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hiverner en Amérique , rien n’empeche de repalTer
ce meme détroit devant le cap Schalaginslcoi, au
commencement daoùr, pour l'e trouver au premier
üétübrc à la hauteur de la nouvelle Zemble , qu’on
peut repaflér julqu’au quinze de ce meme mois,
d’oii l’on regagnera l’Europe ou la baie d’Hudlon.
Voici donc les moyens que nous prefentons aux
nations Européennes qui voudront s’afl'urcr du nouveau
monde par le pôle Ar£lique.
C’cfl de ne prendre pour cette expédition que
des volontaires bien prévenus des dangers & des
difficultés lie cette navigation , mais déterminés à
les affronter ; d’y encourtigcr les officiers par la
promeffie de marques ou de places d'honneur ; les
matelots par une naic double , avec l’attente d’une
récompenfe au retour du voyage ; de joindre à cet
aiguillon le frein des j>eines capitales contre les
feditieux. Les rccompenl'es & les peines doivent
marcher de front & d’un pas égal, comme les meilleurs
relions d’un bon gouvernement.
A ces navigateurs on doit réunir deux habiles
mathématiciens, foit pour prendre exaélement les
latitudes & les longitudes , foit pour faire des recherches
èc des ob!érvations utiles aux progrès du
commerce & des fciences. Ne fCit-ce qu’une fociéré
marchande qui entreprit cette expcriition , un lou-
verain y contribuera fans cloute , du moins pour les
frais des lavans qui peuvent en rapporter des lumières
utiles au gouvernement.
Cet armement devroit être compofé de deux
frégates & d’un yacht, ou brigantin léger ik bon
voilier. Il faudroit garnir un des vaiifeaux, en-
dehors, de feuilles d’acier poli, loit pourréftller au
choc des glaçons, foit pour glilfer entre les montagnes
de glaces , &C frayer le paflage aux deux autres
baiimens. Ces vaiifeaux devroient tirer peu d’eau ,
s’il éroit poffible , pour les parages où la mer n’au-
roit pas de profondeur. Ils devroient être pourvus
chacun de trois ou quatre chaloupes; avoir des pro-
vifions d’eau-de-vie, de bon vinaigre, & des remèdes
ami fcorbuti.jues, avec deux bons chirurgiens
pour les admiiiidi er. I! faudroit apporter des viandes
moins lalces qu’à l’ordinaire, parce qu’au nord elles
ne fe corrompent guère; & ces viandes feroient
plutôt du boeuf que du porc. Ces vaiifeaux devroient
être équipés de tous les inflrumens nccellaires à la
pèche de la baleine, pour entretenir l’exercice qui
prévient les maladies de l’équipage. Il ne faudroit
pas manquer d’artillerie &C d’armes, mais pour la
défenfe & non pour l’attaque , avec la précaution
de ne jamais tirer le canon fur les côtes inconnues
& fauvages, de peur d’en effaroucher les habitans,
comme ils font été fans doute fur les terres Auftra-
les , qu’on a données pour déferles, après en avoir
fait fuir les hommes & les animaux par le bruit inoui
des décharges d’artillerie. Au lieu de ces epouven-
tails on devroit attirer les fauvages par des careffes
êc par des préfens d’ulfenliles de fer : on auroit fur
les vaiffeaux quelques perfonnes de différentes nations
Européennes, imds inffruites des langues de
la Tartarie ou de queli;ues langues fauvages. On
pourroit renvoyer le brigantin en Europe dès l’in-
ffant où l'on auroit paffé le cap Schalaginskoi, &
reconnu les côtes de l’Amérique ; les avis qu’il por-
teroit donneroierit le loifir de préparer un nouvel
envoi pour le printems fuivant. Enfin il feroit à
fouhaiter qu’on put former quelques ctabliffemens
dans les îles voifmes de celle de Bering, pour avoir
un entrepôt fur & commode , un lieu de rafraîchif-
fement, une ftation d’hivernemenî ; mais il faut
toujours placer ces foi tes d'orabliffemens dans la
zone tempérée, foit en Amérique à l’ouell de la
Californie , foit vers le continent de l'Afie j s’il eft
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poffible de s’y établir fans faire ombrage & fans f
porter la guerre.
La mer Pacifique, qui s’étend entre l’Aue &
l’Amerique, ouvre feule la rouie du commerce entre
les quatre parties du monde. Au nord elle offre un
vafie continent de l’Amérique à découvrir, à fonder;
au lud , les terres auftrales du non veau monde;
à l’orient, le Mexique & le Pérou; à l’occident, le
Japon , les Philippines , les Moluques. Elle eff clans
toute Ion étendue femée d’une infinité d’îles ; l’Ef-
pagneÔC la Hollande y ont fait toutes les conquêtes,
tous les établiffemens qu’elles pouvoient defirer, Sc
peut-être plus qu’elles n’en pouvoient garder ou
pofféder fans s’affoiblir. Les autres nations de l’Europe
ne doivent elpérer de s’établir dans ces régions
que par la route du nord. La navigation aftuelle des
Indes, e lf , par les chaleurs &C la longueur de la
route, un gouffre pour la mortalité des hommes &c
la dépenfe des vivres ; elle lailfe un trop grand intervalle
entre les voyages pour la communication
des métropoles avec les colonies. Tour invite donc
à tenter la route du nord ; quand elle fera ouverte,
il faut chercher fur la mer Pacifique deux îles , l’une
au voifinage de la Californie, l’autre jilus près de
l’Afie; toutes les deux entre le quarante-cinq & le
cinquantième degré de latitude.
Les pays tempérés conviennent mieux aux éta-
blifi'emens des Européens , qui doivent choifir un
climat analogue à celui de leur patrie. Qu’on compare
la population des établiffemens des Hollandois,
& même des Efpagnols, fous la zone torride avec
celle des colonies Angloifes ; combien celles-ci
l'emportent pour le nombre éc i’aélivité des hommes
? il faut un pays doux , arrofé de rivieres , ôc
couvert de bois, où l’on puiffe conflruire & avitailier
des vaifléaux : alors les voyages au fud , à l’eff & à
l’ouefi, ne leront que des promenades ; & dans l’ef-
pace de dix ans, on fera plus de découvertes, plus
de progrès dans le commerce , qu’on n’en a fait depuis
deux cens ans. (£ . )
PASSANT,TE, adj. f urme de Blafon. ) fe dit du
cerf, du loup, du lévrier, du boeuf, de la vach e,
de la licorne & des autres animaux quadrupèdes qui
femblent .marcher : on en excepte le lion, qui en
cette attitude eff dit Uopardé; & auffi le léopard qui
eff prefque toujours repréfenté payant, ce qui ne
s’exprime point.
DeBeugres de la Chapelle-Bragny, en Bourgogne
; d'or , au bauf pajjant de fable , accorné de
gueules,
Ifarn de Freffinet, de Valady, en Rouergue ; de
gueules au bouc pajpiru d'argent.
De Bons de Farges, en Breffe ; d^arur au cerf
pafjarit d'or. (6-'. D. L .T .')
PASSENHEIM, (Géogr. ) ville de Pruffe, dans
rOberland & dans le grand bailliage d’OrteIsbourg,
au bord du lac de Szoben : fa fondation eff du xiv®
fiecle, mais fa profpcrité, fréquemment troublée
parla guerre, la peffe & les incendies, ne paroîc
avoir encore pris aucune confiffance. ( D. G .)
* PASSE-TALON, f. m.{^Arts méch, Cordorm,')
morceau de veau noir afl'ez long pour couvrir
tout le talon de bols. On ne met point de paft-talott
auxtalonsde cuir, mais feulement aux talons debois
pour les recouvrir.
PASSÉS - EN - SAUTOIR , ( terme de Blafon.^
fe dit de deux badelaires , de deux épées, de deux
piques, de deux fléchés & autres pièces de lomrueur
croifees l’une fur l’autre en diagonales,l’une à dextre
l’autre à feneffre.
Pajjès-en-fautoirie. dit auffi de deux lions ou autres
animaux rampans, dont l’un contourné broche fus;
l’autre.
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P^ffk-en-fMtoir fe dit encore de la queue four-
‘ cliée d’un lion, dont les deux parties divilces fe
Marée de Launay, de K « ide c en Bretagne ; d’aiur
à iiu x hiidairi!. i'or.paÿh-en^fauto'ir.
Coignet de la Tuillerie , de Courfan, en Bourgogne;
cCaiar à deux épées d'argent ^ garnies d 'o r paßés-
cn-fducoir y accompagnées de quatre croißans du fécond
émail.
Pal’cal de Salnt-Juërl, de CaffiHac,dc Rochegude,
diocefe de Beziers, en Albigeois ; da\iirà deux
bourdons de pèlerins d'orpaß'es - ett- fautoir; au chef
coufu de gueules , chargé d'une étoile d argent.
Desfoîfés de Pot, de Beauville, en Picardie ; d’or
à deux lions dcgueulcs paßes-en-juuioir.
De Bruyères-le-Chàtel de Chaîabre, diocefe de
Mirepoix; d'or au lion de fable; la queue fourchée ,
nouée & paßce-enfautoir. ( G. D . L. T. )
PASSION ( l’ordre de la n o b l e ) , Inffitué par
Jean-Georges, duc de Saxe-AVelffenfels, en 1704 ,
pour infpirer des fentiraens d’honneur à la noblelfe
de fes états.
La marque des chevaliers de cct ordre eff un ruban
blanc bordé d’or , fur l’épaule droite en écharpe,
qui foutientunc étoile d’or fur un cercle d’argent où
font écrits ces mots: J'aime Vhonneur qui vient par la
venu; l’étoile chargée d’une croix de gueules, fiir-
chargée d’un médaillon d’azur avec un chiffre forme
de deux lettres J. G. Au revers font les armes de la
principauté de Querfurt, & ces mots, Société de la
noble Paßion., infituée p. J. G. D . d. S. Q. I/04.
Pl. XXIP"., fig. z i de Blafon dans le Dicl. raif. des
Sciences , & c . (^G. D . L. T.')
§ PASTEL, (^Peinture.') M. le prince de San-
Severo, chymiffe & phyficien célébré de Naples ,
examina s’il feroit poffible de fixer les paßels en
humeâantie papier par derrière feulement, mais il
fe préfentoit ici des difficultés; une eau gommeufe ,
propre à fixer les paßels ^ étendue avec un pinceau
derrière le tableau, humefte fort bien certaines couleurs;
mais lalacque, le jaune de Naples & quelques
autres, reftent toujours feches, & ne fe fixent
point. Une matière huileufe , quelque tranfparente
&C quelque fpiritueufe qu’elle foit, ternit les couleurs,
& leur ôte leur plus bel agrément. L’huile de térébenthine,
quoiqu’elle foit claire comme de l’eau, a
le meme inconvénient ; d’ailleurs elle s’évapore dans
l’efpace de deux ou trois jours ; les couleurs alors
ne reffent pas bien fixées, & fe lèvent avec le doigt.
La gomme copal, la gomme élemi ,Ie fandaraque, le
niaffic, le karabé , & généralement tous les vernis
àrefprit-de-vin & les réfines, obfcurciffent les couleurs,
& rendent le papier tranfparent, nébuleux ,
& comme femé de taches.
La colle de polffon eff la feule matière que le
prince de San-Severo ait trouvé propre à cet ufage :
voici fon procédé. Il prend trois onces de la belle
colle de poiffon, que les Italiens appellent colla a
pallone; il la coupe en écailles minces, & la met in-
fufer pendant vingt-quatre heures dans dix onces de
vinaigre diftillé ; il met là-deffus quarante-huit onces
d’eau chaude bien claire, & il remue ce mêlangeavec
une fpatule de bois, jufqu’à ce que la colle foit prefque
entièrement diffoute. Ce mélange étant verfe
dans un vafe de verre que l’on enfonce dans le fable
à deux Ou trois doigts de profondeur, on met la pocle
qui renferme le fable fur un fourneau à feu de charbon
, mais on le ménage de façon que la liqueur ne
bouille jamais., & qu’on puiffe même toujours y tenir
le doigt; on la remue fouvent avec la fpatule,
jul'qu’à ce que la diffolution foit entière, après quoi
on laiffe refroidir la matière, & on la paffe par le filtre
de papier gris fur un entonnoir de verre, en
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obfervant de changer le papier quand la liqueur a
trop de peine à ])allèr.
.Vil arrive qu’on n’ait pas mis affez d’eau, que la
colle foit d’une qualité plus glutineufe, qu’cdle ait de
la peine à pafler, & qu’elle fe coagule fur le papier,
on y ajoute un peu d’eau chaude, on fait diffbudre
la matière avec la fpatule de bois, & on la filtre.
L’expérience fait juger de la quantité d’eau nécef-
faire pour cette opération. Quand la liqueur eff filtrée
, on la verfe dans une grande bouteille, en mettant
alternativement un verre de la diffolution & un
verre d’efprit-de-vln bien reffifié, pour qu’il y ait un
égal volume plutôt qu’un poids égal des deux liqueurs.
La bouteille étant bouchée, on la fecoue
pendant un demi-quart d’heure, pour que les liqueurs
folent bien mêlées, Sc l’onatoutce quieff nécelTalre
pour la fixation du paftel.
Le tableau qu’on veut fixer étant placé horizontalement,
la peinture en deffous, bientendu par deux
perfonnes, on trempe un pinceau doux & large dans
la compofition décrite ci-deffus ; il faut que le pinceau
foit de l’efpece de ceux qu’on emploie pour la
miniature, mais qu’il ait au moins un pouce de diamètre
; on le paffe fur le revers du papier jufqu’à ce
que la liqueur pénétré bien du côté de la peinture ,
& que l’on voie toutes les couleurs humeélées &iui-
fantes comme fi l’on y avoit pafié le vernis ; la premiere
couche pénétré promptement à caute de la fé-
chereffe du papier & des couleurs abforbantes; on
donne une fécondé couche plus légère ; il taut avoir
foin de donner ces couches bien également, & de
maniéré qu’il ne s’y faffe aucune tache, après quoi
l’on étend le papier fur une table bien unie, la peim
ture en-dehors, & le revers fur la table, pour l’y
laifier fécher à l’ombre , & peu-à-peu ; il fuffi.t de
quatre heures en été , & l’on a un tableau fixé, fee,
fans aucune altération & fans aucun pli; quelquefois
il y a des couleurs qnî ne fe fixent pas affez par cette
premiere opération, & l’on eft obligé de donner
une nouvelle couche de la même façon que la précédente.
Il eff utile que le peintre repaffe enfuite les couleurs
avec le doigt l’une après l’autre, chacune dans
fon fens , de la même façon que s’il peignoit le tableau,
ce qu’on peut faire en trois ou quatre minutes
de tems, pour ôter cette pouffiere fine qui étant détachée
du fond, pourroit n’être pas adhérente &:
fixée.
Cette maniéré de fixer l e e f f fimple, facile
& fiire ; l’altération qu’elle caufé dans les couleurs
eff infenfible, & fa folidiié eff telle , que l’on peut
nettoyer le tableau fans gâter la couleur : cette colle
donne de la force au papier, de maniéré qu’on peut
l’attacher à la muraille , Sc le coller fur toile encore
plus facilement que le papier ordinaire; le vinaigre
dlffillc contribue à chaffer les mites qui gâtent fou-
vent les pafels.
On peut auffi coller le papier fur une toile avant
que de le peindre., pourvu qu’elle ibit claire, 6c
qu’on fe ferve de colle d’amidon ; on fixera lepafel
de la même maniéré, en employant feulement un
pinceau qui foit un peu plus dur, & en appuyant un
peu plus fort, pour que la liqueur pénétré de l’autre
côté : il faudra plus de tems pour le fécher, mais
l ’effet fera le même pour la fixation du pafld. (-{-)
§ PASTENAGUE, TARERONDE ou TOUR-
TOURELLE, f. f. {Hifl.nae. Icht.) L’aiguillon de
cette raie a quatre à cinq pouces de long, mais fa
partie falllante hors du corps n’a que deux pouces.
Le poiffon le darde continuellement de côté 6l d’autres
fur-tout en en-haut, & bleffeainfi non-feulement
les poiffons qui fe trouvent auprès de lui, mais
même les jambes des pêcheurs s’il les rencontre,
quoique couvertes par des bottes. Cct aiguillon f$