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574 R A P peut dire aufli que Raphaïl avolt fait fouv.ent ce
chemin pour exécuter les ordres de Dieu en faveur
de Ton peuple , & qu’il avolt demeuré chez Gabelus
pour exécuter les ordres particuliers qu’il avoir reçus
de Dieu à fon égard , pour veiller fur lui ÔC fur ce
qui croit à lu i, 6c être envers lui le miniftre de la
divine providence. Ce faim conduâeur étant parti
avec le jeune Tobie en eut grand foin, 6c lui rendit
des fervices fignalés. Il le délivra d’un polflbn
monftrueux qui éroit prêt à le dévorer lorfqu’il fe
haignoit dans le Tig re, ôc lui ayant dit de le tirer
fur le rivage , il lui fit mettre à part le coeur, le fiel
Sc le foie , dont il devoir fe fervir un jour. Quand
ils furent près d’Ecbatane, il lui donna d’excellens
avis pour lier la fureur du démon qui avoit tué les
feptmaris de Sara, fille de Ragocl, que Tobie devoir
époufer. Etant arrivés chez Raguél, l’ange y
lalffa le jeune Tobie pour faire les cérémonies de fa
noce, 6c s ’en alla feul à Ragés retirer de mains de
Gabelus l’argent qui étoit le fujet de fon voyage.
Quand il fut de retour, 6c que la cérémonie du
mariage fut accomplie, ils prirent tous enfemble le
chemin de Ninive, & lorfqu’ils furent à Haran , au
milieu du chemin , Raphaît perfuada à Tobie de
prendre le devant pour tirer d’inquiétude fes parens
qui comptolent les jours de fon abfence. Ils partirent
donc enfemble, 6c étant arrivés à Ninive, le jeune
Tob ie, par les confeils de l’ange, mit fur les yeux
•de fon pere du fiel du poiflbn qu’il avoit pris, &
environ une demi-heure après,ce vieillard recouvra
la vue. Après cela les deux Tobies ne fachant comment
reconnoître les fervices que Raphaèli^wv avoit
rendus, lui offrirent comme une récompenfe la moitié
de leurs biens. Alors l’ange leur répondit qu’ils
ne dévoient penfer qu’à bénir Dieu, à lui rendre
grâces , 6c à publier hautement fa miféricorde; 6c
après leur avoir exalté les avantages de la priera, du
jeûne 6c de l’aumône, il leur découvrit qu’il étoit
l’ange Raphaël^ l’un de fept qui font toujours devant
le Seigneur ; il ajouta qu’il était avec eux par l’ordre
du Seigneur, cjue pendant qu’ils croyoient qu’il man-
geoit & buvoitavec eux, il fe nourriffoit d’une viande
invifible 6c d’un breuvage qui ne peut être vu
des hommes. Ces dernieres parolesde l’ange ne veulent
pas dire qu’il ne prenoit des alimens qu’en apparence,
6c en trompant les yeux de ceux qui le
voyoient. S. Auguftin enfeigne que les anges qui
converfoient avec les hommes fous la figure vifible
6c palpable d’un corps humain, buvoîent 6c man-
geoient réellement, mais non pas comme nous par
befoin 6c par nécellité, feulement pour fe proportionner
6c s’humanifer avec ceux pour le fervice
defquels Dieu les envoyoit. A<z/jAdé7 di!parut enfuite
6c laifia les deux Tobies dans l’admiration des merveilles
de Dieu, Tob. I I I , i , (T, 11,12. On connoît
un fils de Séméïas qui portoit le nom de Raphaël,
1. Far. xxvj. y. (4-)
RAPHANAo« Raph an cÉ, (Gëogr. anc.) eft
appellée Rapkia^dzüsleDicï.raif. des Sciences, 6ic.
c’efl la troifieme ville de cette partie de la Syrie, qu ’on
appeUoitlaZ>êca/JoA,6c dont Damas,felon,Pline étoit
la ville la plus confidérable. L’Ecriture Sainte fait
fouvent mention de ce pays-là. Comme il confinoit
à la Galilée, fes peuples furent les premiers les miracles
que J. C. y opéroit chaque jour; 6c à l’exemple
des Galiléens, ils lui amenoient leurs malades
pour être guéris. Dans une médaille de Fauftine,
on voit la Diane d’Ephefe & Bacchus,deux divinités
honorées par les Raphanéens. Cetje médaille d’An-
nia Aurclia Faufiina, une des femmes d’Elagabale,
a été frappée l’an 2.71 de l’ere d’Antioche ou de
Jules Celar, ou 965 de Rome, ou i i i de J. C. On
lit en bas Raphanerton , en grec. I^oye^ La med.
gravée , journal. Trev. an. lyoO'. p,ig. lydz. (C.)
R A P
r a p p o r t , De même qu’en mathématique
l’on appelle rapport la relation de deux
grandeurs comparées l’une à l’autre, de même en
mufique on appelle rapport la relation de deux fons
6c comme en mathématique on a l’expofant qui détermine
ce rapport, en mufique l’on a les mots
fécondé, tierce, quinte. Ainfi le rapport dtut à foi
s’indique par le mot quinte, en difant fo l eff la
quinte d'ut.
Mais on peut encore exprimer par des nombres
le rapport d’un fon à un autre, en indiquant par des
nombres convenables les difierens fons. Pour cela ,
il faut confiderer, ou les vibrations du corps fonore
dans un lems donné, ou les dimenfions meme de ce
corps ; ou li c’eff une corde, les différens degrés de
tenfion.
Si l’on confidere les vibraticJhs dans un tems
donné, l’expérience nous montre que pour produire
loêlave , il tant doubler le nombre des vibrations
du corps fonore ; pour la quinte , il faut que le corps
fonoré faffe trois vibrations dans le même tems
qu’il en failbit deux ; pour la quarte quatre dans le
même tems qu’il en faifoit trois, &c. Ainfi le
rapport fon à fon oétave fera dans ce cas d’un à deux ; à la quinte de deux à trois; à la quarte de
trois à quatre , 6cc.
^ Si Ion confidere les dimenfions du corps fonore,
d une corde par exemple, il faut confiderer ou la longueur,
l’épaiffeur 6c le dégré de tenfion étant les memes
; ou 1 épaifléur,la longueur ôc le dégré de tenfion
étant les mêmes ; ou enfin l ’épaiffeur 6c la longueur,
le dégré de tenfion étant le même , ce qu’on ne fait
pas, pour éviter la compofition des raifons.
Si l’on confidere la longueur des cordes, l’expé-
ristice nous apprend que pour obtenir l’oélave à
l’aigu il faut prendre la moitié de la corde ; les deux
tiers pour la quinte ; les trois quarts pour la quarte,
&c. Dans ce cas donc le rapport d’un fon à fon
oftave fera comme deux à un ; à fa quinte comme
trois à deux; à fa quarte comme quatre à trois;
rapports qui font précifément inverfes des précc-
dens.
Si l’on veut confiderer l’épaiffeur des cordes, il
faudra en prendre le quart pour obtenir i’otlave à
l’aigu, parce que l’expérience nous apprend que les
fons produits par des corps cylindriques égaux en
hauteur, font comme les racines quarrées des diamètres
, 6c ceux-ci étant comme quatre à un , les
Ions font comme deux à \\x\, rapport de l’oélave;
pour la quinte, il faudra prendre les neuf quarts ;
pour la quarte, les feize neuvièmes, &c. en forte
que dans cette fuppofition le rapport de l’oélave eft
de deux à un; de la quinte de trois à deux ; de la
quatre de quatre à trois,tout comme dans la fuppo-
lition précédente.
Si l’on veut varier les degrés de tenfion , il faudra
le faire par le moyen de poids , parce que c’elr
le^ feul moyen de mefurer exactement les différens
degrés de tenfion; alors l’expérience nous enfeigne
que les fons font entr’eux en raifon inverfe des racines
quarrées des poids; c ’eft-à-dire que fi les
poids font comme un à quatre, les fons font comme
deux à un, ou à l’oftave l’un de l’autre ; fi les poids
font comme quatre à neuf, les fons leront comme
trois à deux ou a la quinte ; li les poids font comme
neuf à feize, les fons feront comme quatre à trois
ou à la quarte, &c. c’eft-à-dire que dans ce cas les
rapports des quarres font inverles de ceux du cas
précédent.
Si l’on voukiif, on pourroit enfuite combiner ces
différentes maniérés de trouver les rapports des
fons ; ainfi l’on pourroit varier la longueur des cordes,
6c leur dégré de tenfion, l’épaifieur refiant la
même, & au contraire ; alors il fiuidroit compofer
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les raifons, cc qui entraîne a des caiculs trcs-cmb.ir-
niff'’s. En Général,!! mefeaibleque la meilleure ma-
ifiere de Trouver ie rapport dss fons en nombres,
c’efi lie fe l'ervir de cordes égales en longueur 6c
en diamètre , mais tendues par des poids différens ,
parce que l’on peut pefer avec beaucoup _ plus
(J’e'::jcH'’uda qu’on ne peut mefurer. Il eft facile de
s’aifurer de l’égalité parfaite , de la longueur 6c de
l’é;)aiffeur des cordes, en les phacant l’une à cote
de l’autre fur les mêmes chevalets, 6c prenant des
cordes paliées à la même filière : il ell vrai que
!a dllfércnce des poids diminuera pou à peu & inégalement
les diamètres, mais 011 peut remédier en
rraiide iiarile .) cet inconvénient, en ôtant les poids
d'airord f;uou .ne s’en feri plus, 6c en changeant
fouvent de cordes.
Au relie, il ed abfoliiment néceffaire de convenir
d’avance de quelle fiippofition l’on veut fe fervir
en exnrlinant les rapports des fons en nombres,
jnirce que j comme nous l’avons déjà vu, il y a des
iuppolltions qui donnent des rapports precilement
inv'erfes i’iin de l'autre; ordinairement l'on le fert
des longueurs inégales ou du nombre de vibrations;
ÎHvévalué des longueurs me paroît préférable. C ’elt
nr-tout qt and if s’agit de divifer un intervalle
harmoniquement ou arithmétiquement , qivil faut
bien s’expliquer , parce que la divifion harmonique
fait fur un intervalle exprimé par \q rapport de la
longueur des cordes, le même effet que la divifion
arithmétique fur le même intervalle , exprimé par
le rappon des Vibrations. Par exemple , qu’une corde
lon’ ue de douze pouces donne un fon que nous
nommerons ut, une longue de fix fonnera l’oclave
à i’.iigu ou ut , en forte que le rappou de ces deux
7/f eir de douze à fix ( de deux à un ) ; diviibns cet
intervalle harmoniquement, nous aurons douze ,
huit, l’;x ; c’eff-à-dire le rapport d'ut à fa quinte Jol
( douze à huit, ou trois à deux ) ; 6C de cc Jol à la
quarte ut ( huit à fix , ou quatre à trois. )
Suppofons à préfent que la corde qui fonne Yut
fafTe fix vibrations dans un tems donné, il faudra
qu’elle en faffe douze dans le même tems, pour
donner Vu: octave du premier; ainfi ces deux ut
font, eu égard aux vibrations , comme fix à douze ;
divUons cet Intervalle arithmétiquement, nous aurons
fix, neuf, douze; c'efi à-clire le rapport d'ut
à ]'a quinteyé/ ( fix à neuf, ou deux à trois ) 6c celui
de ce fol à fa quarte ut (neuf à douze,ou trois à quatre.
) ( F. D. C. )
RauPORTS en jiifilcc , ( Médecine légale. ) V oy.
Mf.DllCINE LÉÜ.ALE, dans CC Supplément.
* RASADE, f. f. verre plein de quelque liqueur.
^ RATE, f. f. {^Anaiomie. ) vifcerc mou , fpon-
gieux , d’une couleur rouge foncé, ou plutôt hvide ,
qui refiémblo ordinairement .a la figure d’une langue,
6i qui eft quelquefois triangulaire 6c quelqueîois
arrondi.
La T.ue ne le trouve pas aufli généralement dans
les animaux que le foie. Cc font les quadrupèdes à
fang chaud 6c les cétacées, qui l'eiils ont une véritable
raie. Dans les oifeaux 6c dans les quadrupèdes
à fing froid , ce qu’on appelle la rau eft plutôt une
glande placée dans le centre du mefentere , fort
rouge , qui n’a pas de llaiion exaéle avec l’eftomac,
6c qui ell trop petite pour cire comparée au foie.
Dans les polllbns froids la itruéture paroît la même ,
mais leur rau cil attachée à l’efiomac, comme elle
l’ell confiamment dans les quadrupèdes à lang
chaud.
11 n’y a qu’une rate naturellement dans l'homme,
l ln ’eft cependant pas rare do voir une glande de
la figure d’une olive , qui tient 6c de la rate & des
glandes du mefentere: je l'ai vu dans l’épiploon ;
dans quelques poillons on a compté deux raies, trou>
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dans le lavaret, 6c douze dans le merfouin.
une rcffemblance de plus , que cet organe a..iüic
avec les glandes du méfentere.
Sa place naturelle eft dans l’homme , d’être attache
au cul-de-fac gauche de l’eltomac. Comme
l’eftomac vaiie dans là polition iuivar.t qu’il cfi
vuide ou rempli, la rau en luit les variations. Quand
l’ellomac ell vuide , les deux courbures lont à-peu-
près parallèles 6c placées perpendiculairement l’une
au-delîûs de l’autre. Dans cet état, la rau ell auffi
à-peu-près perpendiculaire, fes e:rtrêmitcs font fn-
pèneure 6c inférieure , la lace convexe cil extérieure
, 6c la conca\'e cil iutciieurc.
Quand l’eltomac ell rempli, 6c fur-tout quand 11
ell gonfle, les deux courbures font antérieure 6c
pollcrieure ; des deux faces , l’une efl luperieure
6c l’avitre inferieure. La rau fuit ce mouvement 6c
fe place à-peu-i)rcs horizontalement ; de fes exttê-
niités, la plus obtufe ell pollérleure, lapins pointue
anterieure ; la face convexe cil fuperieure , 6c ia
concave efl inférieure.
Dans l’une 6c dans l’autre de ces pofuions, la r..",r
efl confiamment placée dans rhypocliondregauche ;
elle pole fur le prolongement du mélocolon, qui
fait une cfpece de fangle pour foutenir la rate ; ta
face concave eft ioutenue par l’épiploon 6c par le
ligament diaphragmatique , la face convexe répond
à la dixième 6c à ia onzième côte , 6: la face concave
regarde refiomac.
Le diaphragme influe auffi fur la poluion de la
race. Dans i’inl'piration elle eft coniLiinmcnt poullée
en bas & en devant, les mulcles abdominaux la
repouffent en arrière ôc en haut dans l'cxpiraiion.
Comme d’ailleurs la rate n’cll Ioutenue tjue par
des épiploons ou des membranes, il n’ell pas rare
qu’elle air changé de place, 6; fait defeendue clans
l’hypogafire , dans le baffm même ; Je l’y ai vu
placée à la gauche de la vefiie. J’ai vu dans un fa-
vanr, une rau énorme traverler l’abdomen entier ,
& aboutir aux îles du côté droit. On l’a vu changer
de côté avec le foie, & occuper l’hypogafire droir.
Sa firuation cfi variable dans les animaux ; dans quelques
uns de ceux dont le fang eil froid , elle ell
placée à la droite.
Sa figure varie dans lesdiverfes claflés d’animaux,
elle efl peu confiante dans l’homme même. Généralement
parlant, elle y eft plus ronde 6c plus
courte, comme la langue, le pancréas, ÔC la plus
grande partie des vifeeres. Elle a quelque chofe
d'ovale 6i trois faces inégales. Le contour en général
ell ovale , il y a une extrémité plus large 6c
plus arrondie, 6c une autre plus pointue, c’eft
l’inférieure.
La furface convexe eft la plus grande , c’eft elle
qui fait la figure ovale delà race. Les deux petites
demi-faces font concaves, inégalement grandes , 6c
léparées par une ligne graiffeule.
Les bords de la rate (ont fouvent cchancrés , ils
le font quelquefois affez profondément, pour qu’on
piiifiè y diftinguer des lobes. On en a compté juf-
qu’à fept. Sa furface eft fouvent chagrinée , & couverte
de petites éminences, elle porte aulTi l’em-
preinte des côtes.
Son volume eft fort inégal. Dans le mêmefnjet
il varie continuellement : la rate ell comprimée par
l’ellomac dans fon état de diftenfion, elle fe gonfle
quand l’eflomac eft vuide. Gênée, comme elle l’eft
entre l’eftomac &c les côtes, elle ne peut que perdre
de fon fang, quand l’efiomac augmenté de volume
la preffe. Dans les maladies de langueur elle groffit
en général.
Elle ell grande dans l’homme, & plus grande dans
l’adulte que dans le foetus. Les maladies la gonflent
prodigieufement, on l’a vue du poids de plufieurs