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des alliances, fans efpérance des biens promis,
s’abandonnant à la difiblution, & fe plongeant dans
toutes fortes d’impuretes, ont etc tout-à-coup prévenus
par la niiféricorde de Dieu, & par une foi
femblable à celle de R a h jb , ils font devenus les
héritiers des bénédiftions promifes à Abraham, &
ont été incorporés dans la maifon de Dieu, (-h)
Ra h a b , ) Le pfalmille fe fert de ce
mot pour défigner l’Egypte , à caufe de fon orgueil
ou de fa force, Pf. L X X X P ’I . 4. J i mettrai VE^yptt
& Babylom au nombre de ceux qui me connoißenc : &
dans un autre endroit, ce mot hébreu elt rendu
par fuptrbus : Nu/nquid non tu pcrcußißi fuperbiim ?
If. L L 9. (-P)
§ RAILLERIE , ( M orale. ) s il y a des occafions
où la ra ille rie peut être permile, c’ert principalement
lorfqu’elle renferme une l'aiyre ingénieufe de délicate
d’un viceoud’unridiculetvoiciun trait qui rappelle
en effet le plus fublune ulage que l’on ait jamais de
l’ironie.
Barnevelt, célébré penfionnaire de la Hollande ,
ayant embralTc le parti oppofé à celui de Maurice ,
prince d’Orange , on l’aceufa d’avoir voulu livrer le
pays aux Elpagnols, ÔC il eut la tête tranchée à l’âge
de 71 ans : les juges qui le condamnèrent a mort eurent
chacun 2400 florins. Quelque tems après cette
injuüe exécution , un célébré avocat dit à l’un des
juges : « On dit de vous deux chofesque je ne faurois
>» croire; la premiere que vous n’avez guere d’ef-
» prit; la deuxieme que vous êtes avare : la pre-
» niiere ne fauroit être vraie , car- vous avez fu
» trouver le penfionnaire covipable d’un crime digne
» de mort, ce que les plus habiles jurifconfultes
*> n’ont pu faire : la deuxieme n’cR pas moins faufiè,
» car vous avez aidé, pour 2400 florins, à rendre
» une fentence que ;e n’aurois pas voulu rendre
5) pour tous les biens du monde ». ( C. )
§ RAISINIER, ( H i f i .n a i. É o t. ) les feuilles de
cet arbre font fort épaiffes & prefque rondes ; mais
elles font bien plus larges que la paume de la main ;
la plupart ont plus de llx pouces , & elles ne font
rouges que lorfqu’elles font naifiantes ; les baies font
ralTemblées en forme de grappes de raifin, & le
noyau n’eft pas fort dur. Ce qu'il y a de plus intéref-
fant clans les qualités de cet arbre , efl que fa racine
en lifane eR le plus puiffant ailringent que nous
connoifTions à Saint-Domingue ; nous appelions cet
arbre raißnier du bord de la mer y pour le dillinouer
d’un autre arbre que nous nommons raißnier de montagne
, quoiqu’il ne reffemble au premier que par la
forme de fes feuilles, lefiquelles font cependant plus
grandes du double, plus menues, & d’une autre couleur.
Ce raißnier de montagne efl un excellent bois;
mais il eR auRi rare que l’autre eR commun dans tous
les bords de la mer qui font fablonneux.
RAISMARK , ( Gécgr. ) ville confidérable de
Tranfylvanie, dans la province des Saxons : elle eR
joliment bâtie, &c fert de fiege à l’une des fept jurif-
diôions de la province ; on l’appelle en langue tran-
fylvaine S\erdahely. (Z ). (?.)
RAMASSIER, ere , {^Ethym. ) nom donné aux
forciers, d’un vieux mot françois ramon, qui lignifie
balai; en Picard : on croyoit que pour
être reçu au fabbat, chaque forcier devoit être muni
d’un balai, dont il lenoit la tête à deux mains , & le
manche entre les jambes. A la Ferté-Milon on les
appclloit chevauckeurs de ramon ; k V^erberie chevaii-
cheurs d’efeouvette ; en Bourgogne ramaffiers. On fit
brûler à Nuys-fous-Beaune, une ramaffiere, en 142 î .
( C . ) -t/ . 4 j
§ RAME , ( Manne.') Quoique la rame foit une
machine des plus fimples, c’eR cependant celle que
l’on a le moins approfondie , & qui a été le moins
bien traitée par la plupart de$ auteurs qui eu Qût
R A M parlé. C’eft que , comme le dit M. D. Bernoulli, IÎ3
n’ont pas commencé leurs recherches par le méta-
phyfique qu’elles renferment ; ajoutez encore à cela
que dans l’aéHon des rames l’on manque d’un point
fixe pour appui ; circonflance qui fait de la rame une
machine différente de toutes les autres & fmguîiere
dans fon efpece. Auffi ce célébré auteur trouve que
pour traiter ce fujet avec fucccs,iIeR auffi nécef-
faire de connoître quel travail l’homme eR en état
de fupporter, quele vrai méchanifme Aesrames.
Pour avoir une juRe idée du travail d’un homme,
c’eR à l’expérience qu’il faut avoir recours; or, M.
Bernoulli, après avoir fait beaucoup d’obfervations
là-dclUis, a trouvé qu’il revenoit toujours à cette
mefure, favoir, d’élever en une féconde de tems,
à la hauteur d’un pied, un poids de 60 livres, ou un
jioids de 30 livres à la hauteur de deux pieds dans
le même rems, ou bien tel autre p o id s à la hauteur
de — pieds. C’efl fur ce principe qu’il faut juger de
l’effet des rames y & en général de celui de toutes
efpeces de machines mifes en mouvement par des
hommes ; car R elles font conRruites fuîvant les regies,
elles doivent revenir à cette mefure, pour
l’effet du travail de chaque homme , foit qu’il agilTe
en prefiant, tirant ou en foulant. Tout homme bien
conRitué eR en état de foutenir un tel travail pendant
fix ou huit heures par jour ; &fi clans fon travail
il ne produit aucun effet étranger au but qu’on fepro-
pofe , l’on ne peut rien exiger de plus.
Mais pour appliquer aux rames ce que l’on vient
de dire de l’effet du travail d’un homme en général,
il faut d’abord chercher quelle force il faut employer
pour donner au navire une certaine vîtelTe , ou la
réfiRance qu’il faut furmonter , & examiner enfuite
la force que l’on emploie en effet pour cela. Or l’on
trouve par le calculque l’effet utile eRà l’effet entier,
comme la racine quarrée de la furface de toutes les
pales réduite , enforte qu’on puilTe les envifager
comme fi elles faifoient mouvoir le navire fans interruption
, eR à la racine quarrée de cette même quantité
, plus la racine quarrée de la furface plane , qui
étant mue verticalement & perpendiculairement à la
longueur du navire , & avec la meme vîteff’e , éprouve
la même réfiRance que celle que la proue éprouve
réellement. Si l’on nomme donc la premiere de ces
quantités 6 , la fécondé i ' , l’on aura l’effet utile à
l’effet entier, dans le rapport de j/ 6 à 6 -}- v/ i";
& l’effet utile à l’effet inutile , comme 6 eR à
i/
11 efl aifé de voir que l’effet inutile refaite du mouvement
que les pales impriment à l’eau qu’elles
frappent & qu’elles repouffent en arriéré ; & ce mouvement
eR tout-à-faiî perdu & ne contribue point à
faire avancer le navire. Mais comme cet effet eR inévitable
, il faut au moins chercher à le rendre
auRî petit qu’il eR poflible, & le raifonnement de
même que le calcul font voir que l’on y parvient en
augmentant la furface des pales ; & même que cet
effet inutile deviendroit abfolument nul, s’il étoit
poflible de faire cette furface infinie ; car en augmentant
on affermit le point d’appui ; & fi on la rcndolt
infinie , ce point deviendroit parfaitement Rable ; ce
feroit la même chofe que fi on appuyoit la pale contre
quelque corps inébranlable. Il faut donc faire les
pales auffi grandes qu’il eR poflible, fans tomber
dans quelque inconvénient manifefle.
Quant à la figure qu’il convient de leur donner,'
il paroît d’abord qu’elle eR aflez arbitraire, & que
toutes les figures planes de même grandeur, plongées
& poullées avec la même force contre les eaux,
doivent produire le même effet. Cependant fi l’on
confidere que toute la pale doit être plongée dans
l’eau , cette figure ne fera plus indifférente. Car fi
Y^Ul ies rçfldre plus longues & plus larges, &
R A M f-fire paffer la rame par le milieu du reftanglc que la
pale forme , il cR évident qu’une partie demeurera
encore hors de l’eau. Il conviendroit donc de taire
encore ici un changement; on pourroit augmenter
la larveiir de la pale & lui conferver la figure reflan-
gulalre, mais il faudroit faire paflèr la rame par U
diagonal du reftangle ; de cetee façon la pale leioit
cntiéreniciir plongée dans l’eau. Il faudroit pourtant
que la partie inferieure fût tant foit peu plus grande
que la l'upcrieure , afin que le centre d’eft'ort fe trouvât
précifément fur l’axe de la rame , fans quoi les
rameurs feroient obligés de faire un petit effort pour
empêcher la rotation de la rame autour de fon axe.
Enfin, il faut remarquer qu’il ne faut laiffer aucune
convexité à la furface de la pale qui eR pouffée contre
l’eau; une telle convexité diminue un peu la rc-
fiRance de l’eau qu’il faut s’efforcer d’augmenter :
peut-être même, êcceferoit une chofe à eflàyer, s’il
ne convienclroic pas de creuler cette furface de la
pale confidcrablement ; car l’eau ramaffee dans un
grand creux, réfiReroit à la pale par (on inertie.
Pour ce qui regarde la longueur das rames, tant
de leurs parties extérieures qu’intérieures, ou la longueur
du manche , l’on démontre qu’elle eR ablblu-
rnent indifférente , par rapport au produit de la pref-
lion des rameurs par la vîteflê de leur mouvement,
tant que l’on ne fort pas hors de la fphere de leur
-aéfivitc naturelle , c’eR-à-dire, tant qu’on ne les
oblige pas à fe mouvoir exceffivement vite , ou à
exercer une très-grande preffion. C’eR à cela uniquement
qu’il faut faire attention , 6c la feule expérience
peut décider s’il vaut mieux faire ramer les
hommes avec plusdevîteffe en ménageant leur preffion,
ou avec plus de prefiîon en ménageant leur
vîteflè. Cependant il paroît qu’il y a très-peu à gagner
de ce côté-là, pourvu que l’on ne paffe pas les
limites convenables ; ce qui arrive quelquefois, par
exemple, fur les galeres, où le vogue-avant eR obligé
de travailler avec des mouvemens excelfifs, qui le
mettent bientôt tout en fueur, 6c il ne fait peur-être
pas, malgré cela , autant d’effet que celui qui eR au
milieu du banc qui fe fatigue beaucoup moins.
Il eR probable que les anciens Romains avoient
trouvé le moyen d’augmenter le nombre des rames,
& de diminuer le nombre des rameurs qu’ils mettent
à chacune , enforte qu’ils ne travailloient pas fur des
leviers bien différons en longueur ; ficela le pouvoir
faire aujourd’hui fur les galeres , il y a tout lieu de
croire qu’on s’en trouveroit mieux. Enfin , il faut
obferver de ne pas charger de matière aucune partie
de la rame, au-delà de ce qui eR néceffalre pour ré-
fiRer auxofforts, fur-tout la pale quieRla plus éloignée
du centre de mouvement; car on eR obligé
d’employer alors plus de force pour la m ouvoir, 6c
cela conlùme une partie du travail de l’homme.
Nous ne parlerons pas d’une autre efpece de r<7/z;^5
que M. Bernoulli a inventée pour fervir particuliérement
fur les vaiffeaux de haut-bord ; ce fujet nous
meneroit trop loin ; il fuffit d’avoir dorme ici une
légère efquifi'e de la théorie de M. Bernoulli : d’ailleurs
on ne peut la connoître a fond qu’en lifant
rexccllentc piece de ce célébré auteur, 6c. elle fe
trouve dans le recueil de celles qui ont remporté le
prix à l’académie royale des fciences de Paris. ( / . )
§ R am é , adj. ( terme de BLafon. ) fe dit du bois
du cerf, du daim , lorfqu’il cR d’un autre émail que
l’animal.
D ’Ugues de la Villehux en Bretagne , d'a^tir au
cerf payant cT argent y ramé d'or.
BAMEÆ. yKAUMO y ( Géogr. ) ancienne ville
maritime de la Finlande fuedoife, pourvue d’un très-
bon port, 6c laifant un grand commerce de bois
travaillé non travaillé. C’eR la 64°. de celles qui
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aflîRent à la diete du royaume. Elle eR du fief de
Biüerneborg. (G . D .)
§ RAMÈAU.f. m. ramulus, i, terme de Blaßon. )
meuble de l'ccu qui reprefente une petite branche
d’arl)re ou d’arbriffeau.
Ce terme vient du latin ramus, en la même figui-
fication.
Houifaye du CouUlray,proche Lizieux en Normandie;
d’a^jir à trois rameaux de chêne d'or y chacun de f ix
feuilles.
§ RAiMEAU, f. m. {terme Je Généalogie.) fe dit
figurément d’une branche, qui dans une généalogie
n’a donne que quelques dégrés de filiation, qui fe
trouve éteinte, par un ou plufieurs enfans morts fans
poRéritc. ( G. D. L. T. )
KameAlV y{Aßron. ) petite conRellation boréale;
c’eR un rameau que l’on met dans la main d'Hercule,
en mémoire du rameau d’or qu’il arracha, lorfqu’il
defeendit aux enfers, pour délivrerThélée. Ce rameau
répond à la conRellation de Cerbere , que
Hévélius avoir introduite pour raffembler quelques
étoiles informes, voifines de la coutellation d’Her-
cule , Prodromus ajlronomia:, p. ny. Ce rameau eR
fituc dans le milieu de l’efpace, qui eR entre la lyre
6l la tête du ferpentaire ; on le voit fur-tout clans
les planifpheres de benex , mais il n’eR point dans
le grand atlas de FlamReed. {M. d e l à La n d e . )
Rameau d'or , ( Myth.) que la fy bille de Cumes
fit prendre à Enée pour lui iervir depalfeporc aux
enfers. Au milieu d’une épaiffe forêt, dans le fond
d’une ténébreufe vallée , eR un arbre touffu , qui
porte un rameau d'or, confacré à la reine des enfers,
il faut qu’un mortel qui veut pénétrer dans l’empire
de Platon, foit muni de ce rameau pour le préfenter
à la deeffe. A peine eR-il arraché de l’arbre , qu’il
en renaît un autre de même métal. . . . fi le deRin
vous permet de defeendre fur les fombres bords,
il fe laiffera cueillir fans peine; mais fi votre entre«
prlfe eR contraire à la volonté de Jupiter, le rameau
vous réfiRera , vous y emploierez des forces inutiles,
le fer même ne pourra le féparer de l’arbre.
Enée , à l’aide de deux colombes envoyées par
Vénus, trouva cet heureux rameau y l’arracha de
l’arbre fans y trouver la moindre réfiRance , & le
porta à la fybille. Quand ils furent arrivés au palais
de Pluton, Enée attacha le rameau /orà la porte.
Lq. rameau d’ortfi vraiment la clef qui ouvre toutes
les portes , celles des lieux les plus inacceffibles. ( - f)
R a m e a u x , dimanche des, ( Hiß. Eecl. ) ün
apjtelle dimanche des rameaux, le dimanche qui précédé
celui de pâqiies , 6c qui eR le dernier du carême.
Il efl ainfi appelle, parce que les chrétiens y
portent des palmes ou des rameaux bénis en pro-
ceffion , pour honorer l’entrée triomphante de J. C.
dans la ville de Jcrufalem. Lors de cette entrée, que
le Sauveur du monde fit huit jours avant pâques, le
peuple alla au-devant de lu i, tenant des palmes à la
main , ainfi que le rapportent les év-angéüRes. ( + )
RAMESSE owRAMESSES,/o«;2^rre,( Géogr.facr.\
pays d’Egypte, fort fertile, que Jofeph donna à fon
pere & à fes freres. Gen. XLFII. 11. On donne encore
ce nom à une ville forte d’Egypte , que les
Hébreux bâtirent pendant leur féjour en ce pays.
Exod. I. II. Ces villes éteient fur la frontière, 6c
la (lerniere eR mife pour le premier campement des
Hébreux. X I I . 3 7 . (+ )
RAMETH ou RAMATH, élevée y {Geogr.facr. )
ville célébré du pays de Galaad, qui apparienoit à
la tribu de Cad, fut affignce pour demeure aux Lévites,
6c devint ville de rétuge. (+ )
RAMEUR, f. m. ( Hiß. anc.) celui qui tire à la
rame. Les Romains employoient à cette fonfHon les
efclavcs qui avoient été mis en liberté , & ds les
enrôloienicomm.e.lcs foldats ; Sociosnavales hberiim