A L
Hi
- '-iri
'ill r
’i ? I I
Guido Spinola , comiuanclant d une flotte Génoise
, cut la plus grande parr à la prile de Saim-Jean-
d’Acre fur les Sarra:;ms.
Gerard Spinoia , fameux chef des Gibelins , fut
quelque tems fouveraiii de Lacques.
François Spjnol'3, furnommé le Maure, à caufe
de les exploits contre lesSarrazins, fut duc ou gou-
\'erneur de Brdcia.
Un autre Fraitçois Spinoia fe diflingua beaucoup
pendant la guerre des Génois contre Alphonfe V I ,
roi d’Aragon , & contribua à délivrer la patrie en
14 j6 , du joug de Philippe-Marie ^'i^conti, duc de
Milan.
Je pourrois citer plulîeurs autres héros, dont
l'bifloire a confacrc les noms & les allions ; mais
Ambroife Spinoia répand un nouveau lullre lur celte
fuite nombrculé do nobles & glorieux ancêtres.
Frédéric, l'on frcre, qui ctoit général des galères
(lu i-'ji d’Efpagne , aux Pays-Bas, l’engagea à venir
fcTS'ir en Mandi cs , oii bientôt il lé fignaia à la tête
de neuf mille Italiens. Le liege d’Oflende traîne en
longueur, on défcfpere prefque du fucccs , & Frédéric
eft tué entre Ortende i’Ecluié. Ambroife
S[)lnola ert chargé du commandement, & la place fe
rend l’an 1604 lés fervices le firent nommer général
des troupes d’Efpagne dans les Pays-Bas : il doit
combattre avec Maurice de NaÜau , le héros de ion
fiecle ; 6^ il le montre aulTi bon capitaine que lui. Il
2 ordre d’entamer une treve avec les Etats-Généraux,
& il la conclut l’an 1608. A l’occafion des troubles
qui s'clevcrenf pour la fucccfTion de Cleves 6c de
hiliers, il re]?t-cnd les armes &C le rend maître d’Ai.x-
la-Chapelie & de Wefc-1 ; il s’empare enluite d’Op-
penbeim , de Creunfach, & de plus de trente autres
places : s’il échoue au fiege de Berg-op zoom , il
emporte Broda l’an 1635, au grand étonnement de
toute l'Europe. L'Eipagne le rappelle l’an 1619,
mais il pafie en Italie l’année iuivante, & üfefignale
de nouveau en s’emparant de Cafai. Ses opérations
furent gênées par les ordres qu’il recevoir de Madrid
; & la citadelle demeura entre les mains des ennemis.
Rempli de gloire il en meurt de chagrin &
de défefpolr, en loupirant après l’honneur , 6c répétant
jufqu’au dernier foupir : ils m'ont ravi l'h o n neur.
Le prince Maurice étant interrogé, quel étoit
le premier capitaine de fon fiecle, répondit : Spinoia
elt le lecond.
Aux héros de la guerre fuccéderent les héros de
la paix. Parmi ie grand nombre des prélats & des
cardinaux que cette illufîre famille fournit en tout
tems au facré college 6c à l’cglile, on difiingue le
cardinal George, dit S p in o lo n e , fecrétaire d’état de
Clément XII. Dominique-Marie Spinoia, renommé
par fa prudence & la fageflé, avec laquelle il
gouverna la Corfe dans des tems îrcs-ditEciles , fut
le grand oncle du marquis Chrillophe Spinoia ,
héritier des talons & des vertus de Tes ancêtres,
qui a fait élever ce fuperbe monument à la mémoire
d’Ambroife Spinoia , dans le fa llo n de fon palais à
Gênes ; la courte ddeription que nous allons en faire
falTira pour donner une julle idée d’une décoration
magnifique dans le plus beau genre.
Ce fa llo n a la forme d’an parallélogramme. {f^oye:(_
p lanche ! , S a llo n , dans les planches d'Architeciut-e de
ce Supplément.') 6i cfl compofé d’un ordre corin-
ihien , richement orné ; l'attique qui , en voufTure
3c couronne, d t décoré d’ornemens analogues au
lu je t , tels que des cariatides, que l’on peut fuppofer
être lesefdaves vaincus par Ambroife Spinoia. Son
chilfre cll; gravé fur un bouclier à une des extrémités
du plafond; 6c celui de Chrifioplie Spinoia eft t\
l’autre.
La peinture du plafond ( planch. U . ) repréfente
rapüihéol'e d'Ambroilê. Ce héros y paroîi accom-
S A L
pagné de fes vertus & d’un génie qui porte fes armes
; Minerve le conduit à l’Immortalité ; l’Envie
s’oppofe en vain à fon paffage ; la Vifloire publie
les exploits. Sur le premier plan , au bas de la bordure,
efl reprélenté un autel où font enchaînés deux
efeiaves, l’un fous la figure d’un foldat & l’autre fous
l’habit d’un matelot, pour défigner qu’il commanda
avec fiiccès fur terre & fur mer. Un coup-d’oeil jette
lùr cette fuperbe décoration, en fera mieux lentir
les beautés que la defcriptionla plus détaillée. V o y f
planch. I I I 6c If^. ^
SALMANASAR, {H if i.d e s Ajfyrîens.') Ce roi des
AlTyriens n’ell connu que par nos annales facrcos
fon avènement à l’empire, il tourna fes armes contre
Ofee, roi deSamarie,pour le forcer de lui payer
le tribut auquel tous les rois Ifraélites croient aOii-
jeitis. O féc, fortifié de ralliance des Égyptiens, le
crut alTez puiffant pour le tirer d'une indépendance
humiliante. le fit blcntftt repentir delà
jircfompiion , il marcha contre lui à la tête d’une
nombreufe armée , & le rendit maître de Samarie
après trois mois de fiege. Üfée , chargé de chaînes,
fut tranfplantc avec tous fes fujets dans la Médie. Le
monarque vainqueur, pour les remplacer, peupla
le pays de Samarie de Babyloniens & de piufieurs
autres peuples , dont il avoir éprouve la fidélité. Les
Samaritains ne revirent plus leur ancienne patrie.
On n’y renvoya qu’un prêtre pour y rétablir le culte
primitif, dont l’abolition avoir attiré les vengeances
célefies fur les nouveaux habitans, des trotipeaiis
de lions atfamés portoient la défolaiion dans la campagne
6c les bourgs. Tobie ,qui avoir été mené en
captivité avec fa femme & fon fils, s’infinua dans la
faveur du prince AfTyrien qui lui confia les plus im-
portans emplois de l’état. Sa lm a n a fa r., enflé de lés
premiers fuccès, poulTa pkis loin fes conquête.
Ses armes triomphantes détruifirent le royaume d’If-
raél, qui avoit fubliflé deux cens cinquante années
depuis fa féparation de celui de Juda ; il enleva le
veau d’or que Jéroboam avoit fait ériger en Bethel.
Quoique la conquête des dix tribus euffent rendu
fon nom redoutable , Ezechias , roi de Jerufalem ,
plein d’uae confiance peut - être préfomptiieufe
refufa de lui payer le tribut auquel il étoit
fournis. LesTyriens, puilTans par leurs richelTes
leurs forces maritimes, embrafl'erent fa querelle.
Leurs intérêts éioient communs. Ils étoient comme
lui tributaires des Afiyriens, qui leur difputoient
l’empire de la mer, & mettoient des entraves à
leur commerce par terre. L’avantage de la lituation
de leur ville en alTiiroit l’indépendance ; mais avec
leurs monceaux d’or qu’ils ctaloient comme figues
de leur puilTance , ils ne pouvoieni protéger leurs
polTeffions éloignées ni leurs alliés. Sairnanafar leur
fit bientôt éprouver fa vengeance : le territoire de
Samarie fut ravagé, la Phénicie & la Syrie eurent
la même defiinée. Sidon & piufieurs autres villes,
épouvantées d’un torrent prêt à fe déborder fur
eux, s’en garantirent par une prompte loumilTion,&
en reconnoiffant Sairnanafar pour fouverain. Ce
prince voulant ne laifTer aucuns vertiges de la puif-
lance des Tyriens, équipa une flotre de foixaiite
vaifleaux dans l’efpoir de ravir à fes ennemis la
foiiveraineté des mers ; mais tous ces vaifieaux furent
coulés à fond. Il fe flatta d’être plus he-urenx
fur terre : Ty r fut afiiégée. Il crut s’en afTurcr la
conquête, en détournant les eaux. L’inclurtrie des
affiégés leur fournit larelTource des puits. Les Afiyriens
, après un fiege de cinq ans , furent obligés de
renoncer à leur enireprife.vS’aArtrï«rt/ùr mourut avant
d’avoir terminé cette guerre. ( T —n . )
SALMANSWEIL, {Géogr.) état eccléfiartique
& catholique d’Allemagne, dans le cercle de Siiabe,
a u x confias de l’évêché de Conf i a nc e , du comté de.
fleiligenberg,
S A L
Hciügenberg, 5 e de là ville impériale d’Ubcrlin-
gue. I! ne renferme aucune ville , mais il ert compofé
de divers bailliages, remplis de villages, 6c
d’un domaine propre allez étendu, fl obéit à un
abbé de l’ordre de citeaux, lequel ert communément
vicaire général de l’ordre dans les provinces
de la haute - Allemagne, 6c date fa fondation du
milieu du xii^. fiecle. Ce prélat prend place aux
dictes entre Elchingen 6c NVeingarten, & il ert taxé
par la matricule à 76 florins pour les mois romains :
la chambre impériale tire de lui 169 rixdallers
8 cTCLitzeis. { D . Gé)
SALMÜNA, fom l-r e , {Géogr.fucrée.') campement
des llraelites dans le défert , N om . x x x i i / . 4/.
Quelques-uns prétendent que ce fut à Salrnona ^
oii le ])enple dégoûté de la manne , murmura contre
le Seigneur, Num . x x j . 6 , 6c que Dieu, irrité
(le leurs murmures, envoya contr’cux des ferpens
qui leur firent des morlùres cruelles, dont ils ne
purent être délivrés que par la vue du ferpent d’airain
que Müife éleva j)ar l’ordre du Seigneur,
Nom. x x j . 8 . D ’autres placent cet événement à
Phunon. (-f)
SA LOMÉ, p a c ifiq u e , (fiô'/?. f i c r é e .) c’ertienom
que l’on donne k la danfeufe, fille d'Hérodias, qui
danla un jour avec tant de grâce devant Antipas ,
que ce prince , dans rivreflé de la joie, lui promit
de lui donner tour ce qu’elle lui demanderoit, fut-
ce la moitié de Ibn royaume, A/arc, v j. 2.^. Sa lom é ,
conleillée par la mere , demanda la tête de Jean-
Baptirte, qui ne certbit de crier avec raifon contre
le mariage incellueux d’Hérodiade & d’Antipas; &
le roi qui avoit du refpeét pour le faim qui le cen-
fiiroit, fut fâché de cette demande ; mais comme il
avoit donné fa parole , il fe crut obligé de tenir un
ferment injurte , 6c il envoya couper la tête de
Jean , ibid. 2(5'. (-f )
Salomé , yâerA.) femme de Zébedée , &
mere de S. Jacques le majeur, & de faim Jean l’é-
vangélifte , une des laimes femmes qui avoit coutume
de fiiivre le Sauveur dans fes voyages , & de
le fervir. Ce fut elle qui demanda à J. C. que fes
deux fils , Jacques 6c Jean fartent artis l’un à fa
droite, l’autre-à fa gauche , lorfqu’il feroit arrivé
à fon royaume, Matt. x x . 2 1 . S.ilom é accompagna
Jefus au Calvaire , & ne l’abandonna pas meme
à la croix, M a r c , x v . 40. Elle fut aulfi du nombre
de celles qui achetèrent des parfums pour l’embaumer,
ôe qui vinrent pour cet effet le dimanche dès
le matin au lèpulcre , Marc , x v j . r. Quand elles
furent arrivées, elles virent la pierre du tombeau
qui étoit ôtée, 6c étant entrées dans l’intérieur du
tombeau, elles y virent un ange qui leur apprit
que J.C. étoit rertufeité ; 6c comme elles revenoient
à Jerufalem , Jelus-Chrirt fe fit voir à elles dans le
chemin , & leur dit d’annoncer à fes freres de Galilée
qu’ils le verroient , M a tt, x x v i i j . 10. C ’efi
tout ce que l’évangile nous apprend de Salomé , 6c
tout ce que l’on ajoute de plus ert apocryphe, (-f)
§ SALOMON (/« îles d e ) , Géogr. îles de la
mer du lud , ainfi nommées par Alvaro de Mcnda-
gna,qu i les découvrit en 1 567, c’ert un archipel
confidcrable par le nombre 6c l’étendue des îles
qui le compofent. La navigation de Savedra, & un
vaifleau , qui allant dn Mexique aux Philippines ,
avoit rencontré des terres, 011 il avoit trouvé de
lo r , donna occafion a la recherche de ces îles. Le
marquis de Mendoze en reçut l’ordre de la cour
d’Efpagne. Il cha rgea Alvaro de Mcndagna , fon
coufin , de l’expédition, qui partit de Callas en 1567,
& eut pour premier pilote Gallego. Après avoir
fait 16 a 1700 lieues, valant 95 à 100 degrés de
longit. il attéraau nord de l’ile de Sainte-Eltiabcrh ,
dont la partie leptentiaonale doit être par les 6 dé-
Tome IV .
S A L 713
grés 30 min. de lat. fud. II mouilla enfuite dans un
port, qu’il trouva , en fuivant ces côtes vers le fiid-
ciueft par les 7 dégrés 30 min. & nomma le port de
lE t o i l e , d’où il envoya reconnoître jiilqu’à l’extrc-
miié méridionale , qu’on appella le cap P r ito fous
les 9 degrés 30 min. On ertima fa longueur 95
lieues. 11 découvrit piufieurs autres îles, entr’aii-
tres une très-grande , qu’il nomma GiuidaLcanar,
dont il ne v it que la partie yoifine de Sainte-Elifabeth,
avec un volcan par la latit. fud de 9 dégrés 45 min.
La foibleffe de Icquipage que des maladies avoient
diminué beaucoup, força Mandagna de s’en retourner
fans faire un éiablilfement.
La crainte du fameux Drack,qui le premier troubla
la profonde tranquillité dont les Efpagnols
joiiiffoient dans la mer du fiid, fit remettre des éta-
biifl'emcns qu’on rejetta d’abord; & des change-
mens fréqiiens de viceroi du Pérou , les troubles Sc
les révoltes des Chiliens firent perdre enfin tout-à-
fait de vue les îles de Salom on. Ce ne fut que 28
ans après 1 5 9 5 ? Mendagna obtint des vairteaux
fur lefquels il embarqua des femmes, & tout ce
qu’il^croyoit nécertaire pour établir une colonie : il
eut Zviros pour premier pilote. Après avoir fait
depuis Lima 1794 lieues de chemin, par les 10 à
1 1 dégrés de latit. fiid, i! aborda à l’île de Guadal-
canar ou Sainte-Croix , qu’il trouva être environ de
60 lieues de longueur. Il y mourut ou fe perdit avec
le vaiffeau amiral après s’y être arrêté 1 mois 8
jours. Sa mort rendit le fécond voyage anrtî infrii-
ertueux que le premier; & depuis ce tems, la monar-
chie efpagnole tomba dans un état de langueur,
qui ne lui permit pas de penfer à de nouvelles découvertes
& à de nouveaux établirtemens. La def-
cription de ces îles & de leurs habitans n’a jamais
été rendue publique en entier. On envie aux autres
un bien dont on ne peut pas jouir, & la foiblerte
a toujours mis la plus grande fureté dans le lecret.
On fait en général qvi’elles ont l’air tempéré, qu’elles
font très-fertiles & excellentes pour y faire des
établirtemens, abondantes en épiceries, bétail &
toutes les fortes de fruits. Le volcan qu’on y a
trouve prouve quelles font élevées & montueu-
fes , & qu’on ctoit y trouver toutes les chofes pré-
cieufes que la nature produit dans les climats fous
lequel elles font fituées, & qui répondroient au
nom fartueux que les Efpagnols leur ont donné.
Les habitans de ces îles doivent être blancs,
noirs, roux & blonds , fort doux & fort dociles. Je
remarquerai à cette occafion, qu’en général les habitans
des terres de la mer du fud font très-differens.
On en trouve de toutes les couleurs , de fort doux
& traitables, 6c d’autres plus fauvages 6c farouches.
11 paroîtque cela dépend des colonies de différentes
nations de Chinois, de Japonnois, de Moluc-
quois , de Negres de la nouvelle Guinée, &c. dont
ie hafard les a peuplées. Tous ces peuples vivent
encore dans l’état de la première nature 6c fans dé-
fenfe , n’ayant d’autres armes que les bâtons & la
première pierre qu’ils ramaffent. Ces îles font au
nombre de 18 , favoir , Sainte-Ilabelle ou Elifabeth
de 300 lieues de tour;Guadalcanar ou Sainte-Croi.v,
un peu moins grande au fud-oueft de la première ;
Saint-Marc 6c Saint-Nicolas de 10 lieues de tour au
liid-ert de Sainte-Elifabeth ; Arracife de la même
grandeuranfud ertdeSainte-Elifabeth;Saint-Jérôme
à l’ert de Sainte-Elifabeth de la même grandeur;
Buena Villa, Saint - Diemar & Floride de 20 lieues
chacune de tour; Malaita , Attregada 6c les trois
Maries n’en fonrpasloin;Saint-Jacques de 200 lieues
de tour au fiiddeMoiata; Saint-Chnfiophe au fud-
ert de la précédente , de la même grandeur; Sainte-
Anne , Sainte-Catherine ScNombre deDios aunord,
petites 6c éloignées de la mer. (-fi)X
X x x pli
E l