ao8 O V A
xm
■ X i I )!
les branches pulmonaires cle I’artere de cc nom
deviennent plus confidcrables, & que le conduit artériel
ne tarde pas à fe boucher.
Dans le trou ovale, ce changement arrive toujours
plus tard , & très-fouvent il relie dans l’homme
tout-à-lait formé, un palfage dans la partie fupe-
rieurc delacloifon, entre l’arc fupérieur de l’anneau
ovale, entre ce qui relie de la valvule. Quand ce
palTar’ e ell ferme , ce qui eft pourtant le cas le plus
ordinaire , on voit à la même place un enfoncement
conique oblique , dont la bafe regarde 1 oreillette
droite. Cette figure ell encore une preuve que le
fang venoil de la droite pour palTer ce trou ovale,
& qu’il fe portoit à gauche.
La caufe qui ferme le palTage paroît etre dans
l’équilibre rétabli entre le lang de l’oreillette droite
& celui de la gauche. Plus il palfe de fang dans^ le
poumon parles veines pulmonaires, moins U s’en
échappe par le conduit artériel, & plus ij en vient
dans l’oreillette gauche. Quand le conduit arteriel
ell entièrement fermé, le fang de lartere pulmonaire
palîe en entier par les branches pulmonaires ;
il y a alors équilibre entre le fang des deux oreillettes
, ta cloifon ell fufpendue entre deux caufes égales
; elle ell appliquée avec force par le fang de
rorcillette gauche à l’arc lupérieur de 1 anneau. Il
n’ell pas fans apparence que la contracHon de 1 oreillette
gauche prefiant la valvule contre l anneau , y
excite une efpece d’inflammation, qu’une humeur
vilqueufe en fuinte , ôc que la valvule fe reunit à
l ’anneau.
OUANDEROU, f. m. ( Hiß. nat. Zool. ) efpece
de linge babouin qui fe trouve a Ceylan.^Il a le corps
aiTez long & allez mince par le bas, la tete entouree
d’une crinière & d’une grande barbe de poils rudes,
le rniifeau alongé, les dents canines, plus longues
que celles de l ’homme , des abajoues , des callofites
fur les felTes , & la queue longue de fept à huit^pouces
: on en voit des variétés à corps noir ou mêlé de
roux , & barbe blanche , ou à corps blanchâtres Sc
à barbe noire. Ces animaux marchent le plus fou*
vent à quatre pieds:ils lont farouches Ô£un peu féroces,
& lorfqu’ils ne font pas domptés, ils font fi
méchans, qu’on eft obligé de les tenir dans une cage
de fer. Cependant fl on les prend jeunes ils s’appri-
voiient, & les Indiens fe plailent a les inllruire.
Au rapport des voyageurs, les blancs font les plus
mauvais , Setrès-ardens pour les femmes. Conf. Buff.
H,JL nat. 4°. r. xy. ( D. )
OUARINE , f. m. ( Hiß. nat. Zool.) efpece^de
finge qui tient des babouins & des fapajous , & I un
des plus grands de cet ordre d’animaux. Le poil noir
& long, formant fous le cou une efpece de barbe
ronde ; la face large & quarrée, les yeux noirs &
brillans , les oreilles courtes & arrondies, les narines
ouvertes à côté du nez, & la cloifon très-épaiffe ;
point d’abajoues ni de callofites fur les feffes , & la
queue prenante, font les caraÛeres extérieurs de
cette efpece, auquel s’en joint un autre beaucoup
plus remarquable, qui lui efl commun avec l’alouate,
c’efl que fa voix retentit comme un tambour & fe
fait entendre au loin. Ces animaux ont dans la gorge
une forte de tambour offeux, dans la concavité
duquel le fon de leur voix grofiit, fe multiplie &
forme des hurle mens par écho ; ce qui les a fait appel-
1er hurleurs : on fait que la voix fonore de l’âne dépend
d’un méchanifme analogue à celui-là. Du refie
ils font fauvages, indomptables; & quoiqu’ils ne
foient pas carnaciers , ils infpirent la crainte , tant
par leur voix effroyable que par leur air d’impudence.
Voye\_ Buffon, Hiß. nat. 4°. T. X y . ( D . )
OUATIER , f. m. {^Botanique. ) arbre qui porte
la ouate, ou cette efpece de coton fin, dont on fe
O V A
fert pour remplir des coulfins, pour fourrer des
robes de chambre , des vefles, des courte-pointes,
&c. Il croît de lui-même en pleine campagne Ôc
fans culture : le Siamois, chez qui on en trouve
beaucoup , le nomment ton-ngkiou. Cet aibre efl de
deux efpeces très-différentes ; il y en a de grands
de petits : j’en ai vu des uns & des autres.
Les grands, qui font de deux fortes, reffemblent
afiéz aux noyers pour la forme & la difpofition de
leurs branches. Le tronc efl d’ordinaire plus haut &
plus droit, à-peu-près comme efl le tronc des chênes;
Iccorce efl heriffée en certains endroits de
groffes épines courtes, larges par la bafe, rangées
en file & fort ferrées. Les feuilles tiennent également
des feuilles du noyer & de celles du châtaigner :
elles croiffent toujours cinq à cinq ; leurs pédicules
qui font fort courts , s’uniffent à un fixieme qui eft
commun, lequel a fouvent plus d’un pied de longueur.
La fleur efl de la forme & de la grandeur
d’une tulipe médiocre, mais fes feuilles font plus
épaiffes, & elles font couvertes d’un diivetaflez rude
au toucher. Le calice qui le renferme par le bas eft
épais & d’un verd clair, ponélué de noir, & de la
forme de celui des noifeties, à la réferve qu’il n’eft
pas haché &c effilé de même par le haut, mais feulement
un peu échancré en trois endroits.
Tout ceci efl commun aux deux efpeces de grands
ouatiers : voici maintenant en quoi ils different ; les
uns portent la fleur avant la feuille : j’en ai vu plu-
fieurs qui éîoient tout couverts de fleurs, & n’a-
voient pas encore une feuille. Les autres portent les
feuilles avant les fleurs, du moins ceux que j ’ai vus
de cette efpece , avoient les feuilles toutes venues,
& le s fleurs étoient encore en bouton. Les premiers
font plus épineux & moins fournis de branches que
les derniers : ils ont la fleur de couleur de citron, 8c
alTez douce au toucher ; & les féconds l’ont rude
& d’un rouge foncé par-dedans, mais pâles & jaunâtres
par-dehors. Dans les uns & dans les autres il
part du fond de la fleur un grand nombre de filets
ou baguettes furmontées de petits fommets, lef-
quelles font en plus grand ou plus petit nombre
mais partagées en quatre petits bouquets de dix
baguettes chacun , placés au fond de la fleur à l’entre
deux des feuilles : 8c entre ceux-ci il s’en éleve
un cinquième, compofé de feîze de ces baguettes,
au milieu defquelles il s’élève une efpece de piftiî
un peu ouvert parle haut. Dansceux-Ià aucontraire
les baguettes font en bien plus grand nombre , mais
fans ordre & fans diflinftion. Pour ce qui efl du
fruit, ou pour mieux dire de l’étui qui renferme la
ouate, il efl de figure oblongue & femblable aux
figues bananes, que les Portugais appellent ßgosr
caroças.
L’ouaeier de la fécondé, ou pour mieux dire , d»
la troifieme efpece, efl beaucoup plus petit que les
deux autres. Son tronc & fon branchage font afiez
femblables à ceux de l’acacia : fes feuilles font d’une
grandeur médiocre , de figure ovale , & terminées
en pointe : elles font couvertes par-defTus & par-
defTous d’un petit duvet fort doux au toucher. Les
maîtreffes fibres qui partent de la côte de la feuille
font fort diflinétes & très-bien rangées. Les étuis
qui renferment la ouate font compofés de deux tubes
, termines en pointe aux deux extrémités & unis
enfemble ; ils font ordinairement de la longueur de
neuf ou dix pouces, 8c de la grofleur du petit doigt.
J’en ai vu qui avoient plus d’un pied de longueur ;
quand on les rompt dans leur verdeur, il en fort un
lait gluant, fort blanc, & l’on trouve au-dedans la
ouate bien preffée avec plufieurs pépins jaunes, de
figure oblongue. Ces étuis pendent à des pédicules
ligneux, lefquels ne font que la branche de l’arbre
continuée, qui forme cinq petites feuilles de fon
écorce.
I -
O U ï
écorce même à l’endroit où elle efl unie. Recueil de
Lettres édifiantes & curieufes , tome X y i.
OUGELA , ( Géogr. ) petite ville du royaume de
Tripoli , dans fie défert de Barca , à huit journées
de la ville de Bongazi ou Bércuis, capitale du royaume
de Barca , oii fut trouvée la belle flatue de marbre
d’une veftale, qui efl aujourd’hui dans la galerie
de Verfailles.
Dans le défert, à deux jours de Ougela, efl un
payspétrlfié , nommé en Arabe Æ?^/w,c’efl-à-dire,
cap ou téti de poijj'on.
On y trovivc quantité de palmiers & d’oîiviers
avec leurs fruits pétrifiés, la plupart renverfés &
déracinés fans avoir changé de couleur.
M. le Maire qui avoit été dix-fept ans confui à
Tripoli, en ap))orta pUifieurs branches Si racines
pétrifiées, à la cour de Louis XIV.
On y trouve même des corps humains pétrifiés : le
confui envoyade fes gens en chercher, ils chargèrent
plufieurs chameaux de divers membres rompus , 8c
même d’un enfant tout entier ; mais tout ayant été
tranfportc par ordre du roi de Tripoli ( Calil-
pacha ) , dans le golfe de la Sidre, ôc embarqué fur
une galiotc qui venoit à Tripoli, ce bâtiment périt
dans le trajet par une violente tempête.
Il apporta à Verfailles cinq ou fix dattes pétrifiées
qui furent admirées, & qu’on ne difeernoit point à
la vue des autres qui n’étoient point pierre.
Cette plaine eft remplie d’uii fable groffier que
rimpctuofiîé des vents agite fi fort, que de tems
en tems on découvre des hommes 8c des animaux
pétrifiés qui n’ont changé ni de forme ni de figure.
Le Maire figne cette lettre en forme de relation,
au Caire , 26 août 1719.
Le royaume de Barca n’ efl pas le feul où l’on voie
des merveilles de cette efiiece.
Le P. Sicard , jéfuitc mlffionnaire , nous apprend
dans fa lettre écrite du Caire au comte de Touloufe,
premier juin 1716 , que la plaine deNitrie enbafle-
Egypte, renferme des mâts, des planches pétrifiées,
ce qu’il attribue a la vertu du nitre de ce climat ; il
a compté jufqu’à 50 de ces mâts. Le royaume de
Séjara qui n’eft pas loin, contient des pétrifications
plus admirables encore , dont M. le Maire , confui,
a été témoin, yoyei^ le deuxieme volume des Nov. Mem.
des jefuites dans Le Levant, 1 y t y . Mercure de France ,
janvier lya^- Choix de Mercure, t. X X y jI,p a g e GG,
§ OÜIE, f. f. ( Phyfiologie, ) Vouïe efl une fenfa-
tlon excitée par les fons reçus dans l’oreille.
Je ne parle pas ici de la nature du fon, qui appartient
de trop près à la phyfique. Je me contenterai
d’offrir quelques idées fur la maniéré dont le fon
agit fur l’organe de Vouïe , 8c fur les perceptions
qu’il excite dans Fame.
L’organe extérieur de Vouïe paroît être ftltpour
la perception des fons qui viennent de loin : les fons
qui naiflén: fort près du cerveau , n’onr pas befoin
de cet organe pour être apperçus. Les fous qui frappent
im^iédiatement le crâne, fe font entendre fans
le fecourildc l’organe extérieur, 8i malgré l'a deflru-
élion. Les fourds entendent le fon d’un homme qui
parle en tenant à la bouche un bâton, dont le fourd
tient l’autre extrémité entre les dents. On le fert cle
tet artifice pour faire entendre les fourds : il ell né-
ceffaire que le fourd fe ferve des dents pour faifir le
bâton. Les fourds entendent les mots que l’on prononce
au-deffiis de leur tête.
Il n en eft pas de même des fons qui viennent du
loimain. Pour les entendre , il fautXjue l’air ébranlé
puifle par le conduit de Vouïe frapper la membrane
du tambour. Ces fons peuvent être confidérés com-
ine des lignes : en frappant le cône cartilagineux de
Tome ly .
O U I 209
’oreille des quadrupèdes ils fe concentrent par la
'éflexion, & Ibnt reçus dans le conduit.
Dans l’homme l’orellie eft phis nue, &; par confé-
quent plus élaftique ; car les poils ne peuvent que
luffoquer en particle fon dans les betes. Cette oreille
lifte a des éminences dans rd'pece hiimaine & des
cavités. Boerhaave aflliroit qu’il avoit d^us l.u uij-et
tiré des lignes de réflexion égales aux lignes d’incidence
, 8c que toutes ces lianes avoient abouti au
conduit de Vouïe.
Les animaux favent donnerdu mouvement à leurs
oreilles, ils en tournent la partie concave contre
l’endroit dont partent les fons qui les inîcrefl'ent.
C ’eft un grand avantage, dont l’homme eft privé.
Il l’imite en tenant la main derrière l’oreille, & en
réfléchiflant contre le conduit les fons qui viennent
des corps placés devant fon vifage : il fait plus encore,
il met à la place de la main un cornet dont l’ample
entonnoir reçoit les fons, & dont le tuyau efl appli ;
qué au conduit.
La nature élaftique de l’orellIe & du conduit
augmente les fons en les réfléchifiant.
Le conduit de l’oreille mene à la membrane du
tambour. Pour qu’on entende , il faut que ce conduit
folt libre. Des fongofites clans ce conduit, une
membrane préternaturelle, L’humeur cérumineufcj
accumulée & épaiffie dctruifeni Vouïe.
On objeèle contre ces faits fi fiinpies & fi multiplies,
les exemples de différens hommes à qui des
blefliires ou des abcès avoient defruie la membrane
du tambour, dont les offclets même ctoient fortis
de l’oreille , & qui cependant n’ont pas perdu Vouïe.
L’expérience a été faite avec le même fiiccès fur des
animaux vivans. J’ai vu moi-même un enfant perdre
le marteau & l’enclume par un abcès, 8c conlérver
Vouïe, du moins pendant quelques mois.
Comme le conduit de Vouïe efl un peu tortu , &C
qu’ilaboutitàuncmembrane extrêmement élaftique,
creulée en forme de cône, les fons doivent fe renforcer
par les réflexions, & fe concentrer à la fin
dans la pointe de ce cône. Le conduit a une reft'em-
blance naturelle avec l’oreille de Denis, courbée en
forme d’un couche , dans laquelle les fons fe multiplient
encore de nos jours, & qui, du tems du tyran,
fe concentroient dans un canal étroit quimenoic à
fa chambie.
Les miifcles des oITelets de Vouïe paroiftent devoir
tendre la membrane ou la relâcher. On croit aft'ez
généralement , qu’au premier avertifl'ement d’un
bruit encore confus, l’ame , qui fouhaite de diflin-
guer plus exaélement ce fon , fait agir le tenfeur de
la caiffe, & que ce mufcle tirant en-dedans la membrane
( vo)'c{ O r e il l e , Suppl. ) augmente fa ten-
fion. Il efl moins probable qu’il y ait des organes
pour relâcher cette membrane. Les mufcles, que
l’on a cru fervir à ce but, n’exiftent pas.
. On a renchéri fur cette idée. Comme les deux
corps, dont les olcillations font les mêmes, dans un
tems donné, réfonnent par fympathie mievix que
d’autres corps , on a cru que la membrane du tambour
fe tendüit pour fe mettre à l’unlfTon des fons
les plus aigus, & le relâchoit pour fe rapprocher des
corps dont les fons ctoient graves. Par ce moyen
on fuppol'eque cette membrane, en imitant les ofcil-
lations des corps fonores, les tranfmet avec plus de
force à l’oreille intérieure. L’oreille auroit à-peu-
près le même avantage que l’oeil, dont la prunelle
fe ferme à la lumière trop forte , & s’ouvre à la lumière
foible. Cette conjecture ingénieufe n’a pas
encore été appuyée par des expériences.
Le marteau , qui paroit tendre la membrane du
tambour , doit être frappé dans fon manche , quand
cette membrane ell pouffée en-dedans par l’air char-
i gé de fon. Cette fecoufi'e doit s’imorimer à la tête
‘ ■ D d