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fur ïobiiquiil di ['édiptiqiic, conclut <lo (es obfcr-
vations que Vobllquîid apparente de Xcclipnque. en
1743 3 ‘>^’ différé
que d’une fécondé du rcfultat des obfervations de
M. le Monnier , & qui furpaffe feulement de 7" celui
de M. de la Caille. Si l’on adoptoit 1 obfervatlon du
Pérou y avec celles de M. Tbury & de M. le Monnier
, 011 concilicroit la fuite des obfervations mieux
qu’en adoptant, comme je l’ai fait, la determination
de M. Bradley & de M. de la Caille- Cette dimimi-
îion de Vobliquicé de l'cdipiiqnc eil une fuite naturelle
du déplacement de I’ccliptique , ou du changement
que l’orbite de la terre éprouve par l’attraélion des
planètes.
Toutes les fois que deux planètes tournent autour
du même centre dans le meme fens, mais dans des
plans différens, chacune des planètes fait rétrograder
le noeud (le l’autre pluncte, vojci N(EUP dans
ce Suppl. Nous avons déjà expliqué ce mouvement
à l’occafion des planètes c[ui agiffent les unes fur les
autres. Voyons ce qui doit avoir lieu fur la terre en
conféquence de ce déplacement, & prenons pour
exemple l’attraftion de venus fur la terre- Soit
40 des planches d'dflronomic dans ce Suppl.) E C B
l’équateur , D Cyl l’écliptique , B A l’orbite de
venus, enforre que la terre aille de C’en A le long de
récliptique, devenus de B en A dans fon orbite;
l’attradHon de venus fur la terre fait que le point A
rétrograde en </, c’efl-à-dire que le noeud deTecIip-
tique fur l’orbite de vernis recule dans un feus contraire
au mouvement de la terre , & cette quantité
eft de 1 1" ÿ par an , en fiippofant la maffe égale de
venus à celle de la terre. L’écliptique changera donc
de fituation fie A C er\ a c y fans que i ’inchnaifon en
foit affeélée , c ’eff-à-clire de telle forte que l’angle
C A foit encore égal à l’angle a , mais que la rétrogradation
A a du noeud de l’ccHptique lur l'orbite
de vénus foit de \^" par an. Or l'équateur E B ne
changera point de fmiation par l’effet dont il s’agit,
parce que la rotation de la terre eft indépendante de
fon mouvement annuel, & que l’attraélion des planètes
n’eft pas fenfible fur l’axe de notre fphéroïde ;
ainfi l’écliptique , au lieu de couper l’équateur au
point C le coupera en c l’année luivante , le point
équinoxial C avancera de la quantité Ce le long de
réquatcur , & ce déplacement de l’écliptique produira
avec le tems des changemens dans les longitudes
& les latitudes de toutes les étoiles , & dans les
inclinaifons des orbites planétaires, ^oye^ Latitudes
, Inclinaison , Dicî. raîf des Sciences, &c.
C ’eft en fuivant ces principes & y appliquant les
calculs de l’attraéHon, que j’ai trouvé le mouvement
féculnire des étoiles en latitudes par l’aÛion de
toutes les planètes , dans ce fiecîe-ci égal à 88" fur
longlt. -j- 17" cof. longit. ce (^ui donne une minute
î8 Iccondes pour la diminution fécuiaire de Vohli-
quite de Üklipiique. Elle fe trouve feulement d’une
minute vingt fécondés pour le premier fiecle de notre
ere ; ainfi prenant un milieu dans l’efpacc de 1900
ans , depuis Hipparque jufqu’ù nous , on voit que
la précefflon des équinoxes a augmenté de a i'p a r
l’attraélion de planètes , & que Xobliquitl de L'ècUp-
tique a diminué de 16' , ce qui donne 23'^ 55'' pour
Vobliquiic au tems d’Hipparque. Les calculs fuppo-
fent la maffe de vénus , égale à celle de la terre , &
celle de la terre telle que Newton l’a trouvée. La
conformité de cette théorie avec les obfervations
d’Hipparque & des autres anciens agronomes m’a
paru un nouveau degré de confirmation , foit pour
les obfervations qui prouvent la diminution de VobU-
quite de l'écliptique , foit pour la théorie précédente
qui fait voir la caufe de cette diminution. Les obler-
vaticîns ne tarderont pas ti prouver d’ici il un petit
nombre d’années fi cette diminution eft aufii confi-
O C E
dérable qu’on vient de le voir; mais ce n’efi pas avec
dos gnomons , comme celui de S. Sulpicc de Paris ,
de S. Betrone de Bologne, que l’on peut conftater
la valeur exade de cette diminution , à caufe de la
difficulté de les vérifier & du petit degré de variation
qui arrive néceÜaiiement dans les grands édifices.
De-lii il fuit au moins que la caufe qui fait diminuer
aduellement (obliquité de l'ècliptiqiu ne i)eut
la rendre nulle , pulfqu’elle ne pafi'cra point les bornes
des Inclinailbns des planètes ; ainli l’on ne peut
en conclure qu’il y ait jamais eu fur la terre cetta
équinoxe perpétuelle , dont W’ hlfton , Pluebe , de
lilufieurs auteurs ont parlé ; on en peut déjà voir lu
réfutation dans les Mémoires de Trévoux pour ;
mais celle que nous donnons aduellement eft plus
décifivc , puifque nous voyons quelle eft la caufe
de cette diminution , ce qu’on ne favoit point alors,
& que nous voyons dans cette caufe meme le terme
des effets qu’elle pourra produire. ( M. d e l a
L a n d e . ) O c
O C , (^Arme turque.) les Turcs appellent aiiifi une
fléché pour les exercices , marquée N , planche II.
Art rnilit. Milice des Turcs, Suppl, qui a une petite
boule de bois ù la place de la pointe. Celles marquées
O yP yQ_y R y ibut d’aiUrcs fléchés qui difie-
rent par la pointe ou par la longueur. Celles des
Tartares marquées S , font les plus grofles & les
plus longues de toutes.
Leur arc Si. leur carquois font marquées P" &
(^^•)
§ OCÉAN , ÇPhyJique.) Figure de l'O céan. Les
changemens arrivés à la furfiice & dans Pinterieur
de la terre doivent fans contredit être attribués, partie
à des tremblemens de terre, partie à des inondations.
Ce font du moins les deux caules lïs plus
univerfelles & les plus violentes que nous connoif-
fons. Je dis les plus violentes; car pour peu qu’on
jiarcoure les pays montagneux, & qu’on repafte les
difi'érentes couches dans l’intérieur de la terre, les
rochers fendus, les pétrifications & les coquillages
qui fe trouvent en quanrité dans des endroits élevés
& fort éloignés de la mer & de leur lieu natal, on
n’aura point de peine à le convaincre que des caufes
lentes & fucceliives ne liiffifentpas pour produire
tous ces effets.
Les deux caufes dont je viens de parler, fubfiftent
encore , en ce que de tems en tems il arrive quelque
inondation, & qu’il fe paffe peu d’années fans quelque
lécouffe de tremblement de terre. Mais, quelque
violent que puifte en être l’effet, il s’en faut de
beaucoup qu’on puiffe le comparer à ceux qui ont
été produits dans les anciens tems , dont Phiftoire
facrée & prophanc ont confervé la mémoire , &
dont nous voyons encore les marques. En effet, ft
dans le fiecle oii nous vivons un tremblement de
terre étoit affez fort pour élever du fond de l’Archipel
une nouvelle île , il s’en faiidroit de beaucoup
que cet effet fût comparable à celui d’un tremblement
de terre , qui du fond des eaux pouvoir avoir
élevé les rochers immenfes des Alpes ou des Cordelières,
avant que le feu fouterrain pût s’ouvrir
un paffage libre par le fommet des volcans.
Il en eft de même des inondations. Elles ne fe ma-
nifeftent plus que dans les cas oii des pluies trop
abondantes font déborder les rivieres , 6e où les
rivieres , en continuant de charier du fable, du limon,
des pierres, les dépofent vers leurs enffiouchures
& fe ferment par-là le partage dans la mer, & enfin
oil la mer agitée par la marée ou par des tremblemens
de terre , & aidée par les vents, s’élève aii-
dcfl'us de fon rivage. Ces «fi'ets font peu de chofe
O C E
vis-à-vis de ceux oîi la mer alloit dépofer cc qui fc
troiivoit dans fon fond fur les fomincis des montagnes
les plus éloignées.
Il paroit donc que le fyflêine de notre globe s’eft
mis dans un certain état de permanence. Les volcans
font ouverts, 6c donnent une iffue libre aux
feux Ibiiterrains. De tems en tems il s’en ouvre un
nouveau, tandis que d’autres fe ferment. On conçoit
aufli qu’il pourroits’en ouvrir au fond de la mer,
fi l’eau ne rempliffoit pas d’abord la caverne qui commence
à fe former. Ce qui étant, on conçoit aulli
que la plupart des tremblemens de terre tirent leur
origine du fond de la mer, 6c que les terres matlii-
mes font parla meme le plus lujettes aux fecouffes
violentes. Quelquefois aufii, les feux fouterrains
vomiflant allez de matériaux pour élever du fond de
la mer une cfpccc de montagne , on conçoit d’où
vient qu’il le trouve des volcans en forme de petites
îles au milieu de (Océan. Enfin , on ne làuroit douter
que le terrein s’affaiftam peii-à-peu par les pluies
& par fon propre poids, n’ait belbin de tems en
tems d’être rendu plus poreux 6c plus fpongiciix, 6c
que les fecouffes d’un tremblement de terre n’v con-
iribuent d’autant plus efiicaccment, que jiar-là les
feux fouterrains l’impregnent de nouveau de toutes
ces parties falines , nitreufes & fulphureulés, qui
par les eaux de pluies pou voient avoir été emmenées
dans l’intérieur de la terre. Ce qui étant, on ne fau-
roit douter que les tremblemens de terre ne renouvellent
fa fertilité, 6c qu’ils ne foient plus ou moins
ncceffaircs pour l’état (le permanence dont je viens
de parler.
Quant aux inondations, elles ne font ni fi fréquentes
ni fl étendues que les tremblemens de terre.
Comme leurs caufes font moins cachées, I’induftrie
des hommes eft parvenue à en arrêter 6c diminuer
les effets. On lailîe déborder le N il, on empêche les
autres rivieres ; 6c les Hollandois fe mettent à l’abri
des inondations qu’ils ont à craindre de la mer. Dans
tousles autres pays, le terrein a plus d'élévation,
6c la mer elle même s’eft fait un lit de fable élevé
vers le rivage, qui fert de digue. Et à cet égard , l’étal
de permanence eft rétabli depuis des tems immémoriaux,
ou , ce qui revient au même , depuis que
la mer , en découlant des parties élevées, s’eft retirée
dans le lit que la conftitution intérieure de la
terre lui a permis de creiifer.
Quoique de cette façon les tremblemens de terre
& les inondations qui reviennent de tems en tems,
ne nous offrent qu’un tableau en miniature de ces
grands bouleverfcmcns que le globe terreftre doit
avoir foiifferts dans les anciens tems, les loix générales
de la nature ne laiffent pas d’être les mêmes.
Suppofons toute la fiirfacedu globe unie 6c couverte
«l’eau , les feux fouterrains ne tarderont pas d’élever
par-ci par-là la croûte de la terre, qui les couvre 6c
les enveloppe avec d’autant plus de violence qu’il
n’y a point encore de volcans dont les fommets ouverts
poiyroient leur laiffer un paffage libre. Que
cette croûtefoitderocliers, je vois ces roches fefen-
dre & s’élever dans des pofitions plus ou moins verticales.
Ces feux fe trouvant au-deflbiis du fond de la
mer, on ne pourra leur donner moins d’une ou de
deux lieues de profondeur. Or la denfité de l’air
augmentant à mefure qu’on ciefeend plus bas , on
trouve , par un^^ fuppiitation affez facile , que
cette denfité doit être 3 , 6 , ou même 9 fois plus
grande dans cette profondeur qu’elle n’eft à la ftir-
fatie de la terre. Par-là elle eft à-peu-près égale à
celle de l’air comprimé dans la bocte d’un fufil à
vent. L’aéfion du feu pourra encore augmenter juf-
qu ^ quadruple l’élafticité qui naît de cette com-
prcfllon. Ainfi, dès qu’on fuppofe cet air enfermé
dans une caverne entourée de rochers, les feux
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fouterrains s’en approchant ne pourront manquer
de produire des cfièts énormes, 6c répandus par une
grande étendue de pays. Je ne trouve ric-n d’impof-
fiblc à en déduire l’origine des Cordelières, des Alpes,
des Pirénces 6c en général des rochers les
plus élevés qui fe trouvent répandus lùr la ftirface
de la terre. Le mouvement 6c le bouillonnement
des eaux , 6c l’cntoncemem de la croûte qui en for-
moit le fond, en dévoient être des i'uitcs naturelles.
lettons maintenant un coiip-d’oeil lur les pays
montagneux, jiour retrouver de quelle manicrc les
eaux en découlèrent. On a oblcrvé généralement,
que les angles faillans d une fuite de montagnes font
oppofés aux angles rentians de ceux d’une autre
fuite , qui en cil féparée par la vallée. Je n’en alléguerai
qu’un leul exemple, qui eft affez grand pour
être retrouvé dans les cartes géographiques. On
fait que le Rhin coule de l’orient en occident, depuis
le^ l.iC de Conflance jufqu’à Bâle , 6c que depuis
Bâle il prend fon cours vers le nord , en lormant, à
irès^-pcu près, un angle droit. Les montagnes de la
forêt Noire lé trouvent dans cct angle, 6c oppofenc
par-là leur angle faillant à la ville de Bâle. De l’autre
côté, les montagnesde la Siiiffe fe joignent à
celles qui féparent la Lorraine de PAlfacc , 6c forment
par-là l’angle rentrant.
On voit bien qu’à cct égard je regarde les montagnes
de la forêt Noire comme une leule montagne ,
quoiqu’elles foient entrecoupées par plufieurs vallées;
mais, outre que toutes ces vallées font fort
étroites & plus élevées que le Rhin , je ne fais à cet
égard autre chofe que d’appliquer à un plus grand
diftriél de jiays ce qui s’obl'erve à l’égard des montagnes
d’une moindre étendue, ün n’a qu’à pafi'er
le S. Gothardpour voir que fon joug eft compofé
de monts 6c de vallées, qu’on prendroit pour telles,
fi on ne làvoit pas combien il a fallu monter
pour y parvenir. C ’eft ainfi que le terme de montagne
eft relatif a la plaine qui en forme la bafe. Cette
plaine peut faire partie d’une montagne plus étendue.
Ainfi, à l ’égard des plaines de l’Alface, les montagnes
des Vauges qui la féparent de la Lorraine, ne
forment dans leur tout qu’une feule montagne, parce
qu’elles ont une bafe ou une racine commune. Il en
eft de même de celles de la forêt Noire , des Alpes,
des Cordelieres, &c.
Je reviens à la remarque, que les angles faillans
font généralement oppofés aux angles rcmrans. J’ajoute
que l’angle rentrant forme une petite vallée
qui entrecoupe plus ou moins la continuité du joug
de la fuite de montagnes qui bordent la grande vallée.
Cette circonftance produit à l’égard des vallées
un certain parallélifme ^ qui les fait rcffemblcr aux
lits des rivières. Aviffi n’etoit-il gnere poffible que les
eauxdécoulaffent autrement, lotfqu’en abandonnoiit
les hauteurs elles alloieni fe rendre dans les enfonce-
mens qui forment aduellemcnt le lit des mers. Ces
eaux perdoient de leur vîtefle à mefure qu’elles poii-
voient s’élargir, & par-là même elles dévoient dé-
poler le limon , le fable , les pierres & les rochers
qu’elles avoient charriés avant que d'avoir gagné une
plaine plus ouverte. Les inondations qui arrivent
encore quelquefois, nous font voir que les eaux,
en depolànt le fable & les pierres qu’elles charrient
d’un côté de leur courant, s’en vont de l’autre côté
fe creiifer un nouveau lit, pour acquérir enfuite un
nouveau degré de vîtefle, C ’eft encore une circonftance
qui éclaircit les différens plis 6c les différentes
courbures des vallées, qui exiffent comme ayant
été une fois creufées par les eaux qui découioient
des hauteurs vers les enfoncemens qui forment le
lit des mers.
L’exemple que j’ai rapporté des angles faillans 6i
rentrans aux environs de Bâle, noiisfait déjà voir.
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