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506 P O R
VAmilyfc des jeux de Juifnd par M. de Montmort,
cdiiiün de 1714; VArithméiujue politique du chevalier
Petty; le vol. de la CoLU'àion académique , cù
font les mémoires de Stockholm; l’ouvrage du major
Graunt ; VEjJ'ai fur les probabilités de la vie humaine
par M. de Parcieux ; M. Simpfon , dans Ion Traké
Tinglois fur les annuités; M. Mairland, dans les Tian-
fa 'clions phitofophiques de >y^8 , 6c VHijioirc naturelle
de M. de Buffon , où il y a une table de la durée de
la vie humaine, ou de l’eipcrance de vivre qui refte
h chaque âüe. (A/, d e l a L a k d e .')
PORC, T. in. La femelle fe nomme truie , {terme
de Blafon. ) Le porc & la truie paroiffent dans l’écu
de profil & pall'ans ; leur émail ell le fable.
Février de la Belloniere, à Paris ; d’argent au porc
de fable.
De Porcelets de Maillane , à Beaucaire , en Languedoc
; d’or à une truie de fable.
Il y a des auteurs qui prétendent que la maifon de
Porcelets efi originaire d’Efpagne, ifl’ue du comte
Diego, furnommé Porcelos , fils de Roderic , comte
de Cafiille; & que le furnom de Porcelos lui fut
donné à caufe du prodigieux accouchement des
fept garçons que fit la conitelTe fa mere , en l’année
884.
Mais l’opinion la plus commune eft que ceux de
ce nom tirent leur origine de Provence, & que ce
fut dans la ville d’Arles, que l’imprécation d’une
pauvre femme caufa une heureufe fécondité à la
perfonne qu’elle imploroit dans fa inifere; cette pauvre
femme ayant mis au monde deux jumeaux , les
portoit dans fes bras, lorfqu’ elle parut devant une
jeune dame pour lui demander l’aumône ; elle croyoit
que la pluralité d’enfans infpireroit plus de compaf-
fion à ceux qui la verroient en cet état ; mais la vue
de ces enfans fit un effet contraire; cette dame la
traita d’impudique, s’imaginant qu’une honnête femme
ne pouvoit avoir qu’im feul enfant d’une couche
: cette pauvre femme fe voyant otfenfée, levant
les yeux au c iel, dit à haute voix : Je prie Dieu madame
, pour la difenfe de mon honneur , qu'il vous faffe
mettre au monde autant denfans que cette truie qui pajfe
par-là a de petits cochons. On afture qu’un an après,
la dame accoucha de neuf enfans mâles, qui étoit le
nombre des petits de la truie.
En confidération de ce prodige, ces enfans furent
ndmmés les Porcelets, & le nom de Porcelets fut tranf-
mis à leur poftérité , laquelle a depuis porté pour
armes une truie de fable au champ d'or.
Quelques hifioriens , & Nofiradamus en fon
Hifoire de Provence, ont donné cours à ces fables,
& elles paffent pour vraies dans l’idée du peuple
d ’Arles : on voit encore en cette ville une truie re-
préfentée en fculpture fur la façade de l’ancienne
maifon de Porcelets , dans le quartier appelle U
Bourg-vieux. ( G. D . L. T. )
Porc-épic , f. m. icis, {terme de Blafon.')
animal terreftre, armé de longs aiguillons, qui a quelque
reffemblance au porc ; il paroîtpaflant dans l’écu.
Les juges d’Athenes fe fervoient de vafes , dont
l’extérieur étoit rempli de pointes femblables à celles
du porc-épic, pour faire entendre qu’on ne pouvoir
les corrompre dans l’adminiftratlon de la jufiiee ,
qu’ils croient inflexibles & intégrés.
Le Coigneux de Belabre, de Bezonville, à Paris ;
da\iLr à tfois porc-épics d argent.
De Foucrand de la Nouhe , à Luçon ; d'argent à
trois porc-épics de fable.
Porc-Épic ( L'ordre du') , ou du Camail , fut
inftitué par Louis, duc d’Orléans, deuxieme fils de
Charles V , l’an 1394; on prétend qu’il rinllicua
pour montrer à Jean, duc de Bourgogne, qu’il étoit
en état de fe défendre contre fes ennemis.
Cet ordre étoit compofé de vingt-quatre cheva-
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liers, non compris le prince, grand-maître; avant
que d’étre reçu, il falloir faire preuve de quatre
dégrés de nobleffe.
Le collier étoit une chaîne d’o r , d’oii pendoit fur
l’eflomac un porc-épic de meme métal.
Les chevaliers étoient vêtus d’un manteau de
velours violet, avec un chaperon & un mantelet
d’hermine; ils avoient pour devife ces mots comlnus
& eminùs.
On donne â cet ordre le nom de camail, parce
que le duc d’Orléans, en recevant un chevalier, lui
faifoit don d’une bague d’o r , garnie d’un camaicu ,
fur lequel étoit gravé un porc-épic.
Louis X I I , furnommé le Pere du peuple, fit une
promotion de chevaliers d u , â fon avènement
à la couronne , en 1498, &: y nomma pluficurs
leigneurs de fa cour.
Cet ordre fut aboli fous le regne de ce prince, qui
mourut le premier janvier 15 15 , planche X X P 'l ,
fig. €c). Art Héraldique , Dicî. r a f des Sciences , &c.
{G ..D .L . T .)
PORCELAINE de Sa x e , { Ans méchaniques.')
Nous devons à M. le comte de Milly une excellente
defeription de l’art de faire la porcelaine d’Allemagne
ou de Saxe ; c’efl de ce favant que nous emprunterons
tout ce que nous allons dire fur cet a rt, fi long-
tems ignoré en Europe ; ce ne fut que dans le fiecle
dernier que le hazard fit connoître en Saxe , un fe-
cret que les Chinois & les Japonois prenoient û
grand loin deréferver pour eux feuls. Un gentilhomme
Allemand, nommé le baron de Boeiicher, chy-
mifle à la cour d’Augufle , élefteur de Saxe , en
combinant enfemble des terres de différentes natures
pour faire des creufets, fit cette découverte pré-
cieufe : bientôt le bruit s’en répandit en France &
en Angleterre ; & les chymiftes de ces deux royaumes
travaillèrent à l’envi à faire de la porcelaine. Les
Anglois firent venir à grands frais du kaolin de Chine
; mais n’ayant point les autres fubflances que les
Chinois mêlent à celte terre , au lieu de porcelaine,
ils ne firent que des briques. Les François firent également
venir de Chine des matériaux de ce pays-là ,
pour fervir d’objets de comparaifon avec ceux que
notre continent pouvoit fournir. Un jéfuite , le pere
d’EntrecoIIes, joignit aux matteres qu’il envoya ,
des obfervations lur le travail des Chinois ; mais
elles étoient fi peu exaéles, que les chymiftes François
opérant d ’après les fauffes inftruclions de ce
miflionnaire, ne purent parvenir à faire de la vraie
porcelaine. On défefpéroit prefque d’y reuflir en
Europe, lorfque M. de Tfehirnhaufen trouva une
compofition de porcelaine qui, felon les apparences,
étoit la même que celle dont on fait ufage en Saxe :
il la confia en France au feul M. Hombert ; mais ces
deux amis moururent fans en communiquer le fccret
au public. M. de Réaumur foupçonna, à force de
génie, quelles étoient les vraies fubftances qui entroient
dans la compofition de la porcelaine de la
Chine , & nous donna le premier des idées très-
jiiftes fur la nature de ces fubftances, Sc la maniéré
de les employer. Après cet académicien, MM. de
Lauragais, Guettard, Montamy , Laflone, Baume,
Macquer, Montigny & Sage, tous chymiftes du
plus profond favoir, fe font occupés fruélucufemeiit
du même objet. MM. Macquer 8c Montigny ont enrichi
la manufaélure de Seve d’une nouvelle com-
pofttion qui réunit toutes les qualités defirables ; ils
ont trouvé en France le kaolin Sc le pe-tun-tfc, &
les ont employés avec autant de fiicccs que les Chinois
8c les Saxons employoient le leur. M. de Lauragais
préfenta en 1766, à l’académie, de la porcelaine
fon invention, elle fut jugée auffi parfaite
que celle de Seve 8c de Saxe; mais cetilUiftre favant
n’a point public fa compofition.
P O R
Il y a aujourd’hui jilulieurs manufaaures porcelaine
cci Allemagne, en Angleterre, en Hollande 8c
en Italie : les plus célébrés d’Allemagne font, après
la maniifièlure de Drefde, celle de Franckendal,
dans le Palatinat ; 8c celle de Louisbourg , près de
Stuttgard : la premiere devient tous les jours plus
intereflanre 8c plus digne de la protection du grand
prince qui l’a appellée dans fes états. La porcelaine
de Franckendal a le même fonds de richeffe que celle
de Saxe ÔC de France ; elle cft, comme elles , bien
au-delfus de celles de la Chine & du Japon ; elle eft
fur-tout recommandable par l’éclat de lo r qu’on y
applique en feuille, avec tant d’adreffe, qu’on pren-
drolt les vafes qui en font enrichis pour être d’or
maflîf : cette mamifaéturc excelle auffrdans les figures
; elle a atteint le dégrc de perfection de celle de
Saxe, 8c approche de celle de France par la variété
8c le deffein correél des figures , par la force 8c le
naturel des ftatues , £c par la vérité de l’expreflion ;
à ces bonnes qualités elle joint l’avantage du bon
marché, le prix étant de près d’un tiers au-deffous
de celui des porcelaines de Saxe. La manufacture de
Louisbourg, établie par la magnificence du duc de
Wurtemberg , ne le cede guere à celledeFrancken-
dal, la pâte çn eft des plus refraftaires, clic réfifte
au feu le plus violent, 8c foutient le paiTage fubit
du froid au chaud, 8c du chaud au froid fans fe caf-
fer. Les formes en font agréables , 8c l’on y exécute
des morceaux d’architecture pour la décoration des
defferts d’une grandeur énorme : le leul défaut de la
pâte eft de n’être pas d’un blanc aulTi parfait que celui
de Saxe 8c de France; elle eft d’un gris-cendré, &
refte grenue dans fa caffure; la couverte participe
au même défaut, 8cn’eft jamais de ce beau blanc qui
plaît à l’ceil 8c qui caraétérife les belles porcelaines ;
mais il feroit aiié d’y remédier.
Les porcelaines qu’on fabrique en Angleterre ne
valent abfolument rien ; ÔC les Anglois qui ont per-
feftionné tant d’autres arts, font bien au-deffous des
François , des Allemands , des Hollandois ôc des Italiens
, à l’égard de celui dont nous parlons. Ce qu’ils
appellent porcelaine, n’eft qu’une vitrification imparfaite
, à laquelle il ne manque qu’un dégré de feu un
peu plus fort pour en faire du verre. La porcelaine
de Hollande 8c celle d’Italie l'ont belles, mais au-
deffous de celles de France 8c de Saxe. Celle de
France étoit, il n’y a pas long-tems fi fragile, qu’on
craignoit de l’expofer à la moindre chaleur ; elle
étoit fiijetie à fe fêler, comme le verre de la nature
duquel elleparticipoit ; elle eft aujourd’hui, de l’aveu
même des étrangers, fupérieure à tout ce qu’on peut
voir de plus agréable 8c de plus parfait pour l’élégance
des formes , la correcHon du deffein, le brillant
des couleurs, le vif éclat du blanc, le brillant
de la couverte. MM. Macquer & de Montigny ,
chargés par le gouvernemènt de veiller aux travaux
de-la manufaélure de Seve, ont trouvé, comme nous
venons de le dire, une compofition de pâte qui réunit
toutes les qualités néceffaires pour faire la meill
e u r e e l l e n’eft point fujette à fe fendre
dans la deffication , ni à fe tourmenter 8c à fe déformer
lorfqu’on la cuit; elle eft affez ferme pour
n’avoir pas befoin d’être étayée de tous les côtés
lorfqu’on la met dans les gafettes : elle a le dernier
dégrc d’homogénéité , 8c loutient, fans nulle précaution
, le feu le plus violent, fans en être altérée
d’une maniéré fenfible. La porcelaine de Seve obtien-
droit intailliblement la prélcrcnce fur toutes les
autres, tant d’Europe que de la Chine 8c du Japon ,
fl le prix en étoit un peu plus à la portée de tout le
monde ; U ne lui manque que cet avantage , qui eft
effentiel pour le commerce : on peut dire que la
cherté eft compenfée par la folidité.
Il eft tems de palier à la defeription des matières
Tome IF ,
P O R 507
8c des procédés qui donnent la belle porcelaine de
Saxe; objet principal de cet article.
Jlaiitres , leur choix , leur dofe , leur préparation.
Pour 1,1 compofition de la porcelaine de Saxe on
n’emploie que quatre fubftances, l’argille blanche ,
le quartz blanc, des teffons de porcelaine blanche ÔC
du gyps calciné ; l’argille doit être exaélcment fepa-
rée de toutes molécules métalliques 8c des terres
étrangères avec lerquelles elle pourroit être alliée ;
le quartz blanc, qu on nomme caillou à porcelaine ,
doit être dcpouillécles parties terreufes qui adherent
ordinairement à fa furfâce ; on le brife enftiife pour
en féparer les parties colorées , 8c les autres pierres ’
hétérogènes qui pourroient s’y trouver; car le
quartz, comme i’argille , doit être le plus pur & le
plus blanc. Le gyps tranfparent 8c cryftallifé eft préférable
; mais à Ibn défaut on fe fort de la pierre à
plâtre ou albâtre gypfeux qu’on fépareavec foin des
terres 8c autres impuretés.
Ces matières étant ainfi choifies, on leur donne
diverles préparations particulières qui conviennent
à chacune avant que de les dorer 8c de les mêler.
L’argille bien purifiée fe délaie dans une fuffifante
quantité d’ean de pluie ; on la broie à la main ou
autrement, 6c on y ajoute affez d’eau pour la délayer
exaélement ; on la jette dans une efpece de
tonneau, y/g. / {Art de faire la porcelaine, Suppl. ) ,
auquel U y a des robinets de haut en bas, de fix en
fix pouces ; on emplit ce vafe avec l’eau dans laquelle
l’argllle eft délayée ; 5c après avoir bien agité
le mélange , on le laiffe repofer quelques fécondés ,
pour donner le tems au fable , dont la pefanteur fpé-
cifique eft plus grande que celle de l ’argille , de fe
précipiter au fond ; alors on foutire la liqueur par le
jjrcmier robinet, 8c fucceffîvemcnt du premier au
fécond, 8c dulecond au troifieme , ainfi de fuite,
jufqu’à ce qu’on foit parvenu au dernier, qui doit
être placé à deux ou trois pouces au-deffus du fond
du tonneau r on met la liqueur decantée dans des vafes
de terre cuite, en forme de cône tronqué 8c
renverfé 2 ; on la laiffe repofer jufqii’à ce <^ue
l’argille qui étoit fufpenduc dans l’eau fe foit prcci-
pirée ; on verfe cette eau par inclination , 8c l’on
ramaffe foigneufement cette arglile qui cft extrêmement
fine , enfulte on la fait fécher à l’ombre 8c à
l’abri de la pouffierc pour la pefer 8c la dofer avec
les autres m.atieres ; on confervera auffi le fable qui
s’eft précipité dans le fond du tonneau pour l’iifage
qu’on dira dans la fuite ; 8c fi ce précipité contenoit
encore des morceaux d’argille qui ne fe fuffent pas
détrempés dans le premier lavage, il faudroît les délayer
de nouveau 8c les laver avec d’autre argille.
Le quartz fe brife en morceaux de la groffeur d’un
oeuf de poule , 8c on le met fur un grand gril de fer,
affez ferré pour que les morceaux ne paffent point à
travers; on allume un feu de charbon delîbus; 8c
lorfque les cailloux de quartz font rouges, on les
jette dans l’ eau froide pour les rendre plus friables ;
on répété cette opération jufqu’à ce que l’on puiffe
les piler aifément, alors on les porte au moulin;
quand le caillou a été mis en poudre fine, on le paffe
au tamis de foie , 8c l'on replie ce qui eft refté fur le
tamis pour le pafferdc même.
Parmi les teffons ou morceaux de porcelaine, on
choifit les blancs de préférence, fur-toutpourentrer
dans la compofition de la couverte, qui eft le vernis
dont on couvre la porcelaine ; on les pile le mieux
qu’il eft poffible dans un mortier d’agate ou d’autre
pierre dure, 8c enfuite on les paffe au moulin pour
achever leur pulvérifation.
On pile le gyps, 8c lorfqu’il eft réduit en poudre
fine on en remplit une chaudière de cuivre, 8c l’on
donne un feu de calcination : la matière femble
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