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Tieae de k v ille , & les Arabes croient qu’il s’étend
jufqu’aux montagnes du voifinage de Damas.
A trois ou quatre milles au fud-eft des ruines ert,
dans le défert, la vallée du Sel, où David battit les
Syriens, & elle fournit encore une grande quantité
de fel à Damas & aux villes voifines. On acreufé
la terre dans plufieurs endroits pour lui faire contenir
un pied ou plus d’eau de pluie : l’eau ainfi retenue
couvre ces petites foffes d’un beau lel blanc.
La terre elf imprégnée de fel à \ine hauteur conli-
dérabte. Les autres particularités du plan de Pal-
myre fe trouvent dans l’explication luivante (P/. I.
des ruines de Palmyre. Antiquiîcs ^ Suppl. )
1. Temple du Soleil.
2. La cour du temple, avec les huttes des
Arabes.
3. Le portique.
4. Moiquée turque.
5. Un arc.
6. Quatre colonnes de granité.
7. Péryllile d’un temple ruiné.
Colonnes difpofées en forme de cirque.
Ç). Celle d’nn temple.
10. Quatre piédelfaux.
11. File de colonnes ifolées.
I Z . Celle d’un temple avec une partie de fon pc-
ryftile.
13. Péryllile, alTez vraifemblablement, d’un
temple.
14 , 15, id , 17. Edifices diftinéls, mais fi ruinés,
qu’il eft impofiible d’en deviner les plans.
18. Edifice de Dioclétien.
19. Ruines d’une fortification turque,
zo , 2 f , zz. Sépulcres.
23. Sépulcres à plufieurs étages, hors des murs,
14. Temple ruiné vraifemblablement.
25. Ruines d’une églife chrétienne.
26. Quatre colonnes.
27. Petit temple.
28. Grande colonne ifolée.
29. Terrein cultivé.
30. Grande colonne avec une infcription,
31. Grande colonne.
32. Autel avec une infcription, ^
33. La fontaine Ephea.
34. Château turc.
35. Terrein élevé par les ruines, entre lequel
& le mur il y a eu un folTé qui eft prelque comblé.
36. Décombres près de la fontaine.
37. Edifice ruiné près de la petite riviere.
38. Décombres de fépulcres.
39. Moulin ù eau des Arabes,
40. Terrein oii ils enterrent leurs morts.
4J. Vallée des Sépulcres.
42. Ruines conful'es de grands édifices près du
temple du Soleil.
43. Reftes du mur de Juftinien,
44. Petite riviere.
45. Autre riviere moins grande, qui coule au
travers des ruines, & fe joint à la premiere à l’eft
du temple du Soleil, {V.)
§ PALUS MEOTIDE, en latin, Mtzotica Palus,
(^Géogr. anc.') aujourd'hui la mer d’Azofou de Za-
bache ( & non l'Abadie, comme on lit dans le Dicl.
raif des Sciences, 6cc. ). Les anciens lui donnoient
le nom de Marais, parce que l’eau y eft moins profonde
& moins falce que dans les autres mers. Le
Palus Méotide communique au Pont-Euxin ou mer
Noire par le Bofphore Cimmerien, aujourd’hui le
détroit de Cafî'a.
Unépanchementdu Palus Mèotideven l’occident,
concourt avec un golfe du Pont-Euxin à former une
grande prefqu’ile habitée d’abord par les Cimme-
P A M
riens , qui ctolent une branche des Cimbres, en-
luite par des Scythes, appelles Tauri ow Tauro-Scy-
ihce , d’où elle prit le nom de Cherfonej'e-Taurique,
aujourd'hui la Crimée, C’eft cette prefqu’ile & le
pays qui environne le Palus à l’eft & à l’oueft,
que Virgile, Æn. l. VI. v.yç)^, appelle Mceoiicà
tellus.
Il ne faut pas prendre à la lettre la belle deferip-
tion que ce poète fait de l’hiver dans ces contrées ;
elle ne convient qu’aux pays voifins du pôle , dans
lefquels meme les hivers ne font pas continuels. U
eft vrai cependant que le Palus eft fouvent glacé.
Géogr. de Virgile , p. 6~c).
PÂMÉ, ÉE, ad). ( terme de Blafon.') fe dit du
dauphin ou autre poift'on qui a la bouche ouverte
ou béante , & qui femble expirer ; & aufii de l’aigle
fans langue, dont le bec paroît fort crochu, & qui
a l’ccil fermé , parce qu’on prétend que cct oifeau
(qu i vit plus d’un liecle) étant fur la fin de fes
jours, fon bec devient fi crochu, qu’il ne peut
plus prendre de nourriture, ce qui lui caufe la
mort.
Saint - Ilplce de Comberonde en Auvergne; de
gueules au dauphin pâmé d'or.
De Saqueville en Normandie; d’hermine fi l'aigle
pâmée de gueules au vol abaiffé. ( G. D. L. T. )
§ PAMPELUNE, (Géogr.") capitale de la haute
Navarre, mais dans une plaine qui n’eft commandée
par aucun endroit. Cette place fut bâtie par
Pompée après la défaite de Sertorius ; de-lâ vient
qu’on l’appeüoit Pompciopolls ow Pompelo : la citadelle
a été bâtie par Philippe II pour tenir en bride
les Navarrois, & arrêter les couriés des François,
L’univerfiré y fut fondée en 1608, L’évêché , fuftfa-
gant de Burgos, eft très-riche.
A la cathédrale eft le tombeau de Charles I II,
de la maifon d’Evreux , mari d’Eléonore de Caf-
tille, roi âe Navarre, à caufe de Jeanne de France
, fon aïeule, fille de Louis Hutin.
On dit d’un homme éloigné, il va à Parnpelune
va-t-en à Parnpelune. L’origine de cette façon de
parler vient lans doute de là réponfe que fit don
Pedro de Tolede, ambaffadeur de Philippe III, à
Henri I V , roi de France. Ce monarque lui parîoit
de fes droits au royaume de Navarre : don Pedro
lui dit que fon maître en jouiftoit par droit héréditaire.
Bien, bien, lui répondit le ro i, vos raifons font
bonnes, monjzeur l'amba^'adeur; nous verrons qui me
les alléguera quand je jerai à Parnpelune , qui la dé'
fendra contre moi. L’ambafladeur , homme de beaucoup
d’efprit, fe leva & courut avec précipitation
du côté de la porte. Le roi lui demanda où il alloit
fi vite : Sire, répondit-il, je cours à Parnpelune pour
la défendre. Ce trait connu à la cour donna occafion
de parodier la réponfe , cela paffa à la ville, & devint
d’ufage, Cailleres, de la maniéré de tiégocier auprès
des fouverains. (C.)
PAMPRE , 1'. m. ( terme de Blafon. ) cep de vigne
orné de quelques feuilles : fon émail particulier eft
le finople ; il y en a cependant d’autres émaux dans
les armoiries.
Les pampres font les attributs de Bacchiis,dcsbac-
chans &L bacchantes qui célébroient les myfteres
de ce dieu du vin.
De Lavigne de la Chefnaye , de la Hautemorais,
en Bretagne ; d'argent au pampre de vigne de finople
pofé en fafee.
PAMPRE, ÉE , adj. ( i/c; Blafon.') fe dit des
feuilles & tige d’une grappe de raifins , lorfqu’elles
fe trouvent d’un autre émail que la grappe.
Arlot 'de frugie de la Roque, â Périgiieux ;
à trois étoiles rangées en fifce , accompagnées en chef
(Cuncroiffane, O en pointe cf une grappe de raifins ;letout
d'argent ; la grappe parnprée de finople. {G. D. L. T.)
P A N Pa NACHURE , {Econ. ruß.) variété de couleurs
fur une feuille , une fleur ou un fruit.
Lorfqu’un pétale fe trouve chargé de differentes
couleurs enl'orte que chacune conferve toute fa
pureté &C fon intenfité , cette panachure produit fou-
vent des effets admirables ; c’eft ce qui engage à
cultiver avec tant de foin & de dépenfe, les oreilles-
d’ours, les primevères, les jacinies , les tuupes ,
les anémones , les renoncules, les oeillets, & quantité
d’autres plantes dont les couleurs varient â
l’infini.
Cette facilité des plantes de certains genres pour
changer de couleur , a détourné les botaniftes d établir
leurs méthodes fur un fondement fi peu fiable.
M. Lawrence , Anglois, dit que fi on greffe un
jafmin panaché ou à feuilles panachées , fur un autre
dont les feuilles font toutes vertes, celui-ci produit
des branches dont les feuilles font panachées. Cela
peut être , parce qu’on regarde la panachure des
feuilles comme une maladie , & il n’en réfulte aucune
preuve que la greffe puilte changer Fefpece
du fujet. ( -b )
PANAMA , (.Géogr.) ville épifcopale 8c confi-
dérable de l’Amérique méridionale, capitale de l ’audience
de même nom, fur une baie aulîi de même
nom , à quatre lieues des ruines de l’ancienne Panama
, que Morgan , fiibuftier Anglois , pilla &
brûla en 1671 , 8c à dix lieues de Porto-Bello, vers
le midi, fous le 297^ degré zo minutes de longitude,
& le 8e 40 minutes de latitude. C’eft-là principalement
oîi fe fait le commerce du Chili 8c du Pérou,
L’audience de Panama eft une province fituée
dans l’ifthme de même nom. Elle a de longueur,
entre l’eft & l’oueft, environ quatre-vingt-dix lieues,
6c pour bornes, vers le levant, les gouvernemens
de Carthagene 8c de Popayan, 8c au couchant le
château de la Veragua. Sa largeur , où le pays eft le
plus fpacieux entre les deux mers , eft à-peu-près
de foixante lieues , 8c elle n’elt que de dix-huit dans
i ’endroit oii le pays eft le plus étroit, comme entre
Panama Sz Porto-Bello. Le terroir eft pour la plus
■ grande partie montueux 6c rude, 8c pUtin de marais
aux lieux où il eft un peu bas. L’air y eft pefant 8c
mal-fain ; 8c depuis le mois de juillet jufqu’en novembre
, qui eft le tems de l’hiver , il y pleut conti-
miellement 8c il y tonne aflez fouvent. La terre n’y
eft pas fertile; elle ne produit guere que du maïs,
& en petite quantité. Elle eft meilleure'pour le bétail,
fur-toiit pour les vaches , à caufe de la quantité de
pâturages. Il y avoit autrefois de fort grands troupeaux
de cochons que les iauvages chaffoient dans
leurs rets , après avoir mis le feu aux herbes , mais
aujourd’hui il y en a peu. Les arbres y abondent en
feuilles, 8c font toujours verds , mais ils produifeiu
peu de fruits : la mer eft poiffonneufe aulfi-bien que
les rivieres , oîi oa trouve un grand nombre de crocodiles.
Cette province a été autrefois très-peuplée
8c très-riche. Les rivieres y couloient de l’or ; mais
on a tant travaillé à ramaft'er ce précieux métal, que
les rivieres 8c le pays même femblent s’épuifer.
On ißhme de Panama , une langue de terre
fituée entre la mer du Nord 8c la mer du Sud , 8c
qui joint l’Amérique feptentrionale avec l’Amérique
méridionale. On lui donne environ quatre-vingt-
dix lieues de longueur, 8c foixante dans fa plus
grande largeur, ( -b )
PANARDS, adj. ( ADrécA. ) f e dit d’un cheval
dont les deux pieds font tournés en-dehors, ( -b )
^ PANAX , ( Botan. ) elpece de plante hermaphrodite
, dont la fleur reguliere eft pofee fur un ovaire
que furmonte un calice découpé en plufieurs endroits.
Ce calice fe change en un fruit qui contient deux ou
trois femcnccs plates 8c faites en coeur. La fige eft
tgtminée par une çm b ç lled o n t chaque pointe ne
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•porte qu’une fleur. On y remarque plufieurs pédicules
, comme fur l’anémone, de l’extrémité defqucls
plufieurs feuilles partent comme en rayons. Cette
plante n’eft connue par aucune propriété. ( -b )
§ PANCRÉAS, fi m. ( Anat. ) Cette glande eft la
plus grande de toutes les glandes de l'homme adulte ;
elle le trouve conftamment dans tous les quadrupèdes
8c dans les oileaux , dans les poiffons 8c dans
les ferpens. Il faut la diftinguer du faux pancréas de
Jacques^ Sylvius, renouvelle par Afelliiis , 8c qui
n eft qu un monceau de glandes méfentériques, accumulées
vers le centre du mefentere clans les quadrupèdes
carnivores. Dans l’homme,-lepancréas eft plus
ramaffé , plus court, plus arrondi, 8c moins évidemment
divifé en deux lobes que dans les quadrupèdes
carnaffiers. Ce qu’on appelle petit paner éas, ne
me paroît que l’extrémité élargie du véritable pancreas.
La glande , dans fa totalité , eft placée tranf-
verfalement de droite à gauche 8c de la cavité du
duodénum jufques à la rate: elle eft placée entre les
deux lames du mélbcoloii iranfverfal, dont la lame
fupérieure fertau pancréas de membrane extérieure.
Cette glande a l’eftomac devant elle, elle en fouiient
la face poftérieure quand ce lac eft vuide : quand i!
eft rempli, l’eftomac s’éloigne du pancréas. Sa partie,
qui s’avance le plus à droite, eft la plus épaifl'e ; elle
remplit la cavité de i’arcade du duodénum, elle
couvre même en partie l’inteftin , 6c par-devant 8c
par-derriere ; elle lui tient lieu de metentere , 8c lui
amene fes vaiffeaux. En approchant la rare, il diminue
d’épaiffeur. Son milieu eft plus élevé en-devant ;
il eft, en quelque maniéré, à trois pans, mais fa
face intérieure eft la plus large & la plus marquée;
l’inférieure & la poftérieure le font moins. Il pofe
fur la capfule rénale du coté gauche , 8c fon milieu
répond à l’aorte , l’extrémité à la rate. Sa ftruélure
eft la même que celle des glandes falivales. II eft
compofé de lobes qui eux-mêmes fe réfolvent en
grains , liés cnfemble par une cellulofuc , ôc qui fe
féparent par la macération. Il a delà folkUtc, fans
être cependant dépourvu de graiflè. Je ne répété pas
ce que j’ai dit fur la ftrufture de ces grains , qui eux-
mêmes font compofés de vaiffeaux unis par un tiftli
cellulaire. Voy e i^ ou -lCv lV , Suppl.
Les arteres du pancréas font nombreufes. La tête,
ou la partie la plus large du pancréas, a deux cercles
artériels ; l’antérieur formé par une branche de l’ar-
tere pancréatico-duodénale , qui va rencontrer une
branche de la méfenrerique : elle fuit la courbure du
duodénum , 8c fournit des branches à cet inreftin 8c
au pancréas. Le poftérieur naît del’artere duodénale
fupérieure , 8c ié rencontre avec une autre divifion
de la même branche de l’artere méfentérîque. La
pancréatique tranfverfale traverfe une grande partie
du pancréas de la droite à la gauche. La fplénique
donne plufieurs branches à la tête du pancréas-, l’hépatique
, la grande coronaire , la méfentérique, la
gaftroépiploïque gauche , y fourniffent des branches
qui, prefque toutes , communiquent enfemble.
Les veines font des cercles pareils. Elles naiffent
de la gaftrocolique, de la méfentérique , de la duodénale.
Tous ces vaiffeaux rampent dans la ccllulofifé
entre les lobes du pancréas.
Les nerfs ne font pas confidcrables : ce font les
nerfs hépatiques , les fpléiiiques 8c le plexus poftérieur
de l’eftomac qui les fourniffent. Je crois c.ette
glande peu fenfible.
Le vaiffeau le plus confidérable du pancréas, c’eft
fon conduit. Il a été découvert en 1641 par Maurice
Hofman , profefleur d’Altdort, jeune homme alors
qui étudioit à Padoue , 8c qui le montra à Wirfunc»
fon hôte , qui fuivit la nouvelle decouverte dans
l’homme, 8c qui en donna la premiere figure. Ce