6 2 4 R E T E P D . SuppoCé d e 4 5 d ,c ’eftla cülïcrencô d e clccH-
naifon cherchée.
M. Bradley & M- de la Caille ont fiibftitué le rc-
t ic u li rhomboïde au rîcicuU de 45 C ’eft aujourd’hui
le plus ulitc parmi les agronomes. Le récicuU
y
de 45 a deux inconvcniens que M. Bradley a voulu
cvifer dans celui-ci ; c’ert , i®. de rendre inutile une
partie du champ , de la lunette ; favoir, les deux feg-
mens M C L M E o qui fe trouvent en haut &C en
bas ; 2*^. d’embarrad'er confidérablement le centre P
de la lunette par l'interledion de plufieurs fils, en-
forte que l’ailre peut y paifer fouvent fans cire
apperçu.
Le réticule de M. Bradley ed forme d’un rhomboïde
B E D E 4 8 ) , dans lequel une des diagonales
B D e [ \ double de l’autre £ F . Pour le tracer
on fuppofe un quatre /f 6’ , dont les cotes ^ C
& G H {o ien t divifes chacun en deux parties égales
en D en B du point B ; l’on tire aux angles A &
C les lignes B J , B C y 6c An point D aux angles G
6 i H les lignes D G y D H ; c e s quatre lignes forment,
par leurs intcrfeclions , le rhomboïde B E y
D F : E F e{\. la moitié de C, 6c par conféquent la
moitié Ae 3 D y fi en quelque endroit de c e réticule
on rire une ligne c d f parallèle à la baie E F y la perpendiculaire
B d fera égale à labafe e ƒ, comme B D
eft égal à A C , c’ ell-à-dire , que la largeur d’une
partie de ce rhomboïde eft toujours égale à la hauteur
; au lieu que dans le réticule de 45 la bafe ctoit
double de la diflance au centre.
Lorfqu’on veut comparer avec ce réticule une planète
à une étoile , on fait tnforte que le premier des
deux affres parcoure dans fon mouvement diurne le
fil qui elf tendu de £ en F ; 6c comme l’on connoît
la valeur du rétkuU en degrés & en minutes , par le
tems qu’un affre fimé dans l’équateur met à le parcourir
, on fait combien le point B efl éloigné du
milieu du f l £ F, ou du centre de la lunette.
Le fécond aftre venant à traverler aufîî la lunette
en f y
on compte exaélemem le rems qu'il a employé
à pafîér de e en f \ on convertît le rems en degrés ,
minutes & fécondés ; on diminue ces dégrcs , en les
multipliant par le cofmus de la déelmail'on de cet
affre , & l’on a la grandeur de e ƒ , laquelle eff égale
\ B d. Cette grandeur étant ôtée de 5 .Vf, il reife
M d qui eff la différence en dcclinaifon des deux
adres, ou la dillance du parallèle de l’un des deux
adres au parallèle de l’autre.
Pour pouvoir didinguer dans robfeurite fi l’étoile
a paffé au-deffus ou au-deflbus de la ligne E F du
milieu , on a l’attention de conferver une largeur
confidérable à la partie £ B du réticule y c’ed-à-dire,
une partie pleine L E B y tandis que les trois autres
côtés font les plus minces & les plus évuidés qu’il
foit poïïible. Ces micrometres different des r éticules,
en ce qu’ils ont un fil mobile ou curfeur qui peut
s’approcher ou s’éloigner du fil fixe. Foye^ MiCRO-
iMETRE, S u p p l. ( df. D E LA L a n D E . )
R é t i c u l e , condeliation audrale introduite par
M. de la Caille. Elle ed fituée entre l’hydre & la dorade
, au-deffous des deux nuages. La principale
étoile eddetroideme grandeur. Elle avoit en 1750
61^ 49 ' 13 " d’afcenfion droite , & 63 d 6 ' 13 cle
dédinaifon audrale. ( M . d e l a L a n d e . )
^ RÉTINE , (^Anac. P h y jio l, ) L iris ejl mis en
mouvement p a r U Jeule partie de lumière q u i frappe
la rétine. On obferve dans les yeux un fingulier phénomène.
La lumière fait fouffrir beaucoup de chan-
gemens à l’iris , qui cependant rede toujours immo-
l)iie , par tel autre corps qu’il foit piqué. Oo ne
croiroit pas un pareil phénomène , s’il n’étoit avéré
par rexpérience. Toutes les parties mufeuiaires de
la machine animale fe retirent ou îrémouffent, quel
que foit le corps qui les frappe. La fingularité d’une
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telle obfervation m’a fait naître l’envie de l’exami
ner. Mais auparavant il faut éclaircir la nature du fait"
L ’illudre baron de Haller a démontré le premier *
par des expériences qui ne laiffent pas de doute que
l’ouverture de la prunelle ne change jamais, quelle
que foit l’irritation qu’on fait fouffrir à l’iris, foit
avec des aiguilles, foit avec tel autre corps pointu
ou liqueur âcre & piquante que ce foit, c’ed-à-dire ’
l’iris ne s’alonge ni ne fe comrade. Il a annoncé cette
vérité dans une differtation fur les parties fenfibies
& irritables, pleine de découvertes-très - utiles
( Difjcnat. Jur La fenfibil. ). J’ai aufii voulu effayer
les memes expériences fur plufieurs différens animaux
, & je fuis parvenu , non-feulement à loul
cher l’iris avec l’aiguille, comme il avoit fait, après
avoir percé la cornée, mais j’ai de plus ôté entié-
rement la cornée, de façon que l’iris ed redé à
découvert. Je n’ai apperçu aucun mouvement dans
la prunelle, après avoir piqué l’iris dans toute fa
largeur , avec une pointe de fer , & meme après y
avoir amené des étincelles éledriques avec une
épingle qui le touchoit , foit immédiatement, foit
au travers de la cornée. H ne faut pas croire que
l’iris perde tout mouvement quand la cornée eft
ôtée , & que l’humeur aqueufe eft écoulée , quoi-
qu’il foit vrai qu’elle ne fe meut pas alors avec fa
vivacité ordinaire , & que même alors la prunelle
fe comrade ; 6c l’iris élargi, plus flafque 6c moins
régulier de contour , s’appuie fur la lentille crydal-
line; mais, malgré tout cela, elle ne perd pas pour
long-tems fa mobilité, & elle ed fujette à s’élargir &
fe rétrécir par l’imprefiion de la lumière.
Le favant Haller conclut, d’après fes expériences
que l’iris n’ed pas irritable par l’effet de la lumière ;
& pour appuyer fon opinion , il obferve que quand
le nerf optique a perdu toute fenfation , le mouvement
cede dans la prunelle, même à l’adlon de la
lumière. Mais des expériences même d’Haller Zimmerman
avoit tiré une toute autre conféquence ; il dit
que de ce que l’iris ed infenfible à la piqiuire d’une
aiguille , on ne peut pas déduire â la rigueur qu’elle
ne puiffe être irritée par la lumière, 6c que peut-être
pour la contrader il faut ce corps-là, 6c pas d’autre.
Dijfertat. de irritab. iy5i.
Les raifons de M. Zimmerman font réellement fi
fortes , qu’elles laiffent indécife la quedion , fi l’iris
ed irritable ou non par l’adion même de la lumière
Mais d’ailleurs il ne paroît pas que l’argument de*
l’iris, immobile par la paralyfie du nerf optique , ou
par quelque maladie de la rétine , foit bien convaincant,
puifque le favant anatomide Meckel fuppofoit
que dans le glaucome & dans les maladies de la
rétiney l’iris étoit incapable de mouvement, à caufe
du dérangement ou maladie des nerfs ciliaires. Qui
oferoit affurer que la maladie de la rétine ou de l’hu-
meur vitrée , ne peut auffi changer l’état de l’iris }
Ces parties font très-délicates & très-voifines entre
elles, 6c de pareils accidens arrivent au/îi dans d’autres
maladies. Peut-être que la fenfibilité de la réiitu
eft ncceffaire, pour que l’iris fe meuve quand elle eft
frappée par la lumière ; comme le fang des arreres eft
ncceffaire dans les mufcles, pour remuer leurs fibres
dans le mouvement volontaire , fans que cependant
ce fang en foit la caufe , puifqu’il ne fait que mettre
le mufcle en état de fe contraéler felon la volonté de
l’homme, de meme la fenfibilité pourroit être nécef-
faire dans la rétint & dans le nerf optique, pour
mettre l’iris en état d’être remué par la lumière , de
façon que la fenfibilité ceflànt dans les deux premiers
, l’iris aufti n’en foit plus fufceptible.
Les mêmes raifons qui font douter fi l’iris faine 6c
dans fon état naturel, eft irritable par l’attouchement
immédiat de la lumière , peuvent aufti fervir
contre M. Mariotte 6c contre les parrifans de fon
opinion
R E T
opinion (Foy. les Ouvrages de Mariotte , édit. d'Hol.
le C’..v). Il croit que l’iris eft une prodiiction ou alon-
geinenc de la choroïde ; que celle-ci eft un tilfu de
tilamens nervtnix ; que ces filamens font à l’iris, 6c
qu'elle en eft compolée. Il fuppofe meme que la
membrane choroïde eft l’organe de la vue , que
ramaurofis ou goutte iereine , fit les maladies de la
rétine 6c du nerf optique, font vraiment des maladies
de la choroïde ; que l’iris le meut, parce que la choroïde
eft lenlible, 6c que quand celle-ci ne l’eft plus ,
l’iris aufti demeure immobile , uiHlgrc qu’elle foit
di.'-eclcnient frappée par la lumière. D ’abord il n’eft
pas lur que l’iris naiÜ'e de la choroïde, 6c il n’eft pas
vrai que celle-ci foit tift'ue de nerfs, parce que les
ciliaires qui vont s’entrelacer dans l’iris, n’entrent
pas dans la compofuion de la choroïde , mais la îoii-
cÎk nt feulemem en paftanr entr’elle 6c la fclérotique,
6c enfin le vrai organe de la vue n’eft pas dans la choroïde,
mais dans rétine. Mais quand même on
feroir d’accord que la vue réfide dans la choroïde , il
ne s’enfuivroit pourtant pas que l'iris fain n’eft pas
aftefté par U lumière , parce que, quand la choroïde
eft dérangée , il faut que l’iris, que l’on fup-
pofe fa produiftion , le foit aufti ou entièrement, ou
dans les parties ncrveulcs.
Après tout cela, 61 beaucoup d’autres réflexions,
il me paroît encore indécis fi l’iris , dans fon état
iinturt'I, eft irritable ou non par l’eftbt de la lumière
(^Di jenfib. & irrhabil. epiJL Bon. ty jy ). J’étois
confirme dans mon doute par l’autorité du l'avant
M.Laghi,qui même, après les expériences contraires
de M. de Haller, a loutcnu , auffi-bien que Zimmerman
, Witt 6c Mckel, 6c tous les anatomiftes ,
qu’elle cil irritable. J’en voulus donc rechercher la
vérité par les expériences l'uivantes, dont je ne ferai
qu’un récit abrégé, enlaiffant aux autres le loin d’en
tirer les conféquenccs qui cependant me paroilTent
décifives.
Je fis un cône ou cartouche de papier , dont l’ouverture
du côté de la pointe n’excédoit pas une
demi-ligne de Paris ; je le teignis de noir au-dehors
& au-dedans , pour qu’il abforbât la lumicre , 6c
qu’il ne fCit pas iranfparent ; ce qui auroit pu gâter
l’expcrience. Au plus large orifice, ou à la bal'c de
ce cône, je collai un papier en travers qui debor-
düit do tous cotes, teint aulîi en noir , avec une
ouverture de meme largeur que la barre du cône,
par laquelle la limiiere pouvoir entrer librement. A
l’orifice plus large j’approchai une bougie , de façon
que les rayons pouvoient dircélenient pall'er par le
petit trou, 6c parvenir jufqu’à l’oe il, fans que la
lumière éparfe à l’entour, interceptée par le papier
tranlverfal, pût y parvenir de même : ainfi , non-
feulement l’oeil, mais toute la tête de l’animal, reftoit
dans l’oblcuritc, 6c ne pouvoir recevoir d’autres
rayons que ceux qui fortoient par le petit trou de la
pointe. J'avois exprès apprivoifé un chat , fur l’iris
duquel je fis tomber les vifs rayons qui s’échap-
poienr à travers la petite ouverture. Tout en bon
état qu’etoit l’iris, 6i parfaitement fufceptible de fes
mouvemens ordinaires , il ne fe remua aucunement
dans toutes les reprifes innombrables que je
répétai cet effai : il parut toujours également immobile
, dans telle de les parties que je fiffe tomber
les rayons, 6c même en leur falfant parcourir, avec
grande célérité , fon contour. Mais lorfque la lumière
tomboit fur la prunelle, l’iris fe contraéloit
ioudam, 6c toujours il en arrivoit de même. Quand je
dingeois la lumière à la prunelle , [e prenois garde
qu il n en tombât aucun rayon lur l'iris. La prunelle
etoit ordinairement large de deux lignes, 6c le faif-
ceau de rayons pas plus d'une demi-iigne. Cette experience,
pjufieurs fois répétée & toujours coiiftante,
prouve évidemment, felon moi, ciuc l ’iris eft mis
Tome IF.
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en mouvement par cette feule partie de lumière qui
pafie à travers la pnmcHc , 6i va au fond de i’oeil ,
& non par la iumie.'c extérieure qui frappe l’iiis,
quelque fain 6c en bon état qu’il foit.
Mais comme le premier cône éioit grand , 6c en
confcquence nul-ai!e à manier, j’en fiibftituai un autre
d un ulage plus facile écplus fur ; c’ciolt un cône plus
coui t , plus large de bafe, de carton léger ,• avec une
bande à (a bafe du même carton, fur laquelle ùoic
polec la bougie , dont la meche répondoit jufte au
giciiid orifice. Le trou d en haut n’ctoit |ias plus
large que de trois quarts de ligne. Avec celte petite
machine , très-aifèe à manier, j'ai répète plufieurs
fûts les mêmes expériences , 6c j’ai fait tomber les
rayons fur toute la largeur de l’iris, fans toucher à
la pninclie. Elle ne fe contrafloic jamais, fi ce n’eft:
quand les rayons fortoient par hafard des bornes de
l’i-ns , 6c paffoient dans le fond de l’oeil. Dans ce
cas, la prunelle fe coniraéloit immcdititemcnt, 6c
plus encore, quand on y clirigeoit tout le faifccau
de lumière , en prenant toujours foin de n’éclaiicr
pas même l’extrémité mobile de l ’iris. La lumière
étûit fi vive, que quand je la faifois pafi'er loudain ^
la rétine, l’anima! faifoit des efforts pour l'évirer, 6c
au contraire il ne donnoit aucune marque de fouf-
france , quand la lumière ne frappoir que l’iris. I! eft
vrai que dans ces expériences il peut fc mêler quol-
que équivoque; car les rayons, au fortir de la petite
ouverture du cône, fe détournent de la ligne droite ,
tout teint en noir qu’eft le cartouche ; mais cela ne
fait pas que les faits rapportés foient moins vrais. Il
faut pourtant que Tohi'ervateur foit bien attentif, 6c
regarde i’oeil de bien près, parce que le cône étant
noir 6c la chambre oblcure (pour exclure toute autre
lumière) , on n’y voit pas clair. Ainfi , pour pouvoir
oblervcr mieux â mon aife , 6c m’a(fi,rer de plus en
plus d’un fait fi êiccifif, je fis un troiliemc cartouche.
C’ctolt un cône de papier fubiil 6c noir , pas plus
long que de trois pouces , avec un trou qui n’avoit
qu’une ligne de largeur, mais tiès-laroe à fa bafe à
laquelle j’approchai la lumière comme à l’ordinaire ;
ainfi jé voyois clairement dans la ch:unhre, d'aiilcurs
obfcurc , toute la tête du chat, & combien éioit
large la prunelic. Je dirigeai alors fur l’iris tous les
rayons qui fortoient du cône, tantôt fur une partie,
tantôt fur une autre , 6c leur fis parcourir toute fa
furface. le répétai mille fois cttte'cxpcriencc, 6c
la prunelle ne changea jamais en aucune maniéré,
en forte que je pus m’aft'urcr que l’iris n’eft pas
irritable [lar le chocimmédiat de la lumieic. Je m’attachai
donc à l’autre recherche , & Je fis paft'er dans
la prunelle les rayons, de façon qu’ils ne tombaftént
point du tout fur l'iris ; 6c tout fûr que j’étois que
l’iris ifeft pas mobile par l’atteinte extérieure delà
lumière , cependant pour furcroît de diligence 6c de
précaution , je couvris d’un coté tout l’iris avec un
papier blanc appliqué fur l’oeil du chat,fur lequel
papier je faifois gliffer tout le faifceaii de lumière ,
de façon qu’il entroit tout dans la prunelic fans toucher
à l’iris : j’ai pu faire cela encore plus aifement
quand le chat couvre l’iris jufqu’à la prunelle, avec
cette troifiemc paupière commune aux quadrupèdes,
que les anatomlftesjappellent niclitans , la ju unelle
ctoit fouvent du double plus large que le faifceaii
des rayons , ainfi je peux être fûr qu’ils ne toiichoient
aucunement le bord ovale de l’iris. Dans ces expériences
, l’iris s’eft toujours élargi, & la prunelle s’eft
rétrécie fouvent jufqu’à la moitié, & même jufqu’au
quart de fa grandeur naturelle. J’ai auffi fait ufac^e
de plufieurs autres cônes plus petits ou plus grands,
plus ou moins larges à la pointe Ôc à la bafe , 6c
toujours il en eft arrivé de même.
On pourroit cependant oppofer , & non fansrai-
fon , que peut-être les rayons du faifceaii étoient en
K K k k