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s’oppofe à l’jfccnfiou du mercure, il y a meme une
caille qui l'attire en hnnr; ce lont les vapeurs du
mercure que la force de l’ébullition a tait penetrer
dans les petites cavités de la furface du verre. Ces
molécules ailbérontes au verre attirent le mercure
de la même maniéré, & par la même raifon que l’eau
attire Tlmu, que l'huile attire l'huile, & c . c’eft une
furfice couverte de mercure qui attire le mercure,
& qui en attire plus les colonnes voifines que les
colonnes éloi-inées; ainli le mercure contenu dans
le premier fiphon doit s’élever vers les bords ik.
s’abiiilfer vers le milieu , & par la même raifon , il
doit fe tenir plus haut dans la branche capillaire que
dans la grolle branche. (-Ö. Ca s b o i s , membre de la
So cié té royale des Sciences & des Arts de la v ille de
Mei^y & p rincipal du college de la même ville.')
T Y
TYMPAbTISCHISA, { L u th .) efpece de trompette
marine dont on fefervoit ci-devant. La tympanifehifa
était une caillé pyramidale de bois, longue d’environ
fept pieds ; la baie étoit un triangle équilatéral, dont
chaque coté avoit lix à lept pouces, & le fommet fe
terminoit par un autre triangle équilatéral, dont
chaque côté avoit deux pouces. On tendoit lur cet
inllrument quatre cordes (de boyaux probablement)
T Z
q u i fa i fo ie n t l’a c c o rd ut., ut, fol^ ut, on jo u o i f fur
la plus b a lle de c e s q u a t re co rd e s com m e l’o n jo u e
lu r la t rom p e t te m a r in e . O n p ré ten d q u e q u an d on
e x é cu to it fur ce t in llrum en t des p ie c e s c o n v e n a b le s ,
o n a i ir o i t c r u , à une c e r ta in e d llla n c e , en ten d re
q u a t re t rom p e t te s . Voyc^Vd T y m p a m s c h i s a ,
6\pl. ir .d e Luth. Suppl. (F. D .C .)
T Z
TZELTZELIM, {Muflq. inflr. des Héb.) C ’étoient
des elpeces de cymbales. Lès Hébreux en avoient
de deux fortes.
I Les ciiUicle fehamaa, ou cymbales fonores.
1'^. Les tiiltiele iheruJi, ou cymbales des jubilations.
Les cymbales fonores étoient deux indrumens
d’airain, qui, frappés l ’im contre l’autre , rendoient
union, Sc ceci ne me paroît autre chofe que les cymbales
des Grecs.
Les cymbales des jubilations étoient des tables de
métal, dont le fon relfembloit à celui de la trompette
ou chav^otieroih. Voyet^ C h a t z o t z e r o t h ,
( Luth. ) Suppl.
Ces deux deferiptionsfont tirées de Bartollocciiis,
Biklioth. magn. Rabbin, tome II, qui lui-même k s a
prifes du rabbin David Kimchi. ( ƒ ’. D . C.)
m
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V
. ( Mufiq. ) Cette lettre fnivie
d’une .S', ainfi K S. & mife au
bas d’une page de mulique ,
lignifie volti jubuo, en Irancois
tourne^ vue. ( F. D . C. )
V E
VÉNITIENNE, On appelle en Italie
& particuliérement en Tolcane, les barcarolles vé-
nitiennes {verutiane): le mot barcarolles n’ed que
du diakéle vénitien, au moms il n’cll pas tolcan.
( F. D. C. )
§ VENTILATEUR, ( Phyjïque. ) Le nouveau
ventilateur rc\ycé:kfncfig. b , pL I de F hyfiqiie,
ce Supplément, & dont nous allons donner ici la
defeription , a été employé avec fuccès par M.
Blackwell , dans une mine de charbon, près de
Stourbridge, dans la province de Worchcller, laquelle
étoit tellement remplie de vapeurs lulphu-
reulés, que le feu y prit plus d’une fois, & fit périr
un grand nombre de malheureux qui l’cxploitoient.
Ces fortes de ventilateurs font très utiles dans les
vailîéaux ; mais comme il importe beaucoup de ménager
la place, l’auteur a réduit cchii-ci à un volume
médiocre , fans lui rien faire perdre de Ion utihté. Il
n’a que fix pieds de long, trois de large ôc trois
d ’épailTeur, cependant il fait circuler 5000 gallons
d’air dans un vaifléau, dans l'elpace d’une minute. Il
eltfi aifé à manier, que le vailiéau fait en marchant
une partie de ropcration,& qu’un niouflé peut
achever le relie. Voici en quoi il confifle :
A efl le tuyau fupérieur par lequel l’air s’infinue
dans la machine de delTus le tillac.
B le corps de la machbie.
C le balancier qui la fait agir.
D , tuyau inférieur par lequel l’air s’introduit dans
le fond de cale, ou dans tel autre endroit du vaiffeau
oil l’on veut le renouveller. ( Cet article ejl dri
Journaux Anglais. )
V ENTRE, {Mufiq. ) point du milieu de la v ibration
d’une corde lonore , où, par cette vibration,
elle s’écarte le plus de la ligne de repos. Voye~^
Noeud, {Mufq.) Suppl. {S)
VERGETÉ, ÉE, adj. {terme de Blafon.) fe dit
d’un écu rempli de dix ou douze pals de deux émaux
alternés; s’il n’y a que dix pals, on n’en nomme
point le nombre ; s’il y en a douze , en dit vergeté
de douze pièces. Foyei_planch. V. fig. de Blajon,
Suppl.
Bertatis de Mouvans, de Mlolans, en Provence ;
vergeté d'or 6' de gueules.
VERGETTE, 1. f. palum truncatnm , {terme de
Blafon.) pal rétréci qui n’a que le tiers de la largeur
du pal quand il fe trouve feul, & moins de
largeur quand il y en a plulieurs dans un écu. Foye^
planch, ir . fig. j / & 2. de Bl afpn, Suppl.
Les termes vergeté tk vergerte viennent du mot
verge, forte de petite baguette dépouillée de feuilles.
Julianis du Rouiet, en Provence ; de fnople, au
pal d'or, chargé d'une vergette de fable.
Lefrançois de Pomicre, près Vernon en Normandie;
d'a~ur à cinq vergettes d'argent. ( G. D. L. T. )
VÉUIIÉ RELATIVE, {Belles-Lettres. Pcéjie.)
Dans l’imitation poétlcpie, la vérité relative eil fou vont
contraire, ëi toujours préférable à la vérité abfolue.
V E R
Il n’ell pas nécclTaire qu’une penfée foit vraie en
elle-même, mais qu’elle foit l’exprclfion vraie de la
nature. Il n’ efl pas ncceffaire qu’un fentiment foit
celui du commun des hommes, mais celui de tel
homme dans telle fituation. Chacun doit parler fon
langage ; & c’efl à quoi le faux goùr & le faux bel
efprit fc méprennent le plus fouvent.
Un peintre qui, dans réloignemcnr pcindroit les
objets dans tous leurs détails , avec leur forme, leur
couleur & leur grandeur naturelle, e.xprimeroit la
vérité abfolue , & n’obfervcroit pas la vérité relative.
Un poète qui feroit penfer julîc tous fes iieiTon-
nages , rcmpliroit de vérités un ouvrage qui feroit
faux d’un bout à l’autre.
L’habitude, le préjugé , l'opinion font autant de
verres diverfement colorés à travers lefqueis chacun
de nous voit les objets ; la paillon eR un microfeope.
Le caracicre modifié par tous ces accidens doit donc
modifier le fentimenr & la penfee ; ôc c’eft rexoref-
fion liddle de ces altérations qui fait la vente des
moeurs. Il ne s’agir donc pas de ce qui eft conforme
à la droite raifon , mais de ce qui eft conforme
l’etpric ëc au caractère de celui qui parle.
Rien déplus commun cepcnciani que d’entendre
juger une penlce en elle-même, & décider qu’elle
elI fauffe par cela même qui la rend vraie. Voulez-
vous qu’un homme infenfc raifonne comme un lage 'b
Remettez à fa place ce qui vous paroît taux; alors
vous le trouverez jufte.
Voici deux beaux vers de Corneille :
Et qui veut tout pouvoir doit J'avoir tout ofer.
Et qui veut tout pouvoir ne doit pas tout oj'er.
Lequel des deux eft vrai ? Chacun l’eft à fa place ;
& H la place l’un de l’autre tous les deux feruienc
faux.
Mors fumrniun hojuun , dits denegaium, a dit Sé-
neque, ëc cette penfée, folie dans la bouche d'un
fage, devient naturelle ëc vraie dans le caractère
de Calypfo , malhcureufe d’étre immoicclle.
Si la mon étoit un bie.7, dit Sapho , les dieux n en
feraient pas exempts : cecl eft d"un naturel plus commun
, maisn’eli pas plus Vrai : car la mort qui feroit
un mal pour les dieux pourroit être un bien pour
k s hommes.
Q^uoiquonvous dife , endiire'^tont, difoitun héros
à fon fils. Q_ucl héros ! va-t-on s’écrier, qui donne
leconfeild'un lâche ! Oui ,mais ce lâche étoit Ulyfie,
qui alloit bientôt lui léul exterminer tous les amans
de Pénélope, ëc dont, en attendant, le coeur rugijfoic
au dedans de lui-méme, comme un lion rugit autour
d'une bergerie oie il ne J'aurou pénétrer : c'eft ainfi que
le peint Homère.
Les Spartiates, dans leurs prières , demandoient
aux dieux de pouvoir fupperter l’injure,ëi du côté
de la bravoure les Spartiates nous valoient bien.
Notre point d'honneur eft le vice du héros de l'Iliade
; ëc ce qui parmi nous déshoiioie un loldrit, fut
admiré dans Théniiftoclc. La valeur grecque l'e ré-
duifoit à vaincre ou àmeurir en combattant pour la
patrie, & Homere qui tait efîiiyer tant d'inj-.ircs A
l'es héros, n’a pas taie voir une t'eule fois dans l’Iliade
un grec fuppliant dans le combat, ni pris vivant par
l’ennemi.
Ce font ces différences nationales qu’il faut avoir
étudiées , pour juger les moeurs du théâtre. Que
penferions-nous, par exemple', du jioote qui feroit
dire par le fier Alexandre , qwe c'ejl acte de roi que
de Jouffrir U blâme pour bien f lire ? Nous renverrions
f . ’*