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vent aux prlfes avec eux. Il lui avoit promis Mérob,
fa fille aînée , en mariage ; ü la donna à un autre, &
lui offrit Micliol fa cadette , à condition qu’il tueroit
cent Philiflins, &i David en tua deux cens. La gloire
dont celui-ci fe couvroit de plus en plus, ne failoit
qu’augmenter l’animonté de Saul qui ne diffimula
plus le deffein qu'il avoit de s’en défaire. Jonathas
qui ctoit bien éloigné d’entrer dans la pafTion injuffe
de fon pere, ne craignit pas de parler en faveur de
l’innocence, & réulîit pour quelque tems A calmer
la fureur de Sa/Il. Mais ce prince étant tombé dans
la noire mélancolie , tenta encore de le luerlorf-
qu’il jouoitde la harpe, & David s’ctani enfui, il
l’envoya invertir dans fa mailbn pendant la nuit.
Michoî fa fille, femme de David, fit defeendre fon
mari par une fenêtre , & le lendemain les archers ne
trouvèrent dans le lit qu’une rtatue C|ue Michol y
avoit mile. Il le pourfuivit à Naioth , où il s’étoit retiré
au milieu d’une troupe de prophètes. Saiil^ fur
le chemin, fut l'aifi d’un efprit j)rophétique, & lorf-
qu’il fut arrivé, il continua de parier par l’infpira-
rion divine , couché par terre, nud, c’eft-;Udire,
n’ayant que les habits de defîbus. Il ne pu ffe dirti-
muler , après un tel miracle opéré iur lui-même,
que l’innocent qu’il perlécutoit étoit fous la protection
de Dieu; mais comme il faut, pour convertir
le coeur de l'homme, d'autres miracles que ceux qui
frappent les fens, celui-ci ne fit que fufpendre pour
un peu de tems fa mauvaife volonté fans la rendre
meilleure. Elle éclata bientôt après, lorfqu’il apprit
par Doeg l’Idumcen , que le grand-prêtre Achime-
lech avoit bien reçu David à Nobé , & lui avoit
donné des rafraichiffemens 6c une épée ; car aullî-
tüt il envoya chercher le grand-prêtre 6c tous les
prêtres de la même famille; & après leur avoir fait
d’injurtes reproches, il les fît tous maffacrer impitoyablement
par Doëg , qui feul voulut fervir de
minirtre à fa fureur; puis, emporté par fa colere
brutale, il alla à Nobé, oîi il fît tout paffer au fil de
l ’épée, fans excepter les enfans qui étoient à la mam-
melle. Ayant appris que fon ennemi étoit dans la
ville de C e ila , il f’e préparoit à aller l’y forcer ; mais
David fe retira dans le défert de Ziph : il étoit prêt
à le furprendre dans le défert de Maon, lorfqu’il
apprit que les Philirtins avoient fait une irruption
dans fon pays, ce qui l’obligea de venir au fecours
de lés fujets. Après qu’il les eut chaffés , il alla chercher
David dans le défert d’Engaddi, ôc étant entré
dans une caverne de ce défert pour quelque néceffité
naturelle, il fut apperçu de David 6c de fes gens qui
ctoient cachés,fans qu’il les apperçiit eux-mêmes;
loir par un effet naturel du paffage fubit de la lumière
à un lieu fombre, foit par un miracle que Dieu
fit en faveur de David pour dérober à Sa'ùl la vue
de ca ix qui étoient en ce lieu ; ce prince y auroit
couru rifque de fa v ie , fi David, plus religieux que
ceux qui l’accompagnoient, n’eùt refpeéfé dans ion
plus cruel ennemi, l’onclion divine, & ne fe fût déclaré
fon proteéleur contre la violence de fes gens.
11 fe contenta de lui couper le bord de fa cafaque,
pour avoir en main de quoi le convaincre qu’il avoit
été le maître de fa vie ; & Sa 'ùl fenfible à cette marque
de générofité , ne put retenir fes larmes. Il reconnut
l’injurticede fon procédé & l’innocence de
D a v id , parut être convaincu de la fincérité de fon
affeéfion 6c ceffa pendant un tems de le pourfuivre.
Mais fa haine qui n’étoit que fufpendue, reprit bientôt
le defîus, 6c l’occalîon qui lui fut offerte la réveilla.
II apprit que David s’etoit retiré dans le défert
de Ziph, & il courut le chercher. David ayant
appris fon arrivée, entra de nuit, par un mouvement
de l’efprit de Dieu, dans la tente Sa'ùl, &
ayant trouvé tout le monde endormi, il prit la coupe
& la lance du roi 6c fortit du camp. Ayant paffé delà
fur une hauteur un peu éloignée » U afpella à
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haute voix les gens de Sa'ùl, pour leur reprocher la
négligence avec laquelle ils gardoient le roi. Ce
prince s’éveillant au bruit, reconnut la voix de David
;6c frappé de ce nouveau trait de grandeur d’ame
de la part d’un homme qu’il perlécutoit, il avoua
encore fes torts, 6c promit de ne lui faire aucun
mal à l ’avenir. Enfin arriva le moment oîi Dieu
devoir exercer fes juftes 6c incomprchenfibles juge-
mens fur Saùl. Les Philirtins entrèrent l'ur les terres
d’Ifraél avec une puiffante armée, 6c la vue de leurs
troupes formidables remplit d’effroi ce malheureux
prince , qui voyoit la main vengereffe de Dieu [)rcte
à l’écrafer. Il confulta le Seigneur qu’il avoit refufé
d’écouter tant de fois, 6c Dieu à fon tour garda un
profond filence qui acheva de le précipiter dans le
dcfefpoir ; il voulut chercher dans l’art des démons
ce qu’il ne pouvoir obtenir du ciel ; 6c par la plus
étrange contrariété de refprit humain, ce prince qui
avoit exterminé les magiciens de fon royaume, félon
le commandement de la loi,pe fit pas difficulté de les
confulter. Il chargea fes officiers de lui chercher une
femme qui eût l’efprit de Python ; 6c ces lâches nii-
niftres, toujours prêts à fervir les partions les plus
criminelles de leur maître, lui dirent qu’il y en avoit
une à Endor. Il alla donc de nuit déguifé chez cette
femme, à qui il dit de confulter l’el'prit de Python
6c d’évoquer Samuel qui étoit mort depuis deux ans.
Aurti-tôt qu’elle vit le prophète, elle jetta un grand cri
6c fut troublée, parce qu’elle connut que c’étoit le roi
qui la confultoit. Saùl l’ayant ralTurée, lui demanda
ce qu’elle avoit vu , 6c elle lui répondit qu’elle avoit
vu fortir de terre un vieillard couvert d’un manteau.
Le roi reconnoiflant que c’étoit Samuel, fe profferna
le vifage contre terre ; 6c le prophète , après lui
avoir reproché de venir troubler fon repos, lui dit
que le Seigneur s’étolt retiré de lui, & qu’il alloit
exécuter en faveur de David, fon gendre , tout ce
qu’il lui avoit promis; que lui 6c fes enfans feroient
tues dans la bataille, & que le camp d’Ifraèlferoit
livré entre les mains desPhiliffins. Ces paroles épouvantèrent
tellement Saù l, qu’il tomba aufli-tôi 6c
demeura étendu fur la terre. Quand ü eut repris fes
fens , il regagna fon camp, & la bataille s’étant donnée,
les Iffaélites furent vaincus, les trois fils de
SaiU y périrent, 6c ce prince qui n’attendoit que le
moment de l’exécution de l’arrêt prononcé contre
lui, fut frappé d’une fléché. Livré alors à la plus
cruelle douleur 6c au défefpoir, il pria fon écuyer
de le tuer, de peur qu’il ne tombât v if entre les mains
des Philirtins; mais celui-ci ayant refufé de lefaire,
ce prince malheureux mettant le fceau à fa réprobation
, fe tua de fa propre épée, 6c finit fes jours par
le plus grand de tous les crimes qui le précipita dans
les fupplices éternels, auxquels la juftice divine
l’avoit condamné. I. Par. x . 13. Les Philirtins ayant
trouve le corps de ce prince, lui coupèrent la tête
qu’ils attachèrent dans le temple de Dagon, & pendirent
fes armes dans le temple d’Artarorh: pour le
corps, ils le pendirent à la muraille de Bethfan , mais
les habitans de Jabès l’enleverent & l’enterrerent
fous un chêne; & plurteurs années après, David fit
tranfporter les os de ce prince infortuné à Gabaa
dans le tombeau de Cis. (-f)
§ SAULE, (^Bot. Jard.') en latin fa lix , en anglois
w'ilLow tnt or fallow, en allemand weidt.
CaraBere générique.
Les fleurs mâles & les fleurs femelles fe trouvent
féparées fur des individus difFérens. Les fleurs milles
font grouppées fur un filet commun. Chaque écaille
de ce chaton contient une fleur dépourvue de pétale.
Il s’y trouve deux, & dans quelques efpeces
quatre à cinq étamines à fommets jumeaux féparés
en quatre cellules. Elles partent d’un petit corps
coloré 6c cylindrique un peu charnu, appelle nie-.
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Kàrlum. Les fleurs femelles font aufii difpofées en
chatons : celles-ci n’ont ni pétales, ni étamines,
mais feulement un embryon oblong rétréci, qu’on
diftingue à peine du ftyle qui ert couronné par deux
rtygmates droits à deux pointes. Cet embryon devient
une capfule ovale figurée en alêne qui s’ouvre
en deux valves , 6c contient un grand nombre de
très-petites femences ovales pourvues d’aigrettes.
Le fault différé du peuplier parla forme du neéfa-
rium , le nombre des étamines , 6c par le ftygmate,
qui dans le peuplier ert divifé en quatre.
Effects.
I. Saule à feuilles lancéolées , pointues, dentelées,
velues des deux côtés, 6c pourvues de glandes
fous les dents. Le/ai/A blanc commun.
Salix folds lanciolaùs, acuminat 'is,ferratls , utrin-
que piibefcendbiis , ferraturis infimis glandulojis. Hort.
Cüff.
Common white tree willow.
Z. Saule à feuilles dentelées, unies, dont les fleurs
ont trois étamines.
Salix folds ferratis glabris , floribus triandris. Lin.
Sp.pl.
Willow w'ith fmooth faved hâves aud flowers having
tree famina.
3. Saule à feuilles dentelées, unies, dont les fleurs
ont cinq étamines. Saule à feuilles larges unies.
Salix foins ferratis glabnsflofcuiis ptntandris. Lin.
Sp.pl.
Broad leaved fmooth fweet willow.
4. Saule à feuilles dentelées , ovales, pointues,
unies, à dents cartilagineufes , 6c dont les pétioles
ont des points glanduleux. Saule jaune.
Sedix foiùs ferratis, ovat 'is , acutis, glabr'is, ferra-
tur'is cartilagineis , pet'iolis callofo -pun&at'is. Hort.
Upfal.
Yellow willow.
5. Saule à feuilles dentelées, unies , lancéolées ,
pourvues de pétioles, àrtipules trapéziformes. Saule
à feuilles d’amandier.
Salix folds ferratis, glahris , lanceolatis,petiolaiis ,
flipulis trapcfifonn'ibus. FLor. Leyd. Prod.
Almond leaved willow.
6. Saule à feuilles dentelées , unies, ovale-îan-
céolées , à pétioles garnis de glandes dentées. Saifh^
fragile.
SaVix foiùs ferratis glabris ovato-lanceolads , pe-
tioiis , dentato-glandulojîs. FLor, Lapp,
Frack willow.
7. à feuilles dentelées, unies, lancéolées,
dont les inférieures font oppofées.
Salix foiùs ferratis glabr'is lanceolads, infer'ioribus
oppofids. H. Scan, X
Willow whofe lower Itaves grow oppojite.
8. Saule i\ feuilles prefqiie entières, lancéolées,
étroites,très-longues& aiguës, foyeufespar-defl'ous,
6c dont les branches s’élancent en baguettes.
Salix foids fubintegerr'imis , lanceolato-linearibus ,
longijjim'is acutis ,fubtusfer'iuis , ram'is virgads, Flor,
Suec.
Willow w'ith the longefl linear f pear-shaped leaves,
&c.
9. Saule à feuilles dentelées , unies, lancéolées
6c toutes alternes ; dont l’écorce tombe.
Salix folds ferratis glabr'is, lanceolads, omnibus
altérais. Mill,
Almond Leaved willow wh'ick cajîs its barck.
10. Saule à feuilles entières, lancéolées, très-
longues , vertes des deux côtés. Petit faute fragile.
S alix folds integerrimis , lanceolads , Longifjim 'is ,
utrinque v'irendbus. Mill.
The leajl br'iule w'illow,
XI. Saule à feuilles dentelées, unies, lancéolées,
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étroites, i\ rameaux pendans ; fiuU tombant \faulc
parafol ; /Î/kA du Levant.
Sahx foids ferratis glabris iineari-lanccolads,ram'is
pendidis. Hort. Ciiff'.
WecpirigwiUow.
iz . S à feuilles dentelées unies, lancéolées^
étroites, dont les fupéricures font oppofées 6c obliques
; faille jaune , nain.
Sali.x foids ferratis glabris lanceolato-imearibus, fu-^.
perior'ibus oppofids , obiiquis. Flor. Leyd.
The yellow dwarf w'illow,
13. Saule à feuilles ovales, rudes, ondées , velues
par-deffbus, 6c denrées vers le bout. Marfault.
Salix foids ovatis , rtigofis, fiibtus tomentojis , un-
datis , fuperne denticulads. Flor. Leyd.
14. Saule à feuilles oblong-ovales , pointues &
rudes, velues par-deffous, & blanchâtres. Grand
marfault de marais.
Sdiix foids oblongo • ovads acuminatis, rugofis ,
fubtus tomentojis , atb'icam'ibus. Hort. Colomb.
Common falLow.
I J. Saule rampant des Alpes à feuilles rondes y
cendrées par-deflbus.
Salix alpina pulm'da rotunde fo lia , repens, infernï
ftbeintrea. C. B. P.
16. Grand fauU de montagne à feuilles de laurier
; faule de Saint-Leger.
Salix moniana major foi'is laureaceis. H. R. Par,
17. Saule à petites feuilles rondes , à écorce purpurine.
Petit marfault de marais.
Salix foids m'in'im'is rotundior'ibus , cordee purpu-,
refcence.
18. Saule à feuilles de buis argentées 6c luifantes ^
à chatons rouges.
Sali.v buxi foiio aTgenteo fplendtnte , flore rubrot
Hort. Colomb.
19. Saule à feuilles étroites & ondées à chatons
d’un jaune vif.
Saiixfoids iintar'ibus nudat'is, fore luteo fpLendintCy
Hort. Colomb,
II n’y a point de partie de la terre oîi la bienfai-
fante nature n’ait offert à l’homme des rertburces
pour fes befoins, & des feenes liantes pour fes yeux.'
Les fautes s’élancent du fein des eaux , & les couvrent
des voûtes de leurs feuillages. Les plus grandes
efpeces abandonnées à elles-mêmes s’élèvent comme
des colonnes aux bords des rivières , & portent
jufqu’aux nues leur cime pyramidale 6 c régulière.
Les efpeces moins élevées s’inclinent aux bords des
ruiffeaux, ou s’étendent furies marais qu’ils décorent.
Il en ert qui ornent les coteaux arides ; 6c les
plus petites efpeces croirtènt au plus haut des montagnes
, là où toute végétation ert près d’expirer.
Leur nombreufe famille offre des variétés fans nombre;
il s’ en faut bien que nous ayons décrit toutes
les efpeces ; mais comme la plupart font mal carac-
térifées dans les auteurs , nous n’avons voulu rapporter
que celles dont nous avons une idée diftinéte.
Ce feroit un ouvrage affez confidérable pour un
botanifte 3 que de donner une exaéle nomenclature
de tous les faules.
Les grands fautes donnent des planches aufii bonnes
que celles de peuplier 6c de tilleul. Qu’on les
écime, ils fourniront tous les cinq ans des fagots,
des perches, des cerceaux & des échalats , qui,
fl on ne les emploie qu’au bout d’un an, feront
d’un aurti bon ufage que ceux de chêne, qui ne font
pris ordinairement que dans l’aubier. Les efpeces
liantes fervent aux jardiniers , aux tonnelliers ù aux
vanniers : la culture des fautes ert donc très-intéref-;
fante.
J’ai élevé des fautes de graine ; il faut, dès qu’elle
ert mûre , la battre dans de l’eau pour la détacher du
duvet, 6c la femer dans une terre fraîche , en la