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appiirtcmctTs où l.i lumiere chi foleil pcncfre par la
rclkxion cle quclciiie corps blanc; pourvu , 6c c’clt
une I'uitc ncccllaire clc mon explication , epic de
I’enJrolt I'ur lecpiel on Fait ioni!)cr iV/n/’r,:on puifle
découvrir c[iicU|ue panic du ciel iercin. Ainli ,
clans une chambre cjui ne recevra les rayons du
lolcil que par le reflet irune maiibn blanche lituce
vis-;Vvis, ou du jambage extérieur delà (énetre,
on verra, (I par exemple rexpoütion cfl au couchant
, jufquM midi bc plus tard encore, \'o/nl>rc de
la croilée le colorer d'mi bleu très-vif lur le jambage
intérieur & oppolé de la meme lenêtrc, s’il cil
pemt en blanc, & qu’on ait loin d’afFoiblir le jour
de la chambre au moyen de rideaux autant qu'il
lcra nécellairc. A l'aiclc de cet allbiblilVement, on
jieut , meme lorfque le Ibleil éclaire immédiatement
la chambre , donner aux ombres la couleur
bleue toutes les heures du jour; 6c l’on pourra
ainll le convaincre que cette couleur difparoit pre-
cifcmeiit aux endroits de Vomhrc d’où l’on ne (auroit
plus appercevoir aucune partie du ciel.
J'ai déjà tait mention ci-dcllus d’une bordure , ou
ombre jaune rougeâirc, qu’on appcrçoit louvcnt an-
delhis de Vombre ordinaire , lorfque celle-ci ell
teinte en bleu. Toutes les obfcrvations qvie j’ai Faites
lù-dcflus me portent à croire que cette ombre loufle
réfultc de l’interception de la lumiere célede , c’ell-
à-dirc , de rinterccjition des rayons bleus réfléchis
jiar le ciel. Ainli, de meme que l’abléncc de la lumière
folnire lailî'e voir dans Xombre d’une croiicc
la clarté bleue île la lumiere du ciel, de meme
aufTi l’interception de cette lumiere bleue ne laifî'e
voir dans l’endroit o\i la croif'éc l’intercepte que
la clarté jaune rougeâtre , produite ou par les
rayons du f'olcil ^ Ion lever à Ion coucher, ou
par le limpie reflet des corps terrcflres circonvoi-
lins, é.’efi h\ fans doute la railbn pourquoi cette ombre
jaune ne paroit au-dcirous de la bleue, que lorfque
le corps opaque qui intercepte la lumiere cft très-
proche du corps blanc fur lequel Vombre eU reçue.
Cai il ell aif'é clc démontrer généralement que l’in-
terccpiion de la lumière du ciel ne Fauroit commencer
d’avoir lieu, que lorfque la largeur du
corps opaque fera ù Fa dilfance du fond blanc qui
reçoit Vombre, comme le double Fmus de la demi-
amplitude du ciel efl à Fon coFmus. Ainli, pour
une amplitude d e ïi6 degrés, par exemple, où
l’on auroit la railon du fmus de 63° à Ion cofinus,
environ comme i ù i , il faudra, pour que Vombre
jaune commence à exilfer, que le corps ojiaquc
qui produit ait une largeur quadruple de la
dillancc au papier, ou au corps blanc fur lequel
Vombre doit paroître ; & ce ne l'era qu’en rapprochant
davantage cette dillance, que l’owiirs deviendra
fenlible ; la diminution de la dillance étant toujours
dans ce cas-ci égale au quart de la largeur àeVombre.
Avant de quitter les ombres bleues , je vais en
rapporter d’une troifieine efpecc , qui lans doute
ont encore la même origine. Je les ai fouvent ap-
perçues au commencement du printems lorfque li-
fant le matin à la clarté d’une bougie, la lumiere du
jour, qui n’elf autre choi'e que les rayons bleus
réfléchis par le cicl,fe confondoit fur la muraille
avec celle de la bougie. Dans cette circonlfance
Vombre formée par l interception de la bougie , ;i la
dillance d'environ lix pieds, ctoit d’un beau bleu
clair ; ce bleu devenoit plus foncé à mefure que le
corps interceptant éfoit rapproché du mur , & très-
foncé lorfque l’intervalle n’étoit plus que de quelques
pouces. Mais, par-tout où la lumiere du jour
ne penétroit pas, par exemple fur le papier du livre
que je lîfois , & qui ne recevoir que la lumiere de
la bougie , Vombre ctoit noire fans le moindre
anêlange de bleu. Pareillement auffi les endroits qui
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n’étoient éclairés que par la limpie lumière du /ont
naillatu , & oit la bougie ne luifoit point, ne pré-
lentüient que des ombres ordinaires. A inclure
que le jour naturel augmente , occalionnce
par l’imerception de la lumiere s’afl’oiblit; le bleu
devient de plus en plus blanchâtre, lé dillipe
enfin rotatemenr.
L’oblérvatioiî rapportée par M. l’abbé Ma/.éas
dans le mémoire dont j’al fait mention dès l’entrée
de cette addition, cil entièrement analogue â celle
que je viens d’indiquer ; mais l’explication qu’il
en donne , 6c qu'il étend ;\ toutes les ombres colorées
, ne me paroît, comme je l’ai déjà inlinué ,
ni claire, ni latisfailante. Je vais la tranferire ici ,
pour lailfer à cliacitn la liberté do choilir entre di-
verfes explications d’un tnême fait :
« La lumiere de la lune, dit M. l’abbé de Mazéas,
»> & celle d’une bougie platée à fix pieds de difbmce
» d’une nuiraille très-blanche, alloient toutes les
» deitx fraj)pcr au corps opaque, qui n’étoit éloi-
» gné du iiuir que d'un pied. Ces deux lumières
» me dotmoicnt vieux ombres A\\ tnême corps. Vombre
» que formoit le corps opaque cti iiuerceptam la
» lumiere de la lune donnoit du rouge , & Vombre
» que formoit le même corps en interccpt;mi la
» lumière de la bougie donnoit du bleu. Ces deux
» lutnieres formoient un angle de 45 degrés ; d’oii
» il fuit que Vombte formée par l’interception de la
» lumiere de la lune devoir être éclairée j)ar celle
» de la bougie , & que Vombre formée par l’inier-
» ception de la lumière de la bougie devait être
»cdalrce p;tr celle de la lune».
Voilà le fait: voici maintenant l’explication qite
M. l’abbé en donne.
Il efl donc évident, pourfuit-il, que dans ce
» cas les couleurs ne venoient que de i’alFüibllffe-
»ment de la lumiere, qui, en frappant notre or-
» gane avec plus ou moins de vivacité , peut y pro-
» diiirc la même Icnfàtion à-peu-pres que proditi-
» lent les rayons de la lumiere Icparée & romjnie
» par le prilme. Les couleurs qui font ici produites
»par l’aft'oiblillcment de la lumiere, me ptiroilfent
» devoir être regardées comme une conféquence
M de l’aftion des corj>s fur cette même lumiere ; fui-
» vaut qu’elle fera plus oti moins forte, elle fera
» plus ou moins attirée par le corps opaque , & par
» coiiléquetit les rayons d’une cfpece lé répareront
»5 des autres , 6c nous donneront par conféquent la
» lenl'ation des couleurs quelles doivent nous im-
» jirimer par leur nature.
» C ’t ll pareillement, ajoute M. Mazeas , à ce
» principe qu’on doit rapporter , à ce qu’il me fém-
» h le, les ombres colorées des corps au lever 6c
»au coucher du folcil, c’eft-à-dire , lorlque la lu-
» miere de cet affre elf trè*s-foible. Ce phénomène,
» dont M. de Biiffon nous a donné les détails dans
»un mémoire l'ur les couleurs accidentelles, aiilTi
» bien que les couleurs oblérvées j)ar M. Halley
»à différentes profondeurs de la mer, ne me j>a-
» roilfciu donc venir que de la didraéfion de la
M lumiere , decouverte par Grimaldi , 6c depuis
Ȏclairci par M. Newton. Mais ce principe que
» la nature emploie pour fcparer les rayons de la
» lumiere, n’efl pas à beaucoup près aulJi puilVant
» que Jk réflexion , ni celle-ci aufli puilfante que la
» réfraêlion. Les couleurs qui font l’objet de ce mc-
» moire,& qui ont été produites par la réflexion des
» rayons de deffiis une lùrface mince, croient très*
» impures , comme je l’ai déjà remarqué ; mais celles
» dont je viens de parler, qui ont été produites par
»la lumiere de la lune & d’une bougie, l’ctoient
» infiniment davantage ».
Il paroît donc, fi je ne me trompe, que fuivant la
penl'ée de M. l’abbé Mazéas, la caulé phyüquedcs
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ombres colorées doit être attribuée à l’attraSion plus
foible qu’exercent les corps opaques (ur une liirmcre
plus foibic ; cette altratlion produit une dillraébon
d’où réfultcntdcs couleurs infininient impures, telles
que celles des ombres colorées.
.Sans entrer dans une difculfion phyfique fur les
diflicLiltcs que cette c.xplicalion pourroit renfermer ,
il fùffira d’obl'ervcr qu’en l’adoptant on ne fanroit
rendre raifon pourquoi le même degré de lumiere
étant expofé à l’aèfion du même corps opaque, produit
taniôt imc ombre du plus beau bleu, tantôt iinc
limpie owife'ordinaire ? Je ne vois pas trop^bieii
non plus pourquoi, dans l’oblcrvation de M. 1 abbe
Mazéas, le même corps opaque ne fépare que des
rayons bleus d’un des corps lumineux , &des rayons
rouges de l’autre. Il me paroît bien plus funple de
dire : que là où la lumière de la bougie ne pouvoir
pas pénétrer, Vombre cpii recevoir la lumière de la
lune mêlée à l’azur du ciel, devoir être bleue, 6c
que là oîi ni les rayons réfléchis par le ciel, ni ceux
de la lune ne penétroient pas , Vombre devoir être
rouge, puifqu’elle ctoit éclairée par la lueur rouge
d’une bougie ; qu’enfin par-tout ailleurs où les rayons
venant du ciel, de la lune , 6c de la bougie fe mc-
loient également, ht couleur devoir être d’un éclat
fiipéricur aux deux ombies, 6c d’un ton proportionne
à la quantité de blanc, de rouge 6c de bleu, que ces
diverfes lumicres contenoient. (-f)
OMBitt, { J jh o n . ) eff le cône forme par les
rayons qui partant du l’oleil font tangentes au globe
lunaire dans les cclipfcs de foleil, ou au globe ter-
reüre dans les ccUpfes de lune. Vombre de la lune
n’arrive pas jufqu’à la terre quand la lune efl apogée,
c’efl le cas des édiples amuilajres: quand elle y
parvient, elle n’y occupe guère plus de 60 ou 80
lieues de longueur en forme d’elliple , comme on le
peut voir fur la carte de l’cciipfe de 1764 faite par
madame le Faute, à Paris cfiei Laecré çraveur, 6c la
vîtefle avec laquelle elle parcourt le globe ter-
vellre ell d’environ iz lieues par minutes. Dans
les cclipfcs de lune, pour avoir la largeur apparente
de Vombre ou l’angle fous lequel nous paroît
la fcêlion A'omhre que la lune doit iravyrfer , il faut
ajouter les parallaxes horizontales du foleil 6c de la
lune &en ôter le demi-diametre du foleil; le refie
efl le demi-diametre de Vombre, comme nous l’avons
prouvé au mot É clipsf. , 6c comme on le voit
par la Jb^urc 20 de ce SuppUment. On y ajoute en-
lùite un Ibixantieme de plus pour l’effet de l’atmo-
fphere ou des réfraéfions qui augmentent le cône ÿ!ombre
,-du moins l’oblervation a fait voir que c’étoit à
peu-près la correêlion qu’admettoit la regie précédente.
{M . DE LA L a n d e . )
§ O mbre , f. f. umbra, a ; obiimbrailo, onlSy {terme
de Bliifon, ) image fi déliée qu’on voit le champ ou
les pieces de l’cca au travers.
Vombre le rcprcfcntc par un feul trait qui forme
1a circonférence de la ligure 6c n’ell rempli d’aucun
émail, de forte que l’on voit deffous l’émail des
pieces qui s’y trouvent.
Trafegniès de Florainvlllc, en Lorraine; bandé
d’or & d’aiur, à l’ombre^dc-lion; & une bordure en-
grêlée de gueules.
Omdre-de-SOI-EIL ,f. f. ( terme de Blaj'on, ) image
du, foleil, (ans yeux , nez , ni bouche. yoye:(^pL V U ,
jlg. 6 6 de Bliifon , DicL ralf. des Sciences , 6cc.
Ricouart d’Erouville , à Paris; d’a^urd l'ombre-
de-foleil d'or, au chef d’argent chargé d'un lion Icopardé
de jable.
S OMBRÉ, ÉE, adj. ( terme de Blafon. ) fe dit des
édifices, corps cubiques, & autres corps à plufieurs
faces ou facettes,dont les côtés oppofés au jour font
d’un émail différent pour marquer l’ombre.
Chapelle de Junùllac, en Périgord; d ’a:iur à une
l'orne
O M E 147 chapelle d'or , ombrée de jinople. ( G. D . L. T. )
§ OMENTUM, {A n a t .) On aj)pelle omaituin
des prodiiètions fécondes du péritoine, qui après
avoir lervi de tunique externe à un vifeere, s’en
détache pour flotter dans la cavité du bas-ventre.
Chaque épiploon forme im lac en revenant fur
lui-même, revenant pour s’attacher ou au vifeere
même dont il s’efl détaché, ou à quelque vifeere
voifm. La membrane qui forme un épiploon efl
toujours extrêmement délicate; elle retient cependant
afl'ezbien l’air qu’on a poufi'o dans la cavité, l'eau
même 6c la colle de pollVon. S’il cil diUIcile de manier
Vomemum, fur-tout dans l’adulte , c’cfl que les
lignes giailfcufes , qui en parcoiuent la longueur ,
reliflenc davantage à l’air, 6c que les places dégarnies
de graiffe cedent à rimpullion. Il n’y a point ds
pores vilibles ; ceux qu’on y a cru voir, étoienc des
déchirures faites par l’adhéiion de la membrane aux
doigts de l’anatomilU'. Toute délicate que paroît la
membrane d’un épiploon, elle cil cependant con-
Hamment compoice de deux lames cxtrêmenicnc
minces, 6c lices enfembic par une cellulofité fort
délicate. C’cfl entre ces deux lames que le répand l;i
graiffe, 6c que rampent les vailleaux. Quand onparle
de ces lames, il faut prendre garde de ne pas confondre
ce terme avec le feuillet entier coaipofé dç
deux lames, tel qu’il ])aroic dans !c grand épiploon ,
dont le feuillet antérieur forme avec le pollérieuc
un fac d’une capacité trcs-conlidcrable. Les auteurs,
fur-tout ceux qui ne font pas des plus modernes ,
entendent par le mot de lames im feuillet de cette
el'pece. J’ai fouvent réuffi à gonfler I’intervallc des
deux véritables lames , apres avoir fait une petite
incifion à l’iinc d’elles. Tous les épiploons font couverts
d’un rcfcaii de vaiffeaux rouges , autour def-
quels s’accumule la grailfe, par petits grains détaches
datas le feetus, 6c par des lignes d’une largeur
confidcrable dans l’adulte. Il peur y avoir des nerfs,
mais extrêmement petits; auffi l’épiploon cll-il in-
fènfible. 11 y a quelques glandes dans l’origine des
grands épiploons ; elles font de la claffe des lymphatiques.
Il peut y avoir des vaiffeaux de cette claffe,
mais je ne les connois pas.
La |>orte commune des trois épiploons efl placée
entre l’origine du mcfocolon, qui s’élève depuis les
reins, 6c entre la membrane extérieure du foie , qui
du filion tranfverfal 6c de la véficule du fiel s’élève
pour paffer au duodénum , 6c pour foutenir la veine
porte 6c les vaiffeaux biliaires. C’efl entre la
vcinc-cave & la veine-porte, 6c entre la petite éminence
à queue du foie, à l’endroit où elle touche
le duodénum , qui efl une ouverture , dont la figure
efl celle de cette éminence , elle efl à.peu-près fc-
mi-lunairc. Quand on fouffle [>ar cette ouverture,
Vomentum hcpatogaftrique s’élève le premier, enfui-
te l’cpiploon gaffrocolique ,& le colique le dernier.
Il fuffit pour remplir d’air ces épiploons, de placer
le tuyau derrière les vaiffeaux du foie. C’efl ime découverte
de Duverney publiée par Vinflow. Ce
qu’il appelle le petit épiploon me paroît mieux défi-
gné par le nom de kepatogajlrique. Window l’appelle
le petit épiploon. On en trouve quelques traces dans
des auteurs plus anciens. La membrane extérieure
du fillon tranfverfal du foie 6c de la véficule du
fiel, pafl'e du foie au colon; elle fe continue avec
la même membrane qui fort du fillon tranfverfal,
même de celui du conduit veineux jafqu’au
diaphragme; à cette dernière place la membrane efl
plus forte, 6c on lui a donné le nom do Ligament,
Cette membrane paffe devant le duodénum & le petit
lobe du foie , pour aller premièrement au colon,
enfuitc à la petite arcade de l’eftomac, elle finit par
roefo[>hage dont elle ell le ligament. Cet épiploon eil
moins chargé de graiffe, Sc Içs vaiffeaux plus petits.
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