perte du folide eft exaftement réparée.
Mais il y a une autre efpece de nutrition beaucoup
plus étendue , le tiffu cellulaire formant en
effet la plus grande partie du corps animal. II y a
dans les petites cavités de ce tiffu un mouvement,
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