i'.,
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là le premier ordre. Il les envifage enfulre par rapport
à la bouche ; c’cfl-là le fécond ordre. Il partage
le premier ordre en trois cialTes.
Ceux de la premiere clalTe il les appelle anocyfîes,
parce qu’ils ont l’anus en haut, à l’oppofite de la
bouche.
Ceux de la fécondé clafl'e 11 les nomme catocyflts,
parce qu’ils ont l’anus à la bafe.
Ceux de la troifiemc claiTe font les pleurocylles ;
ils ont l’anus à côté.
Voilà le premier ordre. Dans le fécond ordre , il
y a encore deiixclaffes; celle des enimefoftomes qui
ont la bouche au milieu ; celle des apomefoftomes
qui l’ont hors du hiilieu.
Les clalTes font divifees en ferions, les fedlions
en genres , les genres en efpcces. Dans les efpeces,
on confidere enfin les principales variétés. Tout ce
détail eft e.xaél & laborieux.
Voyci encore l’ouvrage de Breyn , Schedlafma de
tchinis, & Hijloirc di L'acad. roy. des fcicnces de Paris ,
de ly iz , pag. 22. f^oye^ audi ŸEJJai fur Us ufages
des montagnes , chap. /(T, pag. nyy, &c.
On peut auffi rapporter aux échinites foffiles les
parties qui en font fcparées & qu’on trouve dans la
terre , comme leurs dents, leurs offelets, leurs dards
& leurs mamelles. Voye^^ tous ces mots dans le
DiU. univerf. des fojf. de M. Bertrand.
On a beaucoup de noyaux à'ourjins, & plus peut-
être que d’échinites meme. Cette multitude d’hérif-
fons qu’on trouve dans les marnieres du comté de
Neufchâtel & de Valangin , qui ont fur la furface
une lacune & une étoile formée par un double rang
de petits traits en gravure , ne font que des noyaux
qui repréfentent l’intérieur d’un ourjin.
Ces pierres , qui ont la figure d’une noix de muf-
cade, dont les unes font fans Bries & les autres flriées,
& qu’on trouve réunies quelquefois en certains lieux,
font encore des noyaux à'ourjins de mer. Leur figure
confiante le prouve , auflî-bien que les autres dépouilles
de la mer qu’on trouve dans les mêmes
couches de terre ou les mêmes lits de pierre. Les
Allemands nomment ces pierres verfîeinerte muskat-
nuffe , echiniiifeke Jîcinkern : echinorum nuclei laves &
firiati.
Une fautpas confondre ces noyaux avec les pierres
judaïques qui font des pointes même ^ourjins. ^oye^
ces mots dans le DiH. desfof. Quelques auteurs leur
ont aufil mal-à-propos donné le nom de mufeades :
en allemand muskat-nuJJ'e.
J’ai encore vu des pierres fous le nom de mufeades,
qui n’étoient que des noyaux de coquilles bivalves
équilatérales j-d’aiitres enfin étoient de fimplcs cailloux
arrondis.
On trouve des ourjins en divers lieux, en France,
en Suiflé , en Allemagne , en Italie , en Pologne. Il
y a peu de pétrifications plus communes, f-'oyei la
lettre de Jacob à Melle , à Jean Woodward , de echi-
niiis wagricis . Lubeck 1718, cum figuris ; &
une autre lettre à Jacob Momi, de lapidibusfignratis
agri Uttorifque Lubtccenfis, i/2-4“. Lubeck 1720, cum
figuris. Mémoire fur les pétrifications de Boutonet,
petit village proche de Montpellier. Mémoires de
Trévoux, lyoS, pag. S12. J. Gefner, de petrificatis^
cap. 12. Lugd. Bat. lySc) , in-S°. pag. j j & feq.
Allion, Ojyiogra , pedemont. &c. {^B.C.')
OURSINE , {fiifi. nat?) efUe nom que l’on donne
à une phalene, papillon nofturne qui provient d’une
chenille toute velue, laquelle fe trouve fur la laitue.
( + )
OUVERT , TE , adj. {terme de Blafon.') fe dit des
portes des châteaux , tours , murailles, &c. dont
l’émail eft different. Voyei pl. V l l l , fig. 42S , u^rt
Plerald, du Dicl, raif des Sciences , &c.
Ouvert, r«, fe dit auffi de quelques inftrumens de
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mathématiques à charnière qui paroifient ouverts j
foit compas ou autres.
Ouvert., te., fe dit encore des fruits, particuliérement
des grenades y dont l’ouverture efi de différent
émail.
De Saillans de Brefenod,de Saint-Julien, en Bourgogne
& en Brefle ; d'a^tir à la tour donjonnée de
trois donjons d’or ouverte de fable., au chef d'argent
chargé d'un lion ifi'ant , couronné de gueules.
De Murat deLefiang, en Dauphiné ; /rofj
murailles d'argent en faj'ces crenelées l'une fur l'autre ;
la premiere de cinq crenaux , Inféconde de quatre , la
iToifieme de trois, & ouverts en porte.
Le CompafTeur de Courtivron, de Tarfiis, de
Lamotte,en Bourgogne ; d'azur à crois compas ouverts
d’or,
^ Bonneau de Rusbelles , de Terriniere , en Touraine
; T'apura trois grenades tigées d’or, ouvertes de
gueules. ( G. D . L. T. )
. OUVERTURE du livre ^ à l'ouverture du livre ,
{Mufiq.) Voy. Liv re o u v e r t , Suppl. (S)
OUVRAGE d’e spr it , ( Phyl. ) On entend ordinairement
, par ce m ot, une compofition d’un homme
de lettres, faite pour communiquer au public 6c à
la poftérité quelque chofe d’inftruéHf ou d’amufant.
L’hifioire d’un ouvrage renferme ce que \ouvrage
contient ; & c’efi ce qu’on appelle ordinairement
extrait ou analyfe.
Le corps d’un ouvrage confifie dans les matières-
qui y font traitées ; entre ces matières, il y a un
fujet principal, à l’égard duquel tout le refie cft feulement
acceffoire.
Le plan d’un ouvrage confifie dans l’ordre & la dî-
vifion de toutes fes parties. La bonté d’un ouvragé
dépend beaucoup du plan que l’auteur s’eft formé.
L’intérêt d’un ouvrage confifie dans le choix,
l’ordre & la repréfentation de la penfée. Le choix
décide le fujer ; l’ordre établit le plan ; la repréfentation
donne le fiyle. Si l'ouvrage affeéle par le fujet ;
s’il fatisfait par le plan ; s’il attache par le fiy le , c’eft
un ouvrage intérelfant.
Les incidens acceffoires d’un ouvrage font le
titre, l’épître dédicatoire , la préface , la table des
matières.
Un ouvrage efi complet, lorfqu’il contient tout
ce qui regarde le fujet traité. On dit qu’un ouvrage
efi relativement complet, lorfqu’il renferme tout
ce qui étoit connu fur le fujet traité pendant un certain
tems ; ou fi l'ouvrage efi écrit dans une vue particulière,
on peut dire de lui qu’il efi fimplement
complet, s’il contient tout ce qui efi ncceffaire pour
atteindre à fon but. Au contraire, on appelle incomplets
les ouvrages qui manquent de cet arrangement,
ou dans lefquelsqn trouve des lacunes caufées par
la perte de certains morceaux de ces ouvrages.
On peut encore donner une divifion des ouvrages
d’après la maniéré dont ils font écrits, & les difiin-
pier en ouvrages obfcurs , c’efi-à-dire , dont tous
les mots font trop génériques , & qui ne portent
aucune idée claire & précif^e à l’efprit; en ouvrages
prolixes , qui contiennent des chofes étrangères 6c
inutiles au but que l’auteur paroît s’etre propofé;
en ouvrages utiles qui traitent des chofes neceflaires
aux connoiffances ou à la conduite de l’homme ; en
livres amufans, qui ne font écrits que pour divertir
les lefteurs : tels font les nouvelles , les contes , les
romans & les recueils d’anecdotes.
Des bons ouvrages. Un bon ouvrage , félon le langage
des libraires, efi un ouvrage qui fe vend bien;
félon les curieux , c’eft un ouvrage rare dont il y a
peu d’exemplaires ; & , felon un homme de bon
fens , c’efi un ouvrage inftrucHf & bien écrit. Difons
q^uelque chofe de plus détaillé.
Les marques plus particulières de la bonté d’un
, .-I 11
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ouvrage, fon t, 1°. fi l’ot^ l’auteur excelle
dans la' partie abfoiuinent nécefiaire pour bien traiter
tel ou tel fiijet qu’il a choifi, ou s’il a déjà public
quelque ouvrage efiime dans le même genre. Ainfi
l’on peut conclure que Jules Cefar entendoit mieux
le métier de la guerre que le P. Ramus ; que Caton,
Palladius 6c ColumcIIe , favoient mieux l’agriculture
qu’Arifiote ; & que Cicéron fe connoiffoit en
éloquence tout autrement que Varron. Ajoutez qu’il
ne fiiffit pas qu’un auteur ioit verfé dans un art, il
faut encore qu’il poflede toutes les branches de ce
même art. Il y a des gens , par exemple , qui excellent
dans le droit civil , 6c qui ignorent le droit
public. Saurnaife , à en juger par fon livre irititulé
Exircitationcs Pliniamc, efi un excellent critique,
& paroît très-inférieur à Milton, dans fon livre intitulé
DcJ'enfiO regia.
2‘*. Si le livre roule fur une matière qui demande
une grande leélure , on doit prciumerque Vonvrage
efi bon, pourvu que l’auteur ait eu les fecours né-
cefl'aires , quoiqu’on doive s’attendre à être accablé
de citations.
3'’ . Un ouvrage^ à la compofifion duquel un auteur
a donné beaucoup de tems, ne petit guere manquer
d’être bon. Villalpand, par exemple , employa quarante
ans à faire fon commentaire fur Ezéchicl.
Baronius en mit trente à fes annales ; Gouffet n’en
mit pas moins à écrire fes commentaires fur l’hébreu ,
6c Paul Emile fon hifiolre. Vaugelas & le P. Lami
en donnèrent autant, l’iin à fa traduélion de Quinte-
Curfe , l’autre à fon Traité du Temple. Le jéfiiite
Cara employa quarante ans à fon poeme intitulé
Columbus ; 6c le P. Vaniere en employa vingt a fon
Pnzdiiun rujUcum. Tout le monde fait que M. de
Montefquicu confacra vingt années à la compofition
de ÏEfprit des lolx.
Cependant ceux qui confacrent un tems auffi con-
fidérable à un même ouvrage, à moins que cet ouvrage
n’exige autant de connoiffances qu’ en exigeoit
VEjprit desloix , l'ont rarement méthodiques 6c i'ou-
tenus, outre qu’ils font lujets à s’alîoiblir & à devenir
froids ; car l’elprit humain ne peut pas être tendu
fl long-teins fur le même fujet, fans lé fatiguer, 6c
l'ouvrage doit naturellement s’en refiéneir : auffi
a-t-on remarqué que dans les maffes volumineufes ,
le commencement efi chaud , le milieu tiede & la fin
froide : apud vafiorum voluminuni autores^ principia
ferventmedium tepet, ultima frigent. Il faut donc faire
provifion de matériaux excellens, quand on veut
traiter un fujet qui demande un tems confidérable ;
c’eft ce qu’obfervent les écrivains Efpagnols, que
cette exaêlitude difiingue de leurs voifins. Le public
fe trompe rarement dans les jugemens qu’il porte fur
les auteurs à qui leurs produftions ont coûté beaucoup
d’années, comme il arriva à Chapelain qui mit
trente ans à compofer fon poeme de la PucelU, qui
lui attira cette épigramme de Mont-Maur,
Ilia Capellani dudiim exptelata Piiella ,
Pofl tanta in luceni lempora prodit anus,
que le pocte Liniere traduifit ainfi;
Nous attendions de Chapelain
Une puceLle
Jeune 6' belle :
Trente ans à la former il perdit fon latin;
Et de fa main
I l fort enfin
Une vieille fempicerndle,
4°. Les ouvrages qui traitent de doélrine, & qui
fontcompofés par des auteurs impartiaux & défin-
téreffés, deyroient être meilleurs que les ouvrages
faits par des écrivains attachés à une fcélc particulière,
O U V >
Il faut conficlérer l’âge de l’auteur. Les livres
qui demandent de l’imaginaiion , l'ont ordinairement
mieux faits par des jeunes gens que par des auteurs
avancés en âge. Les forces s’énervent avec l’âge, les
embarras d’elprir aiigmenrent ; quand on a déjà
vécu un certain teins, on fe confie trop à fon jugement.
quelquefois avoir égard à l’état & à
la condition de l’auteur. Ainfi on peut regarder
comme bonne iinehifioire dont les faits font écrits
par un auteur qui en a été témoin oculaire, ou qui
a été employé aux affaires publiques, ou qui a eu
communication des actes publics, ou qui a écrit d’après
des mémoires fûrs ôc vrais, ou qui efi impartial
, 6c qui n’a été ni aux gages des grands, ni corrompu
par les bienfaits des princes. Ainfi Salufie 6c.
Cicéron étolcnr très-capables d’écrire l’iiifioire de
la conjuration de Catilina , ce fameux événement
s’étant paffé fous leurs yeux. Xenophon qui fut employé
dans les affaires publiques à Sparte, efi un
guide liir pour tout ce qui concerne cette république.
Hamelot de la Houlfaye, qui a vécu tres-long-
tems à Venife, ctoit très-capable de nous infiruire
des fecrets de la politique de cet état. M. de Thou
avoir des correfpondances avec les meilleurs écrivains
de chaque pays. Puftènclorlf & Rapin Toyras
ont eu communication des archives publiques. Ainfi
dans la théologie morale 6c pratique, on doit , en
en général, confiderer davantage ceux qui lont chargés
des tonélions pafiorales 6c de la dlredlion des
confciences, que les auteurs purement fpéculatifs
6c fans expérience. Dans les matières de littérature,
on doitpréfumer en faveur des écrivains qui
ont eu la direélion de quelque bibliothèque ; de.
dans les matières d’cloquence & de belles-lettres,
en faveur de ceux qui font membres de quelque
iUufire académie.
7®. La brièveté d’un ouvrage efi une prefomption
de fa bonîc. 11 faut qu’un auteur foit ou bien ignorant
, ou bien fiérile, pour ne pas produire quelque
chofe de bon ou de curieux dans un petit nombre de
pages.
De la manière dont on juge de la bonté d'un ouvrage.
Quand lin auteur publie un mauvais ouvrage^
il a beau s’exeufer 6c demander grâce, il ne doit
pas l’efpcrer , parce que rien ne l'obligéoit à le mettre
au jour : on peut être très-efiimable, & ignorer
l’art de bien écrire. Mais il faut auffi convenir que
la plupart des ledeiirs font des juges trop rigides 6c
fouveiu injiifies. Tout homme qui fait lire fe garde
bien de fe croire incompétent fur aucun des ouvrages
qu’on publie. Savans 6c ignorans, tous s’arrogent le
droit de décider; malgré là difproportion qu’il
y a entr’eux fur le mérite , tous lont afléz uniformes
dans le penchant naturel de condamner fans miféri-
corde. Plufieurs caules concourent à leur faire porter
de faux jugemens fur les qu'ils lilent ;
voici quelques-unes des réflexions qu’un homme de
lettres du dernier fiecle publia à ce fujet.
Nous liions un ouvrage , 6c nous n’en jugeons que
par le plus ou le moins de rajiports qu’il [leut avoiè
avec nos façons de penfer. Nous offre-t-il des idées
conformes aux nôtres, nous les aimons & nous les
adoptons auffi-tôt : c’eft-tà l’origine de notre com-
plaitance pour tout ce que nous approuvons en général.
Un ambitieux, par exemple, plein de fes projets
6c de fes efpérances, n’a qu’à trouver dans urt
livre des idées qui retracent, avec un éloge , de pareilles
images, il goûte infiniment ce livre qui le
flatte. Un amantpoffédé de fes inquiétudes & de fes
defirs , va cherchant des peintures de ce qui fe paffe
dans fon coeur, 6c n’eft pas moins charmé de tout
ce qui lui repréfento fa palfion , qU’une belle per-
fonne l’efi du miroir qui Uû repréfeme fa beauté. Le