3 6 0 P H Y
J ■. '/i
les facultés de l’amc cû. une explication méchanl-
oue de ies fonéhons les plus cachccs. M. Bonnet y
propofe l’hyporliele d’un germe indellruéHble qui
réfidc dans le cerveau. Il a loucenu le développement
contre les hypothel'es oppol'écs. Il a donné
une utilité peu connue ù la Icmcnce mfi'e, c[ui reveille
le mouvement alToupi du coeur de l’embryon.
Il admet des germes préexillans dans les polypes de
dans les animaux, dont la nature répare les pertes.
Ou doit lire fes réflexions fur les polypes, lur la
perfonnalité, fur les mulets, lur la relpiration des
eryfalides.
L’abbé Turberville Needham , autrefois Jefuite,
fe fit connoîire par la linguliere oblervation de la
v ie , qui fort d’une gaine du calmar après la mort,
qui fait Ibrtir de cette gaine le pillon d’une pompe.
Il a vu renaître les parties coupées de plufieurs
animaux. Il fit enliiite , comme M. de Billion, des
expériences fur les particules organiques, qui de
la vie végétale s’éle\’ent à la vie animale , 6c qui
retombent alternativement dans la premiere de ces
vies. Il réduifit le développement & la nutrition d
deux forces fimples, l'attraélion &c la réfillance. Il
rejetra le développement, & regarda comme un
événement pofiiblc, qu’une efpece d’animal en pro-
duife un autre entiércunent différent. 11 fepara le
principe irritable , matériel, du principe Icntant &
immatériel. II parla d’un polype en arbriffeaii, qui
ne lailîé [las que d'avoir une efpece d’intefiin.
Guillaume Hunter, grand anatomifte, a Ibutenu
par fes expériences , que les vaiffeaux lymphatiques
naifî'ent du tiffu cellulaire , non pas de
quelques arteres tranfparcntes. Il a mis dans tout
fon jour la théorie du cliangement de fituation des
tcrticules, qui fortent de la cavité du péritoine par
une ouverture qui fe forme après les avoir laiflé
paffer : il a décrit la marche par laquelle les tefti-
ciiles fe rendent dans le ferotum dans une gaine
cellulaire. Il a confirme rinfenfibiliié des tendons,
de la dure-mere.
George Louis le Clerc de Bufibn, homme cloquent
, a beaucoup fourni à \a phyjio/ogie. 11 a
donne rhifloire des couleurs imaginaires ; les eau-
fes méchaniques du flrabilme, & fur-tout une nouvelle
théorie de la génération des animaux. Une
matlcre organicjue toujours difpoice à devenir une
plante ou un animal, ell la matière qui nous nourrit.
Ce qui n’cll pas confumé par la nutrition , eft moulé
fur les parties différentes du corps animal, &
renvoyé aux organes de la génération : ce fuperflu
y compofe des particules organiques, qui fournies
par les deux fexes, fe mêlent , ôc forment un nouvel
animal par l’aitradlion des particules analogues.
M. de Buifon a vu , comme M. Needham, des filets
s’élever de la matière du fperme, ÔC des globules
s’en détacher , s’agiter d’un mouvement rapide
, le perdre enfuite , diminuer de volume &
difparoitre. L’abondance de ces particules produit
des monflrcs, felon lui, & fous d’autres circonfian-
ce s , des tumeurs à des plantes. M. de Buifon a donne
une efquilTe des différentes périodes de la vie humaine
, de l’accroiflemcnt, de la durée de la vie.
Dans un autre mémoire II traite des fens : fur le
privilege du toucher , qui corrige les erreurs oit
les autres fens feroient tomber l'ame : des avantages
que la main procure à l’homme pour fe former
une idée plus complette des objets. Le nouveau
monde cil habité, felon M. de Buffon, par
des animaux ditîcrens de ceux du nôtre , & plus
petits. II y a des animaux imparfaits, dont les efpe-
ces le détmifent, parce qu’elles ne jjeuvent pas
fe foutenir. U réduit les variétés des animaux à
l’efpece originale, & diminue extrêmement le nombre
de ces elpeces. Les qualités de l’ame ne font
P H Y
pas entièrement dans la raifon de la refiemblance
avec l’homme. Hijioire miturelU des oj'eaux.
M. Daubenton , l’affocié de M. de Buffon , a
donné des réflexions fur la pofition du grand trou
occipital, qui dans l'homme répond au milieu du
crâne , & dans les animaux à la partie la plus
pollérieure. La premiere de ces pofuions favorlfe
la fituation droite , la fécondé celle du quadrupède.
Dans un autre mémoire il décrit la nomination
& la marche des ahmens dans les différons
ellomacs.
François du Lamure a écrit plufieurs mémoires
phyliolügiques. Il explique la lecrction des différentes
humeurs par les tlifférens degrés de denfité
& de foliclité dans les filtres. Il défend & Pair tho-
rachicjLie 6c l’abaillémcnt des côtes par les mufclcs
intercofiaux internes. Il a fait des expériences fur
le concert de la refpiration avec le mouvement
du cerveau : il en explique le gonflement par la
compreflion de la poitrine, qui a lieu dans rinf-
piiation, 6c qui repoiifle le fang veineux dans les
troncs de la tête. Ces expériences portent des dates
antérieures à celles de M. de Haller, mais ce
dernier auteur a publié le premier fes réiultats ,
6c il paroît par une lettre de M. de Sauvages, que
fes expériences meme (ont les plus anciennes. M.
Lamure a écrit contre la dilatation des arteres par
la preifion latérale du fang : il croit pouvoir nier
que l’arterc fe dilate dans le pouls.
Abraham Trembley eft l’auteur de l’admirable
decouverte des polypes , entrevus ])ar Lceiiwen-
hoeck 6c par un anonyme. M. Trembley a fu tirer
de ces petits animaux informes des lumières fort
iiitéreffantes. Il les a divifés , ils fe font complétés, .
il les a fendus, il en a fait des montres ; il les a
vu pouffer des bourgeons qui fe font alongcs, qui
ont produit des bras, fe font feparés de leur mere
& ont vécu de leur propre v ie ; en un mot, il a
trouvé dans le mc-me être la faculté de f'e reproduire
d’un arbre & le fentiment avec la voracité
d’un animal. Il a étendu fes recherches fur plufieurs
efpeccs de polypes.
Vincent Menghinl a démontre la terre du fer, qui
cfl contenue dans le centre du fang calciné.
Richard Brocklesby a fait des expériences qui
prouvent l’infenfibilité des tendons du période, &c.
Benjamin Schwartz a fait de bonnes expériences
fur le vomiffement , fur la part qu’y a le diaphragme
& le mouvement périflaltique de l’eltomaG.
Augiifte-Jean Roefel, artille, a multiplie les célébrés
expériences fur le polype , il en a découvert de
nouvelles efpeccs.
J. Augiifte Unzer a beaucoup travaillé fur la partie
de la phyjiologie qui regarde les fonéllons de l’âme
, fur le fentiment qui refle dans les nerfs & fur le
fentiment de l’ame, fur la liaifon du mouvement
mufculaire au fentiment.
Etienne Bonnot de Condillac a écrit fur le mécha-
nifme des fondions de l’ame, fur la nailfance des
idées, leurs liaifons, leur ordre, leur force diflé-
rente, l’amour 6c la haine, les idées-
David Hartley a fait un ouvrage à-peu-près fur
le même liijet, mais fur des principes différens. Il
ne reconnoît rien qui ne foit matériel, ik les fonctions
de l’ame font méchaniques, felon lui. 11 admet
de petites vibrations, qui fe perpétuent dans les fibres
nerveufes du cerveau , même après que les of-
dilations originales ont ceffé ; fes vibrationciiles
expliquent la mémoire, & le mouvement mufeu-
laire efl: une fuite néceffaire des fenfations.
M. Deparcieux a dreffe des tables des naifTances
& des morts, fur les fartes des religieux, & en a
tire des corollaires fur le calcul de la probabilité de
la vie humaine.
Jean
P H Y
tean Antoine Butini a écrit fur la circulation, (iir
la prelTion latérale, fur la caufe de la non-piilfation
des veines, fur la vîtelfe du fang.
Les Mémoires pourfervir à F Hijioire des infcclcs dé
Charles de Gcer, contiennent bien des expériences,
dont la phyjiologie peut profiter. Il a confirmé la fécondité
des pucerons vierges & leur génération tantôt
vivipare, tantôt ovipare. Il a aidé & ralenti le
développement des chryfalides, il en a démontré
la refpiration , il a traité du lue rendu des chenilles,
du volvox qui renferme des petits, dans
lefquels d’autres petits font renfermés.
On peut rapporter à la phyjiologie les planches de
M. Levret, qui expriment les accroiffemensfuccertifs
de l’utérus féconde : la diffolution de la crème & du
lait caille par les alkalis, les mefures des foetus de différens
âges.
JeanFrédéric M eckel, excellent anatomifle , afait
des recherches fur la caufe du petit calibre des veines
pulmonaires, fur la pefanteur differente du cerveau,
qui diminue avec l’âge, fur l’endurciflement de cet
organe dans le feu. Il a rétabli la communication des
vaiffeaux lymphatiques & des conduits avec les
veines.
Anne-Charles Lorry a fait des expériences fur le
fentiment de quelques parties du corps animal. Il ne
fépare pas la lénfibilité de l’irritabilité : il rend le fentiment
à la dure-mere & au tendon, & l’ôte aux
membranes ; il s’ert fervi pour démontrer ce fenti-
ment, des poifons chymiques. Il a fait les expériences
néceffaires fur l’analogie des mouvemens du cerveau
& de la refpiration.
Les expériences de J. Benjamin Bcchmer fur le cal
des os & fur la teinture rouge que la garance donne
« u x o s , font originales. II s’eft oppofe à la formation
du cal par le périofle.
Daniel Paffavant a donné un nouveau calcul de la
force du coeur , il l’a fait très-petite, 6c l’évalue par
l’élcvation d’un poids de 375 liv. à huit pieds, dans
l ’elpace d’une heure. Il traite aurtl de la force de la
contraélion des arteres.
Les ouvrages d’Étienne-Louis Geoffroi fur les in-
feêles & fur les coquillages, contiennent beaucoup
de faits intéreffans fur la phyjiologie.
On peut lire la phyjiologie anatomique de George
Heuerman, dans laquelle Fauteur a pris affez généralement
le parti de la vérité.
J. Godefroi Zinn, bon anatomifle, a fait d’utiles
expériences fur le cerveau : il a fait voir que le
corps calleux n’a aucune prérogative par-deflus les
autres parties du cerveau. II a réduit à fes jurtes
bornes, la célébré expérience attribuée à Bellini, &
a trouvé la dure-mere infcnfible. Il a vu , comme
Fontana & moi, que la lumière agit fur la rétine &
non pas fur l’iris, quand la prunelle fe rétrécit.
Chrétien-Frédéric Trendelindiirg a fait voir dans
deux mémoires que M. Hamberger s’en eft laiffé im-
pofer par une déchaînance du médiaftin, 6c qu’il a
pofe en fait fans en donner de preuves, que les côtes
font égales en longueur, parallèles & terminées
par des corps parallèles, & que fa démonrtration n’a
de force que dans cette fuppofuion.
Antoine Louis, entre plufieurs autres mémoires,
en a donné deux qui concernent particuliérement les
naiffancestardives, qu’il n’admet pas,du moins dans
1 étendue qu’on a voulu leur donner, chaque animal
ayant fon tems afligné pour (e délivrer de fon fruit.
Je ne dirai que deux mots du fyftcme ténébreux
de M. le Caze. L’origine du mouvement & du fentl-
ment efl, félon lui, dans le fyrteme membraneux
nerveux, dont la lource eft dans l’cpigaftrc , 6c non
pas dans le cerveau. Le diaphragme efl le principe
ou mouvement & la puiffance déterminante du fen-
Tom IK
P H Y 3 < j i
timent. II entretient avec les inteftins un mouvement
alternatif, 6c l’eflomac entretient encore un équili-
bre avec le cerveau 6c le diaphragme, 6c une vitalité
I)erpétueile efl l’effet de cet équilibre.
J. Rodolphe Stæhelin a écrit fur le nombre des
pouls, fur la force du fouflle , fur la fympathie des
mufcles.
Michel-Philippe Bouvart a foutenu avec chaleur
la caufe des naiffances déterminées à une certaine
époque.
Jean-George Roederer, anatomifle, s’efl: élevé
contre la communication des vaiffeaux rouges de la
matrice avec ceux du foetus, 6c contre la' qualité
nourricière de l’eau de Famnios. Il a donné rhifloire
de la groiRîflé 6c des changemens des organes proportionnés
aux progrès du fruit & de l’accouchement. 11 a défendu la caufe des monflrcs accidentels. On a
de lui une nouvelle hypothefe méchanique pour expliquer
le mouvement muJcuLiirc. U a combattu dans un
mémoireparticulier les envies 6c le pouvoir de l’imagination
de la mere fur le fruit. Il a réfuté ceux qui
attribuent t't la friélion la chaleur animale.
On a de Jacques Félix de bonnes expériences fur
le mouvement périflaltique dired 6c renverfé, fur
le chyle coloré par l’indigo, fur l’abfence de l’air
thorachique.
Samuel AurivilIIus a écrit fur les phénomènes du
poumon : il confirme le diamètre fupérieur des cavités
droites du coeur 6c de l’artere pulmonaire ,
mais fans admettre de condenfation dans le fang. U
a décrit, d’après fes obfervations, le mouvement
périflaltique des inrtflins.
M. Peyflbnnel a propofé le premier l’opinion gé-
ralement reçue de ia formation des coraux parles
polypes qui les habitent.
Robert Whytt, en admettant Fame comme ïa
caufe des mouvemens vitaux, s’éloigne cependant
de l’hypothele de Stahl, en ôtant à l’ame la prévoyance
6c le deflein , & ne lui laiffant que l’effort
pour fe délivrer d’une lenfation incommode : 6c en
réduifant les mouvemens vitaux à Feffet du ftimulus,
il foutient cependant avec Stahl, que le corps efl
incapable de produire du mouvement. Il adopta
Fofcillation des vaiffeaux capillaires. Il a fait des expériences
fur les ligamens des nerfs, il ne croit pas
la force du coeur fulïifante pour entretenir le mouvement
circulaire du fang. Il avoue que le fenii-
ment d’un tendon efl obtus dans l’état de fanté ; mais
i l f e perfiiade qu’il peut devenir très-vif dans l’état
d’inflammation. II explique les phénomènes de l’irritabilité
dans les parties retranchées du corps de l’a-
mmal, par une portion de Famé qui refle avec ces
parties. Il foutient que l’irritation des nerfs accéléré
le mouvement du coeur. Des expériences qu’il fit
avec l’opium, lui perfuaderem que ce poifon détruit
l’irritabilité, quand il efl appliqué intérieure-,
ment.
Jofeph-Albert la Lande de Lignac , s’oppofa dans
un ouvrage affez étendu aux opinions de M. de Buffon
& à celles de M. Needham. II rejetta les alternatives
de la vie animale 6c végétale, & réfuta Fépi-
genefe. Il foutient le développement 6c rejette Fi-
nutilité de quelques parties du corps animal, pro-
pofée par M. de Buffon.
Les expériences de M. J. Melchior-Frédéric Albrecht
fur la toux , fe réduifent à faire voir qu’iJ
efl fort difficile, par quelque flimulus que ce foit,
de faire touffer un animal : celles de M. Georges
Remus , tendent à faire voir que le coeur ne pâlit
pas en fe contrariant, que la ligature ne fait pas toujours
enfler un vaiffeau, que la faignée accéléré la
circulation du fang , que la lymphe ferme la biefTure
d’une artere ; celles de M. Pierre Cartel, établiffent
Z z