" J
m r
' 1
l l i :
714 s A L
Salom ôNj fdcrêe.') fîls de Diivld,&: le tniit
de l'on adultéré avec Bethfabée, lui luccéda au trône
d’IlVaël, & fît un des plus grands rois dont rhilloire,
meme profane, fafTe mention.
David, accablé de vieillelTe, ctolt fur le bord
du tombeau. Adonias ,run de fes fils, jeune homme
cjui joignoit à une ambition dcmelurée des qualités
brillantes ^ fur-tout une figure léduifante , rélolut
de profiter de la foiblefl'e de fon pere pour s’emparer
du trône. Il fe faifoit voir tous les jours au
peuple , monté fur un char qu’il conduifoit avec
adrelTe ,& précédé de cinquante hommes qui cou-
roient devant lui. Les grâces de la perfonne , le leu
de la jeuneffe qui brilloit dans fes yeux, lui gaguoient
les coeurs de la multitude qui ne juge que lur les
apparences. Il entretenoit en même tems une étroite
liaifon avecJoab , le plus grand capitaine des armées
de David, & avec le grand-prêtre Abiathar. Lorf-
qu’il eut pris toutes fes mefures , il raflémbla un jour
fes partlfans dans un certain endroit ^ immola un
grand nombre de viélimes au feigneur, & en fit en-
fuite un fertin magnifique, dans lequel il fut proclamé
roi par tous les convives. Le prophète Nathan
en donna aulTi-tôt avis à Bethfabée, mere de i'â/owo/:,
auquel le trône étolt delliné. Il lui confeilla d’aller
trouver le roi & de l’informer de tout ce qui fe paf-
foit. Bethfabée obéit ; elle rappella à David le ferment
qu’il avoit fait de placer Salomon lur le trône.
David le confirma; & , indigné de l’audace d’Ado-
nias, il fit venir le prêtre Sadoc , le prophète Nathan
& le capitaine Bana'ias, & leur dit : « Condui-
» fez mon fils Salomoninv mes mules à Gihon , qu’il
» y folt facré roi d’Ifraël par les mains de Sadoc ÔC de
» Nathan , & que chacun crie : vive le roi Salomon,
n Ramenez-Ie enfuite à Jérufalem, faltes-le affeoir
» fur mon trône ; qu’il y regne en ma place, je lui
» remets l’autorité fouveraine ». Ses ordres furent
promptement exécutés. Salomon , après avoir reçu
î’onclion fainte, fut placé fur le trône de David,
aux acclamations de tout le peuple qui le combla de
bënédiélions, & fit mille voeux pour la profpérité de
fon regne. David voulut rendre lui-même fes hommages
à fon fils, & s’écria: « Béni foit le feigneur
» uui me fait voir aujourd’hui mon fils aflis lur le
» trône AJonias apprit, au milieu delà joie du
feftln, ce qui fe palToit à Jérufalem. La frayeur s’empara
auiïl-tôt de tous les convives qui prirent la
fuite. Se voyant feul, il fe réfugia auprès de l’aiitel,
& ne voulut point fortir de cet afyle que Salomon
n’eût juré qu’il ne le feroit point mourir. Cependant
David termina fa carrière. Avant de mourir, il recommanda
à Su/omo/: de punir Joab, général de fes
armées, meurtrier d’Abner & d’Amafias , & Sémci
qui l’avoit autrefois maudit dans fa fuite.
Salomon ayant pris polTeflîon du royaume , commença
par immoler l’ambitieux Adonias qui avoit
voulu lui ravir la couronne. Ce prince ayant ofé
demander pour femme Abifag, ccîte jeune Sunamite
qu’on avoit donnée à David pour le réchauffer dans
fa vieillelTe ; Salomon jugeant qu’une pareille demande
couvroit des delTeins pernicieux, envoya
Banaïas avec ordre de tuer Adonias ; ce qui fut exécuté.
Il fongea enfuite à exécuter les dernieres vo lontés
de fon pere , au fujet de Joab & de Séméi. Le
premier fut égorgé au pied de l’autel par la main de
Banaïas. La punition du fécond a quelque chofe de
particulier. Si//o/72£)«ayant fait venir Séméi, lui dit:
i< BâtilTez-vousune maifon à la ville & y demeurez;
» je vous défends de fortir de Jérufalem, &: je vous
» déclare que le jour même que vous pafl'erez le
» torrent de Cédron, vous ferez puni de mort».
Séméi promit d’obéir 6c demeura en effet trois ans à
Jérufalem fans en fortir. Mais fes efclaves ayant un
jour pris la fuite & s’étant fauves chez Achis, roi de
S A L
Geth, Séméi, fans fonger à la défenfe de Salomon ■
monta promptement lur fon ilnc , 6c alla chercher
fes efclaves dans le pays de Geth. Le roi en fut informé
, & ordonna en conlcquence à Banaïas de le
faire mourir.
Ce prince, après avoir alfermi fon trône parle
fupplice des ennemis de fon pere, époufa la fille de
Pharaon, roi d’Egypte; 6c, pour la profpérité de
cette union, il fit couler le lang de mille vidimes fur
un autel élevé à Gabaon. La nuit quiluivic ce jour
folemnel, le feigneur lui apparut en longe 6c lui dit:
Dimandc-moi ce <]ue tu voudras , je U l'accorderai.
Salomon demanda la fagelfe 6c le dilcernement nécei-
faire pour juger les peuples avec équité. Cette demande
plut au feigneur. Non feulement il accorda à
Salomon la lagell’e, mais encore il lui donna les autres
biens qu’il n’avoit pas demandés, comme les
richelfes 6c la gloire. Salomon retourna le lendemain
à Jérufalem, & donna un grand fcllin, dans lequel i!
fit le premier elfai de cette fagellè dont il venoit
d’être doué. Deux courtilannes vinrent fe préfenter
devant lui. L’une d’elles prit la parole 6c dit ; » Sei-
» gneur , nous demeurions, cette femme 6c moi,
»feules dans la même chambre; nous y avons ac-
» couché, à trois jours d’intervalle l’une de l'autre,
» Cette femme a étoufié l'on entant la nuk, en clor-
» mani. Dès qu’elle s’efi apperçue de ce malheur,
» elle s’ert levée tout doucement pendant que je dor-
» mois, elle a pris mon enfant à mes côtes 6c y a
» fubllitué le fien qui étoit mort. Le matin, je me
» leve pour allaiter mon enfant , & je le trouve
» mort ; mais en l’examinant plus attentivement, fai
» découvert que ce n’etoit pas le mien.— Cela eft
»faux , reprit l’autre femme; votre enfant ell
»mort, 6c le mien eft vivant. — Vous mentez,
» reprit vivement la premiere ; c’cfl votre enfant
» qui ell mort, le mien eft vivant ». Salomon , pour
terminer cette conteftation , fit apporter un glaive
6c dit : que l'on coupe en deux l'enfant que ces jenunts
fe dïfputent, & qu'on leur en donne à chacune la moitié....
A cet ordre, les entrailles de la véritable mere
furent émues. « Je confens, s’écria-t-elle ,que ma ri-
» vale ait l’enfant tout entier , plutôt que de le voir
» périr... L’autre femme difoir, au contraire, que
» l ’enfant ne foit ni à toi, ni à moi, mais qu’on le
» partage ». Alors Salomon décida que la premiere
femme étoit la véritable mere de l’enfant, 6c le lui
fit donner. ■
Ce grand prince donna quantité d’autres exemples
de fa l'ageflè , particuliérement dans l’économie 6c
dans l’ordre admirable qu’il établit dans fa maifon.
La fagelfe de Salomon, dit récriture, l’emportoit
» fur toute celle des Orientaux 6c des Egyptiens ».
Il fut le plus fage de tous les hommes. Il compofa
trois mille paraboles 6c cinq mille cantiques. II écrivit
des traités fur toutes les plantes, depuis le cedre du
Liban jufqu’à l’hyfope, fur tous les quadrupèdes,
les volatiles, les reptiles 6c lespoilfons.
L’ouvrage le plus glorieux 6c le plus important du
règne de Salomon fut la conllruélion du fameux
temple de Jérufalem. Dieu l’avoit choifi pour lui
bâtir une demeure, préférablement à fon pere David,
parce que fes mains ne dévoient pas être trempées
dans le fang , 6c que fon regne devoit être paifible.
Le trône de Salomon ert encore un de fes ouvrages
le plus vanté dans l’Ecriture. Ce trône étoit d’ivoire,
revêtu d’or. Il y avoit fix degrés ; 6c des deux côtés
de chaque degré, il y avoit un petit lion. Le fiege
étoit foutenu par deux mains ; 6c il y avoit doux lions
auprès de chaque main.
L’Ecriture , pour donner une idée de la magnificence
de Salomon 6c du bonheur de fes peuples, dit
que, pendant tout le tems de fon regne, chaque
Ifraclitc demeuroit fous fa vigne 6c fous fon figuier ;
S A L
que l’argent étoit en aufii grande abondance a Jeru-
falem que les pierres , 6c que les cedres y ctoient
aufiî communs que les fycomores. La reine de Saba ,
ayant entendu vanter la fagelfe de Salomon , vint le
le trouver , dans le defiéin de lui propofer des énigmes
6c des paraboles. Elle entra dans Jérufalem avec
un train magnifique , fuivie de plulieurs chameaux
chargés d’o r , de pierres précleufes 6c d’aromates, 6c
fe rendit au palais de Salomon , auquel elle propofa
ce qu’ elle avoit médité. Le roi répondit à tou t, de
la maniéré la plus fatisfailante. Il n’y eut aucune des
qiieftions de la reine qu’il n’éclaircît pleinement.
Cette prlnceffe, également fiirprife de la fagelfe qui
cclatoit dans les difeours de Salomon., de la magnificence
qui brilloit dans fa cour , 6c de l’ordre admirable
qu’elle voyoit régner dans fon palais 6c parmi
fes officiers , s’écria, dans un tranfport d’admiration :
« je ne voulois pas croire ce que difoit la renommée
» de votre fagelfe 6c de votre magnificence : je ne
» voulois m’en fier qu’à mes propres yeux ; je fuis
» venue; J'ai vu , 6c je reconnois que la renommée
» cfi bien au-delfous de la vérité. Heureux vos fervi-
» leurs qui jouifiènt continuellement de votre pre-
» fence >» ! Elle s’en retourna enfuite dans fon pays ,
chargée de riches préiens que lui avoit faits Salomon.
La làgefi'e de ce prince fe brifa contre un écueil
qui Ibuvent a été funefie à pUifieiirs grands hommes.
L ’amour des femmes corrompit ce coeur jufques-là
fi dioii ; 6c , ce qui doit étonner davantage , ce fut
dans un Age oit les palfions refroidies 6c prefque
éte'mtes femblcnt faire place à la raifon : ce fut dans la
vieillenbquei'<2/omo«I'e laifia féduire par les femmes,
au point de tomber dans l’idolâtrie la plus grolîiere
6c la plus honteufe. Il eutjufqu’à trois cens concubines
, fans compter les femmes légitimes, qui por-
toient le nom de reines. Ces femmes choifies, la plupart,
parmi les nations reprouvées du Seigneur,
avoient chacune leur culte 6c leurs idoles. L’une ado-
roit Afiarté ; l’autre , Moloch , &c. Salomon , pour
leur plaire, éleva des autels à toutes ces idoles ;
6c l'on vit ce monarque , le plus fage des hommes ,
courber l'a tête blanchie devant ces vains fimula-
cres;6c, d’une main tremblante, brûler de l’encens
en leur honneur : grand 6c terrible exemple de la
fragilité inimaine ! L'Ecriture ne nousapprend point
fi Salomon fe repentit, avant fa mort, de fes égare-
mens, Elle dit feulement qu’il s’endormit avec fes
peres , 6c nous lailî'e dans une trille incertitude lur
le lalut de ce grand prince.
Salomon efi l’auteur du livre des Proverbes , du
Cantique des Cantiques , 6c de VEccléfafe , qui font
partie des livres de l’ancien Teftament , que l'on appelle
ftpientiaux. On lui a aufii attribué le livre de
la Sagefjé, qui porte fon nom dans la verfion grecque
de la Bible ; mais on ne convient pas qu’il en loit
l’auteur, (-j-)
SALTO , ( Mufq. ) c’ctüit ci-devant le nom d’une
figure du chant ; il y avoit deux fortes de fa lti, ou
de fauts.
Le falio fmplice, ou le faut fimple ; c ’éioit un
faut d’une note à une autre plus haute ou plus balfe,
mais éloignée au moins d'une tierce. \.ç fa tofmplice
employé dans la mufique vocale , fe falloir lur une
feule fyllabe.
Le falti compofi, les fauts compofes ; c’étoit lorf-
que l’on pafi'oit quatre notes de peu de valeur, 6c
formant trois fauts fimules lous une l'eule l'yllabe.
( 2-. » . C.)
SAL'V’ INGTON, ( Géogr. Hijl. Li/t. ) ville de la
province de Sufi'ex , en Angleterre , 011 naquit , en
1584, Jean Seldcn , cjui l'e conlacra à l'éiude du droit
6c de ramlquitc l'acrée 6c [irofane. Ce lavant auroit
pu être élevé aux plus grandes places d’Angleterre,
Tome ly .
SAM 715
s’il n’eût préféré fon cabinet à tous les emplois. Après
avoir mené une vie douce 6c appliquée , il mourut
en 16^4. La république des lettres le compte parmi
ceux de fes membres qui l’ont le plus enrichie.
Tous fes ouvrages ont été imprimés à Londres en
lyzq , en trois vol. in-fol. On reproche feulement
à 1 auteur un ftyle un peu obfcur. ( C. )
SALZTHAL 0« SALZDALUM, {Géogrdj bailliage
6c chateau d Allemagne , dans le cercle de bafié*-
Saxe, 6c dans le duché de Briinlwich, principauté de
Volffenbutel. Le bailliage comprend quelques villages
avec des falines confidérables , déjà connuc.s
dans le xiii^ fiecle : 6c le chateau bâti à la moderne
par le duc Antoine Ulric , efi une des plus belles
maifons de plaifance qui foient dans l’Empire : fes
galeries, entr’autres, font admirables, tant par leur
conllruêlion que par leurs ornemens : aucunes
proportions dans l’étendue, ni aucunes commo*-
dités, clans l’ufage, n’y font à defirer , & les tableaux
des plus grands maîtres les remplifient. L'on
compte d’ailleurs par multitude , dans les divers cabinets
de ce château, les pieces de porcelaine 6c le.«
vales émaillés : il y en a plus de mille de ceux-ci, &
plus de huit mille de celles-là ; 6c le tout efi dans l’ordre
le mieux entendu pour l’agrément du coup d’oeil.
Aux portes de ce château, 6c par les foins pieux de la
princelfe Eiifabeth-Julie,époufeduduc Antoine-Ulric,
efi une fondation rcligieufe de quinze filles fous la di-
reélion d’une dame de qualité, 6c fous l’infpeêllon
d’un prévôtoii prieur, membre des états du pays ; ces
filles appellees, fans voeux , à faire la priere deux fois
par jour dans la chapelle du château, trouvent dans
les avantages de cette fondation , ceux du logement,
de l'habillement 6c de la nourriture. ( Z>. G. )
SALZÜNGEN, ( Géogr. ) vi'le d’Allemagne, dans
la Franconie, 5c dans la portion du comté de Henne-
berg , afiignée aux ducs de Saxe Meinungen, La
^^erra baigne les murs de cette ville ; de bonnes eaux
falées y font miles à profit ; 6c un bailliage , que les
évêques de Fulde réclament, en dépend. ( D. G. )
SALZWEDEL, (^Géogr.') ancienne ville d’AHe"
magne, dans la haute-Saxe, 6c dans la vieille Marche
de Brandebourg, au bord de la riviere de Jeeze. C'efi;
la fécondé des villes du pays, qui ne relfortilfant d'aucun
bailliage, mais relevant direêlement du prince,
lont par cette raifon appellees immédiates. Elle donne
fon nom à un cercle particulier, 6c elle partage,
dans l’opinion des favans, avec un village qui n’en
cfi pas éloigné, l’honneur d’avoir jadis fervi à la refi-
dence de quelqties margraves de Brandebourg. Elle
efi compoiée de deux parties, dont l’tme efi dite la
vieille ville , 6c l’autre la nouvelle : chactine a fon enceinte
, fes portes, fes rues 6c fes temjrles à part ;
mais toutes deux font gouvernées par une feule 6c
même magifirature. Il y a de meme une grande école
coinmtine aux deux villes : mais il y en a deuxautres
qui font p.irtictilieres à la vieille , à raifon de deux
couvens qu’elle renfermoit autrefois, 6c qui avoient
fondé ces écoles, les réformateurs de la contrée
ayant eu le bon fens de pourvoir à la confervation
des ctablifi'emens utile.s. Dans le xm® ficcle cette
ville entra dans la hanfe lous le nom de Safwcdd:
dans les xvi« , x v iie 6c x v i i ic , elle a cfi'uyé de
cruels incendies. De nos jours, elle fletirii par fes
fabriques 6c manufaêlures de draps, de bas, de toiles
de ferges 6c de frife. ( Z>. G.')
SAMARIA , SÜMAREIN , SCHOMORIN
( Géogr. ) ville de la balfe Hongrie , dans le comté
dePresbourg, 6c dans le diftrict lupcrieur de l’iHe
de Schutt ; c’efi la plus conlïdérable de rifle en entier
: elle efi ancienne 6c encore bâtie à l'antique; l’orii
y fait beaucoup de commerce 6c l’on y tient une
cour de jullice provinciale. Elle eil du nombre de3
villes à privileges, mais en même tems elle efi de
X X X X jj