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Siqypl. Les approches par vhicas ne Ibnt pas moins for-
mcllcs clans le liege de Namur, dont Célar fait la del-
cripiion dans Ton fécond livre. Ce fameux conquérant
, parlant de celui de Marfeillc , dit que les alTic-
gos croient B bien fournis de machines, écpanicidié-
rement de baliües, qu’elles lançoient d’en-haut des
lüliveaux de douze pieds de longs, armés par le
bout d’une pointe de fer, qui perçoient quan-e rangs
de claies , & s’enfonçoient dans les terres. Ces claies
ctoient donc fur pUüieurs rangs, par intervalles 6c
par paraLUUs.
(^n voit par Jofephe que les Romains n em-
ployolenr pas feulement les claies Si les falcinages
pour fe couvrir, mais qu'ils le lervoient encore de
gabions. Les Romains, dit-il, dans la defcnption
du ficge de Jotapat, couvroient leurs travailleurs
de claies S: de gabions ; on ne pouvoit le difpcnfcr
de remplir ces gabions de terre. Si on ne pouvoir
le faire qu’en creulant des fofles, Si enfe terriflant.
Les tranchées font vifibles dans Tite-Live ; il y a
certaines approches qu’on peut appeller par ^alerus
hors de urn : on les trouve dans Grégoire de Tours,
elles ibnt fort lingulieres , Si je ne penle pas qu’aucun
ameur en ait fait mention ; il dit qu’au fiege de
Comminges, Landégéfile , général de l’armée de.
Contran*^ roi de Bourgogne , ayant inveldi cette
place , Si préparé toutes choies pour l’attaquer, le
trouva fort embarralîe pour approcher de la ville
Si la battre avec le bélier ; il ne trouva pas de meilleur
expédient pour le mener à couvert, que de
ranger deux files de chariots joints bout-à-bout; on
couvrit l’enire-deux d’ais en travers, avec des claies
par-defius, ce qui formoit une galerie , à la faveur
de laquelle on pouvoit marcher fans danger jul-
qii’auprés de la ville. Si dont Landégéfile fe fervit
p'our conduire le bélier Si lesclîofes ncceffaires pour
faire le fiege.
Philippe de Macédoine employa ces fortes d’approches
au fiege d'Egine , mais il n’en fut pas l’inventeur
; car Diodore de Sicile nous fournit un fait
paralUk dans fa defeription du fiege de Rhodes par
Demetrius Pciiorcetes ; il dit que ce guerrier célébré
fit confiruire des tortues Si des galeries creu-
fées dans terre , ou des fappes couvertes pour
communiquer aux batteries de béliers , Si ordonna
une tranchée blindée par-defius, pour aller enlùreté
Si H couvert du camp aux tours Si aux tortues , Si
revenir de même. Les gens de mer furent chargés
de cet ouvrage , qui avoit quatre ftades de longueur.
On trouve les approches par parallèles creufées
dans terre. Si par blindes, dans plufieurs endroits
de la colonne Trajane , Si dans l’arc de Sévere.
Si Icshlftoriens Grecs Si Latins n’expliquent les
approches que par certains termes génériques, c’efl:
qu’ils fuppofent que perfonne n’ignore ces fortes de
chofes , comme nos écrivains le fuppofent aufil dans
les fieges qu’ils rapportent. Végece n’en parle pas ,
mais c’ efi: im abreviateur ; d’ailleurs il n’a écrit que
dans les tems d’ignorance Si de barbarie , où l’on
ne voyoit prefque aucune trace des anciens ufa-
ges. i n .
PARALLÉLISME i/ê U lunette^ dans les infiru-
mens d’aftronomie, efl; une précaution elTentielle ,
qui fouvent a été négligée, mais dont M. Boiiguer a
fait voir l’importance dans fon excellent ouvrage
fur la Figure de la terre ; les mémoires faits enfmte
par M. Bouguer Si M. de la Condamine , pour la
juftification de leur travail Si de leurs prétentions
réciproques, ont mis cette matière dans le plus
grand jour. La lunette d’un mural ou d’un grand
fefteur étant appliquée fur le limbe , eft éloignée
néceffairementde quelques pouces du plan qui paffe
par le centre Si par les divifions ; fi elle n’efl pas
exaélement parallèle à ce plan , clic ne fera pas dans
le meme vertical, Si le point qu’elle marquera (ur
le limbe ne fera pas celui de la hauteur de i’afire
vers lequel la lunette efi dirigée. L’erreur feia con-
fidcrable aux environs du zénit, fur-tout fi au lieu
de mettre le plan de l’infirument dans le méridien ,
on fe contentoit d’y mettre la lunette , en calculant
le tems où l’afire doit pafTer au méridien. Pour rendre
la lunette parallèle au plan , on fe fert de ht
lunette d’épreuve , ou bien on obf'ervc plufieurs
jours de fuite le pafTage de l’aftre par la lunette de
l’inrtrument, en plaçant fuccefuvement le limbe à
l’orient Si à l’occident fur la même méridienne ; li
les intervalles font toujours les memes, c’cfl une
preuve de parallîlij'me. ( M. DE LA L a n d e . )
PARATRETE , {Muf.pu injîr. ^/;c.)PoiIux,
au chap, to , du livre I F de lon OnomajUcon , nous
apprend que la fliue , appelleeparatrete^ convenoir
au deuil Si à la trilleü'e: on en jouoit lentement, Si-
le fon en étoit aigu. ( F. D. C. )
PARAY LE MONiAL, ( Géogr. ) petite ville de
France en Bourgogne , la Icconde des états du Cha-
rollois. I! y a deux couvents, dont un de religienlcs
de la Vifitation , où ell morte Marie Alacoque ; un
college ci-devant régenté par les jefuites; une lei-
gneurie appartenante à l’abbé de Clugny , avec la
jufticc ordinaire de la ville Si des terres du prieuré ;
une mairie, un grenier à fe l, &c. Cette ville efi: fur
la riviere de Bourbince, à deux lieues, oiiclî, de
Charolies, Si 76 lieues de Paris. Long. 2 F , 4 7 ',
24” . Lac. 4^«^, 27' , 12". ( -P )
PARÉ , ÉE , adj. ( terme de Blafon. ) fe dit d’un
dextrochere , dont le bras eff d’un autre émail que
la main , Si aufîi d’une foi habillée d’émail différent.
Vaillant de Begnimond, de Rebais, proche Arques
, en Normandie ; d'a:{Ur au dextrochere d'argent,
pari de gueules , mouvant d'une nuée du fécond émail y
tenant une épée de même garnie d'or.
De Beauxhofles d’A g el, à Narbonne , i
une foi d'argent, parée d'or, furrnontéc d'une couronne
de comte de même. ( G. D. L. T. )
§ PARENCHYME, ( Anat. ) Comme les arteres
ne fe terminent pas dans les veines par des branches
vifibles, Si que les unes Si les autres deviennent capillaires
avant que de communiquer enfemble, les
anciens ont cru qu’il y avoit entre les arteres Si les
veines une matière particulière, différente de ces
vaiffeaux , Si qu’ils ont appellée parenchyme. Plufieurs
d’entr’eux, Si fur-tout Galien, ont regardé
celte fubfiance comme un lang épanché Si devenu
fibreux par une coagulation.
Harvey, en renverfant le fyftême des écoles fur
le rapport des arteres aux veines, ne rejetta pas le
parenchyme. Stahl le défendit ; il établit entre ces
deux chiffes de vaiffeaux des fibres & des cellule.s
dans lefqiielles le fang s’arrête, ou par lefqiiellcs du
moins il ne coule que lentement, tiffu gouvernépar
l’ame, qui pouvant le fermer ou le relâcher, deter-
mineroit à l'on choix la direéHon du fang, la congef-
tion ou bien la révulfion. Quelques Stahliens con-
fervent de nos jours en France cette hypothefe.
C’eff Malpighi qui le premier vit la continuité des
arteres avec les veines ; Leeuwenhoek l’appuya par
de nombreufes obfervations , Si le parenchyme fut
exclu peu-à-peu de la phyfiologie.
On peut cependant donner à ce mot un fens qui
le rendroit innocent. Il efl fur qu’aucun vifeere n’efl
uniquement compofé d’arteres Side veines ; que les
meilleures injeûions laifl'ent une grande partie de la
fubflance fans la remplir, qu’elle fe perd dans les
macérations , dans l’efprit-de-vin luimiême ; que les
extrémités des vaiffeaux font ramaffées en grains ,
en pelottons, en étoiles, en pinceaux, en polygones,
parle moyen d’un parenchyme folide.
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J’exclus de ce nom les vaiffeaux invlfibles , qu’aucune
injeélion ne remplit ; mais entre tous ces vaif-
feaitx il relie la cellulofitc qui accompagne chaque
artere, chaque veine, chaque nerf, qui leur donne
de l’appni, un dégrc de fermeté déterminé, la courbure,
la figure meme de grains , de pelottons. C ’cfl
cette cellulofité que l’on peut a p p e l l e r ,
non qu’elle interrompe la continuité des arteres
avec les veines, mais parce qu’elle fait effeélivement
avec les vaiffeaux une grande partie de la fiibflance
des vifeeres, des membranes, de la fibre mufculaire
des nerfs.
Cette cellulofité efl extrêmement délicate dans le
cerveau; elle y confet've à-peu-pres fa confiflance
originaire de glu : elle efl molle encore dans la rate;
lin peu affermie dans le poumon ; plus dure dans le
foie, dans les reins ; plus viiible ék plus fpongieufe
dans l’utérus. C ’efl en faveur de ces divcrliîcs qu’on
peut dire en quelque manière, que chaque partie du
corps animal efl faite d’un tiffu particulier. Mais
comme tous ces tiflùs font compofés de fibres & de
lames entrelacées avec des vuldes, on doit les
réduire fans exception au genre de la cellulofité.
{B . D. (?.)
PARHYPATE , ( Muflq. des anciens.') nom de la
corde qui fuit immediatement l’hypate du grave à
l ’aigu. Il y avoitdeux parhypates dans le diagramme
des Grecs ; favoir, la parhypate-hypaton & la parhy-
pate-méfon. Ce moxparhypateüg^niÇtçfous-principaleow
proche la principale. F . W'iŸK'Vf. ^ (^Mufq.) Suppl, ( i')
PARIAMBE, ( Mujcq. inf. des ü/ic. ) Quelques
auteurs prétendent qu’il y avoit anciennement une
flûte pariambe, parce qu’elle étoit plus propre
que les autres à accompagner les vers ïambes.
Polîux met rinflrument appelle pariambe au nombre
des inflrumens à cordes. ( F. D. C.)
PARlAMBIDES, {Mufq. des anc. ) nome propre
aux petits joueurs de cithare, fuivant Pollux. {O nom.
liv. IF^ chap. _c). ) Foye^ Py t HIQUE, ( Mujiq. injl.
des anc. ) Suppl.
Podnx , cirtiis le chap. 10, dit encore que \e pa-
riambidi étoit un nome de cithare qu’on accompa-
gnoit de la flûte , ou qu’on exécutoit fur cet infiniment.
(T . D . C.)
PAR.IS; ( i^dvth.) fut un des fils de Priam,roi de
Troie. Hécube , fa mere, étant greffe, eut un fonge
fanefie ; il lui feinbloit qu’elle portoit dans fon fein
un flambeau qui devoir un jour embrâfer l’empire
des Troyens. Les devins confiilté - f ur ce rêve, dirent
que le fils que cette princefié mettroit au monde ,
leroit la caufe de la dérolat;on de fa patrie. Sur cette
réponfe, aufil-tôt qu’il fut né , on le fit expofer fur
le iîior’tIda,où quelques bergers le nourrirent, fous
le nom <)i Alexandre, qui fut fon prcidier nom. Quand
il fut devenu grand, il fe rendit fameux parmi fes
compagnons par fon efprlt & par fon adreffe. Il fe
fit aimer par une belle nymphe de ces cantons qu’il
époufa.
Mais l’aâion qui l’a rendu plus célébré, c’efl fon
jdgement à l’égard des trois déeffes. Tous les dieux
avoient été invités aux noces de Pelée & de Thetis ;
la Dlfcorde feule en fut exclue, de peur qu’elle n’y
caufât du défordre. Indignée de cet affront, elle chercha
les moyens de s’en venger, & en inventa en elf'et
un, par le moyen duquel elle y joua fon rôle fans
paroitre. Au milieu du feflin elle jettaune pomme
d’or qui portoit cette infeription : à la plus belle. Il
n y eut aucune des déeffes qui d’abord ne prétendît
l’emporter fur fes rivales : cependant elles cédèrent
enfuite à Junon, à Minerve à Vénus. Ces trois
déeffes demandèrent d’abord desjuges. L’affaire étoit
délicate, & Jupiter lui-même n’ofant terminer ce
différend, crut devoir les envoyer fous la conduite
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de Mercure fur le mont Ida devant le berger Alexandre,
qui avoit la réputation d’être bon connoiffeur
en cette matière. Chacune fit en particulier de grandes
offres à fon juge, s’il vouloit prononcer en fa
faveur : Junon, dont le pouvoir s’éiendoit fur toutes
les rlçhcfTes de l’univers, promit qu’elle le comble-
roit de biens; Minerve lui offrit la fageffe comme le
plus grand de tous les biens, & Vénus lui promit de
le rendre poffeffeur de la plus belle femme de l’univers.
Soit que l’offre de Vénus fût plus du goût de
Prbv.v, (bit qu’il la trouvât effeflivement plus belle
que les deux autres , il lui adjugea la pomme. Junon
& Minerve jurèrent de fe venger de cet affront,
travaillèrent de concert à la ruine des Troyens.
Une aventure qui arriva peu de tems apres, fie
reconnoitre Alexandre à la cour pour ce qu’il étoir,
& le fit rétablir dans fon rang. On devoir célébrer
à Troye des jeux funèbres en l’honneur de quelque
prince de la famille royale. Les fils de Priam com-
baîtoient dans ces jeux, ücle prix de la viétoirc étoit
un taureau. Le beau berger du mont Ida fe préfenta
à ces jeux , & ofa combattre contre fes treres, qu’il
vainquit lesuns après les autres. Deiphobe, honteux
de fa défaite, voulut tuer Alexandre, lorfqu’il pro-
duilit les langes avec lefquelsîl avoit été expolé,
fut reconnu par fa mere. Priam le reçut avec beaucoup
de joie, & croyant que l’oracle qui avoit prédit
les malheurs que ce fils devoir lui caufer avant
qu’il eût l’âge de trente ans, que cet oracle, dis-je,
étoit faux, pailqu’il avoit les trente ans accomplis,
le fit conduire au palais, & lui donna le nom de Paris.
Priam l’envoya enfuite en Grece fous prétexte de
facrifier à Apollon Daphnéen, mais en effet pour recueillir
la fucceffion de fa tante Héfione. Dans le
voyage il devint amoureux d’Hélene , & l’enleva.
Pendant le fiege de T roye, un jour que les deux
armées étoient en préfence, fur le point de combattre,
Paris femblable à un dieu, dit Homere
Iliad. l. //ƒ, s’avança à la tête des Troyens, couvert
d’une peau de léopard, armé d’un arc ôc d’une
épée, &C avec une contenance fierc & menaçante il
défioit les plus braves des Grecs. Ménclas ne l’eut
pas plutôt apperçu, qu’il courut à lui, fe promettant
de punir faperfidle; mais Paris en le voyant fiitfaifi
de frayeur , 5e s’alla cacher au milieu des bataillons
Troyens. Keélor rougiiTant de fa lâcheté, lui en fait
de fanglans reproches. « Lâche, lui dit-ll, tu n’as
» qu’une mine trompeufe, & tu n’es vaillant qu’au-
» près des femmes ; perfide féduéleur, plût aux
» dieux que tu ne fuffes jamais né, ou que tu fuffes
» mort avant ton funefle hymen i Quel bonheur
y> n’auroit-ce pas été pour moi, 6c quel avantage
V pour toi-même, plutôt que de te voirainfi la honte
» & l’opprobre des hommes , ô-t FirA ranimé
par les reproches de fon frere, fe préfente de nouveau
au combat fingulier avec Ménélas : mais étant
prêt à fuccomber fous les coups de fon ennemi, il
efl promptement fecouru par Vénus, qui l’enleve
dans un nuage 6c l’emporte à Troye. Hélène le
vient trouver, & lui fait ces cruels reproches : « Hé
» bien, vous voilà de retour du combat ; plût à Dieu
» que vous y fufiiez mort fous les coups de ce brave
» guerrier qui fut mon premier mari! Vous vous
*> vantiez tant que vous étiez plus fort, plus adroit
»> & plus brave que Ménélas, allez donc le défier
» encore.. . . Ah 1 que ne fuis-je au moins Jafemme
n d’un plus vaillant homme, qui fût fenfibleaux af-
» fronts, & qui démêlât les reproches des hommes !
>» au lieu que celui que j’ài été affez malheureufe da
>» fuivre, n’a nul fentiment, & n’en fauroit jamais
» avoir; aufii jouira-t-il bientôt des fruits de fa lâ-
» chetc ». Cependant la belle fe radoucit à la fin ,
& par des paroles flatteufes elle tâcha de confo-
Ur Paris y &c de l’engager à retourner au combaL