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A lp e s , oîi ils terminent rcniimératîon des peuples
oumis par Augufte à robéidance romaine. M. d An
v ille détermine leur emplacement dans la partie l'ep-
tentrionale du diocefe de Fréjus. D 'A n v . N o t. Gaul,
pap. 6 2 0 . (^ 0
g SUEUR , (. f. {P h y jio lo o .'^ La fu iu r eft une
humeur c om p o lc e , mais v ilib le , qui luinte de la
peau. Le fonds de cette excrétion cft une vapeur
exhalante, qui fort d’un nombre infini d’arteres,dont
les orifices font ouverts de tous côtés dans la peau.
O n imite aifément cette e xcrétion , après avoir enle
v é l’épiderme p a r la macération, ü n injeéle dans
l’artere de la colle de poilTon colorée avec de la cochen
ille; cette liq u eu r, dont la couleur efi v iv e ,
fort de toute lafurface de la peau en petites gouttes,
qui formeroient de larges am p o ule s, fi on avoir
lailTé l’épiderme k fa place : car dans le cadavre l ’in-
jeftion a de la peine à pafier par les pores de l'épiderme
»rétrécis apparemment par k froid , &C par la
difiipaiion de l’humidité.
Je ne refiife pas d’admettre entre les humeurs qui
compofent la fu tu r ^ la pommade que fourniffent des
glandes. Mais ces glandes ne font pas démontrées encore
dans toute l’étendue de la peau ,& toute la peau
peut fuer.La fccrétion glanduleufe eft d’ailleurs effen-
tiellement vifq u eu fe: elle fe délaie dans la liqueur
aq ueufe , mais e lle feule ne feroit jamais une liqueur
aufli claire & aufli fluide que la fu tu r . C e ll elle qui
donne à la fu tu r de la vife o fité , de la couleur jaune
ÔC de l’odeur.
La graille y contribue , elle fuit les pores des chev
eu x , & revient fe mêler à la fu tu r . On a vu le fang
dans de certains fu je ts, & dans de grandes maladies,
fe mêler à la fu tu r .
La fu tu r n’e ll pas une fonâion perpétuelle ; elle eft
toujours l’elfet d'un excès , ou dans le mouvement
du fang ou dans le relâchemem de la peau ; elle
prend alors la place de la tranfpiration , qui eft l’humeur
que la peau exhale naturellement. Dans les
p a y s extrêmement chauds on fue prefque fans c e fte ,
mais on y languit. Elle accompagne un certain dégré
de chaleur au-deffus de 106 de Fahrenheit, & elle
pa roii diminuer la chaleur ardente & la fréquence
du pouls, quand e llefuccede à la chaleur feche. Les
boiflbns aqueufes , aidées de l’exercice , portent la
/ug«r aufli loin que le parfait repos d’un homme bien
couvert ; la peau eft alors réchauffée & relâchée par
la vapeur qui en e xh a le , & que les couvertures re-
tiennent , fur-tout lorfqu’elles font tirées des animaux.
Le vifage fue plus que le refte du corp s, & le
front jufqu’au nez plus que le refte du vKage. Les
plantes des pieds & les paumes des mains ne fuent
prefque jamais.
Naturellement affez claire & un peu trouble , la
fu t u r fe teint par la chaleur , par l’exercice , par la
mal propreté qui retient & accumule l ’onguent des
glandes , & par les fievres : elle prend aufli une teinture
des alimens. Elle prend de la mauvaife odeur
par les caufes que je viens de nommer , & plus encore
par les crifes des fievres humorales putrides ,
dans lefquelles elle contraêle une odeur particulière,
qui trahit la crife avant qu’elle fe faffe. La fu tu r foula
ge alors lorfqu’elle a été préparée par plufieurs
jours de fie v r e , & par la coâ ion des humeurs qui
caufent la maladie. Elle eft fymptomatique & tout-
à-fait fans utilité dans les commencemens des fie v re s,
& dans leur crudité. Hippocrate connoiffoit cependant
la/uear critique , & la p ro vo q u o it, lorfq u’îl la
jugeoit falutaire. Mais on eft allé beaucoup trop loin
dans le fiecle paffé : on vouloir guérir toutes les
fievres aiguës par la fu tu r ^ on échauffoit fans fe
fouvenir que les remedes augmentoient l’irritation
ÔC le mouvement du fang. (/ f. D . G .')
S U F FO C A T IO N , Ug.') On peut entendre
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fn f fo ca tien dans le fens vulgaire , l’interception
du mécanifme de la rcfpiration comme caul'c de
m o rt, quand même elle ne dependroit imincdiate-
ment que de l’engorgement des vaifTeaux du cerveau
, comme il arrive le plus ordinairement dans
ceux qu’on étrangle ou qu’on empêche de refpircr.
Pour remplir l ’objet du miniftere d’expert en juf-
tice , il luftit d’établir la caule de la fuffoccition ou k s
moyens qui l’ont procurée , &, dès-lors on npper-
çoit la difl'crence qui peut lé trouver entre les Agnes
du luicicle, de l’aflaffmat & de la mort accidentelle.
Dans les morts lubites caillées par certains vices
in té rieu rs, comme ab cè s, polipes , anévrifmes &
quelques autres maladies qui attaquent notre exif-
tence par une marche d'autant plus à craindre ,
qu’elle eft pfus caché e ; la feule ouverture du cadavre
produit la plus eniiere convidion. Il en eft d'autres
pour l'ap o p lex ie , la lyncope mortelle , qui ne
font pas caradé rilces aufti évidemment par l'ouverture
du cadavre ; elle elf même quelquefois inutile :
on voit en effet allez conftammenr fur le cadavre des
a p o p led iq u e s, une écume fanieule qui fort par la
bouche & par le nez , la face eft livide , les yeux
excellivement gon flé s, toute la tête & la poitrine
tuméfiées ; en un m o t , on remarque les mêmes
Agnes qui s’obfervent fur ceux qui fe font é tou fîcs,
ou qui l’ont été par d ’autres. Il n’y a donc dans ce cas
que les fîgnes commémoratifs de l’état primitif &
habituel de la perfonne dont on examine le cadavre ,
& l'abfence des fignes qui annon ent violence extérieure
comme blefliires, coups, lacérations d’h abits,
& c . qui pulffent éclairer.
Il eft même des efpeces d’apoplexies dans lefquelles
on ne trouve ni vaiffeaux du cerveau diflen-
dus par le fang , ni férofités épanchées dans la cavité
du crâne , on ne v o lt même à l’extérieur ni rougeur
, ni enflure du v ifa g e , les yeu x font dans l ’état
n a tu re l, & c . C es morts fi fubites & fi fingulieres
font dues à un dégagement de l’air qui circule dans
nos humeurs , & qui fe ramafl'ant en quelque quantité
dans nos vaiffeaux , y jouit de fon élafticité ordinaire
& s’oppofe au cours du fang. Cette circon -
ftance omife par la plupart des auteurs qui ont traité
de l’apoplexie & des morts fubites en g én é ra l, eft
néanmoins confignée dans quelques o b fe rv a teu rs,
& eft appuyée par des expériences triviales que j’ai
répétées. On peut v o ir à ce fujet deux obfervations
de Santorii & de Morgagni ( D t cauf. G f e d . mor-
borumptranat. indagand. ) , & particuliérement cello
de Philippe Conrad Fabrice. Enfin les expériences
de "Wepfer , Brimer , C am cra ruis, Sproegel & les
miennes , prouvent qu’en injeéfant de l ’air dans les
vaiffeaux fanguins d’un animal v iv a n t, on le tue
très-promptement.
On peut ranger parmi les caufes accidentelles de
f i f o c a t i o n , les vapeurs du vin ferm en tan t, du charbon
allumé , les moffetes & autres exhalaifons pefti-
férées ou fiiffocantes. Il eft encore certaines épidémies
régnantes qui peuvent caufer les mêmes effets.
( rbve { M é d e c in e l é g a l e ^ S u p p l.) . C ’eft faute
d’avoir eu égard à toutes ces circonftances qu’on a
quelquefois commis de très-grandes fautes.
On a obfervé que les cadavres de ceux qui meurent
de la vapeur du charbon a llum é, ont ordinairement
le corps plus gros d’un tiers que dans l ’éfat
naturel ; le v ifa g e , le cou & les bras font gonflés
comme s’il avoient été foufflés, & la machine fem-
ble dans un état de violence qu’aiiroit éprouvé quelqu’un
qu’on auroit étranglé , & qui auroit long-tems
combattu avant que de fuccomber. C es fignes prouvent
l’extrême difficulté qu 11 y auroit k décider par
la fimple infpeftion du c o rp s , fi c ’eft à une violence
e x té rieu re , ou à quelque vapeur p a re ille , qu'on
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doit attribuer la mort; il faut alors avoir égard aux
lieux où s’eft trouvé le cadavre , tk s’affurer s’il y
auroit quelque vapeur nuifible capable de produire
d’auffi funeftes effets.
Il eft encore des morts fubites qui font caufées
par violence extérieure , fans qu’il paroiffe aucun
liane fur le cadavre qui puiffe l’indiquer. Telle eft
l’obtervation rapportée par M. Littré, dans les mémoires
de l’académie des fciences. Un jeune criminel
, poiu- éyiter le fuppUce auquel il avoit été condamné
, fe précipita contre le mur de fa prifon, la
tête en avant, avec tant d’impétuofité qu’il en mourut
fur le champ; ayant ouvert le crâne, on n’y
trouva aucun dérangement, point de fang extravafé,
point de fraélure ; on vit feulement que l’os pariétal
• s’étoit un peu écarté du temporal avec lequel il s’articule,
d’où l’on jugea qu’il éioit mort d’un fimple
affaifferaent du cerveau.
Les commotions ou cbranlemens du cerveau
tuent fiibitement lorfqu’elles font violentes, & ne
laiffent affez fouvent fur le cadavre aucun veftige
qui puifl’e les faire foupçonner. Les caufes les plus
légères en apparence peuvent aulfi donner la mort
felon les différens temperamens ou les diverfes
circonflances ; telle eft l’obfervation d’Hippocrate
au fujet d’une fille qui mourut d’un foufîlet qu’elle
reçut en fe jouant avec une de fes amies.
On a encore vu des perfonnes tuées par la fimple
commotion excitée par le choc (^u la chute d’un
corps mou , telle qu’une botte de foin, une maffe ou
une balle de laine , &c. Enfin o n voit des hommes
qui tombant d’un peu haut, fur des corps mous, tels
que de la paille , du foin, ô 'c. périlTent par la commotion
ou l’affaiffement du cerveau, fans qu’on remarque
au dehors la moindre conuifion ou la pins
legere plaie. Tout paroît au contraire dans l’état le
plus naturel.
Dans la f i j fo c a n o n par affaflînat ou violence extérieure
, les fuites font pareilles à celles qu’on ob-
ferve quelquefois à la fuite de l’apoplexie & des autres
maladies de ce genre. On trouve le vifage livide
k gonflé ainfi que la poitrine; les yeux tuméfiés ,
quelquefois enfevelis fous les chairs, la langue épaiffe
k noire, il fort parla bouche & p a r le nez une écume
plus ou moins abondante, la langue fort quelquefois
hors de la bouche , le cou k toutes les parties fiipé-
rieures font parfemées d’cqulmofes, & c . comme tous
ces fignes(quoique plus particuliers à l’affaffinat)peu-
vent être communs k quelques autres cas , il eft fort
poflible qu’ils en impofent ; mais fi à ceux-là fe joignent
des marques de violence fur le corps, comme
les dents caffées ou enfoncées, les levres meurtries,
la luxation de la mâchoire Inférieure, le déplacement
des cartilages du nez ou leur cliftorfion ; fi l’on
apperçoit des coups, des meur.trifl'ures rlans les autres
parties du corps,le déchirement des habits ou du
linge ; alors la preuve de I’affaffmat eft coniplette ,
tant parce qu’elle eft démontrée direêlcment par ces
fignes, que parce qu’elle l’eft négativement par Fex-
clufion qu’ils donnent aux deux autres poffibilités.
Voyei^ Us articles MÉDECINE LÉGALE 6' SuSPEN-
'T iO 'K ,S u p p l. {^Ariiclidi M . D E L A F o ssE .^ d oä tu r m
médecine de la F aculté de Montpellier. )
SUINTHILA , roi des Viligoths , ( H iß . d 'E fp a -
Une mort prématurée avoit fait tomber du
trône le jeune Rccarede 11 ; après quatre mois de
regne, lorfque les Vifigoths lui donnèrent pour fuc-
ceffeur, en 6 z i , le brave S u in th ila , que fon mérite
perfonnel, fa valeur, fes raves qualités rendoient
digne de ce haut rang ; quelques hiftoriens affurent
que ce prince étoit l’un des fils de Recarede le catholique
, k de la reine Bada ; quelques autres le nient,
mais lis conviennent tous de fes vertus & des fcrvices
Tome Î V ,
S U ] 84^
q u ’il avojt rendus à la nation , avant que la recon-
noiffance publique eût placé la couronne fur fa tête :
il commença fon régné par des rcglemens u tiles, k
réprima les abus qui s’étoient introduits dans l’ad-
miniftration de la juftice , qu'il voulut que l’on rendît
déformais avec impartialité & fans acception de perfonnes.
Sa fageffe k fa vigilance avoient ramené le
calme dans l’é ta t, lorfque les Navarrois, faifant une
irruption foudaine dans le roy aume , y portèrent le
ravage k la défolation : S u in th ila raffembla toutes
fes tro u p e s, arrêta dans leur courfe ces ennemis
dévaftateurs , les ba ttit, k rendit leur retraite fi
difficile k fi dangereufe, qu’ils lui envoyèrent des
députés pour implorer fa clémence : il fe laifla fléch
ir, mais ne leur permit de fe re tire r, qu’apres
a v o ir rendu tout le butin qu’ils avoient fait , k
qu’après avoir aidé les Vifigoths à conflruirc une
ville n o u v e lle , qu’il fit bâtir fur la frontière , pour
empêcher des incurfions femblables. On ne fait
quelle eft cette ville ; les anciens hiftoriens lui donnent
le nom à éO lifu o , d’autres difent que c’eft
Fontarabit y k Ç[\\Q\c:[nQS-\\ns Valla d o lid ; quoi qu’il
en f o it , cette place fut con ftru ite , k Su in th ila ren tra
triomphant à To lede . Les Impériaux poffédoient
encore en Efpagne une jîetite con tré e , aux environs
du cap Sa in t-Vin cen t, Suinthila fatigué de ce voifi-
nage, ré ib lu td e le s en ch affe r, &ma rch a con tr’e u x ,
fuivi de toutes fes troupes : le patrice qui g ou v er-
noit dans ce can ton , n’a v o it qu’une petite armée à
oppofer aux Vifigoths , k l’empereur Héraclius
avoit tro p d’affaires à Conftantinople pour donner
du fecours à fes fujets établis en Efpagne. Suinthilet
ne voulant pas profiter de fa fup ériorité, propofa
au patrice de le dédommager , lui k les Im pé riaux,
de ce qu’ils abandonneroient, s’ils vouloient évacuer
le pays ; la propofuion fut a cceptée, k p a rle départ
de ces étran ge rs, SuinikUa devint feul roi de foute
l’Efpagne. La gloire dont il s’étolt c o u v e r t, k l’attachement
qu’il a v o it infpiré à fes p eup les, rengagèrent
à demander aux grands qu’il lui fût j)ermis
d ’affocier fon fils Licimer à la ro y a u té , ils y confen-
tirent ; Su in ih ila ne trouvant, ni dans fes entrepri-
fes , ni dans l’ exécution de fes volontés aucune
ré fiftan ce , fe laiffa éblouir par les faveurs trop
confiantes de la fortune ; fon bonheur l’enivra , k
oiiblia’nt que c’ etoit à la fageffe & à la bienfaHance
qu’il d evoit fes fu ccè s, il changea de conduite k de
maniéré de pen fer; fon ame devint dure & fon creur
corrompu. Il avoir jufqu’alors etc jufte k m odé ré ,
il fut tyran k perlécutcur : il maltraita les grands j
foula le p e u p le , & l’accabla d’impôts : fa cru a u té ,
fes vexations excitèrent un mécontentement général.
Sifenaud , gouverneur de la Gaule Narbonno’fi^i
homme éclairé , guerrier recommandable par fa valeur
&; fes v itlo ir e s , mais rempli de l’ambition lapins
o u tré e , apprit av e c joie le changement qnt
s’étoit opéré dans le caraftere du r o i, k rimpreftîo>a
dcfiivorable que ce changement faifoit fur la nation >
il crut qu’il ne lui feroit pas impoffible de hâter D
chiite du tyran , k de s’é le v e r lui-même au trône ^
plein de ces idées , il entra en correfpondance avec
les principaux d’entre les mécontens d’Efpaane »
mais ce u x -c i, que la valeur de Suinthil.aln tnrnàoit »
n’ofoient fe déclarer & le ve r hautement l’étendar'
de la rébellion . Sifenaud s’adreffa à D a g o b e rt, ro i
de France : D ago bert étoit un très-illuftre fouverain»
mais il a v o it un goût décidé pour le fafte k l’often "
tation : Sifenaud profitant de ce fo ib le , lui offrit >
s’il v oiiloit le fécon der, une fontaine d'or , du poids
de cinquante liv re s, qu’A ê c e , général Romain»
avoir jadis donnée à T o rilm o n d , & qui étoit depuis
dan’s le palais des rois des Vifigoths ; Dagobert ne ré '
fifta point à cette o ffre , il fournit une armée à Sifenaud
5 qui fe mit à la tête de' ces troupes , paffa en
O O 0 O O ij