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oiieaux Scies poîBbns, les graines meme des plantes
ÖIU une partie analogue au cordon. Néceffaire à
Tembryon de la plus grande partie des animaux, il
l’eB à tout âge. Je n’ai jamais vu de fcctus lans y
voir le cordon. Ün diftingue dans le poulet les vail-
faux ombilicaux avant qu’il y paroiffe du lang. Dans
l’homme meme, Ruylch a vu lecordon aux embryons
les plus petits 6c les plus informes. Comme
le cordon eil forme le premier, il efl très-gros dans
ranimai encore tendre; il y eft beaucoup plus court
& beaucoup plus large, il n’a rien encore d’entor-
tille ni defpiral. Il ell plus long dans l’homme que
dans tout autre animal ; ia longueur efl d’un pied ôc
demi : je crois qu’il n’eil tortillé que dans l’homme
feul ; il ell unique meme dans les foetus qui paroif-
fent formes par la réunion de deux embryons.
L ’homme ayant un placenta à-peu-pres orbiculaire,
le cordon s’attache naturellement près du bord fous
des angles inégaux ; & le placenta ne fe détache
qu’avec peine lorfque l’attache ell centrale. II ell
enveloppé dans une enveloppe très-dure ôc prefque
cartilagincule, qui n’cll formée ni par le péritoine
ni par la peau. Quand cette gaine ell trop foible &
trop ample, l’enfant vient au monde avec une hernie
ombilicale.
Cette enveloppe fe continue avec la membrane
moyenne du foetus 6c avec l’amnios. Le cordon efl
creux , mais fa cavité ell remplie par une celhilofité
hbreufe , mclce de lames, qui ell la continuation du
îilhi cellulaire du péritoine : eile ell extrêmement
abreuvée d’une eau muqueufe , mais coagulable, &
devient fpongieufe quand cette eau ell dilhpee.
Cette même cellulolité, mais plus ferrée, forme
trois cloilbns qui partagent la cavité du cordon , 6c
qui en font comme trois loges, dans chacune def-
quelles ell placé un des gros vailî'eaux.
Les arteres ombilicales lont au nombre de deux
dans les quadrupèdes 6c même dans les oileaux ;
elles font égales entr’ elles dans l’homme & dans la
premiere de ces dalles , très-inégales dans l’oi-
feau, dans lequel l’artere du côté droit ell extreme-
ment petite. Cette inégalité n’ell pas ians exemple
dans l’homme ; il y a plus , il n’ell pas bien rare que
l’une des ombilicales manque tout-à-fait. ün peut
regarder les deux arteres ombilicales comme les
deux troncs principaux de l’aorte; la fémorale ell
extrêmement petite dans le foetus & les arteres du
baffin , celles qui dans l’adulte font regardcescomme
les branches de l’artere hypogallrique ne font que
des branches pett confidérables de l’ombilicale dans
le foetus. Chaque ariere ombilicale defeend jufqu’au
bas de la velhe ; elle revient alors fur elle-même:
6c collée à la veffie par un tilTu cellulaire, elle marche
entre le péritoine 6c l’aponévrofe des mufcles
du bas-ventre, 6c s’engage dans le cordon, dont
elle parcourt la longueur, enveloppée de fon tilTii
cellulaire , plus profondément que la veine. Comme
Tariere efl beaucoup plus longue que ne Teil le cordon
, elle fait des fpirales pour y trouver place d’une
maniéré fort inégale ; elle fe replie quelquefois tout
d’un coup lur elie-meme, & fa it un anneau. On y
trouve très-fouvent des anévrifmes vrais naturels,
qu’on appelle des noeuds : ce font des places dans
lesquelles Tariere efl plus mince & plus dilatée ;
elles font faites en poire , & la partie la plus étroite
regarde le placenta. Un pli de la membrane interne
de Tartere termine chaque noeud ;ils n’arrêtent ni le
fang ni Tinjeélion, qui enfile avec la même liberté
Tune 6c Tautre des direélions du foetus au placenta,
Ôc du placenta au foetus.
Les deux arteres ombilicales s’imilTent près du
placenta par un grand canal de communication ;
elles s’effacent en grande partie après lu naiffance de
l’animal ; c’çft inénie de tous les canaux particuliers
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au fcctus celui qui fe ferme le plus vite 6c le plus
conflammenr. La caufe de ce changement paroît
être en partie la grande dilatation du poumon , dont
les arteres ne reçoivent que fort peu de fang avant
que l’animal refpirât, & qui en reçoivent une triple
quantité depuis qu’il fait ufage de fon poumon. La
caufe ia plus puiflânte paroît cependant être la facilité
qu’a le fang d’enfiler les arteres du balîin, véritables
branches de Tombilicale. Quand une artere
efl liée, 6c qu’il fort du môme tronc à peu de dif-
tance d’autres artères, le fang abandonne conllam-
ment Tartere Hce, 8c fe porte dans les arteres libres
du voifinage. Ce n’eflpas Taponevrofe des mufcles
tranfverfaux , ni la gaine cellulaire de Tartere , qui
le ferme ; car Tartere ombilicale demeure conflam-
ment ouverte le long de la vefTie, quoique le dia*
metre en foit diminué ; elle donne dans Tadulte,
dans le vieillard meme , deux ou trois branches toujours
libres dans le trajet qu’elle fait le long de la
velfie. Les oifeaux ont une autre artere qui fort par
le nombril 6c qui palfe par la meme gaine ombilicale
; c’efl Tartere du jaune , qui efl le tronc principal
de Tartere méfentérique. Les quadrupèdes ont
une artere affez analogue, qu’on appelle omphaLomi-
fentérique, 6c qui fort de la méfentérique pour aller
au nombril : il efl très-rare de la trouver dans Thom-
me: je Ty ai cepeivdant vue. Les quadrupèdes ont fou-
vent deux veines ombilicales, Thomme n’en acon-
ilamment qu’une. Si jamais dans la flruélure ordinaire
elle s’efl partagée en deux branches, le cas
doit être fort rare ; il efl vrai qu’on peut donner à
la defeription de Riolan un fens compatible avec
le vrai. J’ai dit à VanicU Fo ie que la veine ombilicale
donne plufieurs branches hépatiques ; que la
branche gauche de la veine-porte lui appartient à
plus jufle titre qu’à la veine méfentérique, 6c que
de Tautre côté elle produit le conduit veineux. Arif-
tote 6c Galien, qui ne difTéquoient généralement
que des animaux, ont compte deux veines ombilicales.
Cette veine ell moins tortillée que les arteres,
6c beaucoup plus droite; elle ne fait jamais des anneaux;
elle efl délicate, Ôc ne fe foutient pas dans
fa lumière : elle a des noeuds comme les arter?s ,
plus gros même 6c plus nombreux ; ce font des varices
terminées par un pli de la membrane interne ;
le foLifflc les efface en étendant uniformément la
veine; elle efl extrêmement ample, 6c fa lumière efl
quatre fois plus grande que celle d’une des arteres.
La veine ombilicale s’efface après la naiffance : détachée
du placenta, elle ne reçoit plus de fang. Il
n’efl cependant pas fans exemple qu’elle foit refiée
ouverte & dans Tenfant 6c même dans Tadulte; elle
a même fourni du fang jufqu’à mettre la vie du fu-
jet en danger ; c’étoit apparemment un reflux de
fang depuis le foie. Il y a une veine omphaloméfen-
térique dans l’animal,6c quelquefois dans Thomme.
Il n’y a aucun nerf dans le cordon ni de vaiffeaux
lymphatiques. L’ouraque aura fa place dans cet ouvrage.
Je ne puis me difpenfer de traiter la queflion ,
fi la ligature du cordon ombilical efl néceffaire.
Cette queflion a été agitée de nos jours en Allemagne
, & la nouvelle opinion a pris le deffus, fur-
tout dans les tribunaux toujours difpofés à la clémence.
De tout tems on avoir vu les femelles des
animaux couper à coup de dents 6c en mâchant le
cordon, fans que la petite bête foiiffrît de perte,
quoique fes vaiffeaux foient fort confidérables, 6c
le cordon plus court plus fimple. Dans Tefpcce
humaine on a pris de tous teins , du moins chez les
nations policées, des précautions en détachant Tenfant
de fa mere ; on a lié le cordon , on a craint que
le fang ne lé perdît fans la ligature; on a puni du
dernier fupplice des meres qui avoieut néglige la
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ügnture. Je crois que feu M. Teutoui de Turin =, etc
le premier qiu ait réflech. lur 1 exemple des ara
maux, & qui ait douté du danger qu on cra.gnoit f.
généralement de la part des arteres o,yrahcales dont
Tn n’auroit pas fait la ligature. M SchuUe de Halle,
favant homme , a relevc cette idee , 1 a appuyee ,
& a fait fon poffible pour la faire recevoir. 11 a trouvé
les jurilconftiltes allez tavorables, mais les médecins
fe font oppofés à cette nouveauté.
On a commencé à recueillir des faits, on en a
trouvé de nombreux qui favorifoient le nouveau
fentiment. Le cordon a été déchue & coupe, fans
qu’il y ait en de l’hémonhagle, & lans que les veines
& les gros vaiffeaux aient perdu de fang On n a
nas manqué d’expériences pour défendre la ligature
■ l’arterc ombilicale a fon pouls ; c ell une des
marques par lelqiielles on rcconnoît la vie de l'en-
fant. Dansim grand nombre d’occafions la ligature
du cordon omité par de niauvaifes vues, ou trop
lâche 6c négligée, a donné heu a des hémorrhagies
confidérables 6c quelquefois fiinclles;le coeur &
les gros vaiffeaux de l’enfant fe font trouvés vuîdes.
O n \ vu ces hémorrhagies arriver plufieurs jours
après la naiffance ; dans les animaux même on a vu
le fang fe répandre en quantité. Des enfans très-
foib'es, d’autres dont le cordon écoit dune longueur
extraordinaire, ont également perdu leur
fang. Il ne doit pas y avoir un obflacle dans le mouvement
du fang à travers le cordon , puilque dans
des femmes dont le placenta ell reffé dans la matrice
, 6i dont le cordon efl refié fans ligature , le
fang fe perd par le cordon. La vérité ell prefque
toujours au milieu des extrêmes. Après avoir varié
les expériences 6c avoir prête la plus grande attention
aux phénomènes, il s’eff trouve que les deux
femimens contraires fe concilient parfaitement. Le
fang efl pouffé par le cceur dans les arteres ombilicales
avec une certaine force ; elles puiient fous le
doigt, mais bientôt eette force fe rallentu, le pouls
fe perd du côté du placenta , il le perd bientôt au
milieu du cordon, ôc à la fin Tartere entsere refie
fans pouls, ù-peu-près comme le pouls s évanouit
dans Tartere d’un animal mourant. ^
Quand on coupe le cordon dans le tems_ que Tartere
a confervé fon pouls, le lang en jaillit 6c le
perd. Mais quand le pouls a celfe à un pouce du ncni-
b r il, 6c qu’on coupe le cordon à deux pouces, il
n’en fort plus de fang. Il y aura donc hémorrhagie
quand le cordon ell coupé dans les premiers mo-
mens ; il n’ y en aura point, quand la divifion ne fe
fait qu’apiès un certain tems. Il ell cependant plus
prudent de ne pas négliger une précaution ailee, 6c
qui ne fauroit nuire. ( üf. -D. G. )
§ OVIBRE, { O p t i q u e . ) O mbres colorées.
Xl. de Buffon annonça en 1743 > dans les Mémoires
de Tacaclcinie des Iciences de Paris, un phénomène
qui lui avoit caufé ia plus grande lurpnle, Sc dont
aucun affronome, aucun phyficicii, perfonne avant
lui, n’avoit parlé, quoique le fait tùt certain, 6c
pût être obfervé par tous ceux qui ont des yeux :
c’eff que les owè/vs-font toujours colorées au lever
6c au coucher du folcil; qu’elles font quelquefois
vertes, 6c fouvent bleues, & d’un bleu aufil vif que
le plus bel azur. Il ic contenta alors de donner le
précis de cette ol)fervation, 6c ni lui, ni Thifloricn
de Tacadémie qui la rapporta , n’entreprirent d’en
expliquer ia caufe.
J’ai bien du regret que le mémoire que M. de Buffon
promettoit à cette occafion fur la lumière du
füleil levant 6c du foleil couchant, 6c Ivir celle qui
paffe à travers différens milieux colorés, n’ait point
paru. On i>ou voit s’attendre à y trouver d’excellentes
recherches fur ces objets 6c fur le phénomène dont
je parle ici. Dix ans s’écoulèrent depuis çetie
annonce, fans que perfonne, que je fâche , eût tenté
d’expliquer ce fait fingulier. Le premier qui Tau entrepris
efl M. Tabbé Mazéas, dont le mémoire imprimé
en 1755 fait partie de VBifioiie Je l'académie
(le Berlin^ pour L'année lyS i. Mais comme ce n’étoit
qu’incidemment qu’il y parloit des ombres colorées,
on ne fera pas furpris que l’explication qu’il en donne
ne foit ni auffi prêche , ni auÜi claire qu’on auroit
pu l’attendre de lu i, fi cette matière avoit fait Tobjet
de fon mémoire. J’avoue Ingénument que, loin d’en
être fatisfait, c’efl TexpUcatlonmême propofée alors
par M. Tabbé Mazéas qui me fit naître ia première
idée d’en chercher une plus fatisfaitame. Ce n’étoit
d’abord , 6c dans des recherches de cette nature ce
ne fauroit être qu’une cotqeèlure phyfique ; mais
ayant eu depuis occafion de la vérifier par un grand
nombre d’obférvations, cette conje<^iire fur la véritable
caufe de la couleur des ombres fe trouve appuyée
fur un fait que tout le monde fera à portée de
confirmer ou de détruire par des obJervarions nlcc-
rlcures.
Je commencerai par rapporter le fait annoncé
par M. de Buffon, dans les propres termes de fon
mémoire.
« Au mois de juillet dernier, c’ etoit en î 743, comme
» j’étois, dit-il, occupé de mes couleurs acciden-
» telles , 6c que je cherchois à voir le foleil , dont
» Toeil foutient mieux la lumière à fon coucher qu’à
» toute autre heure du jour, pour reconnoîrre en-
» fuite les couleurs 6c les changemens de couleurs
»> caufé.s par cetré impreffion , je remarquai que les
» ombres arbres quitomboient fur une muraille
» blanche, étoiem verres. J'étois dans im lieu élevé,
» 6c le foleil fe couchoit dans une gorge de mon-
» tagne , enforte qu’il me paroiffoit fort abaifié au-
» ddlbus de mon horizon ; le ciel éroit lerein , à
»> l’exception du couchant qui ,-quoiqu’exempt de
» nuages , ctoit charge d’un rideau tranfparent de
» vapeurs d’un jaune rougeâtre ; le foleil lui-même
» étoit fort rouge , 6c fa grandeur apparente au
» moins quadruple de ce qu’elle efl à midi. Je vis
» donc trcs-diftinélement les ombres des arbres qui
» éîoicnt à vingt 6c trente pieds de la muraille blan-
» chc , colorées d’un vend tendre , tirant un peu fur
•» le bleu. Vombre d’un treillage qui étoit à trois
» pieds de la muraille étoit parfaitement deffince
» fur cette muraille , comme fi on l’avoir nouvelle-
» ment peinte en verd-de-gris. Cette apparence
» dura près de cinq minutes , ajjrès quoi la couleur
» s’affoiblit avec la lumière du foleil, 6cne difpariit
» entièrement qu’avec les ombres.
» Le lendemain au lever du foleil, j’allai regar-
» der à'awiTQS ombres fur une autre muraille blan-
» che ; mais au lieu de les trouver vertes, comme
» je m’y attendols , je les trouvai bleues , ou plutôt
» de la couleur de Tlndigo le plus v if; le ciel étoit
» ferein , 6c il n’y avoit qu’un petit rideau de va-
» peurs jaunâtres au levant; le foleil fe levoii fur
» une colline , enforte qu’il me paroiffoit élevé au-
» defi'us de mon horizon ; les ombres bleues ne dure-
» rent que trois minutes , après quoi elles me pam-
M rent noires ; le même jour je revis au coucher du
» foleil les ombres vertes comme je les avois vues ia
» veille.
» Six jours fe pafferent enfuite fans pouvoir obfer-
» ver les ombres au coucher du foleil, parce qu'il
» étoit toujours couvert de nuage. Le feptieme
» jour , je vis le foleil à fon coucher ; les ombres
» n'étoient plus vertes, mais d’un beau bleu d’azur;
» je remarquai que les vapeurs n’étoient pas fort
» abondantes, 6c que le foleil ayant avancé pendant
» l'ept jours , fe couchoit derrière un rocher qui le
» fàifoit dlfparoître avant qu’il pût s’abaifl'er au-
» deffbus de mon horizgn, Depuis ce tems, j’ai très;: