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fervent à le multiplier ; & no\is dirons en partant,
que la l'ainte-catherine ie multiplie-aiiiri par les
novanx f‘'”S variation : nous renvoyons le lefteur
au'J'/'j/Vc- c/o' iirhtx’s fruicicrs de M. Duhamel, pour la
clei'ei'iption de rimpératricc-violette : elle convient
parfaitement au couetclûer ; & à moiits que ccraca-
démicicn n’ait cultivé fous ce nom un arbre dißerent
de celui que les peres chartreux cultivent lotis ce
meme nom, il ell très-alTuré que c'eft notre couet-
chier, dont nous avons des variétés bien plus tardives.
La prune couetche ne peut ctre trop multipliée;
l’arbre a unj>ort régulier, vient vite,gros & grand,&
elf très-vigoureux ; il fleurit également tous les ans;
comme il fleurit fort tard, les embryons ne gelent
jamais ; il ne manque guere de beaucoup rapporter,
il le reproduit de lui-même, il vient dans les plus
inauvaifes terres & aux plus mauvais afpeéls, même
à l’ombre des autresarbres ; l'a prune elf la derniere,
elle elf grolle, belle, ferme 6c d’un goût exquis:
elle fe conferve long-tems fraîche dans la fruiterie ;
elle elf excellente fur la pâte, 6c délicieufe en pruneaux
; 6c les pruneaux font fort gros, parce que la
prune étant fort charnue, il n’y a prefque pas de
déchet.
Enfin, Je ne faurois trop le dire, c’eft la prune
qu'il faut à nos payfans : on dc\ roit la cultiver dans
toutes les pépinières royales du royaume, 6c en
faire des dillributions dans les campagnes.
Aurelfe, M. Duhamel tait mention d’une autre
efpece d’impératrice-violerte , qu’il dit être la véritable
, 6c qui rertemble pour la forme à rimpératricc
blanche ; elle eft prefque ronde, v iolette, très-fleurie
, auffi tardive , dit-il, que la prune de princelTe
qu’il n’a pas décrite , 6c un peu inférieure en
bonté.
On nous a envoyé un prunier , nommé di faim-
Jean, 6c un autre fous le nom de große vioUtu-hâii-
rc : nous n’en avons pas vu le fruit.
M. Duhamel n’a pas parié du damas d’Efpagnequi
fe trouve fur le catalogue des R. P. chartreux de
Paris : c’elf un arbre très-fertile; mais le fruit qui efl
prefque noir , de médiocre grolTeur, un peu alongé,
a une pâte fcche 6c acide.
La prune de faint-Martln eft femblable au gros
damas de Tours 6c d'un beau violet ; mais elle n’efi
pas bien bonne.
La prune d’Angerville qui fe trouve fur le catalogue
des R. P. chartreux, n'eil pas apparemment des
•meilleures, puifqu’il n’en elf rien dit. I! y a long-
tems que nous cultivons dans le pays MeiTin fous le
nom de datille, \\n prunier très-rameux, à petites
feuilles , à bourgeons rouges épineux, dont le fruit
longuet 6c terminé en pointe aux deux bouts, elf
blanchâtre, tardif, ferme, mauvais à manger, mais
excellent en pruneaux. Seroit-ce la prune datte du
Traité des arbrei fruitiers M. Duhamel? Nous cultivons
aufiî un très-eflimabic que nos pépinicrîlfes
appellent par cornipiion damas dronet ou
dronai, mais qui doit s’écrire damas de Raunai : je
fais pofltivement qu’il nous vient d’un village de
Champagne de ce nom, 6c oit l’on fait de fon fruit
une prodigieufe quantité de fort bons pruneaux, il y
a plus qu’apparence que c’eff le damas dronet de
Merlet, que M. Duhamel du Monceau dit ne pas
connoître.
Le prunier de damas de Raunai eft le plus élevé
& le plus vigoureux que je connoiffe; il depafle de
jDeaucoup les plus grands 6c croît très-vite ; il elf
médiocrement fertile ; fes bourgeons font noirâtres ,
fes feuilles moyennes; le fruit d’une grolTeur médiocre,
rond, applati aux deux extrémités , cxaclc-
ment noir 6c fleuri de bleu d’im coté ; fa chair eft
•yertCj ferme, d’un goût excellent; le noyau ic dé'
P R U tache parfaitement. Cette prune très-elfimable mûrît
à la fin de leptembre ; l'ouvent on en mange tout le
mois d’oéfobre, 6c quelquefois après les dernières
impératrices violettes. C ’elf le Traité des arbres f'rui.
tiers de M. Duhamel du Monceau qui nous a fourni
les defci'iptions de laplupart desefpeces de pruniers:
nous n’avons fait que les abréger , elles font exaèfes
6c fuppofent une obfcrvation liiivic de toutes les
parties de l’arbre dans fes divers développeinens.
Avouons cependant que la plupart des traits
qu’elles préfentent ne font pas allé?, conlfans pour ne
laifler aucune ambiguité ; la grolléur , la longueur
des bourgeons, leur couleur même, le plus ou le
moins de largeur des feuilles, la grolfeur des fruits
dépendent trop du fo l, des expofitionsdesfujets fur
lelquels les fruitiers font greffés. Nous avons trouvé
entre plulieurs des efpeces que nous cultivons 6c
les tlelcripiions de rilluffre académicien, des différences
très-notables. Le catalogue des RR. PP. chartreux
de Paris n’eft pas non plus en tout d’accord
avec lui ; il y elf dit, par exemple, que le perdrigon
rouge elf plus gros que les autres perdrigons, 6c
M. Duhamel dit qu’il elf petit; chez nous il elf de
moyenne grofl'eur : concluons de-lâ qu’il ne faut pas
entendre ngourculcmcnt ces deferiptions , qu’il n’y
a que la réunion de tous leurs traits qui fait leur
force ; qu'il leroit à fouhaiter qu’on énonçât en
meme tems la forte de fol oîi croilî'ent les arbres
qu’on décrit; qu’on pritles mefures des parties des
efpeces lur diiiérens arbres en dllférens terreins;
qu’on ne fe fcrvii que rarement d’expreflions rigou-
reufes, 6c qu’on rejettât tous les termes tant foit peu
vagues: il feroit bon auffule faire connoître les noms
dltîérens qu’on donne à chaque efpece dans chaque
province. Par exemple, il y a quelque apparence
Guece que nous appelions mirahdlt rouge ou dama^
fillip elf le damas violet ; cependant l’arbre que nous
connoilTons lou.', ce nom ne rertemble pas en tout à
la defcripiion ; le fruit de notre damaûne a fa maturité
bien avant la fin d’août ; il demeure ordinairement
verdâtre d’un côté , circonlfance qui ne devoit
pas être omife; fa chair elf plutôt molle que ferme
dans fa grande maturité, 6cii n’a alors nulle aigreur r
ce bon fruit feroit-il inconnu hors de la province
Lorlqu’on ieme les noyaux des pruniers , ils va-
rlcnr prodigieul'ement, 6c c’elf ainfi qu’on a fans
do'.ite gagné nos bonnes efpeces ; mais jiifqii’à pré-
fent le hazard y a eu une part plus grande que l’art
ou l’intention. Il feroit tems de s’appliquer férieu-
lement à perfeflionner la nature; elle nous a prévenus
de fes dons , 6c elle n’attend que de légers
fecours de nos mains, pour nous offrir toutes fes
richclTes. Ces recherches devroient être faites par
une fociété, 6c les expérience conduites avec la
plus grande exaéUrude, 6c extrêmement variées ,
elles s’étendroient à tous les fruits : on tiendroit un
compte exaéf de tous les changemens que la voie des
femis leur feroit fubir ; il faudroit un très-grand
terrein , puifqu’il n’y a pas un individu qui ne dût
être planté â demeure , 6c cultivéjufqu’à fa fruéfifi-
cation. Ün auroit foin de prendre ces femences des
vergers les plus grands & les plus variés, parce
qu’il y auroit plus d’apparence que cos femcnccs,
par les accouplemens iortuits 6c difî’érens , auroienc
lubi des modifications différentes. Quel plaifir ,
quelle gloire de voir fortir de ce laboratoire des
fruits nouveaux 6c excellens , d’y faifir au moins en
partie la marche delà nature, 6^ de lui arracher fes
iccrets avec fes dons !
A l’égard des efpeces que nous pofledons déjà ,
lorfqu’on ne fepropofeque de les multiplier telles
qu’elles font, on fe garde bien d’ufer de la voie des
lemis qui effaceroit la plupart de leurs traits dans le
plus grand nombre des individus : on fe fett, au
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contraire , de la greffe pour le fixer invariablement.
On ne feme que les pruniers propres à recevoir
les greffés des bonnes efpeces; fa voir, le faint-julicn,
la cerifette , le gros 6c le petit damas noir, &c. en un
mot, les pruniers fauvages qui ont l’ccorce mince 6c
facile à lever , 6c qui font vigoureux 6c pleins de
feve. Les cerilettes 6c les damas conviennent aux
pruniers d'une taille médiocre , 6c le faint-julien aux
grands pruniers, à ceux qui portent de gros fruits.
C)n greffe aufliccs derniers fur des abricotiers, pêchers
6c amandiers de noyaux , le fruit en tft plus
beau 6i meilleur, 6c les arbres n’ont pas l’inconvénient
de tracer, qui eff très-incommode pour les
efpaliers. Les pruniers greffés fur fauvageons élevés
de noyaux, poufTcnt moins de rejets que ceux greffés
fur des fujets provenus de drageons enracinés auxquels
les boutures même feroient bien préférables.
Lc/^/'««/rrs’accommode affez de tous les terreins,
pourvu qu’il foit tenu en culture, 6c dans un lieu
ouvert ; cependant l’argille rend fon fruit âcre, 6c
dans le fable pur fa végétation n’eff que foible : il
vient dans les fols les moins profonds, parce que
fes racines s’étendent horizontalement. Il fe plaît
finguliérement dans les terres légères 6c fablonneu-
fes; fon fruit efl excellent dans les terres mêlées de
gravois, de décombres O'u de petites pierres. Piu-
ïiciirs efpeces ne craignent pas l’humidité , quand
une forte argilie ne la fait pas croupir. Lorfqu’elle
n’ell abondante qu’en hiver 6c en automne, 6c qu’elle
n’eff que modérée durant le tems de la végétation.
L’expofition du levant 6c du nord 6c le libre fouffle
des vents font nouer mieux Ion fruit. Il cou.Ie au
midi ; le couchant n’a pas cet inconvénient 6c donne
aux prunes un degré de maturité qui les rend excellentes
: c’efl: le meilleur afpeél pour les pruniers en
efpalier. Nous avons mis des pruniers contre
des murs au nord, ils y rapportent abondamment,
•6c la maturité y eft retardée d’une quinzaine de
jours.
On peut greffer en fente de gros pruniers fur les
ramifications du troifiemc ou du quatrième ordre,
&Ton a par ce moyen un arbre qui donne beaucoup
de fruit dès la troifleme année ; mais il n’y a que le
faint-julien, les damas, la cerifette 6c les pruniers
francs fur quoi cette greffe réulîiffe bien ; elle périr
ordinairement la fécondé année, ou demeure lan-
guiflante 6c infertile »lorfqu’on la fait fur dQSprunicrs
à prunes graffes , c’elt-à-dire , qui ont une chair
mollaffe 6c pâteufe , très-adhérente au noyau.
Selon M. Duhamel, ou peut rajeunir un vieux
/5rH/rii.’rdontlesbrancheslontchauves 6c mourantes,
en ravalant toutes les branches jufques fur la tige ,
ou bien en feiant la tige mcjue k quatre ou cinq
pouces au-defl'us de la greffe ; mais en même tems
il faut lui avoir préparé un fuccefî'eur pour le remplacer,
s’il ne reperce pas. On peut aufli tranfplantcr
des pruniers gros comme le haut do la jambe , 6c
même plusforts, lorfqu’onefl contraint de les déplacer
: ces arbres ayant de belles greffes de racines,
reprendront, fl l’on fait la tranfplamation avec toutes
les précautions requifes; mais l’on plante ordinairement
des pruniers de quatre à huit pouces de tour.
Ceux à qui l’on a fait tige avec la grefle donnent
plutôt leur fruit ; cependant Miller confeille de
planter de préférence des pruniers dont la greffe n'ait
tait qu’une pouflé : voici la raifon qu’il en apporte,
elle nous fcmble fort bonne. Il dit que les arbres
dont la greffe eff ancienne , ayant déjà une tête
formée , tout fujets à ne j)oufl'cr que deux ou trois
grofles branches qui divergent 6c s’abandonnent,
au lieu qu’on tait poufler aux jeunes greffes des
branches régulières, égales & duement cipacées. La
diflance qu’il veut qu’on mette entre les pruniers en
pfpaliers 6c contr’efpaliçrs, nousparoit prQdigiçufç,
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il demande trente pieds, fi la muraille efl baffe, ainfi
que pour les contr’cfpalicrs, 6c pas moins de vingt-
quatre , fi la muraille clt haute; il fe borne ;\ dou-/.e
pieds pour les pêchers , 6t il en donne |)Our raifon
que ne portant leur fruit que fur jeune bois , il fait»;
les tenir dans de certaines bornes, au lieu qu’on
doit étendre de toute leur portée les l^ranches des
pruniers quife garniflent par-tout de menues branches
fertiles 6c de crochets à fruit. A l’étiard, des
arbres de plein vent, il faut au moins les cJpaccr de
quinze pieds ; nous en avons à douze dont les branches
inférieures comfr.cnccnt à dépérir : les buiflons
demandent une diflance encore plus grande : nor.s
allons rapporter de fuite ce que M. I9uhamc! du
Monceau 6c Miller difeat de la taille 6cd\i paliffage
du prunier,
« Le p ru n ie r, dit M. Duhamel du Monceau, fc
» taille luivnnt les regies générales ; mais il faut fc
» fouvenir que reperçant plus difficilement qu- la
» plupart des arbres fruitiers, il faut le conduire de
» façon à éviter les ravalemcns néceffaires apres
» une taille trop longue , & les vides qui fiiivent les
» reiranchemens exceflifs : que n’aimant j)as l’abri,
» même des murs d’efijaliers, ils’etforce de s’échap-
» per 6c d’élever fss bourgeons vigoureux en plein
>» vent, 6c qu’ainli il eff nccefl'aire pendant fa jeu-
» neffe , 6c jufqu’à ce que fa fécondité ait arrêté
» l'on ardeur, de ravaler la taille précédente fur les
” moyennes branches , de le charger de petites
» même inutiles, de l’ébourgeonner peu , d’incliner
» les gros jets; en un mot, de fe contenter de le
M prél'erver de la confufion : lorfqu’il fera forme 6c
>» en plein rapport, on le traitera fuivant fa force 6c
» fon état.
» Les pruniers (^dd\x. Miller) ne produifent pas
» feulement leur fruit fur le bois de l’année précc-
» dente, ils le portent auflî fur des crochets q’ui
>» lortent du vieux bois, de forte qu’il n’eft i)as
» nccefl'aire de raccourcir les branches peur obtenir
» anniieiiemefit du jeune bois dans cltaque partie
» de l’arbre, comme or. fait aux pêchers : au con-
» traire , plus on taille ces arbres , plus ils poufl'ent
» avec un vain luxe, jufqvi’à ce que leur \igueur
» eff epuilée, & alors ils ié chargent de gomme 6C
n le gâtent : c’eff pourquoi la meilleure 6c la plus
» fûre méthode de les conduire , eff d'attacher
» chaque année liorizontalement leurs nouff'esàdes
» diffances égales, &T en proportion de la longueur
» de leurs feuilles. Làoii il n’y aura pas une quantité
» fuififànte de branches pour garnir les vuides, on
» pincera les bourgeons au commencement de mai,
») tant que durera la végétation. Les bourgeons qui
» pouffent en devant, doivent être manies fuccefli-
» vcment ; ceux qu’il faut conferver, doivent être
» attachés régulièrement à la murr.üle eu au treillage
» du contr’elpajier, ce qui ne donnera pas feulement
» à ces arbres un aipeél agréable , mais leur procu-
» rera par-tout égaiement 1e bénéfice de l'air 6c du
» loîsil : r.inlileur fruit fera maintenu ilans un état
» de croiffancc égale , ce qui arrive rare.ment ,
» lorfq'u'lU le trouvent offufqués par les jeunes
V pouffes dans quelque tems de la làifon, 6c enl'uire
» expolés tout-à-coup à l’air, en coupant ou en
>» attachant ces branches qui les ombrageoient. Ce
» peu de regies liiffira au cultivateur atrentif ; j'au-
» rois craint de me rendre oblcur en les multi-
» pliant»', ( J L /,- Baron DE TSCHOVDI.')
PRURHEIN , ( Géo"r. ) contrée d’Allemagne ,
dans le cercle du bas-Rhin dedans le Craicherui ;
l'olefleur palatin 6c l'évêque de Spire en poffedent
ch.icun une portion. Le bailliage de Bretten eff dans
celle du premier, 6c la ville de Bruchl'alelldaas celle
du fécond; celle-ci, d’ailleurs eff remarquable par le
féjour qu’y firent les armées de l’empereur 6c de
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