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& les bonnes graces de fon prince. Il demanda par*
don au roi, 5c le fatisfit.
Le cardinal de Lorraine & M. le Tellier font les
arclie\ êqiies que Toglife 6 cR e im s rcconnoît pour fes
bienfaiteurs apres S, Remi. M. le Tellier a tbnrlé le
féininaire , des bouri'es au college , & des lits à l’ho-
piial. il a bâti le palais oîi Ton voit l'on portrait &
celui de vingt de les prcdcceffLMirs, parmi lelquels
on remarque le fameux Hincmar, mort en 88'j;
Guillaume aux blanches mains, é c le cardinal de
Lenoncour.
Ün conferveau trefor le livre des évangiles, écrit
en langue Elclavonne ou RuOc , garni de diamans ,
fur lequel le roi fair ie ferment â Ion l'acre ; une
croix avec tous les inllrumens de la pallion , en or,
de cinq pieds de haut, large de deux, don du cardinal
de Lorraine.
Le portail elf digne de fa renommée ; c’elf un ouvrage
(lu xiii'^ liecle, mais trop chargé de figures
& d’oinemens, 6c auquel il man(|ue une place.
Il n’y en avoit point à Reims avant l'creélion de la
ilatLie péclelfre de Louis X V , ouvrage de M. Pigalle.
M. Anquetil , chanoine régulier de lainte Genevieve
, qui nous a donné Texcellent E fp r iid c la ligue,
a puljlic en 3 vol. i n - i z , en 1756, V Hijloire de la
v ille (ii R e im s , & nous promeitoit un quatrième
volume fur les antiquités, le commerce ÖC les ia-
vans de cette ville , qui n'a pas paru.
Nous hnlrons cet article en déplorant la perte de
])Uis de neuf cens manulcrits précieux conlumcs par
les flammes, dans l'incendie qui embrâ;a la fuperbe
abbaye de S. Remi la bibliothèque, le 10 février
1774-
REIN-DE-MER APPLATI, {H iß . natu relle .)
On trouve dans le tome L U I des iranfacîions p h i l c
fop hiq ues de la Joeiétc royale de Londres, la delcription
de ce zoophyte découvert fur les cotes de la Caroline
méTidionale. Il elf d'une belle couleur pourpre.
La plus grande largeur de la j)artie qui repré-
fente un rein ( / ’byc{ la fig . y , planche I I . d 'H iß.
n it. dans ce Suppl. ) , elf d’un pouce , & fa moindre
largeur d’un demi-pouce. Du milieu de la b.tfe de
ce corps s’alonge une petite queue rouge , arrondie
dans fon conour, 5 c d’environ un pouce de
longueur; elle elf annuhure comme les vers de
terre, & le long du milieu il y a une rainure étroite
qui regne des deux côtés, d’un bout à l’autre : elle
finit en pointe, avec un petit étranglement environ
une ligne avant rextrcimté. Il n’y a point de trou à
cette extrémité. Le dellus du corps ell convexe &
épais d’environ un quart de [)Ouce. Toute cette
furface elf [)arl'emée de petites ouvertures jaunâtres
étoilées, d’où fonent des luçoirs l'emblables îl ceux
des polypes, armés de crochets ou hlamens comme
on voit tur quelques coraux. Le delTous du corj)s
elf plat, & tout couvert de fibres charnues, qui
partant de l'inferrion de la queue , comme d’un
centre commun, fe partagent de tous côtés, & vont
communiquer avec les petites ouvertures étoilées,
dont l’autre furface de cct animal extraordinaire eff
garnie.
REINECK, ( Geog r.) ville & bourggravlat d’Allemagne,
dans le cercle du bas-Rhin, aux confins
du duché de Juliers & de l’archevêché de Cologne,
fur le bord même du Rhin. Des comtes deSinzen-
dorf en font en pofleffion, & réputés à cet égard
pour membres des,dietes. { D . G . )
§ REINE DES PRÉS , ( Boean. ) plante dont la
racine eff affez grofie , longue comme le doigt, odorante
, noirâtre en-dehors, rouge-brune en dedans,
fibreufe; elle poulTe une tige à la hauteur de trois
])ieds, droite , anguleufe, lifi'e , rougeâtre , ferme,
creufe &C rnmeufe : fes feuilles font alternes & com-
pofées de plufieurs autres feuilles oblongucs, den-
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telées à leurs bords, vertes en-defTus cortime celles
de l’orme , & blanchâtres cn-defTous, empennées le
long d’nn pédicule commun qui fe termine par une
feuille impaire plus grande que les autres, & divifée
en trois lobes ; fes fleurs qui paroifTent en juin &
juillet, font petites , ramaffées en grappe aux fom-
niets de la tige & des rameaux, compoiccs chacune
de plufieurs feuilles blanches, difpofces en rofe, Sc
d’une odeur agréable approchante de celle de U
fleur de vigne. A cette fleur fuccéde un fruit com-
pofé (te quelques gaines torfes & ramaffées en forme
(le tête ; chaque gaine contient une femence affez
menue. (-E)
REINEN ou RHEINE, ( C e o g r .) ville d’AlIe-
magne , dans le cercle de Wcflphalie , & dans
révcché de Mimflcr, fur i'Embs qui y devient navigable.
Elle aflifte aux états du pays , & elle pre-
fide avec Bevergen à un bailliage de 11 paroilLs.
REINERTZ , ( G éog r.) ville des états du roi de
Pniffe, dans le comté de Glatz, au quartier de
Hummel, & au centre de hautes montagnes , dont
quelques-unes ont le fommet applati, & couvert
d’une eau qui jainais ne gele , mais que l’on ne peut
iraverfer ni à pied , ni à cheval, ni en batteau , ni
en radeau , caufe de fon fond marécageux & fangeux.
L’on fabrique dans cette ville, d’ailleurs fort
petite , (le très-bonnes peluches, & du papier qui
ne ie cede pas même à celui de Hollande, & qui
fert â l’ufage de tous les bailliages, colleges & bureaux
de ta Siléfie pruffienne. L’on y trouve aulfi
des eaux minérales très-eftimées. ( D . G . )
§ REINFREW ou plutôt RENFREW , ( Geogr. )
petite ville de l'Ecoffc du milieu , capitale d’une
province de fon nom , & honorée du titre de baronnie
que portent les princes de Galles, & qui fai-
foit déjà partie de ceux de la maifon de Stuart,
avant qu’elle montât fur le trône d’Ecofle. Cette
ville ell agréablement fituée fur la riviere de Clyde,
& fa province, très-peuplée , très-riante, & très-
opulente, renferme encore les villes ou bourgs de
Greenock, de Go’wrock, &c de Païs!cy,qui routes
enfemble clilent un des membres de la chambre
(les communes. ( D . G . )
REINHARDS , ( Géogr. ) terre feigncuriale d’Allemagne
, dans réleéforat de Saxe, au bailliage de
Wittenberg : elle appartient aux comtes de Lofer,
& elle eff linguliércment remarquable parla quantité
d’inftrumens de méchanique en général,
d’optique en particulier qui s’y fabriquent : c’eft un
établiffement d’atteliers admirables, (lont l’utile fon*
dation ne fait pas moins d’honneur à la libéralité des
comtes de Lofer,qu’â l’étendue de leurs vues.(Z).fr.)
§ REINS , ( Anatom. ) Les reins font des vifee-
res du fécond ordre, qui fe trouvent dans les quadrupèdes
à fang chaud & à fang froid, dans les
oileaux & dans les poiffons ; il y en a conflani-
ment deux. Dans l’homme meme, dans lequel on ne
trouve affez fouvent qu’un feul r e in , ce rein unique
paroît être compofé de deux reins collés l’un â
l’autre , & d’autres fois le fécond rein a été détruit
par quelque accident. Je dis qu’il paroît que les
deux reins fe font réunis, car il y a des raifons très-
fortes, pour nous empêcher de le croire. Il y a
(le ces reins qui n’ont qu’une feule artère : il y en a
d’autres, dont l’ifthme produit, félon l’hypoihefe,
par les deux bouts inférieurs fondés l’un à l’autre,
a eu (les artères particulières nées du baffîn même,
& qui ont remonté exaêlcmcnt à cet ifthme.
Les infeftes & les vers n’ont point de reins.
Leur fituation eft conftamment la môme dans
tous les animaux; ils font placés aux deux côtes
des vertebres. Dans l’homme, c’eft depuis la onzième
du dos jufqu’à la cinquième des lombes. Us y
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font reçus dans une depreftion proportionnée , &
appuient fur le ploas, iu rlequa rrc, furie tranf-
verfal du baS'-ventre , & fur les chairs inférieures
du diaphragme.
Les reins ne font pas contenus dans le bas-ventre ;
le péritoine eft placé devant eux 6c devant leurs
vaiffeaux ; fa furface extérieure eft couverte d’une
graille très-abondante ; c’eft le principal fiege du
lùif; )’ai vu cette graifié durcie 6c figurée dans
l'homme même. Ce qu’on a pris quelquefois pour
le j)critoine placé fous le rein , c’étoit le tendon
du tranfveifal.
Je ne crois pas qu’il y ait aucune véritable in-
dudion , pour prouver que \c rein droit Ibit moins
gros. Il eft conftamment placé plus poftérieurement
6c plus bas que le rein gauche ; c’eft au foie qu’il
fait place. Les anciens qxii ont enfeigné le contraire,
n’avoient confultc que des animaux. La différence
eft quelquefois d’un pouce.
Le rein droit a devant lui fa glande rénale, le
foie, le colon , le cæcum , le duodenum, une
partie de l’inteftin grêle. Le rein gauche a devant
lui la rate, le pancréas, l’eftomac placé devant le
pancréas, le colon, l’inteftin grêle. L’eftomac 6c
les inteftins remplis de vents , peuvent l'upprimcr
l’urine , ou dii-moins la réduire à la partie la plus
aqucule du fang.
Attaché par le péritoine au foie , au colon , au
duodenum , au diaphragme , 6c du côté gauche à la
rate, le rein ne laifté pas que d’être mobile , 6c de
fuivre la refpiration. Il remonæ vifiblcMncnt dans
l ’expiration , & defeend dans l’infpiration.
De tous les vifeeres , les reins me lemblent les
les plus compads 6c les plus denfes.
Leur figure eft longue 6c étroite dans les quadrupèdes
<à fang froid, les oifeaux 6c les poiffons:
ils font terminés dans les quadrupèdes par une ligne
convexe par-dehors , & par une ligne concave par
la partie intérieure.
Dans l’homme, des deux extrémités la plus fupc-
rleure eft la plus épailî'e & la plus courte ; l’inférieure
, la plus longue, eft terminée par un tranchant.
Sa furface pofterieure eft la [)lus convexe.
L’échancrure eft faite par trois lignes courbes ,
la fupérieure , l’inférieure, la moyenne, qui toutes
font convexes contre l’échancrure. Elle eft plus
profonde antérieurement. Les extrémités fupérieu-
res (les deux reins font les plus rapprochées , 6c les
inferieures plus éloignées l’une de l’autre.
Dans le foetus, 6c dans le plus grand nombre des
animaux, le rei//eft compofé de lobules, qui dans
l’homme adulte le rapprochent, ôc fe collent enfemble.
Il y a cependant des lujets, où la ftrudure lobu-
leufe du foetus fefoutient dans l’adulte. Dans l’ours,
dans la loutre , dans le phoca , ces lobules font entièrement
féparcs, ils font autant derrznspaniculiersi
La ftruèfiire intérieure n'eft pas uniforme. Dans
l’état original du r e in , c’etoient fans doute plufieurs
petits cônes, dont les pointes fe réunifl'oient dans le
milieu contre l’échancrure , 6c dont les bafes convexes
regardoient la furface. Ces petits cônes ne
font prefque jamais égaux ni également cliftribués.
Chacun d’eux eft compofé d’une fubftance extérieure
corticale, 6c du mamelon intérieur ou de la
partie fiUonnée. Les adoffemens de deux cônes pro-
duilent comme des colonnes, qui de la circonférence
extérieure féparent les deux cônes jufqu’â
l’échancrure. Ces colonnes font fouvent divifées en
deux & en trois branches ; elles renferment entre
leurs jambes un mamelon ou deux. La fubftance
corticale eft jaune,molle 6cextrêmement vafculeufe.
La partie médullaire, fillonnée ou papillaire ,
eft plus folide , plus blanche 6c plus dure. Elle fort
de la lubftance corticale, comme par des fléchés
R E I 599 cylindriques, qu’elle y envoie alternativement,
6c qui i'y plongent. Elle eft compoféc par des fibres
ailées à dillingucr, qui viennent fe réunir au
baffin comme dans un centre , 6c forment un mamelon,
dont rcxtrêniité arror.die 6c plus étroite
nage dans le ballin.
Lhémilphere libre des mamelons eft tout percé
de petits porcs ti-ès-yiübles, par iefejuds il eft tres-
aifo de lan e loriir 1 unne , ou même le gravier ou
la matière calculeule, qui ferolt contenue dans les
conduits du mamelon. Naturellement ces mamelons
feroient des hcmifphcrcs limples, mais il leur arrive
fort louvcnt de s’unir; deux, trois, quatre mamelons
fe terminent alors dans un hemilphere commun,
qui alors devient oblong , 6c fait même une
croix. Le nombre des mamelons varie dans les animaux
6c dans l'homme; il n’y en a cependant
guere moins de huit, ni plus de dix-huit.
La peau le continue par l’iiretre avec la tunique
nerveufede lavelfie; cdlc-ci forme un canal â-peti-
près cylindrique, qu’on appeWe ureiere, qui entre
dans le rein , 6c qui y eft runfermc entre la fubftance
corticale extérieure de la grande circonférence , 6c
une petite circoiilérence , qui achevé le contour
de la baie de chaque cône rénal.
Dans cet intervalle, $C par l’échancrure du rein ,
l’iirerere s’enfonce dans la fubftance du vlfccre ,
6c s’y épanouit pour former un entonnoir: cet entonnoir
fe partage iui-même, 6c forme des tuyaux
membraneux, du même nombre à-peu-près que
les mamelons : il arrive cependant qu’un feul cylindre
creux enveloppe deux mamelons. Chaque
tuyau s’attache à la fin a la chair du rein , autour de
la bafe de la partie libre des mamelons. La partie
fupérieure du cône fournit deux ou trois tuyaux
fimples ou comj)ofés, l’cxtrcmiré inférieure le même
nombre , le milieu quatre ou fix. II naît ainfi jufqu’à
treize tuyaux membraneux, dont cependant le nombre
ne pafl'e quelquefois pas celui de fix.
Ces tuyaux continuent de fe réunir 6c de former
deux ou ri'ois grolî'es branches, qui fe réunilî'etit
en Ibrtant du r e in , jiour former cct entonnoir , que
j’ai (lit provenir de l’uretere épanoui. Cette rétinion
ne fe tair cependant affez fouvent que hors du rein ,
6c dans l’échancrure, ou même à quelque diilance
du re in , à une grande diftance même, 6c on a vu
les deux lireteres s’ouvrir par des orifices léparés
dans la vclîie.
L’entonnoir réuni des différens tuyaux, qui cm-
braftenr les mamelons , eft appelle le h.iffîn ; il finît
par un cône, qui aboutit à ce même canal à-peu-pres
cylindrique, né de la vellie, Sc que l’on appelle
uretere. Lesoifeaux n’ont que l’urctere 6c fes branches,
ians baffin.
De tous les canaux excrétoires du corps humain
le plus gros c’ eft cet uretere , quoique le rein foit
fort éloigné d’être le plus gros vifcerc. Sa ftruflure
paroît fort fimple; c’eft une membrane blanche ,
nerveufe, continuée avec la tunique de la veffie
qui iiorte le même nom , 6c couverte d’un liftii
cellulaire extrêmement vafculeux.
Je n’ai pas pu y trouver des fibres charnues; s’il
y a dans I’intcrieur des plis parallèles, iis ne démontrent
pas des fibres mufculaires ; elles ne font
pas vifibles dans le cheval, ôc je n'y ai point vu
d’irritabilité. On croit y en avoir vu ; fi l’expérience
eft bien vérifiée, il faudra l’admettre. Julqu’ici on
a vu bien l’iiretcre rétréci 6c élargi alternativement,
rétréci fur-tout fous quelque pierre un peu large.
Mais on voit de ces étranglemens dans les goiilies
des plantes, dans leur port, fans qu’on y foupçonne
d’irritabilité.
Dans l ’homme 6c dans l’homme feul, l’uretere
n’eft pas exaélement cylindrique ; il a entre les reins
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