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dedans & au-deffiis de la premiere femelle , comme
à l’ordinaire. C o r d o n n i e r dans ce Suppl.
Mais pour exécuter la fécondé couture qui n’efl
faite qu’après avoir retire la forme , il faut percer
à la o'ravure le plus proche du bord de la femelle,
puis en dedans du Jb uÜer, en commençant cette
ouverture vers la cambrure. Alors l’ouverture du
fou licT laiifera voir les trous que l’alcne fait au dedans
du foul'ur^ & l’on pourra y diriger les foies;
mais à mefure que l’on avance, l’empeigne cachant
la befogne, on ne peut plus appercevoir les trous de
l’alêne. Pour remédier à cet inconvénient, après
avoir tiré la foie I. C). p i . l .d u Cordonnier,
i'K/p;7/,)qui perce de dehors en dedans,affez loin pour
avoir une longueur de f l ; on perce avec l’alêne
un trou au travers de ce fil; on palTe dans le trou
la foie II ; on la plie enfuire, & on la couche fe
lonff du fil I , & l’on fait rétrograder la foie
& le fil I,jufqu'à ce que cette foie II, que le fil
amené avec lui, forte en III ; aulfi tôt qu’elle eft dehors
, on la prend, en la dégageant de fon trou , &
l’on ceffe do tirer le fil I. La foie I refie en dedans,
on va la reprendre , on tire les deux foies, & le
point fe fait en III. Cette manoeuvre fe répété de point
en point autour du fo id ie r , jufqu’à ce que l’on puilTe
revoir , de l’autre côté, les trous que fait l’alêne.
La conrtruflion de l’efcarpin retourné a quelque
chofe de plus particulier. On le commence à l’envers
, & lorlqu’on l’a conduit à un certain point,
on le retourne comme un gant pour l’achever, d’où
lui vient fon nom. On commence par travailler la
fécondé femelle fur la forme. Lorfqu’elle y efi fixée
par quatre pointes , on fait une raie avec le releve-
gravure, tout autour à deux lignes des bords, puis
à quatre lignes de cette raie, une petite gravure avec
le trancher, fuivant le même contour. On perce
.avec l’alêne à femelle , en effleurant le cuir de la
raie dans la gravure fans coudre, efpaçant les trous
de deux lignes.
Le cordonnier , ayant monté & affiché fur la
forme l’empeigne & les quartiers, comme à l’ordinaire
, mais à l’envers, le noir en-dedans, coud
l’empeigne à la femelle , paffant par les trous qui
communiquent de la raie à la gravure. Otant le fou-
lier de deffus la forme, il coud à points fimples , au
bout de la femelle du côté du talon, un morceau de
cu ir, A .f ig . 8 . appelle la tirene^ qtii aidera à remettre
l’efcarpin fur la forme quand il aura été retourné.
Pour retourner l’efcarpin, il en fait entrer le bout
en-dedans en même tems qu’il contretire l’empeigne
& la femelle par-deflùs avec force. L’efearpin
étant retourné, on le remet fur la forme pour travailler
cette fécondé femelle. On rehauffe les quartiers
avec le releve-quartiers .5 , qui efi une efpece
de chauffe-pied très-petit.
Pour afficher la premiere femelle en dedans de
l’efcarpin, on déforme , afin d’appliquer cette fécondé
femelle feule fur la forme ; on î’y arrête ; on
la pare en la mouillant avec de l’empois blanc ; on
pofe le cambrillonen fon lieu (Foye^CAMBRiLLON,
Suppld) ; & comme alors il ne tient à rien , il faut
l’arrêter au talon avec deux clous vers fon bout
large. On renforme alors l’efcarpin fur cette premiere
femelle , en s’aidant de la tirette. On coud à
grands points lacés le talon de cette premiere femelle
au bord du bas des quartiers ; on ôte la tirette
, & l’on couche l’endroit où elle étoit, qui
fait partie du talon de fécondé femelle,fur la premiere
femelle au talon. On met enfuite un talon de
bois ou de cuir que l’on travaille fuivant les manoeuvres
expliquées au mot C o r d o n n i e r , «yK/»/»/.
On peut faire une double couture aux talons de
cuir. Pour cela on fait deux gravures fous le dernier
bout de talon, l’une à deux lignes du bord.
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l’autre à deux lignes de la premiere; on coud cn-
fuite paffant l’alêne derrière les grands points de la
premiere femelle fortant de la gravure du dedans •
puis pour fécondé couture, on perce l’alêne au-
deffous de la premiere , & l’on fort à la gravure du
dehors, autrement le plus proche des bords; cette
fécondé couture tient lieu des chevilles que l’on
auroit mifes fi le talon n’étoit qu’à fimple couture :
car elle ne prend que les cuirs du talon.
L’efcarpin de bottes n’a qu’une femelle de vache
d’un bout à l’autre, fans allonges ni talon , il fe travaille
du refte comme l’efcarpin retourné.
La pantoufle/g. /o. n’a ni pieds , ni quartiers, de
maniéré que le talon efi toujours à découvert. Elle
fe fait comme le fo n lie r kidXon de bois ou de cuir. Si
on fait le talon de bois, on couvre le deffus du talon
appellee U p la n ch e , à\\n moi "au de cuir de veau
b. taillé fuivant la rondeur du t, )n, & terminé quar-
rément un peu au-delà des boi ^s de l’empeigne en-
dedans a. On le colle fur la planche , la fleur en-dehors
, & l’on y coud un paffe-talon, que l’on retourne
enfuite fur le talon de bois comme à l’ordinaire.
Pour contenir la piece de deffus en fa place’, on la
coud en travers vers fon extrémité quarrée, en la
perçant avec les deux femelles le long du pli de la
cambrure. *
Le fabot ou la mule fig . / /.efi w n fo u lk r imparfait,
n’ayant ni oreilles , ni piece, mais il a des quartiers
qu’on taille ordinairement en pente jufques vers le
bas de l’empeigne a , de chaque côté, où on les
coud par une rofette b.
La claque fig . 12 . efi encore une autre efpecc de
fo u iie r imparfait dans lequel on fait entrer le vrai
_/ô«/;cr, pour tenir le pied fee & chaud. Comme elle
doit être jufie au fo u i ie r , il efi à propos de la travailler
fur le fo u iie r môme. Pour cela on renforme
le fo u i ie r , l’on fait tenir la premiere femelle de
la claque à trois clous au travers de la fécondé femelle
du fo u iie r . Si le talon du fo u iie r efi bas, on
coupe cette femelle tout net au fond de fa cambrure
; s’il efi haut, on la releve le long du devant
du talon ; après quoi l’on affiche l’empeigne par-def-
fus celle du fo u iie r , fans mettre de piece ni de quartier,
On^ofe & coud la trépointe; on la renverfeôc
l'arrête par-deffous cette premiere femelle , tout du
long , par un bâtis de fi! fimple. On pofe la fécondé
femelle à l’ordinaire, la coupant net au fond de la
cambrure fi le talon efi bas , & la relevant s’il efi
haut.
Le cordonnier tourne enfuite autour du talon du
fo u iie r , le pafie-talon de la claque, a .f ig . r i . qui ell
plus ou moins haut, fuivant la hauteur du talon du
f o u i i e r ,^ doit être d’un cuir fort de vache. 11 le coud
à l’empeigne par-dehors avec une rofette c de chaque
côté vers la cambrure. Il pofe fous ce paffe-talon
deux bouts de talon b , qui fe coufent d’abord
au pafie-talon , la couture perçant dansxine gravure
faite fous le fécond bout de talon, j)uis dansles deux
femelles le long de la cambrure, fi elles font relevées
; finon, elle fe fera de dehors en-dedans, au
travers des deux femelles ; f i\efou iier efi à talons de
bois, on releve chaque femelle de la claque le long
de la cambrure du talon, après les avoir amincis ,
puis on fait la couture fufdite. Par ces opérations,
le paffe-talon acquiert affez de profondeur pour recevoir
le talon du fo u iie r c\\\i doit s’y emboîter juf-
qu'au deffous des quartiers. L a f ig . 12, fait voir une
claque achevée.
Paffons aux fou lie r s de femmes. Ils different beaucoup
de ceux des hommes.
L’empeigne F . p l- I I - du Cordonnier, S u p p l. Si les
quartiers G , fe taillent à l’ordinaire fur des patrons
de papier. On bûche le talon C , pour lui donner la
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forme & les proportions convenables On ébauche
enfuite le pafie-talon qui efi ordinairement de
peau de mouton blanche ou colorée. Pour l’ébaucher
, on enveloppe dedans le talon de bois, excepté
à fa cambrure , & l’on coupe à vue d’oeil ce qui dé-
paffe. Cette coupe donne un triangle dont le haut efi
arrondi.
Ces pièces étant ainfi taillées, le cordonnier pofe.
furie deffus du talon de bois, qu’on nomme la
p la n c h e E , la partie de la première femelle qu’il veut
former en talon ; il l’arrête avec un clou au milieu
de ladite planche, la coupe avec le tranchet autour
du rond du talon afin qu’elle en fuive jufie le
tour jufqu’à fa cambrure. Portant ce talon de la femelle
ainfi' affiché fous la forme en fon lieu , il y arrête
toute la femelle avec quatre clous, met le petit
paton H fur le bout du pied de la forme, & l’y fait
tenir avec quelques pointes ; ou fi l’on ne veut point
de paton, met tout de fuite l’empeigne & l’arrête. Il
colle par-deffiis deux ailettes i (une de chaque côté)
amincies par le haut. Tout cela doit fervir de doublure
à l’étoffe qu’on fuppofe taillée convenablement.
Il enduit l’empeigne de colle, & y pofe l’étoffe
qui s’y colle ; il attache le tout fur la femelle,
comme on l’a expliqué à l’article C o r d o n n i e r ,
S u p p l, en parlant des fou lie r s d’homme. II colle de
même l’étoffe fur chaque quartier G , affemble les
deux quartiers , pofe la couture jufie au milieu du
talon de la forme, & amenant les quartiers le long de
ces côtés L , il les cloue à mefure par en bas, arrête
leur retour A en haut vers le coup-de-pied par une
pointe, & bâtit une bride au bout du pied , comme
aux fouliers d’homme. Il coud enfuite la trépointe
blanche, en la redoublant à mefure d’un tiers, &
perçant au travers du redoublement. Elle fe coud à
grands points & à fleurde forme. Reprenant le talon
de paffe-talon M, il le mouille pour le joindre
plus exaftement au talon de bois. L’y ayant appliqué
, il fait aux extrémités qui dépaffent la cambrure
deux entailles n n une 0 derrière : elles fervent à
donner de la prife pour mettre le talon de bois en fa
place. Il coud le paffe-talon à l’envers du cuir à la
femelle & aux quartiers, commençant fa couture au
défaut de la trépointe & laçant à grands points,
jufqu’au tournant du talon. Ici l’on peut continuer
le point ordinaire, ou le quitter pour fe fervir du
point à l’angloife, tant que l’on travaille fur le rond
du talon. Voici la manoeuvre particuliere de ce point.
Etant arrivé au tournant du talon , après le dernier
point ordinaire , le cordonnier perce en avant
avec l’alêne le paffe-ralon M m. fig . C. p l. I . par
l’envers en ^ & dirige l’alêne de maniéré que
fans fortir du trou qu’elle vient de faire, elle faffe par
fa pointe une marque B , vis-à-vis dudit trou; l’alêne
ôtée , il paffe la foie & fil en entier par ce trou, vis-
à-vis de la marque B en-dedans fur la femelle, à
trois ou quatre lignes de ladite marque , le pafle-ta-
lon entre-deux en c ; il perce avec l’alêne en effleurant
le cuir de la femelle, de maniéré qu’elle refl'or-
te à la marque B ; paffe les deux foies croifées dans
cette conduite, ÔC le point prêt à ferrer, il repique
l’alêne dans le premier trou A fait au paffe-
talon pour le rouvrir, puis il y fait paffer la foieZ>,
& ferre tout-à-fait, obfervaut de rcpoufi'er toujours
a v e d ’alêne le pointvers lerond du talon,pour l’empêcher
de finir trop en dedans. Cette manoeuvre fe
continue de point en point en tournant le talon, juf-
qu a ce qu’on reprenne le point ordinaire pour finir
fa couture de l’autre côté , vis-à-vis d’où l’on avoit
commence.
Cette couture du paffe-talon étant terminée,
l’ouvrier le retourne, & y colle le talon de bois avec
de l’empois blanc M , planche I I . )
tirant avec la pince les côtés du paffe-talon pour le
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bien étendre , coupant enfuite ce qui déborde aux
côtés & à la ])ointe , & finifiànt par le lufircr en le-
frottant avec la guinche S ou la dent de loup T. Il
bride enfuite le talon avec une laniere de cuir N arretée
par une pointe vers le bas de chaque quartier,
pour le tenir ferme pendant que la colle feche.
On pofe la fécondé femelle & les bouts de talon
comme fou lie r s d homme. Ou termine le fo u iie r
par la couture blanche qui, commençant à l’endroit
où finit le talon, fait tout le tourdu fo u iu r prenant
d’abord la irépointe & la fécondé femelle, puis le
retour de ladite femelle avec le paffe-talon, le lontr
de la cambrure, remonte de l’autre côté, & va aboi:*
tir où elle a commencé. Enfin on ôte la bride N du
talon, on déforme, on coud les oreilles a au bout
des quartiers 0, on borde d’un ruban ou d’un
galon le tour des quartiers, les oreilles & le haut
de l’empeigne , &; le fouiier O efi achevé.
On fait des efearpins retournés, des fabors, des
mules & des claques pour les femmes, en fuivant à-
; peii-près les mêmes procédés que pour les cbauffu-
res de même nom pour les hommes; on fait aufii
des demi-claques qui prennent depuis la cambrure
jufqu’a la pointe du pied. La fig , F . repréfente une
claque de femme un peu différente de celle q l’on voit
fig . 18. p l. I . du Dicîionnaire raif. des Sciences , 6iC .
A r t du cordonnier par M. D E G a r s a u l t .
SOÜLOSSOIS( l e ) , Géogr. du moyen âge. Pagus
S o lc ien fis , pays confidérable entre le Chaiimontois ,
le Saintois, le Toulois & le ßaffigny , dépend en
partie de l’archidiaconé de Vitel, compofé de cinq
doyennés.' Le Soulofiois a quatorze lieues de longueur
, 6c il tire fon nom de l’ancienne ville de S o -
limariaca , dont fait mention ritinéraire d’Antonin,
& qui fut ruinée au ve fiecle par les Huns. Elle était
fur la riviere de Verre , près de fon embouchure
dans la Meiife. On voit encore près de-là les reftes
du chemin militaire de Langres à Metz, Ôi les ruines
de cette ville à cent pas de cette riviere , & un peu
au-deffous le village de Soulofl'e.
Neiichâteau, qu’oncroitêtrcIeAW^/î^iZj nwNovU
magus de l’itinéraire d’Antonin : on l’a appelle de|)uis
Neocaßrurn. Dans le voifinage font les vefiiges d’un
camp fortifié que le peuple appelle la cité de Julien
l 'A p o fla t,
A Pont-pierre fur Meufe , que don Riiinart prétend
être le Pons-Petreus dont parle Grégoire de
Tours, fe fit la fameufe entrevue, où le roi Contran
adopta fon neveu Childebert, en lui mettant la
lance à la main.
Le Châtelet, Cafiellurn, fortereffe pliificurs fois
affiegée, qui a donné le nom à l'illufire mailbn du
Châtelet, dont le P. don Calmet a publié l’hifioire
itî-jolio.
Châtenoi, Cafiimtum , bourg, chef - lieu d’une
prévôté. Les premiers ducs de Lorraine y ont tenu
leur cour. Le vallon , qui s’étend jniqu'à la vallée de
l’abbaye de l’Etanche , s’appelloit anciennement
la vallée du duc. Cette abbaye a été fondée par
Matthieu I , duc de Lorraine , vers l’ani i zj8. Adélaïde,
mere de ce prince , reügieufe du T a n , y efi
enterrée.
La Motte, Aîota , petite ville du duché de Bar ,
a été affiégée plufieurs fois, enfin raiée par Louis
XllI. Vasboiirg dit qu’elle s’appelloit autrefois H i-
lairm ont, Alacer-Alons.
Boiirmont, Brunon is~Mon s, petite ville avec fé-
néchauflee & bailliage, a «n couvent d’Annoncia-
des. Bulgneville , où le donna , en 1431, nr.-^^fan-
glanteba taille, & où fut fait prifonnicr René d’Anjoti,
duc de Bar & de Lorraine, par les Bourguignons
qui le renfermèrent dans le château de Talant & en-
fiiite de Dijon, d’où U ne fortit qu’en 1435
traité d’Arras.