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6 to R E S dont on fe fert en Portugal, pour tenir les livres des
marchands, négocians 6c banc|uiers.
Cette monnoic ell la plus petite qui ait été jufqu’à
prcfent imaginée ; il en faut un très-grand nombre
pourfaire une Ibmme confidérable ; aufli les l'épare-
i-on dans les comptes par milliers, par millions 6c
par centaines.
Quatre mille rés font une crufade ; les ducats d’or
fin valent dix mille rés ; le dabio mteda ou double
pillolc quatre mille rés.
La moeda ou piftole deux mille rés; la demi-moeda
ou demi-piftole, mille rés.
Les crufades d’argent non marquées, quatre cens
rés.R
ESAN , ( Géogr. ) ancienne ville de la Ruflie en
Europe, dans le gouvernement de Molcov , & dans
la province de Pereflaw, fur la riviere d’Oka. Elle
droit autrefois confidérable, & elle lervoit de capitale
à la province. Les Tartanes l’aflailliren: en i ^68,
& la faccagerent : dcs-lors on l’a négligée, 6c c’ell
toujours une ville ruinée. ( / ? .( ? .)
RÉSARCELÉ, é e , adj. ( terme de Blafon.') fe dit
de la croix, bande ou autre piece honorable chargée
d’un orle, à une égale diftancc de fa largeur.
Les pieces réfaredées font extrêmement rares.
De Fumillis, à Paris; d'or, à la croix de fable,re-
farceiéc du champ , chargée de cinq ccujjons d'argent,
ayant chacun une bordure engrélée de gueules.
Leduc de Virvodé, dans la même ville ; d'or à U
bande de gueules, réfarcelée de champ & chargée de
trois allerions d ’argent. ( G .D ,L . T. )
* RESCONfRE, f. m. ( Commerce. Agiotage.')
On appelle refeontre, dans le commerce ou jeu d’actions
, l'époque ou le terme pour lequel on acheté
ou vend les fonds, & pour lequel on donne des primes
à délivrer ou à recevoir dans leldits fonds
ou avions. A c t i o n a i r e , A c t i o n i s t e ,
( Commerce. Agiotage. ) dans ce Supplément.
* RESCONTRÉ, é e , adj. ( Commerce. Agiotage. )
Une perfonne qui a acheté une fomme quelconque,
mille livres ferling, par exemple, dans les annuités
d’Angleterre, pour un tel terme ou refeontre, fe
trouve refeontrée lors de ce terme, c’eft-à-dire qu’il
lui eft libre de recevoir elfeftivement cette fomme
en en payant le prix ftipulé , foit de chercher des
arrangemens pour engager ces mille livres, foit d’en
prolonger ou continuer l’achat pour le refeontre
prochain , fe contentant de payer ou recevoir ce
que le fonds a baiiïe ou haufl'é depuis l’époque de
l ’achat. A c t i o n a i r e , A c t i o n i s t e , (Co///-
merce. Agiotage. ) dans ce Supplément.
RESEAU , f. m. ( terme de Blafon. ) ornement di-
vifé par des lignes diagonales à dextre & àfeneftre ;
il imite imouvrage de fil ou de foie entrelacé , dont
les vuides laiffent des mailles enlofanges.
De Malivert en bandé d'argent & de gueules,
au refeau brochant fur le tout de l'un en l'autre.
Fovet de Domes , à Paris ; d'a^iir d une bande
(t argent, chargée d'un refeau de gueules.(^G. D .L .T .)
RÉSINE ÉLASTIQUE , ( Bot. Chirurgie. ) corps
fingulier que la nature nous offre dans le régné des
végétaux ; elle nous eft venue récemment de l’Amérique
{a ). On l’a admirée , on l’a analyfée, on a
fait des projets pour l’employer dans les préparations
d’anatomie , & dans d’autres ouvrages mécha-
niques ; mais perfonne n’en a fait aucune application
•bien avantageiife jufqu’à prcfent. Sortie de l’arbre
en forme de fuc laiteux, elle ne reftemble en rien
aux ordinaires ; & quand elle eft durcie on
diroit que c’eft du cuir. Elle n’a aucune mauvaife
odeur; 6c les Américains qui l’appellent caoutchouc,
(a) On peut voir M. de Ja Condamüie, Mém, de l'académie
desfciences, arm, , iy;i.
R E S
en font des bouteilles, des bottes, despots de
chambre , & autres vafes qui pourroient être com-
pofés de tome autre matière que la réfine; elle a
cependant des'qualités fi rares, & qui lui font fi
particulières, qu’on peut en conftruire des inftru-
mens qui ne peuvent être faits d’aucune autre matière
; ainfi fes caraéleres qu’on cherche en vain
dans tous les autres corps connus, lui donnent des
avantages très-marqués fur tous ceux qu’on a employés
jufqu’à nos jours pour la fabrique de certains
inftrumens chirurgicaux : elle peut avoir à cet égard
non-feulement de très-grands ufages dans la chirurgie,
mais dans bien d’autres occafions auflî pour la vie
civile. J’ai conftruit avec elle un grand nombre de
bandages , & j’efperc qu’elle rendra des fervices
très-importans à fbumanitc. Cependant je ne dois
pas difiimulerque j’ai été conduit à cette heureuié
application par M. l’abbé Felix Fontana, phyficien
de S. A. R. le grand duc de Tofeane (^ ) : c’eft ce
favant Italien qui m'a fait naître l’idée de m’en fervir
pour les bandages compreififs ; idée qui m’a porté
infenftblement à en étendre l’iifage à beaucoup d’autres
objets.
Je ne parlerai pas ici des expériences que j’ai faites
pour m’alTurer plus complettement de fes qualités
phyfiques , 6c fur-tout de fa force de ténacité.
Je ne parlerai point non plus des épreuves auxquelles
d’habiles chymiftes l’ont foumife ; je me contenterai
de faire connoître fes propriétés générales, elles
méritent la plus grande attention.
Les menftrues dont la chymie fait ufage , l’efprit*
de-vin même, le clilTolvani de toutes \Qsrifnes, ne
font pas capables de fondre celle-ci, ni de l’attaquer
en aucune maniéré ; l’cther feul, ce corps le plus
léger de tous, qui fait furnager dans l’eau régale les
parcelles de l’or , augmente d’abord confidérable-
ment fon volume , 6c puis il la ramollit comme une
pâte : peu de tems après qu’on l’a retirée de cet efpric
volatil elle fe durcit encore, en confervant fes premiers
caraéleres ; mais i’ether très-reftifié , fuivanC
la méthode de M. Maquer , la fond tout-à-fait ; on
eft redevable de cette utile découverte à ce favant
chymifte. M. Trefnau avoir bien reconnu qu’elle fe
fondoit aufiî par l’huile de noix, en la faifant digérer
à un feu de fable doux ; mais il s’en perdoit beaucoup
, &C elle ne confervoit plus fes propriétés primitives
; elle eft flexible comme de la peau , fans le
moindre foupçon de fragilité : fl on la tire en fens
contraire avec les deux mains elle s’alonge extrêmement
; une bandelette longue d’un pouce , large
d’une ligne & demie, & haute de deux lignes, je l’ai
alongée de neuf pouces ; cependant elle eft plus
obéiÎTante à l’extenfion , après avoir été tirée tout
doucement fans violence, & être reftée un allez
long-tems dans cet état. Quand on la quitte , apres
l’avoir étendue, elle fe retire avec une force extrême
6c reprend fa premiere longueur ; mais elle refte
plus alongée qu’elle ne l’étoit auparavant, quand on
la quitte après l’avoir tirée trcs-violemment ; cependant
fi on l’approche du feu, particuliérement quand
la bandelette eft extrêmement mince , elle fait des
mouvemens de contorfion très-vifs, qui fcmblent
animés 6c comme volontaires , & elle revient à fa
premiere longueur jmécife. Qu’on tende fortement
une bande alTez large, & qu’on attache à l’une de
fes extrémités un fardeau confidérable; dès qu’on
relâchera l’extenfion , l’élafticité de la réfine fera capable
de le foulever : elle refifte vigoureufement
aux forces extenfivesfans le cafter, quand fa fiirface
(/>) Cet habile phyficien a enrichi ce Supplément d excellens articles qui fc trouvent dans ce volume. Neo pulsii ffiiciiu.i'l^" fions avec plaifir l’occafion de lui en marquer notre reconnoIÆmee*
R E S
eft unie fans rayures, & fon corps d’égale cpailTeur
j)ar-tout : on a de la peine à rompre une bandelette
large de deux lignes & de meme épailTcur ; mais les
raies qu’on fait en forme d’ornementaux bouteilles
les feules pieces dont j’ai tiré des bandes, diminuent
beaucoup fa force, fur-tout quand elles font profondes.
Le froid la rend roide, la chaleur la relâche;
l’eau très-bouillante la ramollit un peu, & la rend
un peu fragile fans néanmoins l’altérer; l’ardeur du
fülcil n’y produit aucun changement ; le feu la réduit
en fumée fans la fondre : avec un fer bien chaud
pourtant on peut en ramalTer une petite quantité
comme de la poix fondue , laquelle fe durcit encore
une fois, 6c reprend les propriétés de la réfinc après
avoir été expofée pendant long-tems à la fumée. La
flamme l’allume, 6c elle brûle comme de la poix ,
quoiqu’avec moins de fumée; fi pendant qu’elle
brûle on la palTe fur quelque corps que ce foit, elle
l ’enduit d’une matière femblable à de la poix mais
plus fondue que quand on l’a recueillie avec le fer
chaud,&ellefedurcitencore à la fumée. Les Américains
en font des flambeaux qui brûlent très-bien
fans meche 6c durent long-teins.
Tels font les carafteres généraux de la réfine élafld
que ; mais les principaux, 6c ceux qui la rendent
d’une utilité très-étendue dans la chirurgie, font
1°. fa propriété de rcflfter à M io n desfluid’es, de
quelque nature qu’ils foient, & par confequent de
ne (e point laifler attaquer, ni par les urines, ni par
les matières purulentes, ni par autre humeur naturelle
ou corrompue; 2°. fon extrême exîenfibilité;
3°. fa grande ténacité ; 4^ la force avec laquelle
elle fe raccourcir après avoir été étendue; ainfi le
premier ufage auquel je la defline, eft celui de fervir
de bandage uniftànt dans toutes les plaies dont on
eft obligé de rapprocher les levres. Je découvris,
par hafard , qu’en appliquant fur le front une bandelette
de réjîrte dans le tems que je la tenois tendue
ave^c la direéfion d’une ligne courbe ; dès que je la
rejâchois, elle ramenoit fortement la peau des deux
côtés ; à mefureque je diminuois laforceextenfive,
les deux extrémités tendues fe retiroient vers le
milieu du corps de la bande où eft: le centre vers
lequel ces extrémités font cftbrt pour fe rapprocher,
Sc entraînoient la peau avec elles de part 6c
d’autre.
La profcriptionviéloneufequeracadémieroyale
de chirurgie a taite des futures, a rendu plus uni-
verfels les bandages uniffans ; mais quelle diftance
entre une bande de linge & une de réfine élafUque !
celle-ct eft une force vivante, mile en oeuvre par
un corps mort, qui agit continuellement, & qui
rapproche lans celle les parties divifées, au lieu que
l ’autre n’agit qu’autant qu’on l’a bien ferrée. Je ne
m étendrai pas davantage fur les diftcrcntcs manières
de la mettre en pratique; la defcripiion que je
m en vais donner d’une petite machine que j’ai imaginée
pour lebec-de-lievre, rendra univerfelle fon
application pour toutes les blcfturcs.
La pratique lumineufe que M. Louis nous adonnée
lur le_bec-de-lievrc , ne laifté rien à defirer fur
cette partie de l’art de guérir. Comme il avoit condamné
les futures à l’oubli, & qu’il ne trouvoit pas
commode,ou pas trop univerfelle la machine de
Queinai, il s’étoit contenté, avec raifon , du
Landage iinlirant, en faifant en deux tems l’opc-
r-ition du bec de-Iievre double ; de maniéré qu’on
pourroit regarder comme inutiles, 6c même comme
c angereules, les machines qu’on a imaginées depuis;
en appliquant un bandage de refine é lafîiq u e, je ne
c lange pas la mamere de cet ilUiftre praticien , je
c ange eulement la matière du bandage; 6c voici
de quelle façon.
Poimaircter les extrémités d’une bandelette de
forne I V ,
R E S
refine, J ai fait conHriiire deux efpcces de boucles
. e f . C D , g h { planche F l de chirurgie , dam ce
K n ppimem fig. / , ) , chacune d’elles ell compoKe UC Cieux plaques , une inférieure e f . g h . & i l’autre
lu f icn n a ie A B . C D ; aux extrémités de celle-ci il
y a deux trous, dans lefqiiels paffent librement
es n n c k . lm .U elles defeendent tellement, qu’elles
relient prefque au niveau de la furfaco de la
plaque fupeneure ; a la plaque inférieure il y a pa-
redlenrent autant de trous, mais ils font faits piur
viffer les memes v is , afin de fermer une plaque
tptand on a compris emr’elies les deux extrémités rV
& O de la bande de refine N O . La furface intérieure
de toutes les plaques qui touche la rifiuu , ell couverte
de rates afléz profondes pour tiu’dles aient
plus de pnle lur la rr/z’ne même. La hauteur des vis
clt faite de façon qu’elle ne falTc pas trop de faillie
de l'autre côté fur le plan extérieur de la féconde
plaque, & cela après qu’on a ferré par le fecoiirs
d un tournevis & avec la plus grande force, les bouts
de la réfme uniment, avec les bouts /> & Q des deux
morceaux de ruban B R , Q S ; le premier de ces
derniers firm en R , comme la patte d’un col ; &
le fécond a une boutonniere en S pour recevoir la
boucle T.
Ainfi , apres avoir fait l’opération du bec-cle-lie-
vre , on en fait rapprocher les deux bords par un
aide; on étend la bande de réjinc 6c on l’applique
ainh etendue lur b plaie, de maniéré que les deux
boucles A B e f , C D g h foient placées à coté des
orei lcs,en les garnilTant de quelque chofe d’aflèz
mollet pour que leur comprefîion ne bleiTe pas.
On pafle les deux rubans au-defibus des oreilles fur
les lobes, 6c on les boucle derrière la tête. Pour
éviter que cet appareil ne tombe, deux autres rubans
qui font fixés à la partie fiipérieure de Ja boucle
T paflent par les deux côtés de la tête, 6>c
viennent le croifer lur le front , ou font arretés
par une petite épingle ; de-ià reviennent fur l’occiput
, & on finit quand on les a fuffifamment fixés.
On ràit pafier enfin les deux doigts indicateurs d’un
aide entre la peau & Ja r é f r u , pour Ja foiiJe-
v e r& la tendre vers les oreilles; on ajufte de nouveau
les bords de la plaie & les rides que la réfim
avoit faites à la peau , on pofe adroitement la
bandelette , ô£_on fuit le refte du traitement comme
à l ’ordinaire. Si on a befoin dans ce lems-là d’en approcher
davantage les levres, on relâche la boucle
derrière la tête , & fi elles fe trouvent trop
rapprochées Sc qu elles aient befom d’être écartées,
on ferre , au contraire, davantage la même boucle!
Je ne parle pas de la mamere de contenir à niveau
l’extrémité inférieure du bec de-Iievre , ni
de la maniéré de panier la blefllire , parce que es
font des regies de pratique connues de tout le
monde. Mais les boucles A B e f , C D g h ne font-
elles pas lùperflucs ? La fimpli-cité , fans doute , efl
un des avantages qu’on doit chercher le plus dans
la conftruéfion des inftrumens ; & quoique je puilTe
arrêter les e.xtrêmiiés des petites bandelettes de
autrement 6c en évitant la depenfe des boucles
; cependant elles ne lailîent pas d’avoir leurs
avantages , comme on verra dans l’inftant, Sc pré-
cilément pour la facilite de les défaire quand on
veut ; d’ailleurs elles font indifpenfables dans les
bandes bien grandes, deftlnées à d’autres ufages.
Pour arrêter donc fans boucles les extrémités
N 6 c O , { fig . 2. ) de la bande N O , j’ai appliqué
d’abord fur l’une de l’autre furface de chacune extrémité
deux petites plaques de fer-blanc, qui
avoient la moitié de largeur de la réfine. On voit
le bout d’une de ces plaques fur la face ancé- '
rieure de la bande dans figure 3 en A . J’ai enveloppé
enfuite ces plaques Sc la réfme d’un peti«'
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