
* j..K
w'i!
' { f l-
■ !t îïfj
'-f jl^ldiîî^élL;
H ’ i M
i
6 9 2 S A F
Cette afl'ertion eft conlcquente & n’a rien (l’arbitraire
, comme pour le v’air, lequel ell faftice &C de
convention, quant à la ligure & à la couleur de i animal
qu’on deligne; car des pieces variées d'argent
& d’azur, en tbrmc de cloche de melon ou de
beffroi fans battant, n’offrent point d’clles-mêmes la
dépouille d'un écureuil ou petit-gris.
Le fable cft donc une troifieme fourrure en Bla-
fon. Mémorial raifo/mé pour les édiiions juivarucs du
.Dicî. raif. des Sciences , Sic.
SADÀR-NAGARA , ( terme de la Milice turque.')
Les Turcs appellent ainfi les deux petites cailles ou
timbales qui fervent de fignal pour la marche. Les
bachas à trois queues ont deux timbaliers ; les timbales
font à chaque côté de la lelle, Si on les bat
comme chez nous, l'^oycifig. 12, planche I f Art militaire.
Milice des Turcs. Suppl. ( V. )
SAD-DER , ( Hiji. anc. ) un des livres qui contiennent
la religion des Parfis ou Giiebrcs. Il ell
nommé i ’tu^'-t/tfroules cent-porces qu’il ell divile
en cent chapitres ou articles. Cet ouvrage ell
d’un prêtre Guebre, & écrit en Perl'an moderne. Il
ne fait point partie du Zeud-aveßa , dont il eft un
mauvais abrégé. L’abbé Renaudot en defignoit l’auteur
par ces mots; putidißimus authorlibri quivoca-
turSad-dir. Il eft en effet rempli de fuperftitions dégoûtantes
: au relie, on y trouve d’alléz bonnes
maximes de morale. La charité, la piété filiale, la
fidélité aux lérmens, font les principales vertus que
ce livre recommande. Il déclame contre les principaux
vices auxquels les hommes font lujeis , tels que le
menfonge , la calomnie, l’adultere , la fornication ,
le larcin , St recommande de fe purifier fréquemment
des fouillures qu’on eft fujet à contracter pref-
qu’à chaque inllanr. (-F )
SADuC Hf.facr. ) fils d’AcIiitob, grandprêtre
de la race d’Elcazar, qui fut fubftitué à Achi-
melecou Abiathar , de la race d’ithamar, misa mort
par les ordres de Saul. Le fils de cet Achimelech
s’étant réfugié vers David, fut revêtu du facerdoce
par ce prince, tandis que Sadoc en faifoit les fondions
auprès de Saül ; & après la mortde ce malheureux
ro i, David ayant conlervé cette dignité à ce
dernier, quoiqu’il eût fuivi le parti de Saül, il y
avoit danslfraél deux grands prêtres, Sadoc., de la
famille d’Eîéazar , & Abiathar de celle d’ithamar.
Sadoc demeura toujours depuis fideie à David. 11 lui
rendit fervice dans la guerre d’Ablalon, en l’informant
de ce qui l'e tramoit contre lui dans le confeil
de ce fils rébelie ; & lorfqu’Adonias voulut fe prévaloir
du grand âge defon perepour fe faire déclarer
ro i, Sadoc, par les ordres de David, donna l’onclion
royale à Salomon. Celui-ci, pour reconnoitre le zele
(le Sadoc, le déclara feul grand-prêtre après la mort
du roi, & dépouilla de fa dignité Abiathar, qui
s’étoit mis du parti d’Adonias ; & c’ eft ainfi que fiit
accompli ce que Dieu avoit prédit à Héli plus de
cent ans auparavant, qu’ilôteroit à fa maifon la fou-
veralne facrificature pour la tranfportcr dans une
autre : I. rois, iij. 12. Le Seigneur avoit dit auflîqu’il
fe fufeiteroit un prêtre fideie qui agiroit felon fon
coeur, qu’il lui établiroit une maifon fiable , & qu’il
marcheroit toujours auprès de fon Chrift : I. rois ,
ij. J J. Le premier fens de cette promeffe regarde
Sadoc, dont les defeendans conferverent la fouve-
raine facrificature jufqu’à la ruine du temple par les
Romains. Il y a encore eu de ce nom Sadoc , fils
d’Aza, qui fut un des aïeux de Jefus-Chrift ; Sadoc ,
fils d’Achitob, & pere de Sellum , grand-prcire des
Juifs, un de ceux qui contribuèrent à rebâtir le temple
de Jérufalem ; un feribe qui fut chargé de recevoir
les préfens qui furent faits au temple , Sc quelques
autres moins connus, ( - f )
SAFRAN, (^Hiß.nat. Com.) M .Douglas, dotleur
S A G
en médecine , & membre de la fociété royale, a vu
& décrit la maniéré dont on cultive & prépare le
fa fr a n dans la province de Cambridge, qui eft celle
d’Angleterre où l’on le cultive davantage, & depuis
un pluslong-tems; après avoir fait choix d’un terrein
uni, & qui s’eft repofé pendant un an, on le laboure
vers le commencement d’avril, en traçant des filions
plus ferrés & plus profonds que pour aucune autre
efpece de grains ; on y répand dans le mois de niai
depuis vingt jufqu’à trente charges de fumier, préparé
exprès pour chaque acre de terre; enfuiie on
entoure ce terrein de haies fort ferrées, afin d’en
écarter les beftiaiix, & fur-tout les lièvres qui ne
manqueroient pas de manger les feuilles fafran
pendant l'hiver.
F.n juillet on plante les racines dans des trous
placés H environ trois pouces de diftance les uns des
autres, on en plante ordinairement 392040 ou environ
dans un acre de terre, on les laiffe fans y
toucher jufqu’au commencement de feptembre qu^
l’on rompt la terre avec la pioche , pour faciliter la
fortie de la plante qui eft prête à paroitre, U. alors
on arrache toutes les mauvaifes herbes avec foin.
Peu de tems après les fleurs paroifTent, on les
cueille le matin , il n’importe que ce foit un peu
avant ou un peu après leur parfaite maturité ; enfuite
on fépare de ces fleurs les filamens ou étamines, &
avec eux une bonne partie du piftil auquel ils font
attachés , & on jette le refte comme inutile ; il ne
relie plus qu’à fécher le fafran, ce qui demande
bien du foin & de l’induftrie ; il faut fur-tout prendre
garde en le féchant qu’il ne fe brûle ; il déchet dans
cette operation de quatre cinquièmes; &un acre en
produit, l’un portant l’autre, en trois années vingt-
fix livres; la derniere récolte eft de beaucoup la plus
abondante ; après cette troifieme récolte on tire les
racines de terre pour les replanter. Après avoir fé-
paré les vieilles enveloppes, ces racines augmentent
ordinairement d’un tiers. M. Douglas fuppute qu’un
acre de terre planté de fafran rapporte cinq livres
fterling de rente, toutes charges déduites.
* SAGOU , f. m. ( Botan. Econom. Domefl.
Médecine. ) Le fagou eft une gomme-farine , une
efpece de gruau que produifent des palmiers dans
les Indes orientales ;on trouve par-tout des palmiers
dans cette autre partie du monde, comme l’on trouve
des gramens dans la nôtre.
C’eft du tronc de certains palmiers que fe tire le
fagou ; c’eft la moelle de ces arbres , qui font creux
& remplis de cette grofle farine , avec laquelle on
fait le pain de fagou , & divers autres alimens.
Quand ces arbres paroifTent avoir pris tout leur
accroilTemenî, qui eft le tems oii leur moelle eft
la plus farineufe ; on en fait l’épreuve en perçant le
corps de l’arbre , d’oii l’on tire un peu de la mobile,
que l’on détrempe avec de l’eau dans la main : fi
l’on voit qu’elle le dilToIve en mucilage fans dépofer
de fécule blanche, on juge que la moelle eft plus
gommeufe que farineufe, qu’elle n’eft pas encore
dans fa maturité.
Si au contraire elle eft pleine de filandres qui ne
fe diflblvent pas, c’eft qu’elle fe palTe , c’cll qua
l’arbre eft trop vieux; alors la mobile contient peu
de farine.
Enfin, on connoît que la mobile eft prife à propos,
qu’elle contient bien delà farine, fi la difTolution
qu’on en fait eft blanche, & s’il s’en dépole beaucoup
de fécule dans la main : en un mot, il faut
prendre cette mobile la plus farineufe , ik. par con-
féqiient la moins gommeufe, & fur-tout la moins
filandreufe qu’il eft poffible.
Lorfqu’elle eft dans cet état, on abat l’arbre en
le coupant par le pied ; puis on le fend en morceaux,
& l’on en détache nufli-lôt la moelle. Eqfuite on en
S A G prépare \e fagou en le battant dans l’eau ; on y verfe
peu-à-peude l’eau, tant qu’elle en reflorte blanche.
Enfin , on coule cette dilTolution en prefTanr.
II fe dépofe au fond du vaift'eau dans lequel on
Fareçue , une fécule qui ell la farine du fagou, qu’on
nomme fagou menia.
Ce qui relie efl une efpece de fon, dont on nourrit
Icsbelliaux; on nomme éla ce (ox\ Aefagou.
On verfe à clair l’eau qui fumage la fécule , &
on la ramafl'e. Four que ce fagou nouveau ne fe gâte
pas en s’échauffant, on l’arrof'e quelquefois d’un
peu d’eau froide , ou bien on le fait fécher pOiir le
conlerver.
Au contraire , on ne le fait point fécher, ni on
ne Tarrofe , loriqu’on n’en veut point fairedu pain :
on le iaiffe un peu fermenter avant^de le faire cuire
en pain.
C'efl dans de petits vaifTeaux de terre qu’en a
coutume de les faire cuire , foit au four, foit clans le
fe^i. Ces vailTeaux font quarrés 6c de grandeurs differentes
, félon les divers pays. Ils font partagés en
caf'es, ou ce font des moules ifolés & détachés les
uns de.s autres.
Ün fait aufti cuire le pain de fagou fur des platines
ou fur des pierres, comme l’on fait le pain de
cafî'ave. Le pain de fagou fe nomme fagou meniea ;
c’ell la nourriture commune dans les Indes, comme
le pain de bled l’eft en Europe.
On varie de bien des façons difFérentes dans les
différens pays, la fabrication du pain de fagou. Dans
quelques endroits, on fait fécher au foleil le fagou
avant d’en compofer du pain ; & après l’avoir
fait fecher ainfi , on le met en farine, qu’on tamife
jufqii’à trois fois.
Si l’on fait griller la moelle de palmier, telle qu’elle
e ft , ou après l’avoir mouillée feulement avec de
l ’eau , elle eft bonne à manger. Il y en a qui la ré-
duifent en poudre, après l’avoir ainfi grillée , & ils
la melent en cer état avec le fagou ment.i, pour faire
le pain; ce qui donne au figou meruca , ou pain de
fagou , une couleur brune , &c un petit goût de rôti
qui n’eft pas déf.agréable.Oa bien après avoir trempé
clans de l’eau la moelle du palmier, on la met à fécher
dans la cheminée. On la conierve après l’avoir ainfi
fumée ; dans le befoin on la mange grillée , ou
bien on la fait entrer dans la compofition du pain de
fagou,
Les Indiens font aufti de la bouillie avec le fagou ;
mais ils en emploient la plus grande partie à faire
du pain. Le_/âo,;/< {e conferve très long tems en pain
lans fc gâter.
Le pain de fagou eft meilleur lorfqu’il eft chaud,
que lorfqu’il eft froid ; il devient fi'dur en le gardant,
que foiivent on fe trouve plutôt fatigué que
rafTafié en le mangeant. Le pain de fagou peut tCMiir
lieu (le bücLiit : les HoHandois en font ufage comme
de bilciiît, fur la mer pour les voyages de long
cours, & pour leurs fbldats d.ans leurs colonies.
Le pain de fagou, quoique très-dur, mitonne aî-
foment, & 11 enfle en trempant.
Les Indiens compofent avec le fagou plufieurs
fortes d’alimens, en les préparant de differentes manières
: ils y mettent divers aft'aifonnemens. Ils le
mangent auffi en foupes, comme l'on mange ici des
loupes au riz. Lorfqu’ils prennent \e fagou à l’eau,
ils y ajoutent, quanti il cft cuit, du firop de lucre &
de Feau-role. j'«! appris de M. le Marquis de Montmorency
, quia vu une partie des Indes, que les
habitans de ces pays eftiment eu général que le
fagou eft rafraîcbiftant, & qu’il croient le f'alep échauffant.
Communément ils prennent le fagou pour la
poitrine, & le falep pour reftomac. User) font ordinairement
leur louper , parce que c’eft une nourriture
très-légerc , éi parce que l’on cil fort fujet
S A G dans ce pays aux indîgeftions du fouper ; & les in->
digeftions y font particuliérement dangereufes.
Ufage du fagou. Depuis que j’ai fait connoîrre 1 ufage du fagou en France , on m’a fou vent demandé
la mamere de le préparer & de s’en fervir ; c’eft ce
qui m engage à l’expliquer ici en traitant du pain
de Jagou.
Pour taire ufage du fagou tranfporté en Europe,
il faut d abord I époudrer ik l’éplucher comme on
éiriuchedes lentilles, en choififfam les grains les plus
g^os & les pins blancs. Enfuite on le lave clans de
l’eau qui foit tiede feulement ; fi l’eau étoic trop
chaude , die amolliroit la furface des grains de
Jagou , k la pouffieres’y colieroir.
Quand on veut faire cuire du fagou, on en met,
par exemple, plein une cuiller ordinaire dans une
livre d’eau chaude, c’ell-à-dire , dans un demi-
feticr on l ’y laiffe fans y toucher, tremper pendant
une heure, à un feu égal, qui ne fafi'e pus
bouillir.
Enfiiite l’on augmente le feu par dégrés, jüfqu’à
faire bouillir i’eau , & on continue de faire bouillir
doucement pendant une demi-heure. Durant cette
demi-heure, on écrafe le fagou avec une cuiller,
afin de le bien délayer en une efpece de gelée rougeâtre;
& pour le diffoiidre entièrement, on le
paffe par un tamis en prefTant avec le bout de la
cuiller, & en y verfant peu à peu de l’eau bouillante.
Enfin , on remet au feu le fagou ainfi délayé k.
paffé, & l’on y ajoute peu à peu du lait, fi on le
prend au lait ; il fuit employer moins d’eau pour la
préparation du fagou lorfqu’on veut y mettre du
lait, que lorfqu’on veut le prendre à l’eau , k môme
on peut le faire cuire entièrement dans du lait fans
tau.
Ün peut, en cififant le fagou, y mettre de la
cannelle, ou du fafran, ou de l’écorce de citron confite
; k iorl'qu’il eft cuit, on y ajoute , avant de le
retirer du feu, ou du fucre, ou du miel. Lorfqu’ïl
ell hors de delTus le feu , k que l’on eft prêt à le
manger, on pourra l’aromatifer avec de l’eau de
fie urs d’orange, ou avec de l'eau-rofe, qui convient
ordinairement dans le cas où l’on donne le fagou.
ün peut aufti faire cuire le fagou dans de l'eau de
veau ou de poulet, ou d.ans du bouillon ordinaire
nouvellement fait, k qui n'ait pas môme eu le tems
de fe refroidir. On fait cuirele fagou avecdu bouillon
comme on fait cuire la femoiile ou le riz au gras ; on
l’y fait bouillir pendant une demi-heure ou trois
quarts d’heure, en remuant doucement, & en y re-
verf.'int du bouillon bouillant, qu'on a tout prêt à
verfer, à mefure qu’il s’en confunie.
Enfuite on cefTe de le faire bouillir , en diminuant
le feu, k on le laiffe pendant encore une demi-
heure à un feu doux fans le remuer.
On fait auffi le Jagou plus ou moins épais, felon
le befoin, k felon le goût de ceux pour lefquels
on le prépare.
On peut faire une quantité de fagou pour plufieurs
pnfes à la fois, comme on fait dans un mê.ne pot
du bouillon pour plufieurs prilés : on met à chauffer
clans le befoin du J'agou cuit, comme on mer à
chauffer un bouillon , k même le fagou à l’eau vaut
mieux , lorfqu’il y a quelque rems qu'il ell fait ; il
n’en eft pas de même du bouillon.
Dans le cas oii je fais prendre le fagou froid ,
comme lorfque les fibres des vaifTeaux du corps font
trop lâches par les fucs qui les entretiennent, je
conf'eille de mêler au fagou un peu de vin , que l’on
choifit felon la circonflance dans laquelle on prend
le fagou, k felon le tempérament k le goût de
celui qui en ufe.
En général, le fagou eft bon contre les malaiJies