!S !
■ r'-'Miv çi' ■
^ :k- i,|ii
;iî-|.|‘
II'’*r' iiri I
676 - R O M bordées de bien , & une du ri" 2 qui eft panachée de
jaune ; la premiere ell délicate & demande la (erre,
la fécondé peut être plantée en plein air à im excellent
afpeét. _ _ ,
Les romarins fe miiluplient par les boutures , q_u il
■ faut planter en avril un peu avant la poulTée ;il faut
iranfp’anter ces arbrilîêaux vers la Hn de feptembre
ou au printems,lorCquele temseft chaud humide.
La plantation du mois de feptembre e(l preterable i
’ je crois qu’on peut aulfi la faire avec iucces au mois
de juillet, brique letems ell pluvieux. (M. U Baron
DE Ts CHOVDI. )
* § ROME, (G'cr'u^r.) Nous ajourerons jci un article
curieux lur I’ciai de Rome au xvi® liecie , tire
du Voyii-re de Montai^m Italu, On lira avec plai-
fir ce morc.au, dont rien certainement n’approche
dans le grand nombre de delcriptions 6l de relations
en toutes 1 mgiies qu’on a de cette ville célébré.
Il dibit ( Montaigne ) qu’on ne voioit rien de Rome
»que le ciel fous lequel elle avoit etté affife, & le
» pUntdefon gite ; que cette fcience qu’il en avoir,
» edoit une fcience abdraite G: contemplative, de
» laquelle il n’y avoît rien qui tumbat lous les fens ;
» que cens qui difoient qu’on y voioit au moins les
»ruirres de Rome, en difoient trop : car les ruines
» d’une fl épouvantable machine , rapporteroiem
» plus d'honneur & de révérence à fa mémoire ; ce
» n’étoit rien que fon fépulcre. Le monde, ennemi
» de fl lon»ue domination , avoit premièrement
» brifé fr^caiTé toutes les pieces de ce corps ad-
» mirablc; di parce qu’encore tout mort, renverfé ,
»desfiguré, il lui faiioit horreur, il en avoit enfe-
» veli fa ruine mefires; que ces petites montres de
» fa ruine qui pared'.nt encore au-defllis la bierre,
» c’efloit la Fortune qui Ics avoit confervées pour
» le tefmoignage de cette grandeur infinie que tant
» de fiecles , tant de feux , la conjuration du monde
» réitérée à tant de fois à fa ruine n avoit peu uni-
» verfalement elk-indre , mais qu’il eftoic vraifam-
» bUble que ces manibresdelvifdgésqui en reffoient,
» c ’eftobnt les moins dignes, que la furie des
» ennemis de cette gloire immortelle, les avoit por-
w tés premièrement à ruiner ce qu’il y avoit de plus
» beau & de plus digne. Que les baltimens de cette
»Rome badarde qu’on aioit allh.ire atathant à ces
» mafiires antiques, quoiqu’ils enflent de quoy ravir
»en admiration nos liedes préients , im faiioient
■ » refoiivenir proprement des nids que les moineaux
» & les corneilles vont fufpendant en France ans
» voûtes parois des égÜfes que les Huguenots
»viennent d’y démolir. Encore creignoit il à voir-
» l'efpace qu’occupe ce tumbeau qu’on ne le recon-
» nut pas tout & que la fépulture ne fut elle-mefmes
» pour la plufpart enfevelie ; que cela, de voir une
» fl chetifve defeharge comme de morceaus de tui-
» les & pots caffés edre anciennement arrivée à un
» monceau de grandeur fi exceflîve ( i ) qu’il égale en
» hauteur & largeur plufieurs naturelles montai-
» gnes (car il le comparoir en hauteur à la Motte de
» Gurfon & l’edimoit double en largeur) c’edoit
» une expreffe ordonnance des dedinées, pour faire
» fantir au monde leur confpiration à la gloire &
» prééminance de cette ville, par un fi nouveau &
» extraordinaire tefmoignage de fa grandeur. U d ibit
» ne pouvoir aifément f.dre convenir , vu le peu
» d’efpace & de lieu que tiennent aucun de ces fept
» monts, & notamment les plus fameux, corne le
» Capitolin & le Palatin , qu’il y ranjat un fi grand
» nombre d’édifices A voir feulement ce qui rede
» du temple de la Paix, le long du Forum Romanum,
»duquel on voit encores la chute route vifve,
» comme d’une grande montaigne, didipée en plu-
» fleurs horribles rochiers, il ne femble que deux
(i) C’efl 1« Monte Tejîacee,
R O M ■ » tels badimens peudent tenir en toute l’efpace du
» mont du capitole , oh il y avoit bien ou 50
» temples, outre plufieurs maifons privées.
» Mais à la vérité plufieurs conjeftiires qu’on
» prent de la peinture de cette ville ancienne , n’ont
» guiere de verifimiiitude ; fon plant mefines eftant
» infiniment changé de forme, aucuns de ces vallons
» edam comblés , voire dans les lieux les plus bas
» qui y fuffent, comme, pour exemple , au heu de
» Felabrutn, qui, pour fa baifefTe , recevoir l’efoom
» de 1.1 ville, & avoit un lac, s’edant eflevé des mons
» de la hauteur des autres mons naturels qui font
» autour de*là ; ce qui fe faiioit par le tas & mon-
»ceaux des ruines de ces grands badimens. Et le
>» Monte Savello n’ed autre chofe que la ruine d’une
»* partie du téatre de Marcellus. Il croioit qu’un
» amien Romain ne fçauroit reconnoidre l’aflîete de
» fa ville quand il la verroit. Il ed fouvent avenu
» qu’apres avoir fouillé bien avant en terre, on ne
» venoii qu’à rencontrer la tede d’une fort haute
» colonne , qui elloit encore en pied au-delfoiis.
»On n’y cherche point d’autres fondemens aus
» maifons que des vieilles malures ou voûtes,
» comme il s’en voit au-deflous de toutes les caves
ni encore l’appui du fondement ancien: ni d’un
» mur qui b it en fon afliete , mais fur les brlfures
» mefmes des vieux badimens, comme la fortune
» les a logés en fe diflipant, ils ont planté le pied de
» leurs palais nouveaux , comme fus de gros lopins
» de rochiers fermes & afl'urés. Il ed ailé à voir que
» plufieurs rues font à plus de trente pieds profond
» au-defbus de celles d’a cette heure ».
ROMULUS , ( Hiß. Romaine. ) dont l’origine ed
fort incertaine , pafià pour être le fils de Rhéa Sylvia
ou Ilia , fille de Numitor. Amulius , roi d’ Albe
oncle de cette princeffe , l’avoit forcée de fe confa-
crer au culte de Veda , afin qu’elle n’eût point d’en-
tans qui pudent lui difputer un feeptre enlevé à fon
frere Numitor. La prêtrede , infidelle à lés voeux
à la fainteté de fon état, mit au monde deux gémeaux
qui , par l’ordre d’Amulius , furent jettes
dans le Tibre , o it , après avoir long-tems flotté ,
ils en furent retirés par des bergers. Le nom de
Lupa , qui ed celui de la femme qui prit foin de les
élever , donna naiflance à la fable qu’ils avoient été
allaites par une louve. La belle éducation qu’ils reçurent
à Gabie où l’on élevoit la jeune noblcde,
fait foupçonner que leur origine étoit connue de
leur grand-pere qui fournit à cette dépenfe. Dès que
le fecret de leurnaidance leur eut été révélé , ils en
jiiftifierent la noblede parla fierté de leurs femimens.
Leur inclinations belliqueufes éclatèrent contre Amulius
qu’ils firent defeendre du trône pour y placer
Numitor. Ilsauroient pu y monter eux memes ; mais,
pleins de refpeéf pour leur aïeul, ils aimèrent mieux
être les fondateurs d’un nouvel empire, üs bâtirent,
fur les bords du Tibre , une ville qui fut appellée
Rome, du nom de Romulus. On n’ed pas d’accord s’ils
furent les fondateurs ou les conquérans de cette
ville, dont les uns attribuent l’origine à des Troyens
fugitifs que la tempête jetta fur les côtes d’Etrurie :
d’autres en font honneur à Romanus, fils d’Ulyfle
de Circé. Cette ville fut peuplée d’aventiuiers & de
bannis qui la rendirent bientôt redoutable à fes voi-
fins. Ce qu’il y a de certain, c’edquele mot Ro’»a
en langue toicane fignifie force ou puißance. Les
deux freres, revêtus d’un pouvoir égal , ne furent
pas long-tems amis. Leur haine ne fut éteinte que
dans le fang de Rémus qui expira par un fratricide.
Une multitude de Tofeans, attirés par l’efpoir du
brigandage , s’établirent dans I.i ville nouvelle pu
ils introduifirent leurs fuperdirions & les cérémonies
religieufes dont ils étoient les inventeurs. Ces
veaux habitans furent partagés en différentes claücs ^
R O M
& la fupcrlorlté fut aflïgnce aux richeflés & aux ta-
lens militaires. Romulus., pour affermir fon établif-
feincnt, choifit les jeunes gens les plus vigoureux &
les mieux faits dont il forma des regimens de i-rois
mille hommes de pied de trois cens chevaliers.
I! les appella légions , parce qu’ils étoient compofés
d’hommes d ’élite dont le courage n’étoit pas équivoque.
il forma enfuite un fénat de cent des plus
vertueux citoyens, à quill donna le nom de patriciens.,
pour marquer que leurs enfans étoient légitimes
; ce qui étoit fort rare dans cefiecle barbare
licencieux. D’autres prétendent, avec plus de vrai-
femblance, que ce nom marquoit le refpeél dont on
devoit être pénétré pour eux. Cette ville , devenue
la retraite de tous les hommes fans patrie, manquoit
de femmes pour en perpétuer les habitans. Il enleva
fix cent quatre-vingt-trois filles Sabines qu’il avoit
attirées à Rome , b u s prétexte d’y afllfter à des jeux
& des fpeétacles. II ne referva pour lui que Hercilie,
& il en eut deux enfans. Les Sabins, fenfibles à cet
affront, envoyèrent des ambalTadeurs pour le fom-
mer de rendre les filles enlevées , promettant qu’on
les renverrolt s’ils les demandoient en mariage,
comme les regies de la pudeur l’exigeoient. Romulus
répondit qu’il ne pouvoit confentir à cette refti-
tution ; leur protefiani que bien loin d’avoir eu l’intention
de leur faire un outrage , il ne s’éioit pro-
pofé que de mériter leur amitié, en formant une
alliance avec eux. Le pays des Sabins étoit alors
divifé en plufieurs petits états qui avoient chacun
leur chef ou leur ro i, 6c qui tous étoient indépen-
dans les uns des autres. Acron , un de ces petits rois,
fut le premier à déclarer la guerre au.x Romains.
Romulus, qu'il défia à un combat particulier, le
coucha fur la pouflîere. Les Fidenates, les Cruûu-
meviens 6c les Antemnates, armèrent pour venger
fa mort, èc furent entièrement défaits. Les autres
Sabins , fous la conduire de Tatius , fe préfenterent
devant Rome , 6c fc rendirent maîtres du capitole ,
par la trahilon de 7 'arpéia , fille du gouverneur de
cette forcerelfe. Les deux armées étoient en pré-
fence , lorfque les Sabines enlevées fé jftrerent au
milieu des rangs , 6c conjurèrent d’un coté leurs
parens 6c de l’autre leurs époux, de ne point verfer
un fang qui leur étoit également précieux. Elles ménagèrent
un accommodement qui ne fit plus qu’un
feul corps des deux nations. Il y eut alorsdeux chefs
de Fctat, fans que la jaloufie du commandement en
troublât la tranquillité. Quoiqu’ils enflent chacun
leur palais, ils n’avoient qu’une ame 6c les mêmes
affeéfions. Romulus conquérant eut l’ambition d’être
légiflateiir , 6c fit plufieurs réglcmens utiles : il décerna
des peines contre les homicides qu’il nomma
parricides. Il n’en établit aucunes contre ceux qui
tuoient leur pere ou leur mere ; & lorfqu’on lui
demanda le motif de cette omiflïon, il répondit qu’il
n’avoit pas prefume que le coeur humain fiit capable
d’une pareille atrocité. Rome, affligée de la pefie,
fut menacée d’être le tombeau de fes habitans. Les-
campagnes 6c les an.imaux furent frappes defiérilité.
Romulus, pour raffurer les efprits effrayés, employa
le fecours de la religion. Toutes les villes Rirent
purifiées, 6c l’on Ht par-tout des facrifices. Les
Camerens , enhardis par ces calamités, portèrent la
défolation dans le territoire des Romains. Leur confiance
préfomptueufe fut punie par une fanglante
défaite. Ceux qui furvccurent à ce defafire furent
tranfplantcs a Rome. Cette continuité de fuccès al-
larma les peuples de l’Italie qui tous étoient embrâfés
du fanatifme républicain. LesVéiens lui redemandèrent
Fidene qu’il avoit ufurpé fur eux; mais il
leur répondit qu’il étoit injufte 6c honteux de revendiquer
1 héritage de ceux qu’on n’avoit point aflîfiés
dans rinfortune. Cette querelle fut décidée par les
R O N 677
armes, dent les fuites devinrent funefles aux Vélenç
qui, apres plufieurs défaites, furent contraints de
fe ranger bus l’obéiflance des Romains. Ce fut la
derniere guerre que Romulus eut à foutenir. Ses
profperitcs avoient corrompu fon coeur, il s’étoit
concilié l amour public au commencement de b n
regne par fon affabilité; mais il devint altier & fu-
perbe : le fenat fut fans autorité 6c les Romains
eurent un tyran. U renvoya, de bn propre mouvement,
les otages des Véiens, 6c i! ne confulra
que fa volonté dans la diffribution qu’il fit aux b l -
clats des terres conquifes fur les eniicnfis. Les féna-
teurs,_offenfés de lés mépris , s’affranchirent de fa
tyrannie. Ils s’élancèrent fur lui dans le temple de
V ulcain, 6c mirent fon corps en pièces. Chacun en
emporta un morceau dans le pli de fii rolie , afin
qu’étant tous egalement coupables , ils fiffent caufe
commune contre ceux qui voudroient venger f’a
mort. Le peuple inquiet fit d’exaéles rechciclies,
fans pouvoir découvrir la moindre partie de fon
corps. Julius ProcLiItis , qui tenoit un rang ciifiingué
parmi les patriciens , jura que Romulus lui croit
apparu fur la route d’.Albe , vêtu de blanc , 6c avec
des armes éblouiffantcs , pour lui annoncer que les
dieux l’avoieiiî appelle dans le féjour de l’immortalité.
« Dites aux Romains quejevais être leurpro-
» teéfeur dans le ciel, 6c qu’ils doivent m’invoquer
» fous le nom de Quirinus ». Ce fut bus ce nom
que les Romains lui rendirent les honneurs divins.
( T - n .)
RONDE , terme militaire qui fignifie le tour ou
la marche que fait un officier accompagné de foldats
autour des remparts d’une ville de guerre pendant I2
nuit, pour voir fi chacun fait fon devoir , fi les fen-
linelles font éveillées, 6c ü tout elî en bon ordre.
Dans les garnibns exaéfes la ronde marche tous les
quarts-d’heure, de forte qu’il y a toujours quelqu’un
lur le rempart. L’ofiieier qui fait fa ronde porte du
feu, ou il en fait porter, pour examiner plus exaéfe-
ment les cüfférens pofic-s qu’il doit vifirer.
Ronde-major efl celle que fait le major. Lorfque
la ronde-m.tjor arrive à un corps-de-garde , la fen-
tinelle qui efi devant les armes, des qu’elle l’apper-
çoic, lui demande qui va-là ? on répond ronde-major.
La fentinelle lui crie demeure-là • caporal hors de i.i
garde. L’officier qui commande la garde fe préfente,
accompagné de deux fufiliers qu’il place derrière
lu i, l’un à fit droite, l’autre à fa gauche , préfentant
leurs armes. II a aufli avec lui le fergent portant
hallebarde, 6c le caporal de configne qui porte le
fiillot. L’officier demande on lui répond
ronde-major ; il dit .avance qui a l'ordre. Le major
avance; 6c l’officier, après avoir reconnu fi c’eft
lui-même ou l’aide-maior de la place , lui donne le
mot à l’oreiUe. Le major peut compter les foldats
de garde , 6c vlfiter leurs armes. Cette ronde fe fait
pour vifiter l’état des corps-de-garde 6c des fenii-
neilcs ; fiivoir , fi tons les officiers 6c foldats font k
leurs polies , & li le mot ell bon par-tout. C’efl
pourquoi il faut que le major vifiie les armes 6c
compte les foldats, 6c que l’officier lui do.ane le
mot lui-même ; car autrement comment le major
peut-il favoir fi l’officier a le mot, comme il a été
donné au cercle , fi l’officier ne le lui donne ainfi ?
Non-feulement l’officier doit donner le mot au major,
mais encore dans la réglé le major ne doit le recevoir
que de lui. L’officier doit bien reconnoître,
avant de donner Je mot, li c’efl le major ou l’aide-
major de la place qui fait la ronde, 6c fi, fous ce
prétexte, quelqu’un ne vient pas furprendre l ’ordre,
6c favoir l’état de la garde ù. des fentinelles. C’ell
pour cette raifon qu’il fait porter le fallot, & les
fufiliers qu’il prend font pour fa fureté 6c celle de fon
polie ; auffi 11’efl-il obligé de donner l’ordre au major