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foii£Hons du foie &: de la rate font encore du nombre
des hypotliefes. Sylvius reconnoillbit dans les
humeurs, de l’acide &: de l’alkali, felon que l’exi-
geoit l'on idée fur leurs fonélions. Il eut beaucoup
de credit clans fon tems, & c’ell le grand mérite de
Boerhaave d’avoir défabufé les compatriotes de ces
opinions.
Jean Veflins, bon anntomifte, a laifle des lettres
pofihumes pleines de faits intérelTans. 11 a lliivi les
])hénomenos de l’incubation & de la fonnaiion du
poulet dans les fourneaux de Benne : il a connu le
canal ihorachique.
Pierre Gaffendi avoit dilTéqué, il a donné de la
phyfiologie, mais il n’y a pas réiilH.
Thomas Bartholin fut un favant univerfel ; l’anatomie
l’occupa quelques années , il brilla par des dé-
couvertes. C’efl lui qui porta les derniers coups à
la faculté du foie , par laquelle on le faifoit cuire &C
colorer le fang; ce vifeere perdu fon influence fur
le chyle , quand on eut démontré que les vaitTeaux
ladfées fuppofes du foie, n’étoient pas des vaifleaux
lymphatiques, qui portoient dans le canal thorachi-
que une humeur tranlparenie , & qui n'abordoient
pas le foie. Il réfuta & par lui-meme & par fes dif-
ciplcs la nouvelle opinion de Bils, qui renverfoit la
direfUon du mouvement de la lymphe. Il fut un des
jM-emiers defenfeurs de la circulation du fang. Georges
Ent défendit &L la circulation meme, & les droits
de Hart'ey.
Conrad Viclor Schyerder renverfa une autre hy-
poihef'e phyfiologique de l’école : elle ticoit le mucus
du cerveau , elle l’en faifoit defeendre par des
chemins qui exlftent dans le iquelette , mais qui font
fermés dans l’homme vivant. Schwerder fît voir que
la dure mere tapiffe exaéfement le crâne , & en bouche
toutes les ouvertures ; que les ventricules antérieurs
du cerveau n’ont aucune communication avec
le nez: que l’air ne trouve pas d’entrée dans le cerveau
par l’os cribleux, & que le mucus fe prépare
par une membrane pulpeufe, à laquelle il a laifle fon
nom.
Jean-Baptifle van Helmont, gentilhomme du
Brabant & chymifle, contribua puiflamment à la
deflruction de l’empire de Galien. Il n’étoit pas heureux
en hypothefes, & l’anatomie n’étoit pas fa province,
mais il avoit le talent de recueillir des faits
qui réunis, avoient la force de convaincre. II attaqua
avec fuccès les quatre humeurs de Galien; &
leurs différens fieges dans le corps humain. Il détrui-
fit la diflincHcn imaginaire des nerfs du fentiment
& des moteurs : il appliqua la chymie à'I’analyfe des
humeurs animales, de l'urine liir-tout, il en détermina
la pefanteur qu’il trouve augmentée dans les fievres
intermittentes. Il fit voir que la chaleur ne peut être
la cauié de la digeftion des alimens. La mucofité ne
defeend pas du cerveau, elle efl préparée dans toute
partie du corps animal, qui efi irritée; c’eft une
très-bonne obfervation de van Helmont.
S’il rendoir fervice au genre humain, en réfutant
des erreurs, i! les remplaça par des hypothefes, &
par des explications tout aufîî bazardées. 11 reconnut
dans le corps humain vin troifieme être , un archée
qui, dift'erent de l’ame raifonnable, gouvernoit
le corps , & en dirigeoit les mouvemens; qui cau-
foit la fievre , pour expulfer des matières miifi-
bles, &c. Il plaça dans la bile un efprit vital, falin &
balfamique, auteur de la digeflion des alimens, le
meme qui change l’acide né dans l’eftomac, en
une nature faline, neutre. Tout fc faifoit felon van
Helmont, par des fermens ; ce font eux qui rendent
volatils les alimens fixes. Chaque partie du corps
animal a fon ferment particulier, qui dirige fon aliment:
celui de l’eftomac ell acide, il vient de la
rate & digéré les alimens; labile fait de l’acide du
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ch yle, cremor ^ un fel volatil. Le ferment fanguin du
foie prépare le fang veineux. L’ame réfide dans l’pri-
fice Iiipérieur de l’eftomac. Van Helmont donna une
hypothefe erronée fur la refpiration, elle étoit fondée
lur la fîruÛure particulière du poumon des
oileaux.
Jean van Home travailla avec ardeur fur l’anatomie.
Il fit des expériences pour conftater la direftiou
du mouvement du chyle & de la lymphe. Il s’éleva
contre l’hypothefe de Bils. Il reconnut l’analogie
des ovaires avec les tefticiiles des femmes.
Le traité pofthume de Radulphe Bathurft, mort
doyen de la cathédrale de Wile-«, eft un des meilleurs
ouvrages de ce fiecle ; il faiflt presque par-tout
la vérité, moins éclairée alors par des faits pofitifs,
qu’elle n’cft de nos jours. Il reconnut la relpiration
pour une fonélion foiimtfe à la volonté.
Nathanaël Highmor, dans un ouvrage peu connu,
défendit le lyftcme des germes prcexillens, ou plutôt
des particules indeftruétibles, dans lelquelles lé
réfolvent les animaux après la mort, & qui fe réu-
niflént pour former de nouveaux animaux , qui fépa-
rees du lang le rafl'emblent pour faire la femence ,
qui font toujours prêtes à réparer quelque partie
du corps animal, pour eu former un nouveau, ou
pour produire une plante par leur réunion ; c’eft le fy-
ftême deM. de Buffôn. 11 rejette l’acide de feftoniac,
& la bile noire, dont les autres plaçoient le fiege
dans la rate.
Jean Pecquet s’illuftra par la découverte du conduit
thorachique , mais il a fait d’ailleurs d’importantes
expériences de phyjîolo^u ^ fur le mouvement du
fang, fi'ir fa dire£Hon dans les veines, fur celle du
chyle, & fur la refpiration.
Je ne parle pas ici des droits de découverte de
Rudbek, qui certainement a mieux vu, & qui, félon
toutes les apparences, a vu plutôt les vailTeaux- lymphatiques
que Bariholin. Je le cite k caiilë de plu-
lieurs expériences dephyjiologle. lia enlcigné,contre
les modernes, qu’il eft peu nccelTaire de lier le cordon
ombilical.
Jean Wallis a traité delà formation méchanique
des lettres , & de l’art d’enfeigner à parler les lourds
de nailTance ; mais la langue anglolfc ne lui a pas permis
de s’expliquer intelligiblement, elle attache des
fons trop Incertains aux figures de l’alphabet.
François Glilfon , efprit fingulier 6c original, a
traité une grande partie de la phyjîologic : il a commencé
à enlever au foie le fomftion de cuire le fang,
de produire les veines. Il a écrit, & avec beaucoup
d’étendue, fur l’irritabilité, dont il a doué prefque
toutes les parties du corps animal, ÔC meme les fluides.
Il a vu les différens degrés de rirritabllitc. II a
rapporté à cette puiffance le mouvement du coeur. II
a donné une bonne idée du mouvement pcriftaltique
naturel & renverfé. II a foutenu que la faculté motrice
eft un attribut de la matière.
Jeam Jacques Wepfer a laifle un nombre très-con-
fidcrable d’expériences phyfiologiques fur les vifee-
res de la digeftion, fur le mouvement de l’eftomac,
des inteftins, du chyle , du fang, du diaphragme. H
a réveillé le mouvement du coeur, en foufflant la
veine-cave par le conduit thorachique. Il écrivit
avant Schneider contre les chemins que les anciens
aflîgnoient au mucus. Il reconnoiflbit un archée.
Thomas'Willisdifréqua& pratiqua, il donna beaucoup
à l’hypothefe, aux fermentations, aux effervef-
cences. C’eft lui qui le premier plaça dans le cervelet,
l’origine des nerfs vitaux , & qui cantonna dans le
cerveau les differentes facultés de l’ame.
Marcel Malplghi s’appliqua avec un foin particulier
à l’anatomie fubtile; il employa la macération,
l’inje^lion , l’anatomie comparée, le microfeope. U
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no fe précautiomia pas alfez confe l'efiiril de fhypo-
thefe • il étendit aux glandes conglomérées Se aux
vifeeres, la ftruaure des glandes firoples, Il a vu les
globiilcs'du fang, fon mouvement dans lesvaiffeaux
capillaires, les vaifleaux qui charrient une humeur
plus fine que le fang- H pcrfeêtionna l’anaiomie de la
lanf^uc, de la peau, des dents, des cheveux, & il fit
de bonnes expériences pour prouver la véritable
dlrcélion de la bile, de l’urine : il travailla dans un
grand détail ftuTa formation (lu poulet.
Jean Alphonfe BorcUi fut le premier qui appliqua
en grand la géométrie .'i la phyfiologk. Il s etendit
beaucoup fur le grand effort que fait le mufcle pour
ne produire qu’un petit effet, & fur les pertes qu il
fait en agiftant. Il a tâché de calculer ces pertes, &
la force du coeur. Il a traité une bonne partie de la
phyjîolooie, il a connu le premier la véritable aclion
des"^ mufcles intercoftaux externes. Il refula de fe
prêter aux fermens , il adopta ])lutôt, d après Def-
cartes, la figure des porcs. II fit de bonnes expériences
fnr la force de l’eftomac des oifeaux. Il ad-
niettolt le pouvoir de l’amc lur le coeur, & fur les
mouvemens vitaux.
Nicolas , fils de Stenon, travailla fort heureufe-
meuc fur l’anatomie comparée. Il reconnut la véritable
direélion de la lymphe par des expériences,
& démontra celle des larmes. Il vit agir dans la refpiration
lesmufcles intercoftaux externes, & découvrit
la force étonnante de la digeftion des poiflbns
carnaciers. Il crut faire voir que la ligature de l’aorte
rend paralytiques les parties poftérieures de l’animal.
Il donna une hypothefe fur le mouvement muf-
culaire, uhé autre plus heureufe fur le méchanifme
de la nutrition. Il obferva le mouvement du coeur &
de la veine-cave ; U vit le premier fufpendu par la
privation du fang veineux, & rétabli par le retour
de ce fang. llfuivitles phénomènes de l’incubation,
& fut entre les premiers qui accordèrent aux femmes
des ovaires.
Olaiis Borch a laiffé des expériences phyfiologi-
ques fur les vaiffeaux lymphatiques, les veines, les
vaifleaux laftées, le coeur.
Jean Bohn a beaucoup travaillé fur la phyfiologie;
il a fait voir par des expériences, que la véficulc
du fiel ne faiiroit feparer toute la bile, il a fuivi le
cours & la direélion de cette humeur. Il a extirpé
la rate , & fait voir, en liant l’iiretere , que la veffie
ne reçoit l’urine que par ce canal. 11 a fenti que
le mouvement du coeur eft une fuite de l’irriration
faite par le fang. Il a vu l’air paffer de la trachée
au coeur. L’animal , qui vient de naître, peut
fubfifter quelque tems fans refpiranon. Il a fait des
expériences fur la conclufion qu’on doit tirer du
poumon, qui nage, ou qui va à tond.
Antoine Everard a obfervé le développement
des parties dans le foetus du quadrupède.
Robert Boyle s’eft illuftré par fes travaux fur
la phylique expérimentale. Il n’a pas entièrement
négligé la phyJiologU ; il a donné un mémoire fur
la refpiration , & fur fon utilité. 11 a rapporté
pluficurs expériences phyfiologiques fur le mouvement,
du coeur, fur la vie des animaux fans coeur
& fans cerveau , fur le peu de part qu’a le foie
è la couleur du fang , fur la digeftion des poiflbns,
fur les fympiômes des animaux, auxquels on fou-
ftraitl’air, fur la diftolution des os dans un chau-
deron bien fermé , fur la refpiration des vifeeres
6c de toutes les parties de l’animal. Il a donné
l’analyfe du fang, plufieurs obfervations fur la
vue , fur rinfufion dans les veines d’un animal
vivant , fur Tufage de la vetfie aérienne des
poiflbns.
Laurence BelUni, difciplc de Borelll, appliqua,
comme fon nxaûre, les mathématiques à la phy-
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Jioiogie, mais il écrivit avec beaucoup moins de
clarté de fimplicitc. Il écrivit fur le goût, lur
fon organe , fur la refpiration , où il reconnut
l’aêHon fimultance des deux rangs de inufcles intercoftaux
, fur la dilatation de la poitrine dans
tous les fens , fur la facilité que l’air refpiré apporte
au mouvement du fang par le poumon. Ü
écrivit fort au long fur ce mouvement du fang,
fur fa retardation par les plis , fur la dérivation
& la rcvulfion, fur le méchanifnie du mouvement
des humeurs dans l’oeuf, fur le mouvement pro-
greflîf Ôc latéral , lur la force contraélive de la
fibre.
François Redi , homme d’efprlt , éloquent &
bon poète , a fait d’utiles recherches fur la génération
des infeéles , &c. dont il a découvert prefque
généralement les parens, & qu’il a démontré
n’être pas nés de la pourriture : les galles feules
lui ont échappé ; il a méconnu l’origine de leurs
habitans , & en a attribué la formation à une
ame vcgétable. 11 a fait des expériences fur la
torpille , fur la force étonnante de l’eftomac des
oifeaux, fur l’air dans le fang des tortues.
Regner de Graaf a imité par l’air l’éreéllon
qui fe fait par le fang épanché dans les corps
caverneux : il a fuivi la formation du foetus dans
le lapin. Il a contribué à éclaircir la théorie de
la génération.
Robert Hooke a mérité d’être nomme par fa
célébré expérience , faite d’après Vefale ; il en
a fait d’autres fur la néceflîté de la refpiration,
& fur le mouvement du coeur, & il a donné une hypothefe
entière , fort plaufible , de l’organe par
lequel l’ame opéré fur le corps.
Frédéric Ruyfch a démiit entièrement l’hypothefe
de Bils , en démontrant les valvules des
vaiffeaux lymphatiques. Dans le nombre de faits
anatomiques répandus fur fes ouvrages, il y en a
qui répandent de la lumière fur la phyfiologie :
c’eft lui qui le premier attaqua fhypothefe des
glandes , & rappella la llructure vafculaire des
vifeeres. Il a inliftc fur la diverfité de la ftruc-
ture des vaifleaux dans chaque partie de l’animai.
Il a trouvé dans la matrice d’une femme tuée dans
l’aêle de la génération, la liqueur fécondante. Il a remarqué
que le nombre de vaifleaux diminue avec
l’âge. Il a reconnu la tranfudation qui fe fait dans le
tiflû cellulaire. U a cru pouvoir s ’en remettre û
la nature p,our la fortie (lu placenta.
II eft impoflîble de rappeller ici les nombreufes
expériences & les faits inltruiftifs, confervés dans
les Trunfaciions philofophiques y àansVHiJioire de
la foc. royale par Birch.
jean Swammerdara, admirable anatomifte, doué
d’ime patience unique pour les expériences qui en
demandoient le plus, a commencé par une thefe
fur La refpiration y dans laquelle, tout en défendant
une hypothefe erronée , il a répandu des faits
nouveaux &L des obfervations exatles, c’eft le chef-
d’oeuvre d’un jeune homme. Il a travaillé avec
fuccès fur les organes de la génération , & fur
cette fonéHon. Mais fa découverte la plus brillante,
c’eft le développement de la chenille, qui pafie à
l’état de chryfalide , de laquelle il a fait éclorre
à fon gré le papillon qui y étoit caché. C ’eft à
fes travaux qu’on doit le fyftême de l’évolution.
II a démontré les trois fexes des abeilles. Il a fait
fur l’influence des nerfs, fur les mufcles, des expériences
lumineufes.
Le principal ouvrage de la nouvelle academie
des fciences de Paris, Vanawmie des animaux y efl:
pleine de recherches phyfiologiques fur la refpi-
ration des oifeaux, fur la v u e , fur d’autres objets
phyfiologiques,