■ 'û
' < . - 1
J(C - '
-'ii f
5 ï i P E T
Il eft bon auflî de le laver fouvent les mains Si les
tempes avec de bon vinaigre.
Pour la tumeur, lorfqii’eUe eft formée, il n’eft
i-lende pins excellent que la carcafle d’un crapaud
laquelle il faut préparer de cette façon : pendez en
Pair le crapaud, il vomira petit à petit fon venin
avec fa bave , & enfin il fe féchera ; apres qu’il fera
fee, tellement qu’il ne lui reftera que le cuir, pre-
nez-le Si l’appliquez fur la tumeur , il attirera tout
le venin, en deviendra enflé comme s’il étoit derechef
vivant, & fera un effet merveilleux.
Il eft bon de fe tenir purgé, car c’eft un grand
préfervatif contre la contagion.
Mettez du fel dans du vin proportion, failes-Ies
demeurer cnfemble toute une nuit ; après , coulez-
le bien , & le paffez par un linge, &i prenez-en
chaque matin. ( Anidc tiré des papiers de M. DE
M a i r a n . )
PESTI, Géogr. ) village à dix-huit lieues de
Naples, dans le golfe de Salerne, oîi l’on trouve de
très-beaux reftes d’antiquités, long-tems ignorés ,
parce qu’ils font détournés de la route ordinaire.
Pecjiurn, enfiilte Pojfidonia, étoit à l’extrémité
occidentale de la Lucanie , & donnoit fon nom au
golfe Pafîantus Sinus. Solon dit que c’étoit une ville
des anciens Doriens ; d’autres difent qu’elle avoit
été fondée par les Slbarites. Strabon parle d’un fameux
temple de Junon, fondé par Jafon, à l’embouchure
du Silo , qui ell à deux lieues de Pejli, Sc il
nous apprend que cette ville fut envahie par les
Samnites-
M. Groftey raconte qu’un jeune élève d’un peintre
de Naples, fut le premier qui, en 1755, réveilla
l’attemion des curieux fur les reftes précieux d’ar-
chiteéfure qu’on y voit. M. Morghan , en 1767 , les
a fait graver en iix feuilles, dont M. de la Lande a
donné un extrait en une feule planche.
La trolfieme feuille de M. Morghan repréfente les
trois temples , vus de près par un obfervateur. Les
temples font découverts en-deffus, il y a encore des
colonnes tout autour ; les entablemens, les frontons
meme font encore en place : l’architeéfure qui eft
du meilleur goût & du plus beau tems de la Grece,
peut aller de pair avec les monumens d’Athenes,
dont M. le R oi, de l’académie royale d’architeéfure,
nous a donné les gravures , qvii ont été publiées
poftérieurement en Angleterre. On vient de publier
encore à Londres de belles gravures des monumens
de Poejhim , avec des explications, en 1767. Voyage
d'Italie, tome VII. Voye:^ P æ s TUM ^ dans le Oid,
raif. des Sciences, &c.
Cette ville fu t‘pillée par les Sarrazins en 930,
faccagee & prefque détruite par les Guifeards en
1080 ; Robert Guifeard démolit les anciens édifices,
& enleva les magnifiques colonnes de marbre verd
antique pour en décorer une églife ; depuis ce tems
elle n’eft point relevée de fes ruines , un feul fermier
les fertllife & s’y eft établi. Le libraire Jom-
bert a imprimé à Paris, Us ruines de Pejîi, avec 18
plans, en 1769. ( )
* PET-EN-L’AiR , f. m. ( Couturière. ) eft une
demi-robe , ou le haut d’une robe ordinaire, dont
la longueur a environ un pied ou un peu plus au-
deffous de la taille, tant pardevant que par derrière.
Pour ce qui eft de la conftruéUon de cet habillement
de femme, on peut confulter \article C outurière
dans ce Supplément, où l’on explique toutes les opérations
de la conftruéHon d’une robe.
PETER-VARDEIN-SCHANTZ , ( Géogr. ) Pétri
Varadini foffatum , ville de la baffe-Hongrie , dans
le comté de Bodrog , fur le Danube , vis-à-vis de
Peter-Waradin en Efclavonie : elle eft grande 6c
fermée de murailles j un évêque du rit grec y tient
P E U
fon fiege , & c’eft une des places affignées pour demeure
à la nation des Raltzes. (Z>. U. )
PETESIA , ( Botan. ) ce genre de plante a pour
caraéfere une fleur monopétale, en entonnoir arrondi
, pofé fur un calice en campanne à quatre
dents , avec quatre étamines & un piftil refendu eu
deux a l’extreniité, & dont l’ovaire devient une baie
à deux loges, remplie de plufieurs femences. Linn.
gen.pl. tetr. rnonog. On en coniioît deux cfpeces qui
ibnt des arbuftes de la Jamaïque. (/?. )
P E J IL IA , (Géogr. anc.) ville d’Italie dans le
Bnaium , à l’entrée du golfe de Tarente , mais dans
les terres. Virgile en attribue la fondation à Philo-
élete, compagnon d’Hercule & roi de Melibée en
Theffalie, qui au retour du fiege de Troye vint
s’établir en Italie. 11 nous repréfente PetlUecommz une petite ville ;
elle étoit telle dans fa naiflànce, mais elle fortitdans
la fuite de cet état de médiocrité, & fut regardée
comme la plus forte place de la Lucanie. Dans la
deuxieme guerrepunique, elle fut, comme Sagonte,
viélime de fa fidélité envers les Romains :
Jnfilix Jidei, miferaque fecunda Sagonto.
Sil. Ital. /. X I I I .
Petilie étoit bâtie dans un lieu appelle aujourd’hui
Strongoli, auprès du Noto , dans la Calabre ultérieure.
Géogr. de Virg.p. a / j. ( G. )
PETS , ( Géogr. ) Funfkirchen , cinq églifes , ville
épifcopale de la baffe-Hongrie, dans le comté de
Barany , Si au milieu de coteaux de vignes très-riches.
C’éloit autrefois une des meilleures villes du
royaume : elle avoit cinq églifes , dont l’apparence
étoit fi frappante , que les Allemands lui en donnent
le nom ; elle étoit grande, peuplée & commerçante
: fon univerfité joulffoit de beaucoup de réputation
dans la contrée; & comme elle n’étoit munie
d’aucune fortification , l’on n’y redoutoit pas les
horreurs des fieges, fi fréquentes dans le refte du
pays. Cependant , par l’effet de quelques autres
malheurs, elle eft tombée en décadence; fa grandeur
, fa population & fon commerce ont difparu :
fon univerfité n’eft plus fréquentée, & l’on néglige
la fertilité de fes environs. Elle réclame enfin en tout
fens les fecours paternels de fes fouverains, aujourd’hui
fl bons, fi fages Si fi puifl'ans. { D. G .)
PETSCHEBSKOI , ( Géogr. ) fameux monaftere
de la Ruflîe Européenne, dans le gouvernement de
Novgorod, & dans la province de Pleskow : il eft
fur-tout connu par les fieges qu’en ont fait en vain
les chevaliers porte-épée, conquérans de la Livonie,
& par les cavernes fouterraines, au moyen
defquelles un préjugé vulgaire portoit que fes moines
entretenoient communication avec les catacombes
de Kiovie. ( Z>. G.')
PETROMa NTALUM^ (^Géogr. anc. ) L’itinéraire
d’Antonin place ce lieu fur une route , qui en
partant de Carocotinum paffe par JuUobona Si Roto-
magus , & conduit à Lutetia. La table Théodofienne
en fait auifi mention , fous le nom de Petrurn^
Viaco.
C ’eft petite ville du Vexin-françois , ou
Magni-toty à 1400 toifes au-delà de Magni; ainfi
l’ont penfé Sanfon & le dofte abbé Belle).
M. de Valois va chercher Medunta , Mantes,
pour en faire Petromantalum.
En partant de Briva-IJam ^ OU paffagede l’Oife,
& fur la même direéHon de vo ie , il exifte un lieu
appellé Eftrie , à via firatâ. ( G. )
§ PETTEIA, ( Mujiq. des anc.) fuivant Eucllde,
dans fon Introduclion harmonique, la petuia confiftoit
dans la répétition réitérée du même ton. ( F. D . C.)
§ PEUPLIER, (^Bot. Jard,) en hûn^-populus;
enanglois, poplar; en allemand pappelbaum,
Caraciirt
P E U
Caractère générique.
' Les fleurs mâles & les fleurs femelles font portées
par des individus différens; les fleurs mâles font
groiippéesfur un filet commun qui eft tout garni d’é-
cailles : fous chacune eft une feule fleur fans pétale,
pourvue d’unnedarium d’une feule piece, applatipar
le bas, & cylindrique par le haut : on y trouve huit
étamines furmontées par de grands fommets à qviatre
cornes ; les fleurs femelles fontauffi renfermées dans
<!es chatons; elles n’ont qu’un embryon aigu qui n’a
prefque point de ftyle, & un ftigmate à quatre pointes.
Cet embryon devient une capfulc ovale à deux
cellules, renf^ermant plufieurs femences ovales,
pourvues d’aigrettes cotonneufes.
Efpeces.
I. Peuplier à feuilles découpées en lobes & dentées
, cotonneufes par-deffous. PeuplUrhlîiüC à feuilles
, large-abele.
Populus foUis lobatis dentatis , fubius tomentoßs.
Mill.
Abele-tree.
Z. Peuplier à feuilles arrondies, découpées en angles
, velues par-deflbus. blanc à feuilles
oblongues.
Populus foîiis fubrotundis dentato-anguLatis ,fubtùs
tomentoßs. Hort. Cliß.
White poplar.
3. Peuplier à feuilles arrondies, découpées en angles,
unies des deux c ô t é s . t r embl e .
Populus folds fubrotundis dentato-angulatis utrinqu'e
glabris. Hort. Cliß.
The afpen-tree.
4. Peuplier à feuilles ovales-cordiformes, pointues
&çrcnélces. Peuplier noir commun.
Populus folds ovato - cordatis acuminaiis cenatis
Mill.
The black poplar.
5. Peuplier à feuilles ovale-pointues & crenelées,
à branches raffemblées en faifeeau. Peuplier d’Italie.
Populus folds ovato-cordatis acuminatls crenatis ,
Tamis in fajtigium convolutis.
Italian poplar.
6. Peuplier noir à feuilles ondées.
Populus heterophilla.
7. Peuplier à feuilles ovales approchant de la
forme d’un coin à écorce blanche. Ofier blanc.
Populus folds ovatO'Cuneiformibus J cortice albicante.
Hort. Colomb.
8. à feuilles oblongues à dents obtufes ,
blanchâtres par-deffous. Peuplier leard. Peuplier de
la Louifiane.
Populus folds oblongis & obtush dentatis fubtùs albi-
cantibus. Horc, Colomb.
9. Peuplier k feuilles rondes crenelées , vertes
des deux côtés, à très-longs pédicules. Peuplier d’Athenes.
Populus foins rotundioribus crenatis utrinque viridi-
bus. Hort. Colomb.
10. Peuplier à feuilles cordiformes un peu crenelées,
unies des deux côtés. Peuplier de Virginie.
Populus folds cordatis obfolià crenatis , utrinque
glabris.
Virginian poplar.
I I . Peuplier à feuilles prefque cordiformes-oblon-
gues & crenelées. Peuplier de la Caroline.
Populus folds fubcordatis-oblongis crenatis. Hort,
Cliß.
Carolina poplar,
11. Peuplier à feuilles prefque cordiformes, blanches
par-deffous, d’un verd noir par-deffus. Baumier.
Tacamahaca.
Tome IV,
P E U 31:
Populus foins fubcordaiis , infernh incanis, fuuerne
alroviridis. Mill.
Tacamahaca.
Quoique les peupliers aiment à couvrir les eaux
de leur feuillage, ils croiffent néanmoins fort bien
dans les terres médiocrement humides, particuliérement
les trois premieres efpeces. Le rd^. 1 a de
tres-larges feuilles agréablement découpées, & fi
blanches par-deflous, que l’aibre paroit tout blanc
lorlque le vent les foiileve : effet qui varie agréable
ment la icenc champêtre.
Le n . Z a les feuilles un peu oblongues ; elles
lont moins blanches par-delToiis que celles du 1 :
l’arbre prend moins de corps, vient plus haut ' &
s dance plus droit. Le tremble habite les bois & les
coteaux, & parvient à une hauteur allez confidéra-
ble, lorlqu’il fe trouve à une certaine diftance des
autres arbres. Le doux frémiffement de fes feuilles
inquiétés qu’agite le moindre fouffle de l’air, n’interrompt
le filence des forêts que pour les rendre plus
propres à noiinir cette mélancolie où fe plaiicnt les
âmes fenfibles.
^ Le n'^. 4 eÙ\epeupliercoxnmnn.Cet arbre devient
d’une hauteur & d'une groffeur prodigieiifes aux
lieux oil il le plaît ; nous en avons abattu un qui des
bords d’un vivier élevoit fa tête étendue bien au-
deffus d’un coteau voifin très-élevé. 11 nous a donné
des planches pour la valeur de cent francs, deux
cordes de bois, & deux ou trois cens de fagots : il
n’avoit que trente ans. On écime ce peuplier pour fe
procurer tous les cinq ans une récolte de perches &
de menu bois ; la meilleure méthode eft celle en
iifage en Champagne , on forme des têtes latérales,
& on laiffe à la fléché tout Ibn effor ; ainli on jouit
des récoltes de l’arbre en fe ménageant pour la fuite
dans fon corps vigoureux 61 fain des planches des
bois de conftrucfion.
Le n°. S eft le peuplier d’iialie ; fa cime, qui ref-
femble a un clocher , fait un bel effet dans les lointains,
6c liir-iout au haut des coteaux. Cet arbre ne
mérite ni l’enthoufiafme dont on l’a d’abord accueilli,
ni le mépris dans lequel il eft près de tomber. Son
bois eft auflî bon que celui du peuplier commun,
mais il a le défaut de ne pas grolfir en proportion de
la hauteur qu’il acquiert. Le terrein le moms propre
à cet arbre eft celui qui n’etant humide que par fa
configuration qui lui fait retenir des eaux une partie
de l’année , devient d’autant plus fee , plus compaft,
& fe crevafie plus profondément durant les fcche-
reffes de l’été.
J’ai vu une feule fois le n^. 6 en Champagne : c ’eft
tout ce que je puis dire de ce peuplier, qui n’eft peut-
être qu’une variété du . 4 .• il forme un fort bel
arbre.
Le n’^. y a les branches encore plus étendues que
celles du n'^ 4 ; fes jeunes branches font liantes 6c
couvertes d'une ccorce unie & blanchâtre. Son verd
eft plus clair de quelques mianccs ; il vient fort vite ;
fon bois eft d’une bonne qualité.
Le n‘^. 8 , naturel de la Louifiane, ne paroît pas
devoir venir aufii haut que les autres; il croît lentement
, & ne pouffe que de premiere feve. Son écorce
eft brune; fes feuilles paroiffent dès la fin de mars,
& fout alors d’un verd rendre & glacé qui réjouit
finguliérement ta vue; il exhale une odeur balfami-
que qu’on refpire volontiers avec l’air printanier. Son
bois eft eftimé en Amérique.
Le . S i^’^^ft qu’un petit arbre ; fes feuilles font
larges, pielque rondes, épaiffes 6c d’un verd irès-
oblcur. Les pédicules font applatis ; l’écorce eft d’un
brun noirâtre ; les boutons lont petits, 6i rcffemblent
à ceux du tremble; ils ne font couverts que d’une
couche légère de baume : fes branches deviennent un
peu noueules.
R r