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71a S A N
E x p o r t h l’üir, la partie rouge tlii/arrg fe dif-
fout cominucllement, & il ne relie de tout le gateau
, que la croûte noirt.tre que ) a. cttcc. Dans les
ecchÿtnoles, le/arrgfe caille à a vente , & torn«
des caillors, mais ces memes caillots le tondent, tU
palîcnt par ditférens degrés de brun , de verd àC
de jaune , pour reprendre entièrement une conli-
itance fluide ; elle ell repompee alors dans les veines.
J'ai vu d’énormes ecchymolés rendre levilagetout
noir & former fur la tete une tumeur d’un volume
très-confldérable, & tout ce épanche launir
& difparoître dans peu de jours. Cette diüolu-
îion naturelle au fang épanché arrive dans \njang ,
qui circule par la force delà fievre. C efl une re-
marque Irès-commime, que le /urig des fievres intermittentes
devient d’une fluidité exeeffive
qu’il perd entièrement fa confillance ; ]’ai vu ce plic-
nomeiie. Dans les maladies aigues, il n eft point
rare de voir le fang couvert dans les preniiers jours
du mal d'une croûte tenace , devenir fluide au bout
de quelques jours , & perdre prefque la faculté de
fe coaguler. Dans les fievres putrides, pclcchiales
ou varioleufes, \e fang devient quelquefois affez
fluide pour fortir par les gencives, le^ nez, les m-
tefiins, le vomilTement, les cellalofités du corps ,
& c’eft fur-tout dans la fievre jaune des .4 nglois ,
connue des François fous le nom de rnaf de S i^ i ,
que cette degeneration du/ioîg efl ellentielle. On a
même cru remarquer que la fiinple chaleur de F^ete
diffout U fang, qui reprend fa deniitc en hiver. Puis
un pays efl c'haud, & plus le fang s'y diffout avec
facilité. ^ ,
La proportion de la partie rouge du lang a la
partie jaunâtre , eft différente fuivant l’âge & le
tempérament. Dans les fujets les plusrobuftes, le
gâteau d e e f t plus rouge & plus folide , & fe
forme plus vite : il en eft de même des grands animaux
, comme du cheval, &C des animaux carnivores,
comme du chien, dont le fang eft beaucoup
plus compaÛ que celui de l’homme.
Dans l’homme affoibli, la proportion dé jà lero-
fité devient plus grande , il en arrive de meme dans
les animaux qu’on nourrit mal les arteres y ^pa-
roiffent arides ; elles ne le font pas, mais il n’y a
qu’uqe liqueur tranfparente. On a vu le même événement
dans l’homme. L’enfance augmente la proportion
du ferum , & la vieillclTe celle de la partie
^ ° S t e partie rouge eft compofee de globules ,
que le microfeope a démontrés, j’en crois la découverte
due â Malpighi ; Leeiiwenhoeckjes a fui-
vis davantage , mais il les a contemplés principalement
dans les tuyaux capillaires ; cette méthode eft
mauvaife; il faut les obferver dans les vaiflTeaux
même de l’animal vivant ; cela eft très-aifé dans
les animaux à fang froid , cela n’eft pas difficile
dans le poulet & dans les vaiftéaux des membranes
de l’oeuf. Car les animaux à/ang chaud, qui ont vu
le jou r , ont les membranes trop épaiftes , & on y
diftingue mal les globules.
Ces globules font des parties cffentielles àx^fang,
leur figure eft conftante ; ce ne font pas de Amples
amas de graiffe, ni des globules comme ceux du
mercure, ils fontcirconferits, terminésSc folides ,
ils ne fe trouvent que dans la proportion rouge du
peut-être dans le lait.
La figure des globules a été difputce. Dans l’homme,
dans les animaux à/z/zg chaud, dans l’oifeau ,
comme dans le poulet encore enfermé dans l’oeuf, ,
leur figure eft certainement fphérique, les diamètres
de longueur 6c de largeur font égaux; & quoiqu’on
ne puiffe pas aufti exadement ^ comparer l’épaif-
feur, il eft fur qu’ils font très-épais 6c nullement
planes.
SAN
Dans les animaux à fang froid, Leeuwenboeck
lui-même les a appelles particules pian-ovales ; il en
a cependant décrit des phénomènes qui ne peuvent
être vrais que dans des particules épaiffes & lolides:
telle eft la compofition de fix globules pétris en
un feul , qu’il croit avoir vus dans les écreviffes.
D ’autres auteurs ont cru voir des globules oblongs,
quoique fans être planes , & d’autres encore des
globules à queue. Je les ai vus mille fois dans les
poiflbns & dans les grenouilles; je n’ai jamais rien
vu qui m’engageât les croire ovales ou applaûs.
Se les meilleurs obfervateuis modernes en ont parlé
fur le même pied. Je traiterai bientôt de leur changement
de figure.
Dans les animaux que j’ai fournis au microfeope,
ils m’ont paru être de la même grandeur , Sc la plus
grande partie des obiervaieurs en parle de même.
M. Spalanzani eft le feul qui dans les lézards aquatiques
a cru voir deux efpeccs de globules, les uns
üblongs & ventrus, les autres ronds & de U moitié
plus petits. Ce fait a befoin d’être vérifié.
Ün a évalué leur diamètre â 7^-- de pouce, &
meme à ai comparés aux plumes des papillons,
je les ai trouvés de beaucoup plus petits.
Le microfeope grofTilTant les diamètres i^oofoi.s,
ils ne m’ont pas paru plus grands que d’un vingtième
de pouce. Us ne paroilTent donc être à ce diamètre
d’un pouce , que comme l’unité â environ ^000.
Leur couleur eft rouge dans un animal partait &
robufte : un feul globule dans les valffeaux trop
étroits pour en laitier paflcr deux de iront, eft cependant
rouge, vu fous uncertain jour, quoiqû.’il
paroifl'e d’autres fois blanc 6l luifant. Sa rougeur eft
pâle, elle fe renforce dans des vaiftéaux un peu plus
gros ; elle eft du plus beau pourpre dans les grandes
arteres de la membrane ombilicale du pouler.
Dans un animal exténué, les globules font pâles
& jaunes ; ils le font encore dans les premiers com-
mencemens du poulet.
Dans les vaiftéaux des animaux vivans, i ly a quelquefois
une liqueur invifible qui cependant tombe
fous les fens. Quand on ouvre le vaifiéau, la liqueur
en foit 6c forme un brouillard fous la plaie
qui s’épaitTu & qui la ferme bientôt après.
Dans cet éiat, les parois des arteres font plus
épailfes Si la lumière en eft plus étroite. On trouve
quelquefois dans les arteres de petits amas de globules
ifolés environnés de ce qui paroît un vuide.
•Dans les petits vaiftéaux, il eft fort ordinaire de
voir les globules avancer à la file, avec de grands
intervalles qui, fuivant toutes les apparences , font
remplis par un fluide invifible ; car on vo;t les globules
arrêtés fe remettre en mouvement par une le-
coulle du coeur , ce qui paroît ne pouvoir être attribué
qu’à l’impulflon du fluide qui communique à des
globules ifolés l’aftion du coeur.
On peut rétablir le nombre des globules dans ces
arteres, prefque vuides, par une blefliire faite à un
tronc qui communique avec l’artere abandonnée. La
force de la dérivation, dont nous aurons occafion de
parler, y amènera de tous côtés des globules rouges;
l’artere externe ne changera pas de diamètre, mais
le calibre intérieur s’élargira Si fe remplira de globules,
& les parois perdront de leur épaifléiir.
Dans l’état d^une parfaite fanté, les arteres & les
veines des animaux à fang froid , comme de ceux a
fang chaud, font entièrement remplies de globules
qui occupent, à, en juger à l’oeil, toute la capacité
du vaifreaii,& qui fç meuvent fur plufteiirs files.
De-là la haute couleur de ces vaiftéaux.
Sont-ils élaftiques ces globules, &: changent-
ils de figure ? Leeuwenhoeck , 6c un grand nombre
d’auteurs , font pour I’affirmative. Ils ont vu ,
difent-ils , du moins dans le poumon du lézard
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acuatique , les globules av'ancer à la file dans les pe-
liîs vaift'..j’ i.\ ,'üo:U le calibre n’admet qu’un globule.
lisent vu CCS globules de ronds devenir oblongs
en heurtant contre les angles desdiviflons; ils les ont
vus devenir oblongs pour lurmonter ce petit détroit
des vaiftéaux ; ils les ont même vus fc plier & faire
comme un croc.
J’avoue que j’ai de la peine à me prêter à ces
idées. J’ai vu conftainment la figure fphérique des
globules fe foutenir contre l’aétion des feis les jilus
acres. J’ai vu \efang paroître coagulé & changé dans
ime efpece d’huile vilqueule ; un courant àe J.mg
admis dans le vaifléau meme, oii la figure des globules
ptiroiflbit détruire , en a léparc les globules,
& a fait voir qu’ils avoient confervé leur fplicricité.
D’un autre côté j’ai vu à-peu-pres comme les autres
obfervateurs.
J’ai vu dos particules luifantes enfiler les angles
des flexions des vaifléaux , & j ’ai cru même voir ces
globules s’alonger &C fe courber. Mais je n’ai jamais
pu me fatisfaire entièrement fur ce changement de
figure , qui ne m’a paru qu’une illiifion d’optique.
C’eft à de nouvelles recherches qu’il faudra donner
fa confiance, d’autant plus qu’il paroît ires-peu vrai-
femblable que la l.ilamandrc foit le leul animal, 6c
que fon poumon foit la feule place où l'on ait vu les
globales changer de figure.
On ne s’eft pas contenté de donner de l’élafticlté
aux globules, on les a remplis d’air, ce feroit un
moyen fur de les rendre élaftiques. Mais cette hypo-
îhefe eft irifoiitenable. Lesglol)ules font plus pelans
que l’eau, 6c ces globules ne fe condenfent par aucun
degré de froid.
Une autre hypothefe, qui a étendu fes fuites fur
la phyfiologle 6c fur la pathologie, c’ eft la com.po-
fition 6c la dccompofition des globules. Leeuwen-
hoeck a cru voir, 6c dans les animaux à fang froid
aulTi bien que dans ceux dont le fangTsAe la chaleur,
que chaque globule eft compofé de fix petits globules
, que chacun de ces petits globules l’ eft encore
de lix autres , que chaque globule rouge étoit
donc compofé de 36 globules pétris cnfemble,de maniéré
à ne former qu’un feul globule. U a cru lebalot-
tement du fang fuflifant pour former ces groflés pilules
; d’un autre côté il les a vus fe dccompofer, 6c
en fix , 6c en 36globules ; le fel volatil, a-t-il ajouté,
aide cette décompofition.
Boerhaave a travaillé fur ces expériences, lia trouvé
des globules jaunes plus petits que les rouges, 6c des
globules tranfparens encore plus petits que les globules
jaunes. 11 a donc enfeigné que les vaiftéaux
rouges étoient faits pour les grands globules , que
d’autres vaiftéaux jaunes reçoivent des globules jaunes
, dans lefquels les rouges lé décompofent, & un
îroifleme ordre de valffeaux , les globules , dont il
faut 36 pour compofer un globules rouge, lia ajoute,
citîc peut-être cette fuite de vaifléaux plus petits les
uns que les autres, 6c percés pour des globules toujours
plus fins, alloient beaucoup plus loin par des
décompolicions fucceflives, dont les eiprits animaux
étûicnt le terme. La théorie de l’inflammation fe ton-
doit fur cette férié de vaifléaux 6i do giobuLs : il y
avoit inflammation fanguine quand les globules rouges
étoient fourrés dans l’cmbouchure des vaifléaux
jaunes; inflammation jaune ou éréfipeie , ([uatid les
globules jaunes paflbiem dans les vaifléaux lymphatiques
, &c.
Je crois avoir vu ce qui auraautorifé Leeuwen-
hocck à admettre des globules fimples, jaunes 6c
compofés. Les globules d’un animal peu nourri 6c
laiiguiffant paroiffent certainement jaunes ; quand ils
ne le feroient pas efléélivemom , cette apparence
auiüit fuffi à Lceuxvenhoeck 6c à Boerhaave. Ces
mêmes globules s’amaffent afléz fouvent,6c forment
Tome IK,
des pelotons , quand le mouvement du fang efl ar-^-
rêté ; il eft vrai qu’ils forment un amas irrégulier,
6i non pas un globule diftingué par fon volume; mais
ce fera encore ce que Leeuxvenhoeck aura vu.
Dans toute cette hypothefe, il n’y a rien au refte
qui puifle fatisfaire un examen exaft. Il n’y a point dc
globules jaunes; les obfervateurs les plus modernes,
en multipliant les obfcrvaiions , n’ont jamais ap-
perçu que les globules rouges & ceux qui paroiffent
jaunes tuflent de la même grandeur , de la même
figure en toute maniéré, que les globules rouges
d’un animal bien nourri.
Les amas qu’on a vus, ne font pas un globule pétri
6c réuni de fix globules : il fe réfolvent à la vérité
6c deviennent des globules fimples par rimpulfion
du fang ; mais ces globules fimples n’avolent jamais
perdu leur rondeur , ils étoient fphériques dans l’amas
, comme ils le font dans leur état folitalre , 6c
ces globules defunis ne font pas dans leur volume
différens des globules rouges.
Un élément du fang reçu généralement par les
anciens, 6c fur-tout par Anftote , ce font les fibres,
que les écoles ont cru être le tondement de la nature
coagulable du fmg. On les a vues dans le gâteau ,
que le fang abandonne à lui-même ne manque jamais
de former, 6c qui paroît être effcéHvcment une efpece
dc refeau tait par de petites membranes, que
l’on peut léparer de ce qu’il a de fluide , 6c que l’on
voit alors à découvert.
Il fe forme encore du fang d’une faignée du pied ,
des fibres tranfparentes ; dans l’eau froide où l'on
iaiffe jaillir ce fang^ elles s’amaffent, s’attachent les
unes aux autres 6c vont au fond du vafe. ün obtient
des fibres &des membranes du/uzzg agité dans l’eau ;
il y a même des auteurs qui ont cru voir les fibres
dans le fangtgnx n’avoir jias changé.
Borelli, le mathématicien, a le premier refufé
d’admettre les fibres entre les clémens du fang. Boerhaave
6c de grands hommes l’ont luivi.
Si les auteurs ont voulu nous dire qu’il y a des
fibres dans le fang ^ comme il y a des globules , ils
ont certainement tort, car les globules font conf-
tamment vifibles dans tous les animaux , & après
mille obfervatlons microfeopiques , on ne fera que
plus convaincu, que ces fibres n’exiftent pas fous
une apparence vifible dans un fang opù circule. Il
paroît même au fimple raifonnement, que des fibres
vifibles à l’oeil défarmé , plus groflés donc de beaucoup
que des globules , ne poiirroient jamais enfiler
de petits vaifléaux , qui évidemment ne font percés
que pour un globule feul ; que fes fibres qui ne rece-
vroient le mouvement du coeur que parleurs pointes,
6c qui feroient comprimées 6c preflccs dans toute
leur longueur, ne pourvoient jamais acquérir une
direclion ftable , 6c parcourir les petits calibres des
vaifléaux , fans lé plier 6c lé pelotonner.
Si les auteurs ont voulu dire qu’il naît dans le
fang, fous de certaines circonftances,des filets 6c des
lames, je n’ai rien à objeéler, & je me contente de
remarquer que ces fibres 6c ces lames me paroiffent
plutôt naître de la lymphe que dc la partie rouge du
fang.
Nous avons parlé des élémens vifibles du fang; il
y en a d’autres que l’oeil 5c le microfeope ne découvrent
jamais, 6c que les analyfes chymiques feules
peuvent nous faire connoître. Il eft vrai que Leeu-
wenhoeck a cru v o ir , dans le fang de jilufieurs animaux
, des cryftaux de (el. Rien de pareil ne s’eft jamais
oflértà mes yeux, ni à ceux des plus nouveaux
auteurs fur le fang.
Pour connoître les clémens vifibles du fang, im
des premiers moyens, c’eft de le mêler avec des Tels
de dift'érente efpece. Les fels movens agiffent, prefque
uniformément fur le fang, ils en rchaufléni la
Y Y y y ij