r ■ ?*
■ :
! . if Jj fcf fif
'' ''H,1
l i i . I : '
S44 P H R
snftruit de la haine cju’infpiroit (es crimes, crut qu’îl
JuHeroit facile d'en triompher. 1! lui déclara la guerre
fous prétexte de le punir d’avoir donné du lecours à
fes emiemis. H pénétra dans (es provinces où U trou-
X'a i’ceueil de la gloire militaire. Après avoir eu quelques
ûicccs , il elfuya plulieurs défaites, & fe trouvant
dans un pays éloigné oii il ne pouvoit réparer
tes pertes, il fut dans la nécellicé de faire une hon-
îeulé retraite. Pkrahau clans TivrelTe de (es prolpé-
tités , s’abandonna (ans (rein à fes penclians langui-
Tiaircs. Les Parihes fatigues de fes excès le révol-
•îerent, & placèrent fur fon trône Tiridate qui fit
pendant quelque îems les délices de la nation. Le
monarque dégradé, devint auin humble & aulîi rampant
dans la difgrace, qu’il avoir été inlolent dx: cruel
dans la profpérité. il affecla d’etre humain & populaire
pour exciter la compalîlon ; mais le louvenir
•de fes forfaits n’infpira que le mépris la haine. Les
Scythes qui lui donnèrent un alyie, le rétablirent à
main armée dans fes états. Tiridate fe réfugia auprès
d’AuguÜe , emmenant avec lui le plus jeune des
enfans de ion compétiteur. Fhralua infornté de Ion
•évaiion & du lieu de la retraite, envoya des ambaf-
farleurs à Augulfe, fous prétexte qu’il était un lùjct
rébclle, Augulfe, en réfutant de le livrer aux ambaf-
iadeurs, promit de ne fournir aucun fecours pour le
rétablir ; mais pour tempérer la rigueur de Ibn refus,
il renvoya le fils de Phrahau fins rançon ; Ck en
meme temsil aiîicjna à Tiridate les fonds nécefiaires
pour vivre au milieu de Rome avec la magnificence
d’ iin roi afiatique. Lorlque la guerre d’Elpagne eut
été terminée, Augulfe le rendit en Syrie pour y régler
les affaires des provinces de l’Orient. Phrahutt
•aliarmé de fon voifinage, craignit que ce ne fût un
prétexte pour lui eiu’abir l'es états. Ce fut pour dé-
îourner l’orage qu’il ralTcmbla les prifonuiefs Romains
qui depuis les défaites deCralTiis bc d'Antoine,
erroienc malheureux dans fes provinces. Tous furent
renvoyés fans rançon. Il joignit à ce prélent les aigles
enlevées à ces deux généraux ; pour gage de
la fidélité, il donna à Augulfe fes fils & fes perits-
füs en otage. Le refie de Ion régné fut paifible. Il
n’eut d’autres ennemis que fes lujets qui gémirent
en filence fur les cruautés, tandis qu’il vivoit abruti
dans la mollefi'e &: la volupté. Il mourut deux ans
avant notre ere. ( T—n . )
§ PHRASE , (^Mufique.') un compofiteur qui pon-
éfue & phrafe bien , efi un homme d’elpric : un chanteur
qui fent, marque bien les phraf^s & leur accent,
efi un homme de goût : mais celui qui ne l'ait
voir & rendre que les notes, les tons, les tems ,
les intervalles, lans entrer dans le lens des phrofes^
quelque lûr, quelque exacl d’ailleurs qu’il puill'e
Être, n’efi qu’un croque-fol. ( b .)
PHRASER , V. a. Il me femble qu’on
pourroi: adopter ce verbe en françois, dire phra-
fir la mujîque pour indiquer l’aclion de bien marquer
chaque phrafe d’une plece de mufique dans la com-
pofition ëcdansi’exécution, Je vais tâcher de donner
quelques moyens pour parvenir à bien phrafer U
mufique ^ d'soit très-efienticlle tant au compofiteur
qu’à l’exécutant, comme on le peut voir à l'arcicle
P hrase {^Mujïque.') Dlcl, raïf. de s Sciences , ÔCC.
& Suppl. ,
La mufique a fes pbrafes, comme le difeours, &
le compofiteur les doit marquer, non-feuicment dans
fa mélodie, mais encore dans Ion harmonie; ainli
pour un point il fera une cadence parfaite , & pour
les autres, d’autres cadences, fuivant les cas. Quart
à 1 exécutant , il ne peut phrafer Jn mufique qu’à
l ’aide d’un filence qu’il doit faire feniir, quoique le
compoiireur ne l’ait pas marqué ; pour cet effet il
faudroit que tjuand un écolier commence à lire palfa-
biemeni la mufique, le maître lui apprù à bieq JiRiq-
P H Y
giier les phrafes & à les marquer, fi c’efi un chanteur
ou un joueur d’infiniment à vent, en reprenant
haie ine , & s’il joue d’un infiniment à archet, en
recommençant d’un nouveau coup d’archet bien
marqué & (éparé du refte. Toutes les fois qu’un
morceau de mufique paroît confus, embarraffé,
foyez (ûr que c’efi parce que le compofiteur , ou
l’exécutant, ou tous les deux, ne favent pas phrafer
la mufique. Ce défaut efi fur-tout ordinaire dans
l’adagio, parce qu’on veut le rendre touchant eu
traînant les Ions, & qu’on finit par ne plus rien
difiinguer.
Au relie, une phrafe de mufique efi quelquefois
équivoque, enforte qu’elle peut finir en deux endroits
également; dans ce cas il feroit à ibuhairer
que le compofiteur marquât fon intention par quelque
ligne, une virgiile par exemple: remarquons
cependant en pallant que toute phrafe équivoque
ell une fuite. ( P. D . C. )
§ PHRAGIEN, (^^[ufqllc des anc.') Le mode
phryfun lut invenié, dit-on, par Marfyas, P lirydeii.
Poîlux, {Onomaf.llv. chap, lo .') dit que
l’harmonie pkryfienne efi propre aux joueurs de
flûte; luirmonie peut fignifîer ici autant que
ou plutôt autant que ‘'cnre. Foyet D orien , (Mufiq.
des anc. ) Suppl. ( F. D. C. )
PHR.YNÈ, ( Mufique des anc. ) Pollux , ( O nomaf .
liv.JF^ chap. ^ .) parle cl’un air ou chanfon qu’il
appellephryné de Cainon,qui en ctoit probablement
l’auteur, il ajoute que cet air ou nome étoit formé
de modulations dciournées 6i. difficiles. ( F. D. C. )
§ PHYSIOLOGIE , f. f. de nature y -Sc
dijeours y en quoi conlifie la vie , ce que c’eft que la
fanré , 6c quels en font les effets. On l’appelle aufli
économie animiili y traité de l'ufage des parties; 6c feS
objets fe nomment communément chofes nutu/elUs
ou conformes aux loix de la nature.
Ce n’efi pas par cette partie que lu médecine a
pu commencer : elle fuppole des connoifi'ances anatomiques,
6c des attentions fur les fonctions des
parties animales, qui n’ont pu le perfeilionner
qu’après une fuite de fiecles. Je ne dirai rien de l'état
de laphyjïologie chez les Egyptiens, le peu qui nous
en efi relié, efi rempli de liiperfiition 6c de faits
erronés.
Ce font les philofophes de la feélc de Pythagore,
qui les premiers ont raifonné fur les fondions do
l'a-nimal ; ils cultivoient l’anatomie, 6c ils réfléchif-
foienr. Pythagore meme a laifTé des fragmens phy-.
fiolofiquis. L’efprit animal ell une vapeur dans leur
hypoîhefe, qu’on a renouvellée en Angleterre depuis
quelques années. Pythagore a tâché de déterminer
la formation fucceffive de l’embryon d’après un
avorton. Tous les animaux nailfent,felon lui, d’une
femence , 6c il n’y a point de génération équivoque.
Aicmanon , qui le premiera écrit fur Fanatomic ,
6c qui a découvert le limaçon , s’efi expliqué lur
plufieurs quefilons phyfiologiques alî'ez difficiles. Le
fiege de l’ame ell dans le cerveau , felon ce pliilofo*
phe ; le pere fournit l'on fperme , la mere là lenience
, 6c le lexe du foetus fuit celui des parens qui a
le plus fourni. La tète fe forme la premiere. Le
fommcil efi l’effet de la congefiion du fang dans le
cerveau.
tmpcdocle a reconnu que les plantes, aiifil bien
que les animaux , naifi'ent d’un oeuf, que l’on appelle
graine dans les planus. Par un flux 6c reflux alternatif
du fang 6c de ruir , il n expliqué les alternatives de
rinfpiration 6c de l’expiration. Tous les animaux
qui marchent ont un iéxe ; théorème analytique
qu’Arifiotc a imite clans fon hifioire des animaux.
Empédocle reconnoifloit le mélange des lemences
de parçns, bc dérivoii Ja rcfl'emblance de l’un ou de
l’autre
P H Y
l ’autre de la prépondérance de la liqueur qu’il au-
roit fournie. Il a cm que le foetus tire là nourriture
du cordon.
Anaxagore, fans être pythagoréen , a eu des vues
neuves fur la phyjïologie. Un bélier étoit né avec une
corne unique , la fuperfiitieufe Athènes en étoit
effrayée : le philofophe difîéqua le bélier , 6c trouva
qu’il n’y avoir qu’une feule chambre pour le cerveau
: il attribua le defaut d’une corne à celui de la
fécondé chambre du cerveau.
Démocrite travailla beaucoup fur l’anatomie comparée
, 6c lur les animaux vivans. Nous n’avons que
des lambeaux de lés ouvrages. C ’éroit un génie hardi
, 6c qui dans l’enfance de Part, prévoyoit par une
efpcce d’infiinif des vérités qui ne dévoient mûrir
que bien des fiecles après fa mort. Il a vu que tous
les fensfé réunifi'ent dans un feul, c’eft l’attouchement,
mais que rien n’en fixe le nombre aux cinq
fens que nous connoifi'ons. II a attribué à l’abondance
de la nourriture la poulfée des cornes dans le
cerf. Le foetus , fuivant Démocrite , fe nourrit par
la bouche.
Héraclice eft l’auteur de la perfpiration ; tou t,
félon lu i, tranfpire dans l’univers , 6c l’homme
comme le refte des corps : c’eft une vapeur qu’il
exhale, ellefe condenl'e, 6c redevient une humidité.
C ’eft fur la perfpiration qu’Hippocrate paroît avoir
fuivi Héraclite.
Ce n’eft pas par fa qu’Hippccratea
mérité l’efiime & prefque l’adoration de la pofté-
riré. Il étoit impofiible au génie même le plus perçant
de deviner des faits qu”on n’a connus que viimt
fiecles après lui. Si le livre de l'air, des eaux & des
fitu.itions eft d'Hippocrate, ce qui feroit conforme
à l’opinion générale . cet auteur fe leroit livré quel
quefoîs à l'hypothele ; mais j’ai mes doutes fur cet
ouvrage, qui ne pouvoit être d’im auteur Afiatique
, 6z qui paroît avoir été écrit dans la Giece
Européenne.
Dans le livre des fuitations dans l'homme y on
trouve la théorie des quatre humeurs, qui a dominé
pendant bien des fiecles ; elle revient dans le livre
de lïinature de l'homme. Dans celui de U nourriture.
Hippocrate parle de la tranlpiration 6c des mauvais
effets de fa l'upprefiîon. On y trouve le mot de c:>-
cui ty mais la figiiification en efi obfcure. Dans le
livre des humeurs, Hippocrate établit un flux 6c un
reflux des humeurs, 6c un mouvement d’une place
à l’autre, qui ne quaclre pasavec la circulaiion.
Ce qu il y a de phyfiologique dans les anhoiifines
fur l’anthropogonie 6c lur les femmes,ne répond pas
à la grande réputation de l’auteur.
D’autres ouvrages reçus entre ceux d'Hippocrate ,
mais plus ou moins fufpeéls, contiennent plus de
théorie. Dans le livre des chairs b" des principes,
l’auteur parle aft'ez d’après Héraclite : il reconnoît
une chaleur intelligente 6c immortelle , dont une
partie altérée par la putrefaélion, produit des membranes
: ce qu’il y a de froid 6c de fec produit des
os, & ce qu’jl y a de^ glutineux des nerfs. L’auteur
explique enfuite la formation de tous les vifeeres
produits par les quatre humeurs. L’ei'prit habite dans
lesarteres, les veines attirent la nourriture, &c.
Dans le livre de la génération , on trouve une hy-
pothefe aflez fubtile fur le chemin que parcourt la
lemence : elle vient de la tète à la moelle de l’épine ,
& de là dans les reins , elle vient fe réunir de toutes
les parties du corps humain ; celle des deux fexes ('e
mêle , 6c la force fupérieure de la femence du pere
ou de la mere , décide du fc\c de l’enfant, comme
la quantité fupérieure de la rell'emblancc.
• uature de l'enfant y contient une théorie
afiez fubtile 6cioutenue. La formation de l’animaJ
y efi expliquée par l’efprit 6c par raitraillon. Les
Tome IVy '■
P H Y 345
fcmences de deux parens fe mêlent, la mere y ajoute
de 1 elprir. Cette lenience le couvre d’une membrane,
comme le pain chaud qui fe gonfle; l’auteur
previent iciDdcartes. Le foetus le nourrit du fang
menllruel qu’attirent fes membranes. L’efprit l’arti-
ciilc , 6c donne une forme aux parties de l’embryon
qui n a eue qu une chair. Les membranes de l’arriere-
aix naiftcnt du cordon , 6c le placenta du fang. Le
foetus s agite faute de nourriture, 6c fe procure la
lorne de 1 utérus, qu’on appelle naifancc.
C efi dans le fepiieme livre des épidémiques qu’on
trouve les paffages les plus d.„rs fur lu traulpira-
tion qui le lait par une veine échauffée, 6c fur
1 inhalation.
La formation du foetus, la réunion delà femence
renvoyée par tontes les parties du corps, les quatre
humeurs, les vifeeres qui leur font afl'eclés , l’attra-
élion des organes qui n’attirent que leur humeur
particulière , lonr des opinions de l’auteur du quatrième
livre furies maladies.
Le premier livre de la diete contient une théorie
tres-obfeure de la formation du corps animal d'après
Heraclite. lin’y a plus icique deux élémens, le chaud
& l’humide ; les germes préexillent dans l’univers,
ils font indertruèhbles ; ils pafl'ent alternativement
d un état vifible à un état invifible par la mort ; 6c
de cet état à. un état vifible par la matrice 6c la naif-
fance. De tous les ouvrages attribués à Hippocrate,
c’efi le plus philol'ophique.
Dans [c WvtQ de la maladie facrée, l’efprit joue le
plus grand rôle. Cet efprit ell porté par les narines
au cerveau , de là à l’eftomac, aux poumons ; c’efi
lui qui produit le mouvement 6c lafagelle. LeCe^-e
de la prudence efi le cerveau. °
Le livre des Jonges ç(i rempli de théorie, l’auteur
les réduit à leurs c.aul'es mcchaniques. On y trouve
des pafl'ages, qu’on a cru avoir rapport à la circulation
du lang. L i , 6c dans prefque tous les ouvrages
d Hippocrate les plus antiques, on parle de l’ame
comme d’un principe afiif 6c prévoyant, qui dans
l'etat de famé 6c dans celui de la maladie , dirige les
mouvemens vitaux.
Dans le livre de lu médecine des anciens , l’auteur
bien oppofé à ceux des autres ouvrages d’Hippocrate
, réfute les premieres qualités , 6c parle avec
mépris de l’anatomie. Celui de l'an efi plein d'hypo-
theles , 6c on y parie des ventres ou des cavités innombrables
dans le corps de l'homme, que l’efprit
renijjlit dans l’état de fanté, 6c qui renferment uns
humidité clans l ’état de maladie.
Après avoir lu avec attention Hippocrate, je me
fuis convaincu qu’il a connu la communication des
arteres avec les veines, 6c le mouvement du làng du
coeur aux parties, 6c des parties au coeur; mais cet
ancien médecin admettoit un flux 6c reflux dans la
même clall'e des vaifi'eaux , tant dans les arteres que
dans les veines, 6c il n'a rien laiiTé qui puiu'e nous
faire croire qu’il ait connu un mouvement qui partît
du coeur à la circonférence par les arteres , 6c qui
ramenât le làng artériel par les veines au coeur.
Diogene d’Apollome efi un peu plus ancien
qn’Hippocrate , il efi contemporain d’Ana.xagore. Il
avoit laifié une angiologie aflez detailiée, 6c des
livres d e d o n t il ne nous relie que quelques
fragmens. il n’attribuoic qu’au pere une véritable
femence ; l’humeur lelon lui fe fi^ceoit, 6c dc-
venoit de la chair qui à fon tour produifoit des os
6c des nerfs.
Platon a cfiimé laphyfologle, il prêtoit des defirs
aux vifeeres , 6c préféroit la moélte de l’épine au
cerveau q ui, lelon lui, n’en étoit qu'une appendice.
Arillote a mérité, par les recherches lur l’anatomie
comparée , l’efiime des favans, 6c s’il a mal
vu quelquefois, il efi du moins le premier qui ait vu.
X X