5 1 2 P O R
lli
Pour connoîtfc le point <ie ciuflon de la p o rce la ine ,
on pratique au nnlieu de l’ei'pace , qui dt entre les
gorges ou chaudes , des trous quarres , pour y placer
fur des palettes des montres qu’on retirera pour
connoîire le point de cuillon où les ouvrages font
parvenus ; ces trous fe bouchent exailement avec
des pierres de grès, taillces en quarré & jiarfalte-
ment de nicfure, pour s’y ajiifter, avec une faillie
qui fert h les tirer quand on veut examiner les
montres. Il y a quatre îbupiraux près de la voûte du
four, fans compter le foiipirail principal i J ,
qui ell h la clef de la voûte.
Quand la cuiflbn de la porcelaine eft parfaite , on
celle de mettre du bois ; 6^ quand il ne fort plus de
fumée, on laiife tomber les quatre portes de fer,
pour fermer exaèlement les quatre gorges C , ƒ
a/în d’empccher l’air extérieur de pénétrer dans le
Ibur. Pende tenis après, on ferme le grand fou-
pirail 6c les quatre petits , pour concentrer la chaleur
de lailfer recuire la porcelaine , ce qui contribue
à la rendre plus folide dé moins fujette à fe rompre
par ic contaid de l’eau bouillante. On peut laiffer la
porcelaine huit jours dans le four après qu’elle ell
cuite. Certe méthode obfervée en Saxe paroît utile
à liiivre.
Pour faire mieux comprendre la conftruéHon de
ce nouveau four, nous en avons tait graver le plan,
l ’clcvation & deux coupes, dont nous allons donner
l’explication.
Fi^. ; j . A , plan du four, dont l’intérieur a quatorze
pieds huit pouces de hauteur, fur huit pieds
trois pouces de diamètre. On ne donne dans ce plan
gcométral que vingt - un pouces d’cpailTeur aux
murs ; mais il ell plus à j)ropos de leur en donner
trente-fix , comitie nous l'avons dit. B B B B , quatre
gorges diamétralement oppofées, dont les lignes
collatérales tendent au centre. Elles fervent à donner
padage à l’air pour animer le feu des foyers.
C C C C y quatre fo y e r s , chacun d’un pied de
profond« ur au*deirous du l^ol ; ils chautfent le fourneau
par quatre endroits difFérens, afin de produire
une chaleur plus forte par la réunion de la flamme
en un centre commun. D D D D , quatre ouvertures
d’un pied & demi de hauteur, fur un pied dix pouces
de large, oii on allume le feu qu’on entretient
avec du bois debout pendant quelques heures avant
que de le tranfporter au-delTus de la gorge , où les
bûches fe placent en travers: ces ouvertures fe ferment
avec une plaque de fer de même grandeur.
Le mur des gorges a trois pieds quatorze pouces de
liaureur. E , porte élevée de trois pieds au-deflïis du
f o l , de deux pieds de largeur fur cinq pieds dix
])ouces de hauteur : elle iert à introduire les gafet-
les dans le laboratoire du fourneau.
F i " . 14 . ƒ ƒ ƒ ƒ , plan du batiment dans lequel efl
conllruit le fourneau.
F ig . f i . Coupe du batiment, faite fur la ligne
F . Q . du plan A f i g . /j.
F ig . tC . Elévation en perfpeélive du four.
Fig. \y. Coupe géométrale du four, prife fur la
ligne iVfiV, du plan A .,f ig . 13. trois trousquarrés
pour placer les montres , diamétralement oppofés ,
pratiqués au milieu de l’efpace qui efl entre les
gorges à quatre pieds huit pouces au - defTus
du loi. G y cheminée au milieu de la voûte , d’une
forme conique, d’un pied fix pouces de diamètre à
l’ouverture inférieure , Sc d’un pied à la fupérieure.
HH y foupiraux placés audelTus des trous L’ , dont
la coupe efl marquée A A y f i g . i 8 . i y plateau rond
de fer, foutenu par quatre piliers de même métal.
POROSZLO, ( Géogr. ) ville delà haute Hongrie,
dans le comté de Szolnok, au milieu de campagnes
très-fertiles en grains & en pâturages. Elle ell grande
& peuplée, cultivant fes champs av e c fucçès, &
P O R
Trafiquant beaucoup en bétail. C’efl d’ailleurs la feule
ville confdérable du comté. (D .C . )
PORT /tf,ou PORTOIS, Fonenjis BaguSy ( Géogr,
du moyen âge. ) C)n trouve en France deux pays ou
cantons auxquels les chanres donnent le nom de
Fort ou Fortois. 1°. Sur la Meurtedans le diocefe de
T ou!, qui tire l'on nom de la ville de Saint-Nicolas à
deux lieues de Nanci, & qui s’appclloit autrefois
Pore y d’oii un des plus grands archidiaconés de
l’églil'e de Toul a pris le nom <lc Forty archidiaconaïus
FonenJîs.Ç.cx archidiaconécomprend cinq doyennés.
On trouve dans ce canton Varangeville, Varan-
gejivill.i ; Antelu , Antelucum ; Rofiercs aux falines,
Kojïrium ; Blamville , BhdonifvilUi ; Vigneules , Vi~
neoiec ; S. Don, S . Honaïus • Arc, Arccc.
Le Portois ou comté des portillens, Pagus
PortenfiSy un des quatre cantons de la Seqiianie ou
Franche-Comté, tire Ibn nom du Port Abucin ,
'Forms Abucinus y dont il ell fait mention dans la
notice de l’Empire ; S. Valere fuyant de Langres au
Mont-Jura, y fut martyrife vers 404. M. Dunod
(appelle mal-à-propos Durnody dans le Diciionnaire
rayonné des Sciences y') jrlace ce lieu à Port-lur-Saone
oii l’on voit une chapelle de S. 'Vallier; felon M. Chevalier
, dans fon hiùoire de Poligni, c’e f Ouanche ,
village détruit, nommé dans les anciens titres CaJ-
trnrn Fortus B acini : (on territoire efl rempli de nunes
de briques, de pavés . . . . M. Drotz, avaniageufe-
ment connu dans la république des lettres, & dans
le parlement de Befançon, dans fon Hifoirc de Fon-
tarlier y penfe que cette partie du Comté ayant été
affignéeaux nouveaux Bourguignons, que les anciens
regardoient comme étrangers, prit le nom de Pagus
Fortijiorum : Fonicani fgnifie dans la baffe laiinitc ,
étranger y felon Ducange.
Ce pngus ou comté comprenoit le bailliage de
Vezoul, partie de celui de G ray , les terres de Lure,
de Luxeu, & s’étendoit près de Belançon ; puifqu’on
croit que l’abbaye de Bregille qui fut du partage de
Chdrles-Ie-Chauve , ctoit de cette contrée. On voit
dans les chroniques de Beze & de S. Bénigne , dans
VHiJloire de Bourgogne de D. Plancher, dès les vu
VII I fiecles , les villages de Gonvilk-rs ,
lors en Gondoncour Dagomundi Cards ; Auvet Avi-
ciacurn ; Pu'ay , Arbigni ou Aiibigni Alblniacus ,
'Villars Viliare , S. Gengoul, S. Gengulfus , in pago
Poninfe. S. Agile, abbé de Rebais, naquitau château
d’/ZoA'c/vX^, clans le Portois: M. Dunoil croit quec’efi:
le château de Ray , voifin de Port-fur Saone, l’une
des plus grandes feigneuries du comté de Bourgogne
, qui a donné fon nom à une des plus iiluftres
familles du pays. On voit encore Loulans Lola y
Flagey Flaclacum , Cemboing Cembinurn , cités dans
la chronique de Beze , comme étant dans le For--
lois. ( C’.)
PoRT-DE-votx, ( agrément dn chanr,
lequel fe marque par une petite note appellee en
italien appoggiatura y & fe pratique, en montant
diatoniquement d’une note à celle qui la fiut, par un
coup de gofer dont l’effet efl marqué , fig. 4. planche
V il. de mufique , dans U Diciionnaire raifonné des
fciencesy Sic. (A. )
PoRT-DE-voiX JETTE, fefait, lorfque, montant
diatoniquement d’une note à fa tierce , on appuie la
troifieme note fur le fon de la fécondé, pour faire
femir feulement cette troif e:ne note par un coup de
gofer redoublé , tel qu’il efl marque, fig. .f. planche
V il. de mufique y dans le Diciionnaire raifonné des
Sciences , &c. ( •5’. )
M. de Saint-Lambert ( Principes du clavecin, chap.
24. ) divife le port-de-voix , en port-de-voix fimple y
tn pon-de-voix appuyé y & en demi-pon-de-voix.
Le port-de-voix fimple ell précifément ce que l’on
nomme ordinairement accent. Voyez ce mot (fiiufiq,
Suppl. )
P O R
S u p p l. ) & fe marque par un petit crochet qui
précédé la note.
Le port-d e -v o ix appuyé fc marque par un double
crochet, & il confille, fuivant cet auteur, <\ divifer
la note qui precede la marque en trois autres de
moindre valeur, dont la premiere vaille autant que
les deux autres ; la derniere de ces notes fe coule
fur la note qui luit la marque. Voyez la marque &
l’effet du port-d e -v o ix appuyé , fig . ^ .p la n c h e X I I I
de MufiqiUy S u p p l.
Quant au demi-port-dc-voix y c’ell précifément le
coulé. C o u l é , {^Mufiq. D ictionnaire raifonni
des S c ien c e s, &C.
Mais fuivant M. Loulic , le port-de-voix , marqué
par un trait oblique , conffle à faire entendre la
note , immédiatement au-deffous de celle qui efl
précédée de la marque , en diminuant la valeur du
port-d e -v o ix de celle de la note qui précédé ce p o n -
d c -p o r t .y o y e z - tn lamarque & l'effet, 3 y p lanche
X i H de Mufique y S u p p l. (F . D . C . )
PO R TE -CH A PEAU , ( B o t . J a r d . ) en latin
paliurus , en anglois , chrifi's thorn , en allemand
cfirifidorn OU judendornbawn.
Caractère générique.
La fleur a cinq pétales ranges circulairement, qui
partent d’entre les cinq échancrures d’un calice fort
évafé , & figure en poire. De la bafe des pétales
fortent cinq étamines terminées par d’affez gros fom-
meis ; au centre fe trouve un embryon arrondi de
la forme d’un dôme orné de godions ; il éft furmonié
de trois llyles courts, que couronnent des ffygmates
obtus. L’embryon devient une capfule applatie &
bordée d’une menibrane affez large, qui ne reffem-
ble pas mal aux bords abattus d’un chapeau: cette
capfule eft divifée en trois loges, dont chacune contient
une fcmence. La prodigieufe différence de ce
fruit d’avec les baies fucculentes des nerpruns, nous
a engagés à féparer le p a liu ru s des efpeces de ce
genre auxquelles M. de Linné l’a joint.
On ne connoît qu’une efpece de porte - chapeau.
P a liu ru s , D o d . Pempt. 8 4 8 .
Le paliure efl un grand arbriffeau ; il s’élève fur
une tige droite & rameufe, félon M. Duhamel, à
quinze pieds , à huit ou dix feulement, felon Miller:
nous en avons un dans une terre forte & affez profonde
, qui a fait dans un an un jet de trois pieds.
L ’écorce efl d’un brun-noir tirant fur la couleur du
fer , Si marquée de petites fries lilanches ; les branches
font grêles,Si la plupart inclinées vers la terre ;
les feuilles ovales très-légcrement ondées par les
bords, font un peu cchancrées des deux côtés du
pétiole : la prolongation du pétiole forme.une côte
ialllantc par deffous, qui la partage egalement : deux
nervures moins marquées partent du même point où
elles forment deux angles curvilignes: elles continuent
parallèlement aux courbes des bords de la
feuille juicju’aiix deux tiers de fa longueur, où elles
finiffent inl'cnfiblement : ces feuilles dont le verd e f
agréable Si glacé, font attachées alternativement
fur les bourgeons : à leur infertioii fe trouvent deux
épines d’un brun-rouge foncé, dont une e f droite Si
menue, l’autre courbée, large Si plate û fa bafe ; ces
épines groffiffent Si demeurent attachées aux parties
nues du tronc Si des anciennes branches. Les fleurs
naiffent en petites grappes M’aiffelledes rameaux ,
elles font d’un jaune herbacé, Sine parolffent qu’au
mois de juin.
Le paliure croît naturellement dans la France méridionale,
partlculicrcment aux environs de Montpellier.
Il fe trouve auffi en Italie, en Efpagne Si en
Portugal on affure que la couronne d’epine de
Jefus-Chrif étoit faite avec cct arbriffeau : en effet,
les pmntres Si les f atuaires en ont affez bien con-
Tome IVy
P O R 513
fervé la figure ; mais ce qui rend cette opinion plus
croyable, c’e f que, fuivant les voyageurs, le paliure
efl très-commun dans les haies de la Palcfline Si de
la Judée.
ün le multiplie par fa graine ; il faut la tirer des
loges du fruit, ëila femer en automne dans de petites
caiffes emplies de bonne terre légère ; elles pa-
roîtront le printems fuivant : on fera paffer l’hiver â
cefemisdansunecaiffe vitrée: le fécond printems,
vers la fin de mars , on mettra les petits paliures en
pcpinicre : au bout de deux ans, ils feront propres
û être plantés à demeure. L’expériencenous a aflùrcs
que le moment le plus propre à leur iranfplantation
efl pende tems avant leur pouffe. Il conviendra de
mettre un peu de menue litiere autour de leur pied,
& de les arrofer de tems à autre, jufqu’û parfaite re-
prife. Lorfqu’on ne feme qu’au printems la graine
du paliure, elle ne levé d’ordinaire qu’un an après.
On le multiplie auffi en marcotant en avril les plus
fouples d’entre fes branches inferieures ; ces marcottes
bien faites, bien arrofées & bien foignées,
feront fuffifamment enracinées pour la fin de l’automne.
Le joli feuillage du pone-chapeau qui demeure
long-iems dans fa fraîcheur , doit engager à en planter
quelques pieds dans lesbofquets d’été : comme il
efl pulffamment armé , on en feroit des haies d’une
très-bonne défenfe: ilréflfle fort bien au froid de nos
provinces feptentrionales: dans les hivers très-rigoureux
, il ne rifque tout au plus que la perte de quelques
bourgeons d’entre les plus jeunes & le s plus fuc-
culens : dans un fol fee & chaud, il n’efl prel'quc
jamais endommagé.( M . le Baron D E T s c h o u d i . )
* PORTE-FEU , 1. \n. terme de Chaufournier y c’efl
le canal par lequel on enflamme le pied de quelques
fours-à-chaux.
PORTER , V. a. ( terme de Bla fon . ) On dit porter
telles armoiries y parce qu’ ancienneiTient ceux quî
fe préfenioient aux tournois, y faifoient porter y
par leurs valets, leur écu oîi ctoient empreintes
leurs armes, qu’ils avoient pour être reconnus,
{ G . D . L . T . )
POP.TICl, ( Géogr. ancé) village à deux Ücues de
Naples, très-long, très-bien bâti, &covi le roi don
Carlos a fait élever un château confidérable : il efl
entoure de deux figures cqueflres de marbre blanc ,
tirées d’Herculanum ; ce font les figures des Balbus,
pere & fils. La camera d i p o r c e lla n a , qui efl une
chambre toute revêtue & meublée avec de la porcelains
de Capo d i Monte y efl une des plus belles
chofes qu’on voit en Italie.
Le pave eft une chofe unique, étant d’ancienna
mofa'ique Grecque ik Romaine.
L’emplacement de ce magnifique château fut
cédé au roi en 1736 par le duc d’Elbeuf, Emmanuel
de Lorraine , qui avoit commence û bâtir
une maifon à P o r t i c i , & qui, en bâtiffant, a le
premier découvert les ruines d’Herculanum, où depuis
le roi a fait creufer à 80 pieds de profondeur ,
Gc a découvert tant de rlcheffcs. Le cabinet de Po rtic i
ou le Mufæum , efl le plus curieux & le plus riche
de l’Italie. II a été formé, en 1750, des fouilles
d’Herculanum, de Pompeii & de Strabia. M. le
marquis Tanucci créa une académie de belles-lefrres.
qui devoit s’occuper de l’explication des peintures,
des ftatues & des vafes qu’on y a raffembics. Nous
avons déjà 6 vol. du travail des académiciens, dont
le premier contient un catalogue de 738 tableaux,
de 350 ftatues, de 1647 vaiés ou meubles remarquables,
fans y comprendre les trépieds, les lampes ,
les candélabres , qui font comptés féparcment. Ce
volume parut en 1755 : les 5 autres font pour les
gravures & les explications des principales peintures,
dont le dernier a paru en 1768.
T t t