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Italiensl’onttoujoursemployce au l i e n p o u r /o/-
jic r , quoiqu’ils nomment uc 6c non pas ^0 clans la
gamme. Quant à l’adiiion dii_y?, voye^ Si {^Mujîq. ) ,
dans le raij. dis Sciences , &c.
A l’égard des notes altérées par diefe ou par bémol
clics portent le nom de la note au naturel, &
cela caul'e, dans la maniéré de foljicr, bien des embarras
, auxquels M. de Boilgelou s’elt propolé de.
remédier, en ajoutant cinq notes pour completter le
fyftôme chromatique, Redonnant un nom particulier
à chaque note : ces noms avec les ancieiîs , font en
tout au nombre de douze, autant qu’il y a de cordes
dans ce fyftômc ; favoir , ut de n ma mi fa Ji fol be
la f l f i ; au moyen de ces cinq notes ajoutées, Sc
des noms qu’elles portent, tous les bémols Ôc les
diefes font anéantis, comme on le pourra voir dans
l’expofuion de celui de M. de Boilgelou. ^oyeil explication
dé la planché X I I de Mufique , dans le DuL
raif. des Sciences , & C .
On a en Italie un recueil de leçons à folfier ^
appellees folfegfi : ce recueil, compofé par le célébré
Léo , pOLu-rulage des commençans , ell trés-
eflimé. (é ')
La maniéré de./o//eravec les fyllabes de l’Arétin,
eil eft'eétivement longue éi cmbarralîante à apprendre,
mais elle clb utile, en ce que celui qui lapollécle
bien , a déjà les premiers principes de la compoù-
lion ; elle eit encore utile pour déternnner la réponle
d’une fugue : enfin j’ai ent-.ndu mui-meme un fimple
amateur qui, par le moyen de cette maniéré de
folfier, ch.antoil julle &C fans héfiter , à livre ouvert.
Un jour un fort habile muiieien lui donna exprès à
chanter des intervalles défendus en compofuion , à
caufe de leur difficulté 6c de leur dureté, 6c il entonna
trés-jufte. J’ai été prefent à cette expérience ,
6c elle m’a plus démontré en faveur de cette métho*
deque tous les railbnnemens du monde; ajoutez à
ce que j’ai dit que cet amateur chantoit très-rarement.
M. RoulTeau a rapporté ci-deffius la maniéré de
de la plus grande partie des Allemands; maniéré
qui lui paroîi dure & embrouillée : elle l’ell
effeftivement telle qu’il l’enfeigne ; mais quand on
la connoit mieux, il ne lui relie que la dureté.
Les Allemands folfi.ent etîeélivement les tons naturels
& diefes de la gamme , comme on l’a vu plus
haut, mais ils connoiffent plus d’un b mol ; U f i b is
nomme b tout court, comme qui diroit le b molpsr
excellence ; pour les autres ils ajoutent la lettre s &
la prononcent es, quand le nom de la note ell une
conlbnne. Pour mettre tout d’un coup le lefleur au
fa it, nous avons mis toute la gamme allemande dans
notre planche XI^ de Mufiq. Suppl, fig. 2.
PlufieursAllemands folfientcomxnt leditM.Rouf-
feau ; la plus grande partie le fait par ignorance ,
mais quelques-uns le font parce qu’ils trouvent cette
multiplicité de noms embarralTante, & qu’ils difent,
avec raifon, que quoique l’on nomme du même nom
un & un b mol, on ne prendra jamais l’un pour
l’autre enchantant, l’échelle diatonique guidant toujours
l’oreille.
Les difficultés qu’on trouve dans toutesles manières
de folfier, ont fait venir dans l’efprit d’un jeune
muficien Allemand ( M. Schulze), que le mieux
feroit de noter tous les airs au naturel, les majeurs
en ut, 6c les mineurs en la , en écrivant, comme au
cor-de-chafle, le mode à côté ; cela me paroîc effe-
élivement très-fimple 6c très-facile, d’autant plus
que ceux qui favent déjà folfier dans tous les tons,
n’ont rien de nouveau à apprendre, mais peuvent
au contraire oublier.
Quelques rigoriftes Allemands folfient \q fa b ,
fis au lieu à'e ; tk. Vue b , ces au lieu de h ; mais la plus
grande partie regarde cela comme inutile, parce
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que dans notre fyftéme on n’a d’autre fa b Sz ut b '
que le mi & le fi. (^F. D .C . ) *
SOL IM ARIA CA , ( Géogr. anc. ) ce lieu eft
placé dans l’itinéraire d’Antonin , fur la route d’An-,
domatunum, ou de Langres à Tullum Leucorum
T ou l, entre , Meuvi&T/iZ/wm ; c’eftSoiiloufe
qui conferve quelque analogie avec l’ancienne dénomination.
La trace de la voie romaine fe fait encore
remarquer en plufieurs endroits par fon élévation
, & en-deçà de Souloufe comme au-delà ,
tirant vers Toul. D ’Anville, Not, Gall, page 6à;
c e . )
SOLLICITATION, f. f. (^Philofophie morale.'^
On appelle ainfi les démarclies que font les plaideurs,
ou par eux-mêmes, ou par leurs amis , auprès des
juges , pour fe les rendre favorables.
Quelqu’un prioit Agefiias d’écrire <1 fes amis en
Afie de lui faire bon droit : Mes amis, dit-il, font ce
qui efi de droit ,funs que je leur écrive.
Ou le juge qui le fait tollicitcr, veut laiffer croire
qu’il dépend de lui de faire pencher la balance,
quoiqu’il foit bien petfiiadé qu’il cil efclave de la
lo i , & qu’il foit meme bien rcfolu à ne s’en écarter
jamais ; alors la vanité en impole & le calomnie :
plus jufie qu’i! ne veut le paroître , il aime mieux
être craint qu’dtimé ; il conlént même qu’on le mé-
prife,pourvLi qu’on le ménage & qu’on le confidere ;
6i. rinlulte réelle des follicitations le flatte par l’aj)-
parence des refpeêls qu’on lui rend. Ou fe croyant
libre de prononcer comme il lui plaira , il lé met
lui-même à la place des lo ix, prêt à céder à la fédu-
£Hon des prières & des hommages, à l’impulfion du
crédit ou des affecHons perfonnelles ; alors il ell
réellement inique & livré à la corruption.
Dans riiypothcfe même la plus favorable, la
foUicUation efi offenfante pour le juge follicité. Q^'®
demander à un homme intégré , incorruptible ,
applique à s’inftruire , & tel qu’on doit le fuppofer,
à moins de lui faire un outrage } Son attention ; c’ efi:
la moins malhonnête des formules que l’on emploie,
& cclle-là meme efi une injure. Demander à un
homme qui va décider de la fortune, de l’état, de la
vie des citoyens, lui demander d’être attentif 1 il
faut être bien defireux d’un crédit ufurpé & d’une
confideration faulTe, pour s’e.xpofer en face à de
pareils affronts; & tel efi cependant l’empire de la
coutume & de l’habitude , que cet ufage honteux efi
devenu honnête & paroît innocent. Rendons jufiiee
toutefois aux magifirats qui fe refpeftent, & qui
favent quelle efi réellement la dignité de leur état.
Acceffibics pour leurs cliens quand leur infiruflion
l’exige ; acceffibles aux avocats interprètes de leurs
cliens , ils fe dérobent, autant que les égards & les
bienléances le permettent, tà tout ce que la faveur,
le crédit, l’amitié, & des feduftions encore plus
indécentes peuvent entreprendre fur eux ; ou li la
poiirfuite obfiinée des recommandations , à la fin
force leur répugnance , un froid accueil, un filence
aufiere , l’affurance laconique d’être attentifs &
d’être jufics , efi tout ce qu’en obtient celui qui les
a fait rougir. ( M. M a r m o n t e l . )
SOM.MÉ , ÉE, adj.( terme de Blafon. ) fe dit des
petites tours ou donjons qui fe trouvent pofés lur
une tour ou châteaii.
Sommé fe dit aufii des ornemens extérieurs de
l’écu, foit des couronnes , cafques ou autres.
Le terme fomrné vient du vieux verbe fomrner, qiu
a fignifié mettre le fommet, le couronnement à quelque
chofe.
Dornant des Vallées , de Befmere , en Normandie;
de gueules à la tour d'or, fommée d'un dortjon de
même. ( G. D . L.T.')
§ SOMMEIL , f. m. (^Phyfiol. ) La veille efi l'e-
tat de l’animal dans lequel les impreffions des,
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objets extérieurs fe repréfentent à l’ame ,& en font
apperçues. C’eft l’état dans lequel l’animal fe trouve
pendant une moitié de la vie. Mais il y a un autre
état dans lequel ces impreffions ne font pas repré-
fentées à l’ame , & n’en lont pas apperçues, c’efi le
fommeil, dont il efi difficile de difiinguer l’état d’af-
foupiffement naturel d’un grand nombre d’animaux.
Le véritable fommeilrégné parmi les quadrupèdes,
les poiffons à fang chaud les oifeaux. L’affoupiffie-
ment tient lieu de fommeil les quadrupèdes expofés
aux rigueurs de l’hiver , & tranfis par le froid
lans périr; c’efi l’état dans lequel palTent l’hiver les
ours , les marmottes, les hamftcrs, plufieurs ef-
peces de rats , les hériffions , le blaireau , la chauve-
fouris, la marte-zibeline. Les oifeaux furpris par le
froid, les hirondelles, fur-tout, pafient l’iiiver dans
l’eau, ou dans la boue, dans le meme état d’afibu-
pKTement.lleneft de même des poilTons à fang froid
affoupis par l’hiver ; on leur attribue même un véritable
fommeil, plus analogue à celui des quadrupèdes;
mais je ne crois pas l’obfervation afiez ex*ac-
tement vérifiée. Les ferpens 6c les grenouilles paf-
fent l’hiver dans l’affioupifiemenr, ainfi que plufieurs
infefles , 6c fur-tout des fourmis , des abeilles. L’état
dans lequel l’animal à roue 6c l’anguille de la colle
fe trouve, lorfqu'il efi [xfivé d’eau, paroît être quelque
chofe de plus : l ’animal ne donne aucun ligne
de v ie , fans être mort, car il reprend l’ufage de fes
organes dès qu’on l’humefle.
Dans l’efpece humaine , le fommeil efi , comme
dans les quadrupedos, naturellement attaché à la
nuit : le foetus efi aflbupi, l’enfant dort beaucoup, le
vieillard à un certain âge dort prefquc toujours. Feu
M. Moivre, le calculateur, ne veiiloit que quatre
heures fur les vingt-quatre. Parré qui mourut dans
fa cinquance-unicme année, paffoit la plus grande
partie de fon tems à dormir. Les grands animaux
dorment peu , ôc ne fe couchent que rarement.
Le fommeil efi la fuite de la fatigue 6c de l’épuife-
ment qui fuccedent aux travaux du jour; plus on
a travaillé ÔC plus le fommeil efi prefTant 6c doux ; il
fuit ceux qui ne s’occupent pas, qui ne font pas agir
leurs mufcles. L’homme qui va dormir , commence
à fentir un engourdiflemeni dans les mufcles longs,
de une ftupeur affez défagréable autour des genoux ;
il efi obligé de bâiller, le pouls devient plus rare &
plus foible , les forces de l’ame fe relâchent, la eu-
riofité, l’attachement, l’attention, nous abandonnent
; les impreffions des fens deviennent plus foibles,
la vue fe trouble, la mémoire n’efi pas fidelle ,
la fuite des penfées fe déréglé, on apperçoit une
chaleur à la pjupiere fupérieure , les yeux fe ferment
d’eux-mêmes , la tête tombe en avant ; on la
redrefl’e , mais elle retombe, la mâchoire devient
pendante , la néceffité de dormir nous furmonte. Le
fentimeht de l’ouïe fe foutient encore , lors même
que les yeux ne s’acquittent plus de leur fonfHon.
Mais bientôt l’imagination prend le defius fur les impreffions
des fens. On voit les images des chofes au
lieu des fignes , 6c dès-lors on peut s’affiirer qu’on
va dormir.
Dans le fommeil parfait, les fens ne nous frappent
plus , les irritations intérieures ne font plus
apperçues , on ne fent plus les ncceffités naturelles,
le mouvement périftaltique s’affoiblit, l’appétit ne
revient pas dans le nombre d’heures dans lequel il
revient pendant la veille.
Tous ces phénomènes annoncent un aftbiblifie-
ment de la fenlibilité 6c de l’irritabilité ; il efi plus
fenfible à mefure que le fommeil devient 6c plus profond
6c plus long. Le pouls devient plus rare. Dans
le hamfier il n’y a que douze pullations par minute
entière, il y en a cent cinquante dans la veille. Le
corps fe refroidit dans le fommeil ; l’homme le plus
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fain prend froid en dormant, s’il n’étoit pas mieux
couvert que dans la veille : il périt bien fùremcnt
dans un froid de 31°, au lieu qu’il fuppor>e un beaucoup
plus grand froid quand il veille. Le coeur devient
egalement froid dans la marmotte, le hamfier,
le herillon. L’animal devient inlenfible, même à de
violentes irritations, fes niufcles font roides, & la
refpiration ne s’apperçoit plus. La graille s’amafie ,
la tranfpiraiion diminue, le mouvement du fang fe
ralentir; on a vu la léthargie fucceder à \.\nfommeil
prolongé parvohioté.
Des auteurs'refpeflables nous affiirent d’un autre
côté, que le fommeil échauffe, qu’il augmente le
pouls , la refpiration , la digeftion , qu’il enfle les
chairs, 6c donne aux vifages des enfans cette fleur
de beauté.
On a confondu les effets propres au fommeil zvqc
ceux des couvertures 6c de l’opium. Nous nous
couvrons beaucoup plus la nuit que le- jour : la tranf-
piration arrêtée ious des tapis de laines , fous des
duvets 6c des plumes, fait un bain de vapeur,
qui attendrit la peau 6c qui y attire les humeurs.
L’opium (nous y reviendrons) augmente en effet le
pouls 6c la chaleur.
Les caufes du J'ommeil ne font pas faciles à découvrir
: elles le font d’autant moins, que le fommeil
efi appellé par des caufes qui paroiffent en contra-
diffion les unes avec les attires , par l’émulfion ra-
fraîchilTaiite , 6c par l’efpric ardent du vin , du camphre
, de l’opium.
Pour réuffir dans cette recherche , recueillons fim-
plement les caufes qui nous obligent à dormir. La
premiere & la plus naturelle , c’eft le travail, celui
des mufcles , celui même des fens ; cette caufe efi fi
puifiante, qu’aucune irritation ne peut lui réfifier.
On a tourmenté des infortunés , on les accabloif de
coups dès qu’ils (ommeilloient ; la néceffité du fommeil
a furmonté la puiffance de la douleur dans ces
infortunés , ils apprirent à dormir au milieu des
coups, 6c j’ai vu, ayant été obligé par ma charge 6c
en qualité de chef de la jufiiee d’affifier à des quef-
tions, Xq fommeil faifir le criminel, avec les poids
attachés aux pieds.
Une autre caufe aiiffi naturelle & plus générale encore
, c’eft la nourriture. 7 out animal, 6c fans exception,
dort quand il a fatisfait fa faim ; le tigre
gorgé du fang qu’il fuce avec avidité, s’endort fur la
proie ; le ferpent même qui aura dévoré le tigre,
dort après cet étrange repas, 6c fe livre fans défenfe
aux coups des Negres. Je ne crois pas que ce /'oit
l’applatiffemeni de l’aorte comprimée par l’eftomac
dilaté, qu’il faille regarder comme la caufe de ce
phénomène ; la nature ne priveroit pas le bas-ventre
de Ion fang, pour le renvoyer à la tête, dans le tems
même que le bas-ventre a le plus preffant liefoin des
fucs qui fervent à la digeftion. On fait d’ailleurs que
dans l’homme l’eftomac dlftendu ne preflé pas
l’aorte , 6c qu’il s’en écarte, fa grande courbure va
toucher le péritoine, 6c l’aorte efi comprife dans l ’intervalle
des deux orifices.
Scroit-ce le bien-être qui fuccede au befoin, 6c
la fatisfaftion qui appellent le fommeil.^ Je ne parle
pas de la volonté de l’ame. Le fommeil efi certainement
ircs-fouvent fort involontaire, les enfans en
font un exemple fréquent, quand ils font tourmentés
d’un côté par la nécefiité irréfiftible de dormir, 6c
de l’autre par les charmes d’un conte dentils vou-
droient entendre la fin, Le/o/nOT<i/n’eftdonc pas un
afle de l’ame, qui fent prudemment quefoncoips
s’épuife , 6c qui en fiifpend les mouvemens.
Les voluptés douces invitent à dormir, la fraîcheur
d’une cafeade , une lumière tempérée , des
fonsdoux, l’efprit dégagé de toute follicitude , nous
affoupiffent. Dans le corps, le repos, la fituation
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