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'vent <le l’eau en petite quantité. Si Ion plante les
boutures dans un pot empli de bonne terre, qii on
•enfonce ce pot dans une couche tempérée 6c ombragée
au plus chaud du jour, leur reprife Icra certaine.
La graine mûrit aiïez fouvent dans nos provinces
feptentrionales ; on la feme en avril dans une
planche de bonne terre , & durant l’hiver, l’on couvre
le l'emis de paillaflbns. Au mois d’avril ou au
mois de juillet fulvant, on peut iranfplancer çtsphlo-
wis-dii feniis aux lieux de leur demeure : ces aroril-
feaux ne reprennent pas facilement, lorl’qu’on ne les
plante pas très-jeunes.
L'efpece n4. y s’élève environ à quatre ou cinq
pieds. Scs fleurs font d’un pourpre obfcur, & naif-
fent enpefonsà chaque joint; ce//i/ow/slenuiltipHe
fe traite comme les précédens ; fes tiges font qua-
drangulaires blanchâtres.
L’efpece n®. lo vient de Smyrne : elle forme un
arbriffeau qui s’élève en builTon à environ trois pieds :
les branches, ainfi que le defl'ousdes feuilles font couvertes
d’une laine jaunâtre : les fleurs font d’un jaune
l’ale, naiffent en bouquets au bout des bourgeons, &
font plus petites que celles des y , 2 & 3 ; leurs
involucrums, c’eft-ù-dire, les petites feuilles qui entourent
& qui enferment le bouquet, font extrême*
ment cotonneufes. C ’ert avec le 2, que celle-ci a
le plus de refl'emblance, mais outre les différences
marquées dans fa phrafe, les feuilles font beaucoup
plus petites , & les branches font plus grêles : il s’en
faut beaucoup que les pefons des fleurs foient aulfi
gros. C t phlomis ié multiplie comme les précédens.
Etant un peu plus délicat, il faut l’abriter avec loin
pendant fa premiere éducation & le planter â demeure
en des lieux encore mieux expofés & plus fees.
Le phlornis, n° 12 , eft indigene de l’Efpagne & du
Portugal : fa tige eft demi-ligneufe, & s’élève à environ
deux pieds & demi : elle efl couverte d’un
coton épais & blanc : plufieurs d’entre les tiges qui
s’élèvent de fes racines font garnies de feuilles cor-
diformes. D e la partie inférieure de ces tiges naiffent
oppofes à chaque joint deux bourgeons courts qui
portent cinq ou fix petites feuilles de la même forme
que celles des efpeces précédentes. Les fleurs qui font
d’une couleur de fer, fortent en petits pefons vers le
bout des branches ; les petites feuilles qui entouregt
leur grouppe font lanugineufes & lancéolées. Comme
cette efpece trace beaucoup , on la multiplie
aifément par les drageons enracinés que l’on fevre
& tranfplante vers la mi-feptembre : après les avoir
plantés, il faut mettre de la menue litiere ou du tan
autour, pour empêcher le froid de pénétrer jufqu’à
leur racine. On peut aufii multiplier ce phlornis dt
boutures, comme les efpeces précédentes, au prin-
lems 6c en été. Il demande le même régime que le
n'' lû.
L’efpece n° z j eft naturelle des mêmes contrées :
elle ferme un buiffon qui s’élève à trois ou quatre
pieds ; fes tiges fe fubdivifent en plufieurs branches
quadrangulaires , couvertes d’un duvet : dans la partie
inférieure les feuilles font cordiformes, au haut
des branches elles font ovales, lancéolées : elles
naiffent oppofées fur de courts pétioles, 6c font lanugineufes
par-deffous : les fleurs font grouppées en
pefons autour des tiges, elles font d’un pourpre brillant
, 6c ne fruélifient pas dans nos provinces feptentrionales.
Ce phlornis fe multiplie de marcottes 6c
de boutures 6c fe traite comme le /.<> /o.
Le n" 4 croît naturellement dans la France méridionale
6c ritalie : la racine eff pérenne ; les tiges
font annuelles, elles font quadrangulaires, 6c s’élèvent
à deux pieds de haut. Les feuilles y font attachées
immédiatement. Les fleurs naiffent en pefons
autour des branches ; elles font d’un pourpre brillant
5 6c font beaucoup d’effet. Il faut tous les trois
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ans partager les racines de cette plante pour la multiplier
; cette efpece ell dure 6c peut être plantée
dans des lieux découverts ; elle craint les terres humides.
La cinquième efpece eff indigène de la Tartarle ;
la racine eff pérenne; les tiges font purpurines 6c
s’élèvent à cinq ou üx pieds. Les fleurs font pourpres
: on la multiplie par fes graines qu’on lerne an.
printems, on tranlpiante le jeune plant en automne.
La fixieme efpece croît naturellement dans la
France méridionale, en Eipagne & en Italie : la racine
eff pérenne 6c les tiges annuelles ; elles (ont
menues 6c ont environ deux pieds de haut: à leur
bafe fort près de terre une touffe de feuilles enveloppées
en defl'oüS par une couverture commune.
Ces toufl’es de feuilles durent toute l’année : les
fleurs font jaunes ; on la multiplie de drageons ou de
boutures au printems. Cette plante demande une
terre feche 6c une fitiiatîon abritée.
La huitième efpece habite le Levant : la racine cft
pérenne & la tige annuelle : les feuilles ont cinq
veines fortes 6c (aillantes: les tiges s'élèvent d'un
pied 6c demi : les feuilles d’en haut font plus petites
que celles d’en-bas. Les fleurs qui naifl'ent en pelons
autour des branches font d\m pourpre éteint.
La neuvième a été envoyée de Smyrne : ce phlo-
mis a une racine pérenne : les liges qui (ont annuelles,
s’élèvent d’un pied. Les fleurs (ont grandes 6c
jaunes 6c naifl'ent en pelons autour des branches : le
tube de leurs calices eff très-long : cette efpece fub-
fiff e en plein air dans les hivers ordinaires, mais elle
ne réllffe pas à un froid très-rigoureux.
Le phlornis n° n eff indigène de l’Archipel 6c de
l’El'pagne : la racine eff pérenne , mais les tiges (ont
annuelles, à cela près que les feuilles d’en-bas ne
périffent pas Thiver ; elles ne partent pas immédiatement
de la couronne de la racine ; elles naifl'ent en
grouppe fur de petites branches traînantes 6c coton-
neules : les tiges font grêles 6c ne s’élèvent que d’un
pied : elles pouffent ordinairement, vers le bas, deu.x
bourgeons latéraux oppofés. Depuis cette divifion
julqu’au bout, elles (ont garnies de petits pefons de
fleurs jaunes : les fleurs n’y font pas jointes comme
dans les autres efpeces ; chacune eff féparéc. Ce
phloniis fe mulriplie 6c fe traite comme le 6'.
L’efpece rio 1^ eff naturelle du Levant. La racine
eff pérenne ; la tige eff annuelle , mais les feuilles
inférieures durent toute l’année : elle s’élève d'un
pied 6c demi ; les fleurs qui font d’un pourpre éteint
naiffent en pefons autour des tiges , elles paroiffent
en juin ; fes feuilles qui font conjuguées, la rendent
affez linguliere : on la multiplie de drageons comme
l’el’pece rz°. 8 , mais il n’en naît que peu autour du
pied. Ces plantes ont duré vingt ans en pleine terre
en Angleterre, 6c ont été toutes détruites par le
froid de 1740. Tous les /j/y/nwis font très-parants ;
leurs fleurs fe fuccedent pendant deux ou trois mois.
( M. U Baron D E TsCHOUDI . )
PHCEACESjPh é a c ien s , {Géogr. & Hiß. anc.)
les anciens habitans de l’ile de Corfou , autrefois
Corcyre, à l’entrée du golfe de "Venife : elle s’appeila
d’abord Scheiia , fuivant Homere , c’eff- à-dire , lias
de corniner:e dans la langue des Phéniciens, parce
que les habitans portèrent le leur dans les pays
éloignés , & devinrent puilfans fur mer.
Les richeffes qu’ils acquirent par le commerce,
les firent appeller Phcaciens , c’eff-à-dirc dans la
même langue , heureux , puißans. Ils vécurent dans
l’opulence, 6c (é livrèrent à une inollcffe honteuié
qui affoiblit leur efprit 6c énerva leur coeur. C ’eff
pourquoi ils écoutèrent avec tant d’avidité le récit
qu’Ulyffe leur fit de les aventures , quelque peu
vraifemblables qu’elles fuffent. Homere a célébré les
jardins d’Alcinoüs , qui rcunilfoient les fruits de
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toutes les f.iifons , dans lefquels les arbres n’ctoîent
jamais fans fruit ni l’hiver m l etc.
Enée, en partant A d u irn , ht voile dans le canal
qui eff entre rile des Phéackns 6c l’Epire , & bientôt
i l perdit de vue les hauteurs qui (ont au midi de
File 6c entra dans le port de B iu hrotum .
L'île de Corfou eff aujourd’hui aux Vénitiens ,
auxquels elle afl'ure l’entrée du golfe de Venife.
Géogr. de r irg . pag. 2/3. (C.)
PHCENIX , ( M uß q . in fir. des anc. ) inffrument à
cordes des anciens, donc, su rapport de Mufonius,
les rois de Thracc fe fervoieni dans l.-urs feftins;
quelques auteurs en attribuent l’invention aux Phéniciens
, apparemment à caule de l’analogie des
noms. ( F . D - C . ) ,
{A firo n o m ie .') conftellation méridionale
fluice encre l’éridan 6c le poiffon auffral : elle
contient 71 étoiles dans le catalogue de M. de la
Caille ; la principale eff une étoile de leconde grandeur
, dont l’afcenflon droite croit en 1750 de 3'',
28', z" ; & la dédinaifon de 43'^, 39', du côté
du midi ; cette conffellation n’avoit que 13 étoiles
dans l’ancien catalogue ; elle ne fait que rafer l’horizon
en Europe, à minuit, vers la fin du mois de
feptenibre. ( dL DE LA L a n d e . )
*§ Phoemx, ('. m. ( terme de B ln fo n . ) oifeau qui
paroit de profil, les ailes étendues fur im bûcher,
qu’on nomme im m o rta lité , laquelle ne s’exprime en
blafonnant que lorlqu’elle eff d’un autre émail que
i’oifeau.
Sur les médailles 6c anciens monumens le p hatnix
eftle lymbolc de l’immortalité ,parce que, ('don la
fable , cet oifeau fe renouvelle de cinq fiecles en
cinq ficelés ; alors il lé dreflé un bûcher , bat des
ailes pour rallumer , s'y conlume; il naît dans l’in-
ffant un ver de fa cendre , d’oii il fe forme un autre
p h x n ix . Viarc de Quemlgny, en Bourgogne ; d 'o r au
phoenix de fa b le fu r fo n im m o rta lité de gueules , au chef
d 'azur ^ chargé de trois coquilles d'argent. { G . D . L . T.)
PHÜRBÈION , ( M ufiq . in ß r. des anc.') C’ert aiiiii
q.ue je francife le mot grecphorbeia , qui figtiifie une
efpece de bandage de cuir, donc les anciens joueurs
de flûte s’entoiiroient la tête. Lephorbdon étoit placé
devant la bouche du muficien , vis-à-vis de laquelle
ctoit une fente par oit paffoit l’anche de la flûte.
JAoye^ Flûte , ( Mußq. in ß r. des anc. Le phorbeion
empêchoit les joues 6c les levres du joueur de foiif-
frir, 6c mettoitee dernier à mênae de mieux gouverner
fon haleine , qui ne pouvoit s’échapper.
Il me lémblc que ceux qui jouent des inffrumens
à anches, tels que le baflbn , le hautbois, la clarinette
, &c. devroient tous fe fervir du phorbeion , un
de leurs plus grands défauts, & pourtant un des plus
ordinaires, étant de lalflér échapper le vent à côté
de l’anche , cc qui provient de la tenfion continuelle
des joues, tenfion qui va fouvent jufqu’à la fouf-
france , fur-tout pour les commençans: le phorbeion
remédieroit à tout. Foye:^ une tête garnie du phorbeion
, figure 27, planche I I J de L u th . Supplément.
{ F . D . C . )
PHÜRMINGE, ( M ußq. in ß r. des anc. ) Pollux
met la phorrninge au nombre des inffrumens à cordes.
Plufieurs auteurs , entr’autres Bullenger ( de
th ea iro) , prétendent que c’etoit une cythare : ce
dernier ajoute que , (uivanî Heiychius , c’étoit une
cythare qu’on porroit fur les épaules. ( F . D . C. )
PHOTHING£,(AL//fi/.i/y/L-. des anc.) 11 paroît par
un paflage d’Athcnée (/ir. ll\D c ip n o s .\), que c’étoit
une des flûtes des anciens , 6c la même qu’on appel-
loit Iqtine 6c oblique ( plagiante ) , 6c dont Pollux
attribue l’invention aux Lybiens, O nom afi. liv . lV .,
chap. 10. Athénée prétend que ce tut Chris l’Egyp-
îien qui inventa la p hothinge, furnommée oblique ;
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or comme il paroît que'les anciens ne connoUfolent
point la flûte traverfiere. Foyeq_ Flute ( M ußq. inß r.
des anc. Sup p l. ) , l’cpithere oblique ne peut fignificr
ici que courbe; & comme je crois avoir prouvé
dans l'article Flute ,que toutes les flûtes des anciens
étoient à anches , la phothinge devoir avoir de la
rcffemblancc avec le lournebour. ( Foye^ la fig . /j ,
planche F i l de Luth , fécondé fu ite ., D ic l. r a if des
Sciences, 6cc. ),ilcff même probable que celui-ci
en dérive.
Au reffe, la courbure de la phothinge ne venoit
que de la corne de veau qu’on ajoutoit au bas des
flûtes , comme nous l’avons déjadit à l’u/-bc/t Flu te
( M ußq. ir ß r . des anc. Suppl. ) ; cette corne de veau
s’appelloit codon. F o y e \ ce mot ( Mußq. m ftr. des
anc. ) Sup p l. ( F . D . C. )
PHRAHATE , ( H iß . anc. H iß . des Purikes. ) petit-
fils d’Arface , (bndareur des Partîtes, ne fit cjt:epa-
roîrre fur un trône dont il eût augmenté la fplendeur
s’il eût eu un regne plus long. Egalement propre à la
guerre 6i aux affiires, il fubjugua les Mardes, peuples
belliqueux , 6c julqu’alors indomptés. Il avoit
plufieurs fils auxcpicls il ctoit libre de rranfmetcre
Ion héritage; mais attentif au bonheur de fon peu-
j)le, il leur préféra fon frere Mithridatc , dans qui il
avoit reconnu tous les ta'ens & toutes les vertus qui
font les grands rois. Ce prince voulant être bien-
faifant, meme après fa mort, crut devoir plus à fa
patrie qu’à fes enfans. îl oublia qu’il étoit pere, 6c fe
fouvint qu’il ctoit roi, en defignant Mithridate pour
fon (uccefleur.
Phr.a HATE U, après la mort de fon perc Mithil-
date , qu’il ne faut pas confondre avec le fameux
roi de Pont, fut élevé fur le trône des Parthes. Dès
qu’il fut revêtu du pouvoir fupreme, il tourna fes
armes contre la Syrie pour tirer vengeance d’Anrio-
chus qui avoit tenté de lui ravir, ainfi qu’à fon pere,
l’empire des Parthes. Son début fut brillant, il au-
roit poufl'é plus loin fes conquêtes, li les Scythes
qu’il avoit appelles à (on Iccours, ne fe fuflént point
déclarés les ennemis. Cette révolution déconcerta
fes projets. Il (bngea moins à faire des conquêtes
qu’à défendre fes états. Il confia le gouvernement de
fon royaume à un nomme H ym e r, miniffre fangui-
naire qui fit détefter fon adminiffration , 6c rendit
odieux le monarque qui l'avait choifi. Phrakate, uniquement
occupé de la guerre, marcha contre les
Barbares, à qui il livra une bataille où l’attaque fut
auflî vive que la rélîffance tut opiniâtre. Un corps de
dix mille Grecs, en qui il avoit mis (a confiance , fut
l’auteur de fa défaire. Ces Grecs faits prifonniers
dans la guerre contre Anthiocus, avoient été indignement
traités pendant leur captivité; dès qu’ils
virent que la vlcloire ctoit long-tems indccife, ils
pafl'erent dans le camp des Scythes, 6c décidèrent du
fuccès de cette journée. P h ra ha te , accablé par le
nombre, perdit la vie après avoir été témoin du
carnage de fon armée.
Ph raha te III, fils d'Orode, roi des Parthes,
avoit été défigné (on fuccefleur à l’empire ; ce
prince, impatient de régner, trouva que l'on pere
vivoir trop long-tems. Aveuglé par fon ambition , il
fouilla le premier jour de Ion regne par un parricide,
& par le meurtre de vingt-neuf de (es freres , qu’il
crut devoir facrifier à fon ambition pour n’avoir plus
de concurrent à l’empire. Tant d’atrocités le rendirent
l’exécration de fes fiijcts, qu’il fut contenir dans
l’obéiflance par le fpeffacle des ('ujjplices. Il avoit un
fils dont les vertus lui devinrent (iffpeêles, parce
qu’il le voyoit au(fi chéri des Parthes qu’il en étoit
abhorré. Il ne vit plus en lui qu’un criminel qui ne
cherchoit à le concilier les coeurs que pour lui enlever
fa couronne. Ce fut pour diflîper ('es foupçons
qu’il le fit égorger fous fes yeux, Marc-A.nioia«