If R
''' ‘I f ^
1 1
1'
" ,
i 1
« 1 11'
■Il'I îfil!1 m
ij' ii’ iiji
45^ P O I
elle s’appelle encore/’/<■ ////<;, & elle occupe 1 efpace
en-bas d’un pen moins du tiers de l’ccu. Maniullcxi-
cjuc, Mén2orial rtiijonni: pour les éihuons fuivurues dit
Dïèî. l'iul'. des Sciences , &c.
POINTE , f. f. {BtlUs-Lcttres.) On appelle ainfi
]\ibns que l’on fait du double fens d’un mot, pour
fublHiuer l’idée éloignée à l’idée préfente , ou pour
établir une allufion, un rapport d’un objet à l’autre.
Lorfque toute la relTemblance ert dans les fons,
l’allufion porte à faux ; mais lorfcju’il fe trouve en
meme rems un rapport entre les idées, l’allulion devient
piquante , éc le jeu de mots eft heureux.
Dans les ouvrages ferieux, cet abus des termes eft
de mauvais goût ; mais dans un ouvrage badin , ou
dans la converfaiion familière , il peut trouver fa
place.
M. O rri, contrôleur-général, difoit à quelqu’un :
Savéï-vous bien que j ’ai quaen-vingts mille hommes fous
mes ordres ? J h ! monfieur, lui répondit-on , vous
ave\-lti un beau camp volant.
Voilà comme il faut faire des pointes , ou ne pas
s’en mêler.
Les jeux de mots, fans avoir cette finelTe piquante,
font quelquefois plaifans par la furprilé qui naît du
détour de rexj)relTion.
Un cheval étant tombé dans une cave , le peuple
s’etoit affemblé, & on fe demandoit : Comment le
tirer de-Ui ? Rien de plus aifé , dit quelqu’un; il n'y
a qu'à le tirer en bouteille.
Un prédicateur , refté court en chaire , avouoit
à fes auditeurs qu’il avoit perdu la mémoire. Qji'on
ferme Us portes , s’écria un mauvais plaifant ; il ny a
ici que d'honnêtes gens ; il faut que la mémoire de monfieur
fe retrouve. ( M Ma rMONTEL.)
P o i n t e , f. f. ( terme de Blüfon. ) pal aigulfé qui,
mouvant du bas de l’écu, fe termine vers le bord fu-
périeur à une partie de diftance ; fa bafe a deux parties
de large.
La pointe différé du giron , en ce que ce dernier
finit au centre de l’écu.
Saint-Blaife de Changy , en Champagne; d'azur
à la pointe d'argent.
De Fumel, en Oaerev; <d'o' à trois pointes d'arur.
( G. D . L . T . )
POINTER, v. a. ( Mufique.') C’eft , au moyen du
point, rendre alternativement longues & breves des '
fuites de notes naturellement égales , telles, par
exemple , qu’une fuite de croches. Pour les pointer
fur la note , on ajoute un point après la premiere ,
une double croche fur la fécondé, un point après la
troifieme , puis une double croche , & ainfi de fuite.
De cette maniéré elles gardent de deux en deux la
même valeur qu’elles avoientauparavant;mais cette
valeur fe diffribue inégalement entre les deux croches
; de forte que la premiere ou longue en a les
trois quarts, & la fécondé ou breve l’autre quart.
Pour les pointer dans l’exécution , on les paffe inégales
félon ces mêmes proportions, quand même
elles feroient notées égales.
Dans la mufique Italienne toutes les croches font
• toujours égales, à moins qu’elles ne foient marquées
pointées. Mais dans la mufique Françoife on ne fait
les croches exactement égales que dans la mefure à
quatre tems ; dans toutes les autres on les pointe
toujours un peu , à moins qu’il ne foit écrit croches
égales. ( 5 )
§ POIRIER, {^Boian. Jari.') en \zi\n pyrus, en
angiois pear,
CaraUere générique.
La fleur eft compofée, i®. d’un calice en forme
de godet peu profond , divifé par les bords en cinq
échancrures épaifl'es , terminées en pointe qui fub-
fiftent fouveni jufqu’à la maturité du fruit ; i®. de
P O I
cinq pétales im peu creufes en cuilleron ; 3®. de vingt
à trente étamines , terminées par des fommets de la
forme d’une olive , fillonnés fuivant leur longueur;
4°. d’un piftil formé de cinq Ityles déliés, moins longs
que les étamines, furmontés par des ftigmates , ëc
d’un embryon qui fait partie du calice. Les fleurs du
poirier viennent par bouquets ; les queues Ibnt attachées
le long d’une petite tige ou rafie commune ;
l’embryon devient un fruit charnu & fucculent, terminé
par un ombilic bordé des échancrures defle-
chéesdu calice. On trouve dans l’intérieur cinq cap-
fules ou loges fcminales rangées autour de l’axe, oC
fermées par des membranes minces ; quelquefois on
n’en trouve que quatre: chaque loge contient un ou
deux pépins de la forme d’une larme , cotnpofés de
deux lobes , & enveloppés d’une pellicule affezdure.
Nous avons cru ne pouvoir mieux laire que de
nous fervir de cette exadfe delcription de M. Duhamel
du Monceau; nous l’avons feulement abrégée.
Le poirier ell indigène de l’Europe , ainfi que le
pommier ; il croît naturellement dans nos forêts, oîi
il devient un grand & bel arbre. Souvent on y a découvert
des poiriers dont les fruits étoient excellens ;
& leurs pépins , femés dans nos pépinières, ont lans
doute augmenté le nombre des bonnes efpeccs. Plus
on en aura rafiémblc de variétés dans les vergers, plus
il s’y fera fait d’accouplemens qui auront donné naif-
fancc à des variétés nouvelles. Quand on examine la
figure alongce&même un peu anguleufede certaines ’
poires , qui femble attefterleur origine, on ne peut
guere douter que le coignafficr n’ait fait quelque alliance
avec les poiriers; mais il efl très-douteux que la
race des neffliers ait eu le même avantage : & quand on
confidere que le cormier rebute la greffe du poirier.,
on ne peut pas Imaginer que ces deux arbres aient
quelque commerce par leur fexe. Nous montrons
dans ^article Po m m i e r , Suppl, combien cet arbre
différé du poirier : la greffe de ce dernier prend fort
bien fur l’épine blanche , mais les fruits lonc petits
& fecs. La plupart des poiriers s’entent ou s’écuffon-
nent lur trois efpeces de coignalTiers'avec des avantages
différens ; c’ eff ce qui a été expliqué fort au long
au CoiGNASSIER , Suppl.
C’eff une obférvation générale & très-jufte , qu’il
faut greffer les poires fondantes fur coignaflier, &
les poires caffantes fur franc, c’eff-à-dire, fur des
poiriers venus de pépins : ces fujets font les feuls
qui conviennent pour former des pleins vents ,
quoiqu’ils pourroienî aiiffi fervir pour efpaliers , li
on leur donnoit une taille convenable. Il eff effentiel
de greffer les fruits d’hiver fur les poiriers fauvages,
dont le fruit eft le plus tardif, ou bien fur des greft'es
d’un an , de poires à cidre ou de poires à cuire ; & ,
tandis que par ce moyen on cherche à retarder la
maturité de ces fruits , il feroit bien déraifonnable
de l’avancer par l’expofition ; ainfi ces poiriers ne
doivent point être plantés contre des murs :tels fruits
d’htver cueillis fur les efpaliers , mûriffent fouvent
dès le mois d’oftobre , qu’on ne devroit manger
qu’en février ou en mars. Ces attentions fi importantes
pour les amateurs des fruits , doivent être
mifes en ufage avec d’autant plus de foin , qu’il eft
d’expérience que les fruits tardifs , en s’acclimatant
par une longue culture , & fe perfeélionnant par la
taille, avancent annuellement leur maturité; efi'et
qu’il faut combattre en faifant concourir , avec encore
plus de foin, les moyens dont nous venons de
parler.
Les bonnes poires tardives font un des plus magnifiques
préfens que nous ait fait la nature cultivée:
elles ornent nos tables au milieu de l’hiver , tandis
que la terre n’offre que l’image de la dévaftatlon &
de la ftérilité, & ne nous préfente plus meme aucun
herbage : ces fruits bien confervés fe mangent encore
P O ï
en mars & en a v r il, oîi le folei! & les vents déffe-
chans rendent leur eau encore plus defirabie & plus
faine. PUifieurs efpeces varient en mai & en juin nos
deflérts de fruits rouges ; elles figurent encore dans
les mois fuivans avec les fruits de toutes les efpeces
dont elles complètent la riche colleéfion ; elles attendent
même les nouvelles poires, 6c s’uniffent avec
elles pour fermer l’année.
Après les poires d’hiver, celles d’automne font
celles qui méritent le plus la culture : fi elles n’ont
pas l’avantage de la durée,elles ont au fuprême degré
celui d’une chair fondante & d’une eau exquil'e : les
poires d’été , les plus nombreufes de toutes, font
les moins eftimables : à l’exception de quelques-
unes, elles ne peuvent foutenirla concurrence des
fruits fondans que cette faifon nous accorde ; d’ailleurs
elles ne le gardent que peu de )or*rs. Il faut
donc fe contenter d’un petit nombre d’individus des
meilleures efpeces. C ’eft tout ce qu’on peut dire fur
ce fujet qui occupe une grande partie du livre de la
Quintynie. Chacun admettra dans cette proportion
un plus grand nombre d’ elpeces de chaque faifon,
félon l’étendue de fon terrein ëc le goût qu’il pourra
avoir pour la variété.
Mais ce que nous dirons, au mot P o m m i e r ,
pour les pommes , eft encore vrai pour les poires :
le mérite de chaque efpece eft différemment apprécié
félon les goûts ; & leur qualité dépend infiniment
du fol 6c du climat. Voilà pourquoi l’on a
dans les provinces des efpeces qu’on y affeôHonne
particuliérement, ôc qui perdent de leur réputation
dès qu’elles fe répandent.
Le genre du poirier m paroît pas renfermer des
efpeces dont les caraéleres foient tels que les bota-
niftes y aient quelque égard. L’impériale eft le feul
poirier qu’on pourroit prendre pour une efpece particulière
; mais les feuilles , étant plutôt ondées que
découpées, cette légère différence ne peut être regardée
comme un caraétere fpécifîque; ainfi nous ne
rapporterons pas les phrafes latines que Tournefort
s’eft donne la peine de compofer, & qui ne peuvent
être d’aucune utilité ; mais il n’eft point d’arbre qui
préfenîe un aufti grand nombre de variétés. M. Duhamel
du Monceau en rapporte jufqu’à cent dix-
neuf ; & quoique dans ce nombre il s’en trouve
beaucoup de médiocres, il y en a peut-être encore
autant qui ne valent pas la peine d’être cultivées, &
qu’on lailfe dans les mauvais vergers des gens de
campagne.
II feroit difficile de charger cet article de la deferip-
tion de tous les poiriers qui fe trouvent dans le Traité
des arbres fruitiers ; nous les nommerons toutes,
mais nous ne parlerons que des meilleures; & , comme
nous ne voulons pas donner notre goût comme une
réglé, nous renvoyons le leéleur à l’égard des autres,
à l’ouvrage dont nous venons de parler , ainfi qu’aux
autres livres de jardinage.
Catalogue des poires dans l'ordre de maturité.
Amlré-joannet, Deux-têtes.
Petit mufeat. Belleffime d’été.
Aurate. Bourdon mufqué.
Mufeat-robert. Blanquet à longue queue.
Mufeat fleuri. Petit blanquet.
Madeleine. Gros hâtivau.
Hâtivau. Poire d’ange.
Rouffelethâtif, ou poire Poire fans peau.
, ou perdriau. Parfum d’août.
Cuifle-madame.
Gros blanquet.
Gros blanquet rond.
Epargne.
Ognonnet.
Sapin.
Chere-adame, ou chair-
à-dame.
Fin or d’été.
Epine-rofe,
Salviati.
Orange mufquée.
P O I 453
Orange ronge. Petit oin.
Robine. Epine d’hiver.
Sanguinoie. Louife-bonne.
Bon-chrétien d’été mufMartin
fee.
qué. Marquife.
Gros rouftelet. Echafteri.
Poire d’oeuf. Ambrette.
Caftblctte. Bezi de Chaumontcl, ou
Grile-bonne. beurre d’hiver.
Mufeat royal. Vitrier.
Jargornlle. Bequêne.
Rouftelet de Rheims. Bezi d’heri.
Ah 1 mon Dieu. Franc-réal.
Fin-or de feptembre. Saint-Germain.
Inconnue - chenau , on Virgouleufe.
fondante de Breft. Jardin.
Epine d’été. Royale d’hiver.
Poire-figue. Angleterre d’hiver.
Bon-chrétien d’été, ou Angélique de Bordeaux.
gracioli. Saint-Auguftin.
Orange tulipée. Champ-riche.
Bergamote d’été. J.ivre.
Bergamote rouge. Tréfor.
Verte-longue. Angélique de Rome.
Beurc. Martin-fire.
Angleterre. Bergamote de pâques.
Doyenné. Colmars.
Bezi de Montigni. Belleffime d’hiver.
Bezi de la Motte. Tonneau.
Bergamote fuiffe. Douville.
Bergamote d’automne. Trouvé-de-montagne;
Bergamote cadette. Bon-chrétien d’hiver.
Jaloiifie. Orange d’hiver.
Franchipane, Rouftelet d’hiver.
Lanfac. Bergamote de Soulers.
Vigne. Double-fleur.
Paftorale. Poire de prêtre.
Belleffime d’automne. Poire de Naples.
Meflire-jean. Chat-brûlé.
Manfiiette. Mufcat-l’allemand.
Roufleline. Impériale.
Bon-chrétien d’Efpagne. Saint-pere. ‘
Crafanne. Poire à Gobert.
Bezi de caiffois. Bergamote de Hollande.
Doyenné gris. Tarquin.
Merveille d’hiver. Sarrazin.
Cet ordre de maturité fera trouvé fouvent fautif ;
il le feroit moins s’il avoit été fa it, en compenfant
fept années confccutives ; malgré cela , quand il
feroit exaéf pour l’endroit où il auroit été fait, l’on
verroit dans cet endroit même varier encore le tems
de la maturité des fruits , fuivant les expofirions des
fruitiers ; & à l’égard des poires d’hiver, fuivant la
température des lieux où on les dépoferoit : voici
dans notre opinion les poires de chaque laifon qui
méritent le plus d’occuper une place dans les bons
jardins.
Poires d'été.
Jmiré joannet. Ce poirier fe greffe fur franc 6i fur
coignaffier : le bourgeon eft gros, long, droit &
tiqueté ; le bouton très-petit, plat, appliqué fur la
branche ; fon fupport eft large & très-peu faillant ; la
feuille eft plate, un peu figurée en fer de lance ; la
fleur eft grande ; les fommets des étamines font d’un
pourpre v if ; le fruit eft pyriforme ; la peau eft d'un
jaune citron , & quelquefois im peu rouffâtre : ce
fruit étant plus gros que îe petit mufeat , & prévenant
fouvent fa maturité, doit lui être préféré.
Mufeat Robert. Poire à la reine. Poire d'ambre. Cet
arbre ne pouffe que médiocrement, greffé fur coignaffier
: les bourgeons font de groffeur moyenne ,
d’un verd-jaune du côté de l’ombre ; de couleur aurore
du côté du foleil, ainfi qu’à la pointe ; les
' ï l '^ 1
i i