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ao6 O V A
im peu moins apparente \ & foiivent couverte cl un
réfeau ; un anneau moins marqué l’entoure.
Avant que de paflér îi la Ürudluve de ces parties ,
qui (üHingue le foetus de l’adulte, il eft indifpenfable
de décrire la valvule d'Eullachc. Elle naît de la colonne
gauche do l’anneau , & fon aétion phy"
fiologique efl liée à celle du trou ovale.
Elle naît de la colonne gauche du bourrelet ovale;
fa figure eft celle d’une demi-lune : fon origine & fa
fin ell plus étroite ; elle eft plus large au milieu ; fes
extrémités font fupérieures ; fa partie moyenne eft
plus baffe ; elle fait une cloifon plus ou moins parfaite
entre l’oreillette droite & la vcinc-cave inférieure
, dont elle couvre un tiers, & meme la moitié.
Son extrémité anterieure devient fort étroite , & fe
continue quelquefois avec la valvule de la veiuc-
coronaire.
Il entre des fibres charnues dans la compofition
de la valvule ; elles viennent de la cloilon gauche
& du cercle calleux qui eft entre l’oreillette & le
ventricule. Ces fibres peuvent rétrécir la valvule ,
& ouvrir un partage plus ample au fang de la veine-
cave inferieure.
Dans le foetus, elle eft entière faite par la membrane
de la veine 6c celle de l’oreillette , qui s’élèvent
& fe joignent fur le tranchant de la valvule.
L ’intervalle elï rempli par la cellulofité & par des
fibres charnues. Dans l’adulte elle change fouvent
de nature ; car j’y retrouve allez fouveiit auftl la
ftrufliire originale. La racine de la valvule ne change
pas, mais le tranchant s’effile; il s’y forme un réfeau
de fibres féparées 6c qui font une dentelle à jour.
L’utilité lapins naturelle de cette valvule eft de
fe placer entre le fang reçu dans l’oreillette 6c edui
de la veine-cave inférieure, & d’cmpéchcr ce lang
de refouler le fang de la veine-cave inférieure , lors
fur-tout que l’oreillette fe rétrécit 6c fe contrafle.
Ce même bord de la valvule dirige le fang contre le
trou ovale.
C’eft pour cette raifon qu’on découvre un rapport
effenriel entre le trou ovale la valvule que nous
venons de nommer. Elle eft du moins le plus fou-
vent entière dans l’adulte , lorfque le trou ovale eft
ouvert ; 6c peut-être l’intcgritc de la valvule entretient
elle cette ouverture , en renvoyant au trou
ovale le fang de l’oreillette. Quand elle eft réticulaire
, le trou ovale eft ordinairement fermé ; elle
n'opere plus , 6c le fang ne fe porte plus contre la
cloifon des oreillettes.
Cette ftrmfture, rciiciilaire elle-même, paroît.
bien être l’cftet de la violence ; elle l’eft quelquefois
dans les valvules artérielles du coeur. Elle peut avoir
été violentée quand le trou ovale s’étant entièrement
fermé , le fang de l’oreiHettc a fa it , dans fa contraction,
effort contre elle 6c contre le fang de la veine-
cave inferieure. Cet effort ne fe feroit pas fa it,
6c le fang auroit enfilé le trou ovale , s’il avoir été
ouvert.
Il nous refte à expofer le trou ovale , tel qu’il eft
dans le foetus , & d’en fuivre les changemens : ils
font trcs-confidérables & liés à ceux de la circulation
eniicre 6c à celui du coeur , dont le ventricule
gauche , infiniment plus grand dans l’embryon que
le droit, fe trouve dans l’adulte le plus petit des
deux. On fe fouviendra que le ventricule gauche eft
feul vifible dans les premiers tems de l’embryon, 6c
que le ventricule droit ne commence à être recon-
noirtabie que plufieurs jours plus tard.
L’oreillette droite eft dans cet état inféparable ,
6c confondue avec l’oreillette gauche. Les vaificaux
du poumon ne font encore que des filets invifibles
6c le fang de la veine-cave pafle , fans exception
par le trou ovale. Plus l’animal eft proche de ion
origine, 6c plus ce paffage eft ample. Dans un foetus
O V A humain de deux mois, prefque toutela cloifon étoît
percée, 6c on n’y appcrcevoit encore aucune valvule.
Au bout de trois mois , le canal auriculaire rentre
dans le coeur , l’oreillette s’en rapproche , le trou
ovale del’cend avec l’oreillette , le ventricule droit
commence à naître , 6c on apperçoitune valvule dans
"ouverture de la cloifon. La valvule monte dans le
trou ovale, à mefure que le foetus approche de fa maturité,
fes cornes fe rapprochent6c le partage diminue.
La valvule du trou ovale eft la cloifon même
formée parla membrane interne des deux oreillettes,
6c par quelques fibres mufculaires. Cette paroi eft
imparfaite , elle incline de devant en arriéré , 6c fa
partie fupérieure eft en même tems pofterieure.
Cette partie fupérieure fe cache derrière l’arc (upé-
rieurde Panneau ova/c, mais elle n’y eft pas attachée ;
il y a un partage libre entre le bord llipcrieur de la
cloifon 6c la face pofterieure de Panneau. Ce partage
ne paroît pas d la vue, quand on a ouvert l’oreillette
droite; on ne Papperçoit qu’ en écartant les parties.
L’extremité fupérieure de la valvule produit deux
petites cornes qui s’élèvent au-deffus du paffage,
derrière Panneau & au-deffus même de fon arc fupé-
rieur. Ces cornes donnent au bord fupérieur de la
valvule la figure d’im croiffant. La corne droite eft la
plus grande ; elle fc recourbe en cordé 6c contre la
corne gauche , ÔC va s’attacher à la paroi de l’oreillette
proche Porifice de la veine pulmonaire fiipô-
rieure du coté droit.
La corne gauche eft plus courte , plus droite, inclinée
cependant contre fa compagne, & s’attache
par une ou plufieurs fibres aux parois du finiis gauche.
Ces cornes ne s’effacent jamais, même dans'
l’adulte. Les fibres mufculaires de la valvule ne me
paroiffent pas avoir une direélion confiante. J’ai vu
un mufcle rayonné fe répandre fur la valvule d’un
centre commun ; j’ai vu un mufcle defeendre de
gauche à droite ; je Pai vu revenir de la droite dans
une direélion tranfvcrfale. Ce qu’il y a de plus confiant
, c’eft que ces fibres appartiennent toujours au
lînus gauche. Mais pour un fphinéler annulaire, je
n’ai rien vu qui puiffe lé faire admettre.
Les anciens ont cru que le fang paffe par le trou
ovale de l’oreillette droite à la gauche. Comme le
fang vient au coeur par les deux veines-caves, 8c
fur-tout parla veine-ombilicale ÔC parla veine-cave
inférieure, 8c que ce fang eft par la valvule de cette
veine dirigé contre l ’ouverture du trou ovale jconiws
ce fang eft toute la maffe du fang que le coeur puiffe
recevoir 8c que le fmus gauche ne fauroit lui oppo-
fer une colonne de fang plus forte ; comme la courbure
du trou ovale va obliquement de la droite à la
gauche, 6c que le fang venant de la droite ne peut
que l’enfiler, au lieu que le fang de la gauche le doit
preffer contre Parc fupérieur de Panneau ovale ^ il
paroiffoit bien naturel qr.c le fang des vcincs-cavcs
le partageât, 6c qu’une partie entrât dans le ventricule
, tandis que le refte paffoit par le trou ovale.
L’air, la cire, une liqueur quelconque paffe par
cette ouverture avec facilité, quand elle y eft pouf-
fée par l’oreillette droite.
Cette direftion paroît d’autant plus naturelle,
que la formation fuccelfive des parties du coeurdans
le foetus paroît abfolument l’exiger. Dans l’embryon,
il n’y a point de ventricule droit, ou du moins il ell
invifible. Le fang de la veine-cave encore unique,
n’a donc d’autre chemin à prendre que celui de Po-
reillette gauche qui feule peut le recevoir. Le poumon
eft invifible alors, fes vaiffeaux le (ont aurti-
bien que lu i, il n’a pas befoin de fang , il ne fauroit
en admettre, 6c la circulation (e fait (ans lui de la
veine-cave par le trou ovale dans l’oreillette gauche
6c dans le ventricule gauche qui exifte fcul encore ,
6c par l’aorte.
O V A , de la vérité de cette direaloii
s’éleva contre l’opinion
' "° feîl con re tous, il fut fe faire un parti dans
i de Paris même , & s’il ne féduiùt pas en- 1 academ e de 1 Duverney, il le rédmlit a liar-
à i fc g e entre l’opin.on de fon mattre &
‘ "unleiTphénomcne fervolt de fondement à la
c r il^ .ed e id .y p n a ls c e p h ^m en ^ ^
r,f. L’fe'erepulmonamcel^^
que 1 aorte , c d l ■ , ,-,ycs y font plus amples
; im ts^ c :; i,’é S u e s - d u c ^ é gauche de quelques
veines P"'"’ “ " " ” à adopter le fen-
• l ie t à'i’oreillc.te
dîmt" 1 e^iarïi^ dè fon lang; fi le ventricule droit
t l artere pulmonaire font privés de cette portion
% f g le‘ ventncnle droit & l’artere pulmonaire
devroilnt être plus petits & etro.ts que o-
reillette & que le ventricule gauene >
le ventricule gauche & l'aorte ayant de P'“ * V y "
ventricule droit & que l’artere pulmonaire, la por
lion de fang qui paire par le trou ov,,/e.
Pour expliquer la proportion des vo urnes des
cavités droites du coeur, Mery trouvent donc qi. h
falloir changer la direSion du lang qui pafle par le
trou ouuU. Il repaire , dlfo.Ml ,.de l'orc.lletle gauche
à l’oreillette droite ; le ventricule gauche & I aorte
perdent donc le fangqu’acquierentle ventricule droit
& l’artere pulmonaire : dès-lors il eft bien naturel
que la lumière de l’un & de l’autre furpafle celle des
cavités analogues du côté gauche.
Le fait eft v ra i, & quelques dclenleiirs de 1 an-
cienn» caufe ont en tort de ne pas convenir qu’en
effet l’artere pulmonaire eft plus grofte dans le foetus
‘’ "ils étoient plus fondés i oppofer à Mery la ftruc-
lurc du trou ov,lc, preuve direac contre laquelle
fa preuve indireae ne poiivoit ctre atlmife. Ca r, fi
lallruaure des parties ne permet au lang d antre
pafi’age que de droite à gauche, ce paffage doit etre
vrai,quand même on ne réainroic pas a expliquer
le volume fupérieur de l'artere pulmonaire.
Ils étoient fondés dans la fmidhire. La clofton
qu’on appelle trou ovale étant placée obliquement
6c enfoncée de droite à gauche , 8i convexe de la
gauche à la droite , il paroît que le lang Im donne
cette concavité , en la preffant non de la gauens a a
droite mais de la droite à la gauche.
La valvule eft plus que fuffi'.antc pour fermer tout
palTa<’ e de la gauche à la droite : elle laiffe entre fa
iurface droite & l’arc fupérieur de l’anneau, une
ouverture du côté droit, oii elle eft plus courte,
mais du coté gauche elle s’élève au-dellus d*' l arc.
Le fann qui paffe de droite à gauche , poulie la valvule
(levant lui 8c l’éloigne de l’anneau ovale. Celui
oui tenteroit de palTer de la gauche à la droite , prefie
h valvule contre l’anneau , 6c ferme parfaitement
la communication.
J’ai louvent (buffle l’nne des oreillettes apres
l’autre. Quand on fouffle l’oreillette droite , l’air
paffe fans'dlfficulté à la gauche ; il pouffe devant lui
la valvule , & élargit le paffage entre Ion bord lu-
péricur 6c l'anneau.
Quand on fouffle l’oreillette puche , le contraire
arrive. La valvule appliquée à l’anneau ferme le
paffage , & l’air eft retenu; la valvule devient
convexe de la gauche la d ro i te e lle le foutient
pendant quelque tems dans cette fituation. Si jamais
l’ air a trouvé un paffage, c’eft que les parties détachées
fe relâchent 8c n’ont plus leurs dlmenfions naturelles.
D'autres faits allégués par Mery font douteux.
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Il n’eft pas vrai que le ventricule droit foit plus ample
dans le foetus ; la différence n’eft pas même bien
grande d’une oreillette à l’autre. __ _
Ces faits qui établiffent la vérité du fentunent
de Harvey , ne répondent pas à l’objection dz
Mery. La folution n’en eft cependant pas bien
difficile.
Dans le foetus le fang a deux chemins particuliers
pour paffer des cavités droites du coeur aux gauches
; chemins qui fe ferment après la nairtance. Le
trou ovale ôte au ventricule droit une partie de fon
fang6c l’ajoute aux cavités gauches. Mais le conduit
artériel enleve aurtl du fang à ces cavités gauches ,
puifque le fang qui paffe par ce conduit ne vient ni
dans l’oreillette, ni dans le ventricule gauche, ni
dans l’embouchure de l’aorte.
Si la lumière du partage du trou ovale ctoit parfaitement
égale à celle du conduit artériel, l aorte
devroit être égale à l’artere pulmonaire. Cellc-a
jierdroit ce qui paffe par le trou ovale.^ L aorte per-
droit ce qui paffe par le conduit artériel ; les pertes
feroient égales, 6c les refidus de fang égaux dans les
deux orifices.
Mais fi le conduit artériel a plus de diamètre que
le trou ovale ^ 8c s’il ote plus de (ang à 1 orifice de
l’aorte que n’y ajoute le trou ovale, le problème
eft réfolii. L’artere pulmonaire perdant moins de
fang que l’aorte, doit être plus large. Mais ce fait
eft clair 8c décidé. ,
Le quarré du diametre de l’artero pulmonaire elt
de 1704 parties , le conduit eft de 1849. ^
de 841 , quand l’artere étoit de 1511. Le conduit
artériel ôte donc à l’aorte naiffaute au-delà de la moitié
du lang de l’artere pulmonaire. La mefure prife
à différentes fois a varié , mais la proportion a toujours
été à-peu-pres la meme.
U eft plus difficile de mefurer l’ouverture du trou
ovale. Ses deux diamètres font inégaux. Tout com-
penfé,cette ouverture ne peutêireque de 7!’^^ de
pouces au plus, 8c la lumière ou le quarré du
conduit artériel eft de 515. U paffe donc une fols
plus de fang par le conduit artériel, qu’il n’en paffe
par le trou ovale., 6c l’embouchure de l’aorte eftné-
ceffairement plus petite que celle de 1 artere pulmonaire.
Dans le fyftcme de M. Mery , le phénomène feroit
inexplicable. J’ai calculé que dans cette hypo-
thefe l’artere pulmonaire feroit à 1 aorte coinmo
quinze à deux.
M. Window , éleve de Duverney , &C fon fubfli-
tué , a cru trouver un expédient pour accorder le
fentiment de fon maître avec celui de Mery. L’oreillette
, difoit-il, eft unique dans le foetus. On doit
regarder fa cloifon comme fi elle n’exirtoit pas.
Cette idée peut fe défendre quand U s agit d un
embryon, d’un foetus extrêmement petit. U n’en elt
pas de même d’un foetus de fix mois ou d’un autre
plus avancé. A cet âgé la cloifon des oreillettes elt
affez parfaite pour déterminer le paffage du fang, 6c
fa valvule affez ample pour ne permettre que le
partage de la droite à la gauche, 6c pour s’oppofer
au partage de la gauche à la droite.
J’di donné la defcripiion du trou ovale dans l’adulte
& dans le foetus. Il relie à connoître les caufes qui
en operent le changement, 6c qui après la naiifance
ferment, du moins dans le plus grand nombre des
(îijcts, le trou ovale, ou eniierement, ovi qui n y
laiffent fubfifterqu’une petite ouverture ; car ce trou
le ferme dans le plus grand nombre de ftiiets, & c’eft
lin e afl'ertion trop générale que de dire qu’d ne le
ferme j,imais. . , r
On fait affez qu’apres la naiffance le poumon le
dilate , que le itmg y paffe avec plus de facilité, que