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aiiifi v\ne efpece de fabre droit. Il e(l marque E.
f l . ƒ/■ , An ’mil!. Mllici des Turcs, Suppl. ( l'')
§ PALENCI.A , ( Gh^r. ) Celte ville d’Lipagne,
aflîcgée par les Anglois au xiv'^ fiecle fut vaillam-
nieiu défendue par les dames Efpagnoles en l’ablencc
de leurs maris, occupés à la guerre que le failbient
Jean , roi de Caliilie, bc Jean 1, roi de Portugal. Le
prince , pour récompeniér la bravoure de ces héroïnes
qui avoient réponde les etforts des Anglois, établit
l’ordre de l’écharpe, vers l’an 1390, en leur
lav eur, leur permit de porter l'ccharpe d’or L;r leur
manteau, ëc leur accorda les privileges des chevaliers
de la bande. (C)
PALES-COULEURS o//CHLOROSE , {Mid . )
Au mot C hlorose., dans le Dicl. nnf. d:s Sciences,
&c. on ren\'oie au mot ïrançoîS Pales-cüü-
LEURS, & ce derulcr article n’y elf point; nous
allons y iuppléer.
La chlorofc eft une maladie , dont le principal
fymptome cil la pâleur de la fa ce, avec une langueur
habituelle.
Elle ed encore accompagnée , outre ces deux
fymptomes, du pica, de la malade, de la poly-
tiipfie,dc la mélancolie, de la panophobie , 6'c. ;
onia nomme vulgairement pdUs-coulcurs, louvent
elle n’etl accompagnée d’aucune dépravation , te
on la connoît fous le nom de pâleur. Il y en a qui
défigneut par le nom cuckcxU , le dernier degré
de la chlorofe, & ils entendent par ce nom I’cedcma-
îie ou l’anafarque.
La couleur pâle vient de ce que la lymphe prédomine
dans les vailTeaux de la peau , te abforbe la
couleur rouge du fang, ou parce que i’épiderme
étant plus opaque , ne tranl'met pas les rayons
louges du fana ; ce qui revient prefque à la môme
choie.
La pâleur efl blanche, cendrée , jaune comme de
la cire, ou terne, & il eft fort difÉdle d’exprimer
par des paroles, les mélanges de ces couleurs : lorf-
qae la peau eft jaune , ou comme l’on dit verte , il
faut donc , pour diftinguer les paies-couleurs de la
jaunilTe te de l'icfere noir , obferver la couleur de la
fclérotique , qui eft très-blanche dans les pâles-cou-
liuTS , encore que la peau foit fort terne ; te elle eft
jaune ou d’un noir de fuie dans la jaunifTe te l’iclerc
noir.
Chlorofi vraie eft celle qui eft accompagnée ordinairement
d’un dégoût fmgulier pour les allmens ,
pour la boiftbn. On ne connoilToit dans le dernier
iiecle qu’une feule maladie de cette efpece, qui eft
la chloTofe des vierges , te qu’on appelle vulgairement
Jievre blanche. Elle eft familière aux filles nu-
hiles, te on l’attribue à la menoftafie, ou au retardement
& à la fuppreftîon des regies; mais l’obfer-
vaiion journalière apprend que les enfans au berceau
font attaqués de cette maladie avec le pica ; il
eft auin des femmes bien réglées qui font atteintes
de la chlorofi avec des envies ; il y a des hommes,
comme l’obferve Bonet,qui font vraiment chloro-
liqucs, à prendre la chlorofe dans ce fens.
La chlorofe attaque ordinairement les filles pubères
, avec pica, à la fuite de la menoftafie. La nie-
noftafie eft un retardement, une diminution ou une
ftippreftion des regies. Le pica , qui accompagne
cette chlorofe, eft celui dans lequel les malades défirent
des abforbans , comme du mortier, du plâtre,
de la terre ou des charbons, ou bien elles défirent
des afTaifonnemens , comme du vinaigre, du fuc de
limon , du fel, &c.
Les malades font pâles , te quand la chlorofe eft
vive te ancienne , elles font jaunes te ternes ; elles
ont pourtant les yeux îrès-biancs, en quoi elles
clifterent de ceux qui font attaqués de la jaiinifle 3
P A L leur pouls eft fréquent te petit; c’eft de-Ià que la
maladie a été nommée impro|ircmem fievre blanche;
les forces vitales font plus foibîes que de coutume,
de manière qu’il n’cxilte pas une proportion en-
tr’elles te les forces mufculaires pour établir la
fievre. La relpiration devient iiénible au moindre
mouvement que font les malades, te fur-tout lorf-
qu’elles montent des degrés, lorlqu’elles courent
ou font des efforts, parce qu’alors la contraifion
qu’éprouvent les mui'cles, poulie le iang abondamment
dans les poumons te les engorge ; Je poumon
qui eli foiblement comprime par les mufcles de la
poitrine , ne peut pas l’envoyer dans ie ventricule
en meme quantité ; de-là naifteur des palpitations de
coeur , que le moindre trouble de l’ame réveille- La
füiblefle des mufcles dépend de la pléthore ou d’une
malle d'humeurs plus grande qui doit etre furmon-
tée , 6e du relâchement des iiariics foiides. Ce relâchement
vient de ce que la férolité du fang eft plus
abondante te circule plus lentement ; de-là l’inertie
qu’éprouvent les malades ; leur propenlion au fom-
meil te au repos ; de-là leur dégoût pour tous les
plaifirs qui fe procurent par l’exercice, comme pour
la promenade , la rufticaiion , le chant, <Sv.; de-là
leur amour pour la folitude bcleur triftefle. Le défaut
d’exercice bc la confticution viciée du fang te des
fucs gaftriques , qui eft, ou fereufe, ou muqueufe ,
diminuent l’appétit ; la dépravation de celui-ci, qui
recherche en général, non pas des alimens, mais des
faveurs , vient de ce que la falive , qui eft féreufe,
ne plaît pas au goût, à moins qu’on ne l’aiguife par
des afTaifonnemens, ou qu’on ne corrige la fadeur
par les abforbans, fi elle eft muqueufe. Les alimens
ordinaires n’étant pas du goût des malades, elles ont
recours à de nouveaux ; de maniéré que la maladie
faifant des progrès, il en rélulte la pléthore ou une
cacochymie, dans laquelle la partie rouge du fang
eft vifqueufe , épaifle & mal élaborée , & l,i férofité
abondante te jaune ; l’anorexie s’accroît aufli ; les
digeftions fe vicient de différentes maniérés; les
humeurs excrcmentieil'es retenues , pervertiflent de
jour en jour la malle du fang; les foiides fe relâchent,
le tilTu cellulaire s’engorge de cette férofité vicieufe;
le coeur & tous les mufcles s’affbibliftént ; de-là la
pâleur plombée, Ja couleur de cire que quelques-
uns nomment verte ; les pieds fe gonflent fur le loir,
ils retiennent l’impreftion des fouliers, te celle qu’on
y fait avec les doigts; le matin , les paupières s’enflent
te font livides ; mais les chairs, par exemple ,
celles de la Joue, font enflées te non amaigries.
Lorfque la maladie a fait de tels progrè.s, que les
joues font pendantes, flafques , les levres minces,
pâles , que les extrémités font oedémateufes pendant
tout le jour, les digeftions entièrement vifqueufes ,
la couleur plombée, jaune , &c. , ce degré de la
chlorofi eftnommé cachexie par les modernes , te les
malades font nommées cackecliques dans chaque efpece
de chlorofe.
Cette maladie dépend fi bien de la ménoftafie,
qu’elle fe dilTipe lorfque les réglés font rétablies. Il
eft deux efpeces de ménoftafie qu’on doit diftingiier
dans la pratique ; car 1®. ou elle eft accompagnée de
la tenfion, de l’crctifme des foiides, de la fécherefle
te d’une vifeofité âcre des humeurs ; dans ce ca s ,
lorfque la maladie eft récente te n’cft pas encore
parvenue au dégrc de la cachexie, on doit, après
l ’ufage de la faignée & de la purgation, preferire les
emménagogues tempérés ]>ar les délayans , te des
bouillons légèrement incififs faits avec les racines de
fraifier , de gramen , les feuilles de fcolopendre , de
capillaire , en y ajoutant un jieu de mars ; il faut
même fouvent en venir aux demi-bains, au petit
lait, te au lait d’âneflc.
Si la malade eft d’un tempérament pituiteux
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& fro'id , on lui donnera peu d peu des médlcamens
un peu plus forts & plus chauds, comme une plus
urande dofe de préparations martiales, les racines
apéritives dehoiLs, d’ononis d’afperges ; tiir quoi
l’on doit confulter les méthodes curatives de MM.
Lazerme bc de Germ. Fitzgerald , de Morb. mulur.
^Souvent cette maladie eft guérie par la limaille
defer, qu’on prend dans la premiere cuillerée de
i'oupe, ou par un ufage aflidu de l’eau terrée : on
doit interdire tout aflaifonnementbc toute lubltunce
terreufe que ces malades recherchent avec tant de
foin,&:leurfaireprendredel’exercice.
La chlorofe qui affede les filles qui fenrent les
aiguillons de l’amour, eft jointe avec une grande
mélancolie, l’amour pour la lolitude, une triftefle
continuelle , & une méditation de l’elprit conftante
fur l’objet defiré. Cette chlorofe cil ordinairement
accompagnée de menoftafie ; mais elle lurvicnt plu-
lôt à celle-ci qu’elle ne la precede , te le tempéra-
mentdufujetcÜ mélancolique. La premiere méthode
de curation qui a été décrite, convient mieux que la
fécondé; mais le mariage eft prétérable à tous les
autres remedes.
Ui chlorofe qui a coutume d’attaquer les femmes
qui ont paflé quarante ans, te qui font mal réglées ,
eft jointe fouvent avec un écoulement menftruel
abondant, avec dépravation de l’appétit, oedématié,
nonchalance du corps, ou une foiblefle extraordinaire
, avec un dégoût pour tous les ali-
mens.
Dans la ménorrhagie ou flux vicieux, ou morbifique
des regies , le flux fe fait en petite quantité ou
dans la quantité ordinaire , te eft accompagné de
douleurs hyftéralgiques ; ou il eft abondant, avec
ou fans douleur. Dans tous ces cas, fur-tout lorfque
la ménorrhagie eft hyftcralgique , il fe déclare une
chlorofe , accompagnée de rrifteffe te de mille bizarreries,
de propenlion pour la folitude, de dégoût
pour l’exercice , d’une prédileélion pour les alimens
miifibles, d’une nonchalanA extraordinaire , de
Toedeme des pieds, d’une envie de dormir qui ne
paroît jamais allez fatisfaite, avec infomnie, ou des
fommeils inégaux te irréguliers ; te toutes les fois
que le tems des regies approche , cet écoulement fe
lait avec peine ; mais le fécond ou troifieme jour ,
il eft accompagné de douleurs continuelles, bc qui
ne laillent point de repos, aux jambes , aux feifes,
aux cuifles , aux lombes , à la matrice , au vagin :
de maniéré que ces douleurs fe portent fubitement
d'une partie à l’autre ; que la matrice s’enfle te fe
dcienfle enfuitc ; que l’attouchement y caufe de la
douleur lorfqu’elle eft diftendue, te que les douleurs
font d’autant plus grandes qu’il s'écoule du
lang. Ajoutez à ces Agnes unfentiment d’ardeur dans
le vagin , te des agitations conunuelles du corps,
accidens qui s’cvanouilTent lorfque l’impétuofité du
flux eft ralentie. Mais fouvent le flux de làng eft fiiivi
d’un flux féreux ou d’une leucorrhée qui dure pendent
[dufieurs jours, & eft de tems en tems fan-
giante ; d’oîi vient que la malade eft foible , pâle ,
hors d’haleine au moindre mouvement, & attaquée
d’oedématie , d’inlomnies , d’inappétence , que
fon état dégénéré chaque jour, fi on ne lui porte du
locoui'?'.
Cette maladie eft très-opiniâtre, & ne quitte
gucre que lorfque le tems de la ceftation des règles
eft arrive ; on ne la trouve pas allez décrite dans les
auteurs. Son meilleur remede ordinairement eft l'air
de la campagne ; enfuite on fait prendre , en petite
(juantitc, les préparations du mars, avec les bouillons
ratraîchlffcms, 6e de légers anti-hyfteriques ;
car les affeéHons hyftériques furvieniient fouvent à
CCS maux ; ôefi l’eftomac peut s’accoutumer au lait,
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je ne crois rien de meilleur. L ’ififtoire particulière
te le caraéfere de cette maladie n’ont point encore
été bien développés.
Les femmes grofles font aiifli attaquées de la cklo-
roje, qui arrive dans les trois premiers mois de la
grollelie, avec maladie ou envie pour des alimens
ablurdes, bc horreur pour les alimens accoutumés :
mais la maladie s’étend à autre cliofe qu’aux alimens ;
car dans ce cas l’clpric eft débile te finguliérement
bilarre ; il ifeft pas rare qu'il defire pliifieurs
choies bc qu’il les ait en horreur; il s’enflamme
à la moindre contradiölon qu’d éprouve , & recherche
avec tiireur ce qu’il defire. Souvent les femmes
grollés , qui ci-devant aimoient le tabac, le
café 5c le vin , les ont en horreur ; celles qui ne pou-
voient fouftrir les harengs , l’alofe te aunes c’nofes
femblables, les défirent éperdument , celles qui
croient courageufes fe laillem troubler alors par les
plus legeres cailles ; du refte elles font pâles, hors
d’haleine à la moindre marche, lentes & pefantes ,
trifles & capricieules, mais elles ne font prefque
point incommodées par les alimens abfurdes, &font
plus malades quand on les en prive. Ici eft applicable
l’aphorifme d’Hippocrate : « il faut préférer
» l’uiage des chofes un peu plus raauvaifes & qui
» plailent, à celles qui font meilleures, mais qui
» répugnent au goût ». Cette alfebUon a coutume de
difparoître d’elle-môme vers le quatrième mois ;
mais à mefiire que l ’âge approche où les regies doivent
celler , elle produit l'ouvent la chlorofe par ménorrhagie.
Enfin la chlorofe des enfans eft cette pâleur familière
aux enfans , dans laquelle ils défirent des
lubftances abforbanîes ; rien n’eft plus ordinaire que
cette maladie ; car il y en a un grand nombre , qui
dès le berceau ont coutume de manger de la terre ,
du mortier ou du plâtre, ce qui les rend pâles, maigres
te décharnés ; ils l'ont en même tems attaqués
de la phyfeonie ôc de l’addephagie. Puis donc que
là pâleur te le pica fuffifent pour conffituer la cklo-
Tofe, je ne vois pas pourquoi cette maladie ne feroit
pas comprife dans ce genre. On la guérir, comme la
phyfeonie des enfans, par i’ufage du mars te de la
rhubarbe.
Fiiufjeschlorofes OU pâleurs. Ce font celles qui ne
font accompagnées d’aucun pica ou malacie , que
Bonet appelle pâleurs. Sepnlcret, tome ///,
pa^e J , te cachexia de Felix Plater , difcoloraiio-
nis genera. Telle eft une pâleur pallagere caufée par
le froid, par la frayeur & autres accidens qui accompagnent
la fyncope te l’alphyxie ; telle eft auffi celle
qu’éprouvent les convaiefeens ; ia pâleur eft un
fymptome de prelquetoutes les cachexies, fur-tout
de l’étifie , de i’alcite , de i’anafarque, de Toedéma-
tie , du Icorbut, de la v érole, de la teigne maligne,
du mal laint Lazare , &c., des flux de ventre , des
flux de fang , de la rachialgie te de la mélanco-
( + ) . ^ _
PALISSÉ, ÉE , adj. ( terme de Blafon.') fe dit d’une
fafee ou autre piece formée de pluiieurs pieux près-
à-près pointus en haut, qui imite les palill'ades pour
la défenfe des places de guerre.
De Guefille du Rocher, de Chefnay ,des Forges,
en Bretagne ; d'argent à la fafee palißee d'azur.
{G .D . L .T .)
PALME, f. f. palma, æ , ( terme de Blafon. ) meu-
ble.de l’écu qui reprefente un rameau ou branche
de palmier.
La palme eft le fymbole de la viffoire ; on en fait
auffi le Cynibolede l’amour conjugal.
Leforeftier de la Laforefterie , en Normandie ;
d'argent à cinq palmes de ßnople, liées de gueules.
Magnien de Chailly, en Bourgogne ; d'a^iirà deu.x
palmes adofies d'or.