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trouver la longitude en mer, à un deftii-dégrc près,
& la latitude à une minute près.
On trouvera de plus grands détails fur cet Inftru-
ment de Hadley, dans les Mémoires de MarfeilU : on
peut voir aulfi fur cette matière , la defcription
qu’on a donnée, d’après le Traité de navigation de
M. Bouger, édition de M. de la Caille, iii-8'^, à Paris
, chez Def'aint 1769 ; VOptique de Smith , cl
Avignon 1767; l’ouvrage de M. Lucllam, intitulé
Direclion for the ufe o f Hadley's quadrant, London
1771 ; les Tranfactions phïlofophiqties de 1772.; le
Nautical almanac de 1774; de l’ouvrage de Ro-
bertlbn the clirnents o f navigation, London 1 7 7 1 ,
tome I f puge 2C)S & fuiv.
On commence depuis peu à employer un cercle
entier la place d’un octant, pour prendre les dirtan-
ces en mer, les vérifications font plus faciles, de
les erreurs de la divifion Si du parallclilme fe corii-
gent plus exaélement : on publiera bientôt une defcription
de ce nouvel indrument, qui d’ailleurs eft
fondé fur le meme principe. ( M. d e l a La n d e . )
Un agronome Anglois a perfeéHonné Voclam de
Hadley de la maniéré fuivante : la fig. 6S , planche
d'Aflron. Suppl, repréfente une partie du limbe de
l’inllrument, dans le milieu duquel efl une efpece
de T , dont la jambe a une pointe fixe en .4 ; les
bras B B forment en-dehors un arc , dont le rayon
eft y-iC, & il y a vers l’extrémité de la partie H D
une petite ouverture, dans laquelle eft un fil d’argent
extrêmement délié , qui marque les divifions du
limbe. Il y a fur la ligne de foi de l’index au point C ,
un pignon qui engraine dans les dents marquées lur
la partie extérieure de l’arc B B , qiti le fait mouvoir
<\ droite & à gauche.
Ce pignon & la partie B I B font couverts d’une
plaque P F P P , fur laquelle eft décrit un arc de
cercle diviféenéo parties égales; à l’extremité du
pignon C eft une aiguille CE qui parcourt le cercle :
enfin l’extremlté de la plaque eft graduée de maniéré
que l’index / marque le nombre de tours que
fait l’aiguille E.
On peut donner à cct afiém.blage le nom de micrometre,
parce qu’il fertà mefurer un petit efpace
de 10 minutes fur le limbe de rinftrument, en minutes
Ôi en fécondés : on obiérvera pour s’en fervir,
que fl les parties A D ^ A C {ont dans la proportion
d’un à 14 , le mouvement en C lera 14 fois plus
grand qu’en D. Or l’efpace de lo minutes comprendra
10 points, fl le rayon de l’inftrument eft de 2
pieds ; par conféquent l'elpace correfpondant en C
fera de 244 points, ou les ~ d’un pouce. Si donc
parreffetdu mouvement du pignon 6’ , l’extrémité
d’un des rayons s’approche de C; l'index f s’approchera
de P d’environ d’un pouce ou de la ligne de
foyer , & le fil tendu dans le milieu de l’ouverture
D aura parcouru un efpace de 10 nunutes lur le
limbe : on voit par-là qu’en quelque endroit que
l’index fe trouve, on applique une clef au pignon C;
& qu’on falfe mouvoir l’arc B B , julqu’à ce que le
fil d’argent fe trouve fur un des points de la divifion
du limbe , l’index I marquera fur l'arc P P la quantité
de minutes de différence qu’il y a entre l’index
le point de divifion du limbe. Si les dents du pignon
C & celles de l’arc B B font proportionnées
de maniéré que lorfque l’index marque une minute,
l ’aigiulle C E fafte un tour, il marquera la fécondé.
Je donne 120 dents à l’arc , qui divifées par 20,
en laiiTenc 6 pour le pignon.
Il arrive louvent fur mer que l’horizon n’eft pas
affez marqué pour pouvoir verfifierl’inftrument, fur-
tout pendant la nuit ; il convient donc de mettre le
pilote en état de le faire d’une maniéré prefque égale
à celle que l’obfervation peut fournir, il convient
pour cet effet de connçure au jufte, dans l’inftru-
O C T
ment dont on fe fert, la longueur de la perpendiculaire
(5^). ) du centre ou milieu du grand
miroir fur la ligne mB , tirée du centre du petix
miroir jufqu’à l’oculaire : celafuppofc, il faut placer
un objet bien limite, à une diftance convenable
du point y ; il eft évident qu’on peut confidérer le
triangle y d f A-comme un triangle reéfangle, dont
l’angle j; marquera exaélement ie degré que l ’index
marquera fur le limbe , fuppofé que le miroir foie
bien parallèle, & que la différence indiquera le défaut
de rinftrument.
La /". 6c) reprefente la difpofition & la grandeur
des différentes pieces proportionnellement à l ’in-
ftrnment, au rayon duquel je donne deux pieds ,
perfuade qu’on peut aifémem s’en fervir fur mer.
La piece de traverfe A , a près de fon extrémité un
petit miroir m étamé en partie,& au point Ffont deux
mortoiles, dans lefqiielles s’emboîtent les tenons
de deux cercles qui fervent à contenir le tuyau du
téicl'cope.
J’ai éloigné la ligne m B qui paffe par le petit miroir
& l’oculaire , beaucoup plus qu’on ne l’a fait
jufqii’ici , pour rendre la double réflexion moins
oblique , & placer plus aifément le télefeope. Je
propofe maintenant & fans reftriéHon , un verre
objedif achromatique de 8 pouces de foyer , deux
verres oculaires piano-convexes, l’un de \ de pouce
de rayon , tk. l’autre de ~ de pouce de foyer, éloignés
l’un de l’autre d’un peu moins d’un pouce , qui
giolfironrles objets douze fois davantage, & em-
brafferont environ 6 degrés. ( Cet article cjî ciré des
Journaux dnglois. )
§ OC TA VE , ( ) L’(?r7izre donnant toutes
les confonnances, donne par conféquent aufft toutes
leurs différences, par elles tous les intervalles fim-
ples de notre fyftcme mufical , lefquels ne font que
ces différences même. La différence de la tierce
majeure à la tierce mineure donne le femi-ton mineur
; la différence de la tierce majeure à la quarte
donne le femi-ton majeur; la différence de la quarte
à la quinte donne le ton majeur, & la différence de
la quinte à la lixte majeure donne le ton mineur.
Or le femi-ton mineur, le femi-ton majeur, le ton
mineur & le ton majeur, font les feuls élcmens de
tons les intervalles de notre mufiqiie. ( i'.)
Les octaves cachées font défendues dans les par-;
ties fupérieures par les Italiens & les Allemands.
f^oye^ C a ché , ( Mujïq. ) Suppl. Et puifque i’occa-
fion s’en prétente, nous allons rapporter la raifon
que les muficiens de ces deux nations allèguent pour
défendre deux octaves ou quintes de fuite entre les
memes parties.
Vociave Si la quinte font des confonnances parfaites
, c’eft-a-dire qu’elles fe confondent prelque
abfolumem avec le fon fondamental. Si fatisfont
l’oreille au point qu’elle no demande plus rien; en
faifant deux octaves oki deux quintes de fuite,en même
mouvement lur-tout, vous fatisfaites trop , & par
conféquent vous dégoûtez l'oreille à force d’uniformité,
les parties ayant le môme mouvement, la même
marche, Si reftant au meme intervalle. Si les
parties vont par mouvement contraire , au moins le
mouvement Si la marche varient; Si fi vous faites
fuccéder une quinte à une octave, ou une octave à
une quiate par un mouvement oblique ou contraire
( Si on ne le permet pas autrement ) , il y a variété
dans le mouvement & dans l’intervalle.
C ’eft par une fuite de ce r.-)ifonnement, que les
compofiteurs délicats évitent de mettre au milieu
d’une phrafe ïoclave ou la quinte de la baffe dans le
deffous.
Quant aux uniffons oh les parties font effeôHve-
meni à léoctayty on les regarde comme de véritables
O C T imiffons, parce que chaque partie eft dans le diapa-
fon qui lui eft propre. ^ , 1 /v
On ne peut pas toujours prendre Y octave dit labafle
dans une compofition à plulieurs parties : voici les
cas où cela eft détendu.
Lorlque la note fenfible eft à la baffe, car
toute note fenfible monte à la tonique ; ainfi la baffe
Si la partie qui en lonne Vociave doivent toutes les
deux monter à la tonique, 6i tone par conféquent
deux octaves de fuite. ÎI faut bien faire attention
qu’en changeant de mode , la note fenfible cliange
aufti.
2'’ . Toutes les fois qu’un accord de dominante,
tonique ou non , fuccede en defeendant à un accord
de fixte , on auroit deux octaves ou deux quintes de
fuite entre les deux mêmes parties, êi par le même
mouvement.
3®. Toutes les fois que par le renverfement la dif-
fonnance eft à la batlé.
On commence aiilTi depuis quelque tems à employer
Vüctuve diminuée dans rharmonie ; alors on
l’accompagne ordinairement de U fixte à tierce mineure
Si l’on fut deiccndre diminuée d’un
femi-ton majeur fur la fepiieme, qui fe fauve enfuite
à l’ordinaire fur la tierce , la balTe fondamentale faifant
une cadence parfaite. Pour fe fervir convenablement
de Vociave diminuée, il taut qu’elle foit préparée
dans la partie où elle fe trouve ; on s’écarte à
la vérité de cette regie , mais qui ? Eoye^ l’iifage
de Vociave diminuée, pi. X I I I de Mufque, Suppl.
f§ -
L’on rendra facilement raifon de cet accord en
faifant attention que Vociave diminuée n’eft qu’une
fuipenfion de la feptieme, 6l que celle-ci n’eft elle-
même qu’une neuvième non préparée , ce qui eft
permis quelquefois, comme on le voit à i’urhc/cNEU-
,VIEME , ( Mii/iq. ) Suppl. (^F. D. C .)
OCTAVTE, (////?. Ao/«. ) feeurd’Augufte, mais
née d’une autre mere, fut mariée en premiere noce
avec Claudius Marcelius , dont elle eut un fils. L’ intérêt
de la politique lui fit comraéler une fécondé
alliance avec Marc-Antoine. Cette union rétablit une
heureufe intelligence entre les deux triumvirs, divi-
fés par la rivalité du pouvoir. Oclavie qui uniflbit les
charmes les plus louchans à tous les dons du génie,
ne put fixer le coeur de fon volage époux; Marc-
Antoine infenfible à tant de perfeclions,i’abandonna
pour Cléopâtre, reine d’Egypte, qui, auffi artifi-
cieiife que belle , étoit plus ingénieufe que fa rivale
dans la recherche honteufe des voluptés. Cette infidélité
fut un affront dont Augufte fe fentit offenfé :
Ociavie, la feule à plaindre , fufpendir les effets de
cette inimitié; &L ne voyant dans un impudique qui
la trahifibit qu’un époux qu’elle devoir aimer, elle
fe tranfporta à Athènes, dans l’elpoir de dilfiper fes
erreurs. Cette démarche ne produilit point l’effet
qu'elle s’en étoit promis, elle n’effuya que des dédains
dont Augufte juftement irrité tira vengeance à
la journée d’Adium. La mort de Marc-Antoine fut
moins un triomphe pour elle qu’une fource de regrets.
Augufte, pour la confoler, lui rendit tous les
honneurs qui auroient pu flatter une femme ambi-
lieufe. Tous les Romains , à l’exemple de leur maî-
ire , lui rendirent des hommages qu’elle feule favoit
dédaigner.
Son fils Marcelius, qui étoit l'cfpoir de l'empire,
avoir époufé Julie, fille d’Augufte, &c le titre de
gendre du maître du monde lui en prélageoît le brillant
héritage. Ce jeune prince, que la mort enleva
à la fleur de fon âge , plongea Oclavie dans une langueur
qui termina fes jours. Sa mon fut un deuil public;
fes gendres accablés d’affliftion »portèrent eux-
mêmes fon cercueil, comme un témoignage de leur
piété filiale. Augufte fondant en larmes, prononça
O D E 87 fon éloge funebre. Les Romains, dont elle avoit fait
les délices,ne ié bornèrent point à de ftériles regrets,
leur amour fuperftitieux voulut lui rendre les honneurs
divins ; mais Augufte cm affez de modération
pour mettre un frein à leur zelc. Elle avoit eu de
Marc-Antoine deux filles, qui toutes deux portèrent
le nom d’Antonia ; la premiere fut mariée à Domi-
tius Enobarbus, & la plus jeune à Drufus, frere de
Tibere. (T —zv.)
OcTAViE^, ( Hiß. rom.') fille de l’impudique Mef-
faline & de l’imbécille Claudius, fit oublier par l’innocence
de fes moeurs la tache de fon origine. Placée
au milieu d’une cour licencieufe , où fes yeux
n’étoient frappes que du fpeétacle de là débauche ,
elle fit revivre les vertus des premiers tems de la
république : fa douceur, fa modeftie & fabienfai-
fance , lui concilièrent tous les coeurs des Romains.
A peine étoit-elle fortie de l’enfance, qu’on la fiança
au jeune Sillanus. Cette union qui leur promettoit
une félicité réciproque, fut rompue par les intrigues
de l’ambitieufe Agrippine, qui paya des délateurs
pour aceufer le jeune époux des délits les plus
graves. Des juges corrompus le trouveront coupable;
& après lui avoir fait fouffrir les tourmens
les plus douloureux , on le condamna à fe faire ouvrir
les veines. La politique barbare de Mcfialine
étoit de faire époufer Oclavie à fon fils Néron, pour
rapprocher par cette alliance I’intervalle qui le fc-
paroit du trône. Le ftupide Claudius, affervi lâchement
aux volontés d’une femme iinpéricufe, ratifia
ce mariage. Néron fut déclaré fon héritier à l’empire,
au préjudice de Britanniens, frere cVOclavie.
Ce nouvel époux, trop vicieux pour être capal)!e
d’aimer, n’eut aucun attachement pour une prin-
ceffe dont les moeurs pures bienfaifanres étoient
la cenfure de fes penchans dépravés. Dès qu’il fut
parvenu à l’empire, il la répudia. Jolis prétexte de
ftérilité. Ce ne fut pas le plus grand des outrages
qu’il lui fit eftuyer ; Popée qui avoit ufùrpé fa place
dans la couche du tyran, porta la fureur julqu’à l’ac-
eufer d’un commerce impudique avec un de fes ef-
claves. Tousles domcftiques de cette princefte furent
mis à la queftion ; quelques-uns fuccombant à
la violence des tourmens, déclarèrent ce qn’ils ne
favoient pas. La vertueufe Oclavie traitée en coupable,
fut triftement reléguée dans la Campanie. Le
peuple indigné de cette oppreflion, fit éclater fes
murmures qui annonçoient une révolte générale.
Ce fut pour la prévenir que Néron la rappellj de
fon exil. Son retour à Rome alarma Popée qui
craignit la perte de fon crédit; cette femme arrifi-
cieufe fe jetta aux pieds de Néron qui, par une
lâche complailance , prononça un fécond exil. Ocla-
ri.; fut exilée dans une île, où bientôt on lui fignifia
l’ordre de fe faire ouvrir les veines. Elle n’avoir que
vingt ans lorlqu’elle reçut l’arrêt de fa mort : les malheurs
de là vie lui en avoient infpiré le dégoût ; elle
envifagea fon dernier moment lans le plaindre, ni
pâlir. Ses infames affallins lui coupèrent la tête ,
qu’ils portèrent aux pieds de fon indigne rivale.
( r - .Y . )
O D
O D E , {Mußq. des anc.) mot grec qui lignifie
chant ou chanfon. (S'.)
§.^DE, 1. f. (^BelUs-Lzttres. Poéfie.) Lorfqu’en
Italie on entend un habile improviïàteur préluder
fur le claveftin , fe laifl'er d’abord remuer les fibres
par les vibrations harmoniques, & quand tousles
organes du feniiment Sc de la penfée font en mouvement
, chanter des vers faits Impromptu , fur un
fiijet donné, s’animer en chantant , accélérer lui-
même le mouvement de l’ air fur lequel il compofe,
f i y ‘i j , I