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qu’à la première l'oniii qu’ilfait, & qu ort appelle
wnde-rnajor ; 6c s’il en vouloit faire une fécondé , il
faudroit qu'il donnât lui-même l’ordre au caporal,
qui viendioit le recevoir comme une fimple roruü.
Lorfque le major a fait fa r o n d i , il va chez le gouverneur
lui rendre compte de l’état ôù'il a trouvé les
polies. Il doit enfuite aller porter l’ordre au lieute-
nant-de-roi, s’il cft dans la place, quoique le gouverneur
foit préfent.
Lorfqu’on dit que le major fait fa ronde des que
l'ordre ell donné , on entend feulement qu’il ne la
fait qu’après ; car il n’y a point pour lui d’heures
précifes ; il eft bon meme qu’il la talî'e à des heures
incertaines, afin de tenir toujours le corps-de-garde
alerte ; mais il faut toujours qu’il fiifie la première
pour vérifier l’ordre dans tous les corps-de-garde.
L’officier doit aufiî recevoir de la même maniéré
la ronde du gouverneur & celle du lieutenant-de-roi;
augmentant le nombre des fufiliers avec lelquels il la
reçoit, en proportion de la dignité de celui qui la
fait ; & s’ils la faifoient plufieurs fois dans une même
nuit , il doit toujours la recevoir de la même manière.
L’infpefleur-général qui fe trouve dans une place,
peut aulfi faire fa ronde ; l’officier doit lui donner le
mot, fans que rinfpefteur foit obligé de mettre pied
à terre s’il efl à cheval. L’infpefteur-particulier peut
aufiî faire la Tienne ; mais il ell reçu par un caporal,
comme une lîmple ronde,
A l’égard des fimples rondes , dès que la fentinelle
qui ell devant le corps-de-garde , les voit paroitre ,
elle leur demande qui v a -lù ? on lui répond ronde,
La fentinelle leur crie demeure-là ; caporal hors de la
garde,, ronde. Le caporal de polie vient recevoir la
rond e , & demande qui v a - là ? on lui répond ronde. Il
avance qui a l'ordre, h z ronde avance , & donne le
mot à l’oreille au caporal qui la reçoit l’épce ;î la main,
la pointe à l’ellomac de \zronde. Si le mot ell bon , le
caporal reçoit le numéro , & le fait mettre dans la
boite : il fait fignercelui qui fait la r o n d e , lliivant
Tufage particulier de la garnifon, & la laifle palTer.
Si le mot n’eftpas bon , il doit l’arrêter, & en rendre
compte à l’officier qui examine ce que c’ell.
Lorfque deux rondes fe rencontrent fur le rempart,
celle qui la première a découvert l’autre, a droit
d’exiger l’ordre , à moins que ce ne fût le gouverneur,
le commandant, le lieutenant-de-roi ou le
major qui la filTent ; car en ce cas on le leur doit
donner. On fait faire des rondes dans une place, tant
pour vifiter les fentinelles & les empêcher de s’endormir
, que pour découvrir ce qui fe pafié au-
dehors : c’ell pourquoi dans les places oîi il n’y a
pas un chemin au-delà du parapet, il faut que celui
qui fait la ronde marche fur la banquette , qu’il
entre dans toutes les guérites pour découvrir plus ai-
fément dans le folTé, & qu’il interroge les fentinelles
s’il y a quelque chofe de nouveau dans leurs polies,
& leur falTe redire la configne.
Plufieurs gouverneurs obfervent une très-bonne
maxime , qui efl de faire une ronde un peu avant
qu’on ouvre les portes. Comme il ell déjà grand jour,
cette ronde ell très-utile, parce qu’on peut découvrir
du rempart, qui eft irès-clevé , ce qui fe palfe dans
la campagne.
Le tiers des officiers qui ne font pas de garde,
doivent faire la ronde toutes les nuits à des heures
marquées par le gouverneur , & doivent tirer tous
au fort, fans diftinélion du capitaine ou du lieutenant,
l’heure à laquelle ils doivent la faire; & le
major de la place a foin de faire écrire , fur un re-
giftre , le nom de tous les officiers de r on d e , &
l’heure à laquelle ils doivent la faire, afin de pouvoir
vérifier fi quelqu’un y a manqué. Les officiers doivent
la faire , à peine , pour ceux qui y manquent,
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de quinze jours de prlfon, & de la perte de leurs
appointemens pendant ce tems-là, qui font donnés
à riiôpital de la place. ( -|-)
R o n d e des officiers de p iq u e t , (^Art milità) En campagne
le brigadier, le colonel, le lieutenant-colonel
de piquet, font la ronde dans le camp' pendant la
nuit. Le brigadier regie l’heure à laquelle chacun
doit la faire. Celui qui la fait parcourt la tête &: la
queue du camp , il pafi'e entre les deux lignes , afin
d’examiner s’il ne s’y commet aucun défordre. U
vifite de tems en rems quelques piquets à fon choix
pour lavoir s’ils lont alertes. Pour cet effet il demande
à voir le piquer d’un bataillon : la fentinelle
du piquet de ce bataillon l’arrêta à quinze pas , en
lui criant halte-là : le caporal approche & dit avance
qui a l'ordre, afin de recevoir le mot de celui qui fait
la ronde. Le mot reçu & l’officier reconnu , le caporal
va rendre compte au capitaine , qui a dû ,
pendant ce tems , faire alTembler fon piquet fans
armes ; le capitaine avance, l’efponton à la main,
elcorté par deux fufiliers préfentant leurs armes fix
pas en avant de la fentinelle ; jldit avance à l'ordre:
pour lors le brigadier , ou le colonel, ou le lieutenant
colonel de piquet, avance & reçoit le mot ; le
capitaine quitte enfuite l’efponton , & il fait voir
fon piquet en bataille dans l’intervalle, prêt à prendre
les armes. ( •+■ )
Ronde che\_ Us Turcs , ( A r t niiiu. ) On fait chez
les Turcs, comme parmi nous , la ronde pour obfer-
ver fi les fentinelles font leur devoir : les Turcs l’appellent
Ao/. Cette ro/zfi'e part du corps-de-garde , &
le chef n’a qu’un fimple bâton à la main, avec un
caporal qui porte le fallot. 11 eft attentif que la fentinelle,
obligée de veiller à tel pofte , crie jeg d e r
A lla h , c’eft-à-dire, bon D ie u . Si les fentinelles, foit
par négligence , foit qu’elles foient endormies , ne
crient pas à tems, on les met en prifon , on leur fait
donner la baftonnade. Le conducteur de ces rondes
retire une afpre d’augmentation fa vie durante. Les
Turcs n’ont pas l’iifage de donner l’ordre comme
nous , ni dans les places, ni dans les gardes autour
de leurs camps. ( + )
§ RONDEAU , Dans cette forte
d’air, on doit tellement conduire la modulation,
que la fin de la premiere reprife convienne au commencement
de toutes les autres; & que la fin de
toutes les autres convienne au commencement de
la premiere.
Les routines font des magafins de contre-fens
pour ceux qui les fuivent fans réflexion. Telle eft
pour les muficiens celle des rondeaux. II faut bien
du difeernement pour faire un choix de paroles qui
leur foient propres. Il eft ridicule de mettre en
rondeau une penfée complette , divifée en deux
membres, en reprenant la premiere incife & finif-
fant par-là. II eft ridicule de mettre en rondeau une
comparaifon , dont l’application ne fe fait que dans
le fécond membre, en reprenant le premier & fî-
nilTant par-là. Enfin , il eft ridicule de mettre en
rondeau une penfée générale, limitée par une exception
relative à l’état de celui qui parle ; en forte
qu’oubliant derechef l’exception qui fe rapporte à
lui, il finifib en reprenant la penfée générale.
Mais toutes les fois qu’un fentlment exprimé dans
le premier membre, amene une réflexion qui le
renforce & l’appuie dans le fécond ; toutes les fois
qu’une defeription de l’état de celui qui parie, eni-
plilTant le premier membre , éclaircit une compa“
raifon dans le fécond ; toutes les fois qu’une affif*
mation dans le premier membre contient fa preuve
& fa confirmation dans le fécond ; toutes les fois ,
enfin, que le premier membre contient la propofi-
tion de faire une chofe, le fécond la railon de la
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propofition; .dans ces divers c a s ,& dans les fern-
blables, le rondeau eft toujours bien placé, ( i )
KONGOS Ou PoNGOS, ) trompettes ou
plutôt cors-de-chafle du royaume de Loango. Ces
inftrumens font d’yvoire & relTemblent aux anciens
cors-de-chafle ; leur plus grande ouverture eft
d’un pouce & demi, ou deux pouces; on en fait
de plufieurs fortes, & probablement les uns fervent
de deflîis & les autres de baffe. Ün prétend que plufieurs
Tongos réunis produifent un effet affez harmonieux.
(F. )
ROQUEBRUNE, {G lo g r . H iß .') terre deFrance,
en Provence, diocefc de Fréjus. C’eft un lieu con-
fidérable & ancien , dont il eft fait mention dès l’an
1034 , dans les bulles de Grégoire VII. Il eft finie
près de Muid.
Bernard de Nogaret de la Valette , amiral de
France , gouverneur de Provence , travaillant à
éteindre les feux de la ligue, fut tué d’un coup
d’arquebufe , le 1 1 février i ^91, devant Roquebrune.
C’étoit un homme comparable à Lefdiguieres , dit
M. de .Saint-Foix, dans fon Hißoire de l'ordre du
S . E fp r i t , e . l l . p . l y j . imp. en ly y i . (C.)
ROQÜETAILLADE , (^Géogr, H i ß .L i t e .) bourg
& château du diocefed’Alet en Languedoc,où naquit
en 1654, de parens nobles , D. Bernard deMomfau-
con , qui entra dans la congrégation de S. Maur, en
1675. L’étendue de fa mémoire, la fupérioriré de
fes talons , la jufteffe de fa critique , le nombre de
fes ouvrages lui ont fait un nom célébré dans fon ordre
& dans l'Europe. Il embraffa avec une éuale
ardeur la phllofophie , la théologie,l’hiftoire facrée
& profane, la litrératurc ancienne i c moderne , les
langues mortes & vivantes. Ce favant eftimable,
a tant d’égards, fut enlevé à la république des lettres
en 1741, à 87 ans. Le nombre de fes ouvrages
in -fo lio monte à quarante-quatre. V A n t iq u i t é , expliquée
en latin & en françois , avec figures, en 10
vol. in - fo lio , un fupplcment de 5 autres volumes,
eft celui de fes ouvrages qu’on confulte avec
plus de plaifir , quoique fouvent les figures foient
peu exaéles. Le pape Benoît XIII. l’honora d’un
bref très-flatteur, Clément XI ôc l’empereur Charles
VI le gratifièrent de deux médailles. V o y e i fon
éloge dans les Mém. de Tacad. des in fe r ip tion s 6c la
bibliothèque de D. le Ce rf,;;. g S g . { € . ) ’
RORIC oa Rode ric , { H ß . de S u è d e .) roi de
Suede, qui fit la guerre aux Vendes, aux Finlan-
dois, aux Ruffiens, aux Efthonlens, répandit leur
•fang peur le feul plaifir de le répandre, ^abandonna
fes conquêtes , dont il fut raft'afié, dès qu’il en fut
maître. I! fournit aufïï le Danemarck, Ôc c’eft probablement
pour cette raifon que les hiftorieiis Danois
difputent ce prince aux Suédois , comme fi uii homme
qui fut le fléau de fes fomblables, méritoit qu’on
recherchât avec tant de chaleur quelle fut fa patrie.
Celui-ci regnoit vers le commencement du troifie-
me fiecle. ( M. d e S a c y . )
ROSALIE, (^M u ßq.) C'eft la répétition d’un
paffage dans un ton plus haut ou plus bas d’un degré,
bien entendu que ce paffage ait d’abord été
fait dans un ton différent du ton régnant de la piece.
Un compofiteur doit éviter foigneufement les ro~
f i h e s , ou du moins s’en fervir bien rarement; elles
font devenues plates à force d’être répétées.
La la plus ordinaire, & qu’il faut abfolu-
inent éviter, eft celle oîi le trait de chant fe fait
d abord dans le mode de la fous-dominante, & puis
dans celui de la dominante ; c’eft un vrai pont aux
ânes, dont tous les écoliers fe fervent pour fortir
du mode régnant & y rentrer Incontinent.
h z rofalie qui fe fait en tranipoiant le chant à un
degrc plus bas eft la plus excufable ; elle fait même
quelquefois un très-bon effet.
R O T 679 Souvent on voit une rq/ù//é dans le deffus, tandis
que cependant ce n’en eft pas une , parce que
a baffe eft changée & n’eft pas fimplement tranfpo-
e e , dans ce cas on peut s’en fervir fans fcrupule.
f r . Zz. C. ) ‘
*'■ . ( “ ’■ me de B la fo n . )
meuble de 1 ecu eu forme de rofe de jardin ; elle pa-
rort epanouie , avec un bouton au centre, quatre
femlles & cinq plus éloignées, avec cinq pointes
qui mutent les epmes entre les feuilles extérieures,
ce lont ordinairement fans tîge.
Les rofes ont pour émail particulier le gueules ;
il y en a cependant de divers émaux.
^ R ofes tigées & feuillées, font celles qui ont des
tiges & des feuilles.
Les rofes déf.gnent le printeins.
^ De Nollant de Limbeuf, en Normandie : d'argent
a n n c p u r -d e -lis de g u eu le s, aecompugrüe de [rois rofes
de même.
De Rofeoet du Mené , en Bretagne : d'argent à
trois rofes de gueules , feu illé e s & tigées de ftnoplc.
{G . D . L . T .) à J t '
ROSEBEC , dans le D ic î. r a f des S c ien c e s, &c.
Rosiiec, ( Géogr. ) Nous ajouterons ici quelques
details remarquables par la viéloire que les Fran-
çois les Bourguignons remporteront à Rofebec fur
les Flamands, commandes par Artevclle, qui y perdu
la vie. Le fticccs de cette grande journée où périrent
40000 Flamands fut dû fur-tout à la fage conduite
du connétable de Clifl'on, du maréchal de San-
cerre, 6c de Philippe le Hardi, duc de Bourgognej
gendre du comte de Flandres.
Le roi Charles VI. dit à ce comte , qui le re-
mercioit de l’avoir vengé de fes fujets rébelles ;
Beau coufin, je vous ai fecouru tellement que vos
» ennemis font déconfits. Combien que du tems de
» feu monfeigneur mon pere,vous fûtes fort chargé
» d’avoir favorilc nos ennemis les Anglois , fi vous
vous en gardez dorénavant, je vous aurai en ma
» grace ».
Ce fut le feigneur Pierre de Villiers qui développa
i’orifîamme au premier rang dans cette aftion^
paffée en 1382.Depuis ce tems,il n’eft plus queftioii
de l’oriflamme dans notre liiftoire.
On remarque qu’au combat du pont de Comi-
nés , qui précéda la bataille de Rofebec , une fille de
jo ie , nommée Marie Jutrud, portoit la bannière
des Flamands ; elle fut tuée au premier choc. (C.)
ROTATION, (^Aflronom ie.) mouvement d’une
planete autour de Ion axe.
La rotation planètes eft abfolument indépendante
de leurs révolutions ; une planète peut fuivre
fon orbite par un mouvement de tranftation d’occident
en orient, fans tourner fur fon axe ; elle peut
tourner fur un axe quelconque , en fens contraire ,
& avec une vîteffe quelconque; une toupie tourne
fur une table ou fur fon pivot, quoiqu’on l’ait jettée
en l’air à une allez grande diftancc , 6c quoiqu’on
tranfporte la table d’un côté ou d’un autre ; ainfi le
mouvement de rotation eft abfolument indépendant
du mouvement de révolution que nous avons confi-
dérce, en parlant des loix de Kepler & du fyftcmedu
monde: ce n’eft que parles obfervations qu’on peut le
déterminer, & c’eft ce que nous allons entreprendre,
Jean Bernoulli dans un mémoire de dynamique,
où il confidere les centres fpontanés de rotation , fait
voir qu’une force de projeéHon appliquée, non pas
au centre de la terre , mais un peu plus loin du
foleil, & cela de du rayon, donneroit à la terre,
fuppofee ronde & homogène , deux mouvemens
affez conformes à ceux que l’on obferve; pour mars
il trouve 775-; pour jupiter {^Bern. opera, torn. I V ,
pag. 0.8^ ) ; pour la lune on trouve 777. Si l’impul-
fion primitive eût été appliquée à de plus grande?