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B t :
CEnotrns po\iiTa plus loin, 6c vint débarquer avec
la plus grande partie de la colonie, fur la cote occi-
•dentale^dc Htalie, dans la prefqu’iile qui comprend
aujourd'hui la Calabre. Il y trouva un pays de montagnes.,
tel que celui qu'il avoit quitté, abondant eu
pâturages 6c fertile , quoique peu cultivé, il en
chalîa les Barbares qui le poilédoient ôc lappella
<de fon nom (Enoiric.
Ce nom fut changé depuis en celui dVr./n<r ou l e ^
l i é , que les Phéniciens donnèrent à ce pays, à cauie
de la grande quantité de poix & de réfine qu’ils en
tlroient.
Virgile tire ce nom à ’I ta lu s des rois Latins.
Mais s’il eft conftant que Tltalie ne fut d’abord que la
prcfqu’ifle dont nous venons de parler, on fent
qu’elle ne dut pas ce nom à un roi Latin. Au refte
les CEnotriens ne fe bornèrent pas à ce premier éia-
blifTement. Ils s’avancèrent vers le nord , & furent
la tige des Aborigènes , felon Denis d’HahcarnalIe.
^ n tiq . R om . l. î . ch. 3.
(Enotrii coluerc viV/, nunc farna minores
lu iitam JixiJJe . ducis de nomine geritis,
Virg. Æ n . L. V I I ,
( C .)OE
NOTRUS, {M y th o lo g y le plus jeune des cn-
fans de Lycaon , roi d’Arcadie , fut le chef de la
premiere colonie grecque qui s’établit en Italie. Aulîi
donna-î-il fon nom au pays, fuivantVirgile. (+ )
(E O
CEONUS , {Mytholo^:) étoit fils de Lycimnius ,
frsre d'Alcmene , 6c par conféquent il étoit coufin-
germain d’Hercule ; étant venu avec lui à Sparte ,
dans fa premiere jeunelTe, un jour qu il le promenait
par la ville , comme il pafloit devant la porte d Hip-
pücoon , un chien qui gardoit la maifon fauta lur
fni : (Sonus lui jetta une pierre ; aufii-iôt les fils
d’Hippocoen accoururent 6c alîommerent ce jeune
homme à coups de bâton ; Hercule , au délefpoir de
cet accident, vint fondre fur eux ; mais ayant été
blefie dans la mêlée , il fe retira ; quelque tems
après , il revint avec mainforte, mafl'acra Hippo-
coon & fes enfans , & vengea ainfi la mort de Ion
parent. Après cette expédition, il éleva un temple a
Jimon, fous le nom à^Egopkore, parce qu’il ne l avoit
pas trouvée contraire à fa vengeance ; 6i un autre à
Minerve , fous le nom îS!Axïopaenas, ou vengerelTe.
(Sonus reçut les honneurs héroïques à Sparte , &
auprès de fon tombeau on conlacra un temple à
Hercule, ( -f)
(S R
OEREBRO , {Gèogr!) ancienne ville de la Suede
proprement dite, dans laNéricie orientale, au bord
du lac de Hielmar, & à l’endroit où ce lac fe décharge
dans la riviere de Swart. C e ll , par fon rang,
la vingt-fixieme des villes qui prennent place aux
dictes'; & plus d’une fois elle a été elle-même le
fiege de ces affemblées nationales : elle eft commandée
par un château très-fort, 6i renferme deux
églifes, une école publique, & une fabrique d’armes
à feu. Elle communique par eau avec Stockholm
, au moyen de la Swart 6c du lac Mæler : fon
commerce principal eft en fer ; & telle eft à cet
égard fa réputation de probité, que dans le refte du
royaume on dit en proverbe, poids & mefurc d ’ (Ere-
broy pour dire bon poids 6c bonne mefure. C’eft
dans fes murs que le capitaine général de la province
réfide à l’ordinaire. 30. la t . S ^ . 12.
{ D . G . )
(EREGRUND, (Géogr. ) ville mariiime de la
Suede proprement dite^ dans l’UpIand, 6c dans le
d S O
gouvernement de Stockholm. Des négoclans d’CF.fi-
hamar , ville voifme , que la mer fembloit abandonner
dans le xv'^liccle, allèrent fonder celle dont il
s’agit l’an 1491 , & la firent bientôt fleurir par le
commerce. Son fort a été dès-lors de le voir plu-
lleurs fois ruinée ; elle le fut entr’autres en 1719
par les Rufl'es qui la récîaifirent totalement en cendres
: cependant elle s’eft conflamment relevée de
fes ruines; 8c elle occupe â la diete la cinquante-
unieme place de l’ordre des villes. L o n g .^ G . 4 b. Lut,
2,0. (^D. G.')
CER.KEDALEN, (GéographU.') canton de laNor-
wege feptentrionale , dans le grand gouvernement
de Drontheim : il eft de quatre jarifditlions , & renferme
entr’uutres les belles mines de cuivre , qui
portent les noms de Luk ken 6c de M e ld n ll. (^D. G.)
(E S
§ CESEL, OfiUa. , (Gtffgr.) île de la mer Baltique;
proche de celle de Daghoe , à l’entrée du golfe de
Riga , Sc fous le gouvernement général de la Li\'0-
nie Ruflienne. Elle peut avoir quatorze milles d’Allemagne
de longueur , fur deux à trois de largeur ;
6c quoique le fol en foit pierreux prefque par-tout,
on ne lailTe pas que d’y cultiver la terre avec fuccès,
6c d’y trouver un allez bon nombre d’habitans. Il efl;
vrai qu’adonnés de tout tems à la piraterie, les gens
de cette île n’ont pas toujours borné la recherclie de
leur fubliflance 6c de leurs richeffes au produit de
leur terroir : pendant plulieiirs fiecles, ils ont couru
fus aux vaiflèaux de toutes les nations qui commer-
çoient dans la Baltique ; 6c comme , en langue eftho-
nienne , leur île s'appelle Cu rrefaar, c’ell-â-dire ,
îles des Curons ou Con jlan dois , quelques favans ont
penfé que le nom de corfaire pourroit bien venir de
cette île , plutôt que de celle de Corfe , de laquelle
on le fait communément dériver. On trouve dans
nie à^(Èfilà\x paroi liés, avec la ville d’Arensbourg:
les Danois , qui en avoient fait la conquête dans le
xii®fiecle, la remirent en fief à l’ordre îeutonique
dans le xm®. Sous le gouvernement de cciix-ci, elle
fut érigée en évêché , lequel fut aboli l’an 1559,
par la vente que Jean de Mimchaufen fit de l’île entière
à la couronne deDanemarck. La Suede en fit
racquifition par le traité de Bromfebrce dans le
fiecle dernier; & la Ruflîe en a pris polTelfion à
la paix de Nyftadt l’an l y z i . (D . G . )
§ CESOPHAGE , f. m. (^Anatomie.') Je trouve que
tous les animaux qui ont un eflomac ou des inteftins
ont un oefopkage, un canal qui de la bouche conduit
à l’eftomac. Il eft vrai qu’il efl plus court dans de
certains animaux , comme dans les poiflbns. Il cft
fort ample dans les ferpens,dans les poiflbns, 6cea
général dans les animaux voraces qui avalent fans
mâcher. Il efl toujours Ample , 6c c’eft une variété
bien rare qu’il fe foit partagé 6c rejoint comme pour
faire une île. Dans l’homme, ce canal eft charnu 6c
applaii , il commence au cartilage cricoïde, il pofe
fur les corps des vertébrés, un peu plus à gauche
que la trachée , 6c de maniéré que la partie cartila-
gineufe de ce dernier canal déborde Voefophage du
coté droit, 6: que la partie charnue avec les portions
cartiiagineufes de fa partie gauche font placés
devant ce même oejophage. Il eft bon de fe fouvenir
de cette fituation refpeéUve que de grands anato-
miftes ont manquée. Dans \e cow^yVez/ophage eft enveloppé
dans une celluloflté lâche, qui s’attache
antérieurement à la trachée & poflérieurement aux
vertebres. Il n’a pas d’autre membrane commune ;
le médiaftiii ne pofe fur Voefophage qu’antéricurement
6c dans peu de longueur. Dans la poitrine, l’oe/ô-
phagé eft renfermé entre les deux facs de la plevre ,
6c dans la cavité du médiaftin poftérieur. U eft placé 'fw
(S S O
du coté droit de l’aorte , à laquelle il fuit place , &
décline à la gauche depuis la cinquième vertebre du
dos jufqu’à la neuvième. Il defeend derrière le cccur,
derrière le milieu du fimis gauche; mais il fe détourne
encore une fois à la gauche 6c en-devant pour abandonner
les vertebres, & pour pafler par l’intervalle
des chairs du diaphragme qui proviennent des lombes.
C ’ert fous Voefopluigi que les paquets mufculeux
de la partie droite & d’autres de la partie gauche du
diaphragme fe croifent, fans s’attacher à Voefophage :
obfervation particulière peut-être que \Vinflow a
regardée comme confiante. Ainfi dans le bas-ventre,
Voefophage s’élargit 6c s’ouvre dans la partie fupc-
rieure Èl pofterieure de l’eftomac à la droite de fon
cul-de-fac licnal.
Voefophage eft extrêmement charnu dans l’homme,
& beaucoup plus épais que ne l’eft l’eftomac & les
inteftins. Il eft encore plus robufte dans les animaux
qui ruminent 6c qui renvoient à la bouche l’herbe
qui étoit defcendiie dans l’eftomac. Des fibres longitudinales
forment le plan extérieur. Elle proviennent
de la face jioftcrieure 6c du dos du cartilage
cricoïde : leur premiere direftion eft oblique , elles
fuivent enfuitc allez exaftement la direftion du canal.
Le plan intérieur eft formé par des fibres circulaires
; elles naiffent de même du cartilage cricoïde
fous le mufeie cricopharyngien ; leur premiere di-
redion eft auflï oblique ; elles deviennent tranfver-
fales dans la fuite. Les unes & les autres de ces fibres
font courtes , s’attachent à leurs voifines par des
extrémités qui fe detournent un peu. Dans les animaux
qui ruminent , ô£ clans d’autres quadrupèdes
encore, il y a deux plans de fibres qui lé croifent en
defeendant obliquement. Cette ftrufture 6i la di-
reéHon fpirale des fibres n’ont pas lieu dans l’honime.
Voefophage eft extrêmement dilatable dans les animaux.
On voit avec étonnement des ferpens gros
comme le doigt qui ont avalé des louris & des grenouilles,
animaux beaucoup plus gros que le ferpent
& qui font bofle dans l’inteftin. Il lé dilate confldéra-
blement dans l’homme. On a vu de grolfes pieces de
monnoie avalées defeendre dans l’eftomac. V oe fo phage
forme des lacs extrêmement amples, quand
il eft contracté dans quelques points de fa longueur,
ce qui n’arrive que trop l'ouveiit, tantôt par un épaif-
fiffement de fa lùbftance , & tantôt par la compref-
fion qu’il fouffre de la part de quelque glande groflie
& endurcie. Sous les fibres charnues eft une cellulo-
fité fort lâche, compofée par des fibres alTez longues;
elle fépare en quelque maniéré Voefophage en deux
tubes parallèles, mais diftinfts, dont la tunique charnue
eft le plus extérieur.
La tunique nerveufe eft la peau même , toujours
blanche , irès-fenfibîe, formée par des lames cellulaires
entrelacées, mais plus molle 6c plus lâche qu’à
la furface du corps. On peut par la force léule de
l'air lui rendre la nature cellulaire, 6c en faire un
tilTu fpongieux. La troifieme celluloflté eft moins
confldérable , 6c la tunique interne cft répidenne
meme , amollie , plifl'ée longitudinalement, 6c percée
de beaucoup de pores. Elle diminue la vivacité
du fentimeiit de la tunique nerveufe ; elle ié répare
par la nature môme dans plufieurs animaux, dans
Icfquels elle mue 6c fe détache d’elle-même, 6c
dans l’homme à la fuite de quelque caufe qui l’a
détruite.
Je l’ai vu renaître , 6c une perfonne qui avoit
avalé du plomb fondu guérirfansaucunreflèntiment.
On a fauve des gens qui avoient bu de l’efprit de
nitre. Cet épiderme retient fous la peau la matière
de la petite-vérole , elle s’élève en forme de puftu-
îcs : elle efl trop molle dans \'oefophage , l’eftomac 6c
les inteftins, pour contenir cette matière ; il ne s’y
forme point de pullules. Plufieurs auteurs en ont
S O 1 1 9
admis , mais les recherches les plus exaftes, 6c fiir-
toiit celles de M. Cotugni, ont fait voir que ces pu-
ftulcs ne s’étendent pas au-delà du pharynx, il n’y
a pas de véritables flocons,.ni de velouté. L’intérieur
AeVoefophage eft arrofé par une liqueur exhalante,
que l’on imite aifément eninjeftant l’artere. Il y .a ,
outre cette liqueur plus fine , une tniicofité glaiidu-
leufe. Je ne compte pour rien les grofiès glandes
oefophagiennes, dont on a réduit le nombre lur des
recherches peu exades, 6c dont on a fait une glande
dorfale unique. Ces glandes font de la clafié lymphatique
, elles renvoient leur lymphe au conduit du
chyle. Ce font elles qui fe gonflent, s’enciiircifTcnt,
6c empêchent irès-fouvent la déglufition. Je n’ai
vu que trop fouvent ce mal terrible , que l’on a
guéri quelquefois par le moyen du mercure , mais
qui, dans d’autres occalions , a réflfté à tous les
remedes.
Les véritables glandes de Voefophage font de U
même efpece que les glandes du pharynx. Elles font
placées de même dans la celluloflté qui fcpare la
tunique mufculaire de la nerveufe. Elles font rondes
ou ovales ; leur conduit eft court, 6c s’ouvr'e par ua
pore dans la furface interne de l’épiderme de Voefophage.
Ces glandes font fort apparentes dans les
oifeaux.
On parle d'une artere oefophagienne, que l’on
attribue à Ruylch. Voefophage étant un tuyau fort
long a de nombreufes arteres , mais dont les troncs
font aflez petits. La thyréoïdienne inferieure en
donne une partie; d’autresnaiflént delafous-claviere
droite, de la mammaire, de i’intercoflale fupcrieiire
du tronc même de i’aorte. Il y en a de droites 6c de
gauches. Ce n’ell qu’au-deflous de ces derrûeres que
naifiént les branches des arteres bronchiales, ou du
tronc de l’aorte dont Ruyfch a parié. L ’aorte feule
donne fuccelTivement jafqu’à fept branches à l’cr/o-
p h a g e , dont quelques-unes proviennent d’une inter-
coftale. La phrénique 8c la coronaire droite donnent
les dernieres arteres de Voefophage, 6c la coronaire
de l’eftomac renvoie un petit tronc dans la poitrine
même. Le réfeau principal de ces arteres eft fur la
convexité de la tunique nerveufe.
Les veines de Voejnphagé font nombreufes , à-peu-
près comme les arteres. Elles proviennent de la thyréoïdienne
inférieure, du tronc de la veine-cave,
de la mammaire, de l’azygos, de la fous-claviere
gauche , de la bronchiale , de la vertébrale du même
cô té, de la broncnicule droite, enfuite de l’azygcs
ôc de la demi-azygos du côté gauche. Dans le bas-
ventre , c’ell la phreniqiie 6z Ja coronaire qui les
fournit. Les dernieres rentrent dans la poitrine , &c
s’anaftomofent avec les veines fupérieures ; les artères
en font de même. Les nerfs appartiennent au
recurrent 6c à la huitième paire. Voefophage eft uii
des mufcles les plus irritables : il ne cede pas aux
inteflins , 6c quand il eft relié à couvert, fon irritabilité
a quelquefois duré après la mort de ranimai
plus long-tems même que celle du coeur. On y a vu
le mouvement périllaltique 6c aniipcrillaltique.Tou-
ché par un poifon chymique, il fe comrade , 6c a
repoiiflc quelquefois par la bouche ce que l’animal
avaloit. Le mouvement rétrograde eft vifible dans
l’animal qui rumine , 6c qui vomit. Comme les autres
mufcles, il fe comrade quand on irrite Je nerf
recurrent. 11 devient paralytique par l’eflét des Ic-
fions du cerveau , & ce mal eft des plus mortels ; car
lesalimens font rendus dans l’eflomac par un mou-
venieiu nnifculaire 6c non point par leur poids. Les
animaux avalent généralement leur nourriture 6c
leur boiflon avec le cou penché, 6c la font remonter
contre Ion poids. Le diaphragme a beaucoup d’influence
fur Voefophage. 11 le refi'erre viliblemcnt,
même dans l’animal dont on a couvert la poitrine 6c