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eft fticréû & agréable ; le noyau ne tient point a l'a
chair : cette prune eft excellente.
Le damas noir tardif cft petit, de forme alongée ;
la rainure n’a prefque aucune profondeur & n’eft remarquable
que par fa couleur ; la peau eft d’un violet
très-foncé , prefque noire & crès-ftourie ; la chair
tire liir le jaune du côte du loleil Sc fur le vert du
cütéoppofc; l’eau eft abondante & affez agréable,
quoiqu’elle ait un j>eu d’aigreur ; le noyau ne tient
point du tout à la chair : ce fruit eft préférable à plu-
fieurs qu’on cultive davantage.
Le perdrigon violet eft alTez connu pour n’avoir
pas belbin de defcrlption ; il ne mûrit & ne réuftit
ircs-bieii qu’en efpaller, au midi ou au couchant.
Le prunier de perdngon normand eft grand vigoureux
; fon bois eft gros & fort caftant ; fes feuilles
font grandes , cpaifles, d'un beau vert ; les fleurs
font peu fujettes à couler ; le fruit eft gros , un peu
alongé, plus renflé'du coté delà queue que par la
tête ; il n’a pas de gouttière fenfible, mais feulement
un applatiftement ; il fe fend par l’effet des pluies ,
fans que fa bonté foit altérée ; fa peau eft bien fleurie
& tiquetée de points fauves ; le côté du folcil eft
d’un violet foncé tirant fur le noirii’antre côté eft
mêlé de violet clair & de jaune ; elle n’a ni âcreté ni
acidité ni amertume ; la chair eft terme, fine, délicate,
d’un jaune tres-clair; l’eau eft abondante, douce
& relevée : cette prune eft bonne , l’arbre eft tres-
fertile & n’a pas befoin de l’elpalier.
La dauphine, reine-ciaude , abricot vert on verte
bonne, eftaffez commune pour n'avoir pas beloin
d'etre décrite : on lait que c’eft une prune délicieufe.
L'arure de petite reine- chiiide ou reine - chuide
blancheproduii beaucoup de fleurs & de fruits ; les
bourgeons font moindres que ceux de la dauphine ;
leur écorce eft d’un rougeâtre foncé du côté du fo-
leil 6c couverte d’un petit duvet blanchâtre ; les boutons
font longs, très-pointus , prefque couchés fur
les branches ; les fupports font gros , les fommets
des étaminesle font auffi ; les feuilles font d’un vert
luifant,un peu farineufes par delfous & moindres
que celles de la dauphine ; le fruit elf de moyenne
groffeur, rond ,applati, fur-tout du côté de la queue;
fa gouttière eft plus profonde que celle de la groffe
reine-claude; la peau eft coriace, d’un vert tirant
fur le blanc , îrcs-chargée d’une fleur très-blanche ;
la chair eft blanche , ferme ,un peu feche, quelquefois
pâteufe , quelquefois affez fondante, mais un
peu groftlere. L’eau eft fucrée , mais moins relevée
que celle de la dauphine : elle peut être mife au rang
des bonnes prunes.
Le/’r/z/i/erde jacinthe eft vigoureux; fes bourgeons
font longs 6c droits , rougeâtres par le bout, dans le
refte comme marbrés de diverfes couleurs; les boutons
fo'nt petits, courts, couchés fur la branche ; les
fupports font faillans; les fleurs font très-abondantes;
fouvent il en fort fix ou fept d’un môme noeud ; les
feuilles font un peu moins larges vers la queue que
vers l’autre extrémité ; la dentelure eft arrondie 6c
peu profonde ; le fruit eft très-gros 8c fuperbe , il eft
alongé ôc un peu plus renflé du coté de la queue que
du côté de la tête ; la gouttière eft un peu fenfible ,
6c fe termine vers la tére à un petit enfoncement ;
le peau eft d’un violet clair & fleurie; la chair eft
jaune , ferme , moins feche que celle de l’impériale;
l’eau eftaffez relevée 6c un peu aigrelette : cette prune
reffemble beaucoup à l’impériale, mais mûrit plus
tard.
Le pruniiT d’impériale blanche produit peu de
fruits ;il erttrès-vigoureux ;fesbourgeons fontgros,
forts 6c blanchâtres ; les fleurs font très-grandes ; les
feuilles font grandes 6c longues ; fon fruit eft très-
gros , ovale, de la forme & prefque de la groffeur
d’un oeufde poule d’Inde; la chair eftblanche,ferme
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& feche ; l’eau eft aigre Sc défagréable.i ce fruit eft
aulii appelle große duiu , on en fait de belles compotes.
Le prunier de damas de feptembre , prune de vacances
ou de retenue, eft vigoureux 6c manque rarement
de donner beaucoup de fruits. Los bovirgeons
font très-longs , médiocrement gros, rougeâtres,
coLivers d’un duvet blanchâtre; lesboutons font petits
, très-pointus;les (apports peu élevés; ce prunier
a des yeux Amples , doubles 6c triples ; les pétales
font delà forme d’une raquette ; les feuilles font
minces , dentelées finement 6c très-peu profondément
, plus larges vers la pointe que vers la queue;
fon fruit eft de moyenne groffeur , un peu alongé ;
la gouttière eftfenfible ; la peau eft fine, d’un violet
foncé ; fa chair eft jaune6c caftante, elleaalfez d’eau
lorfque les automnes font fort chauds ; fon eau eft
d’un goût relevé , agréable, fans aigreur ; ce prunier
planté contre un mur au nord, ne donne fon fruit
qu’en odobre.
Le petit damas blanc eft prefque rond; fa gouttière
eft rarement fenfible ; fa chair eft jaunâtre 6c fuccu-
lente ; fon eau eft alfez fucrée, mais elle a un petit
goût de fauvageon; cependant elle eft agréable:
cette prune mûrit au commencement de feptembre.
Le gros damas blanc eft de moyenne grofteur , un
peu alongé, plus renflé du côté de la tête que du côté
delà queue; il a plutôt un applatiffement qu’une
rainure; fon eau eft plus douce 6c meilleure que
celle du petit damas blanc : elle mûrit un peu auparavant.
Le prunier de perdrigon blanc étant fujet à couler,
il faut le planter en efpalier ; fes bourgeons font gros,
courts, brun-violets à la cime, couverts d’une pouf-
fiere blanchâtre ; les boutons font gros, peu écartés
de la branche ; les fupports font faillans ; les pétales
font plats &C ronds ; les feuilles le terminent en pointe
aiguë vers la queue , & en pointe obtule à l’autre
extrémité ; la dentelure eft reguliere , alTez grande
& alfez profonde ; fon fruit eft petit, il eft un peu
longuet, 6c fon diamètre eft moindre vers la « neue
que vers la tête ; la gouttière n’eftprefcjue pas fenli-
ble ; la peau eft d’un verd-blanchâtre , tiqueté de
rouge du côté du loleil ; fa chair eft d’un blanc un
peu verdâtre, tranfparente, fine, fondante, quoique
ferme ; fon eau a un petit parfum qui lui eft propre;
elle eft fi fucrée, que lorfque le fruit eft très-mûr, il
paroît au goût comme confit : c’eft avec celte prune
qu’on fait des pruneaux féchés au foleil, qu’on nomme
brugnolles, parce qu’ils viennent d’un village de
Provence qui porte ce nom : elle mûrit au commencement
de feptembre; lorfque ce prunier eft dans un
terrein qui lui convient, fon fruit eft affez gros.
Le prunier d’abricotee devient grand ; fes bourgeons
font gros, longs, vigoureux, bruns, couverts
d’un duvet blanchâtre ; la pointe eftd’un violet foncé
; les boutons font peu éloignés les uns des autres,
comme collés fur les branches; les fupports font
larges, cannelés 6c alfez élevés; fes feuilles font
d’un verd-luifant , beaucoup plus étroites 6c plus
pointues vers la queue qu’à l’autre extrémité ; la
dentelure eft fine , reguliere , peu profonde ; les
feuilles des bourgeons font figurées en raquette courte
; la dentelure en eft à peine fenfible ; le fruit eft
plus gros , plus alongé que la petite reine-claude;
la gouttière eft large 6c profonde, elle fe termine
vers la tête à un petit enfoncement ; la peau eft d’un
verd-blanchâtre du côté de l’ombre 6c frappée de
rouge du côté du foleil; la chair eft ferme 6c jaune,
l’eau mufquée, alfez agréable 6c abondante lorfque
le fruit eft bien mûr ; cette prune mûrit au commencement
de feptembre, c’eft un fort bon fruit.
La prune d’abricot eft plus longue que l’abricotée;
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fa peau eft jaune, tiquetée de rouge ; fa chair eft
plus jaune 6c plus feche.
La diaprée blanche eft connue de tout le monde ;
ce fruit a un parfum exquis, lur-tout en elpalier.
Nous fommes étonnés que M. Duhamel n’ait pas dit
que fa peau devenoit jaune , & qu’elle étoit louvent
frappée de pourpre d’un côté: elle mûrit au commencement
de feptembre.
L’arbre de diaprée rouge ou roche-corbon eft
beau, vigoureux, 6c fleurit abondamment; les bourgeons
iônt gros, longs, bien arrondis, couverts d’un
duvet fin velouté , fenfible au toucher, gris-clair qui
cache une couleur de brun-violet du coté du loleil,
& jaunâtre du côté de l’ombre ; les boutons font petits
, larges par la bale , couchés fur la branche ; les
fupports font élevés, les fommets des étamines font
d’un jaune aurore ; les pétales font prefque ronds ;
les feuilles font petites, prefque rondes, un peu
moins larges versla queue que vers l’autre extrémité :
leur dentelure eft tres-peu profonde, 6c n’eft qu’un
petit lègment de cercle; ibn fruit eft de grofteur
moyenne 6c long, il eft ordinairement applati fur
fon diamètre , il eft applati fur les deux côtés ; il n'a
pas de gouttière , mais l'eulement une ligne qui s’étend
de la tête à la queue 6c palTe fur un côté du
grand diamètre, 6c non pas fur un des côtés appiatis ;
la peau eft d’un rouge cerife , très-tiquetée de points
bruns qui rendent la couleur terne ; la chair eft jaune,
ferme & fine ; l’eau eft aft'ez abondante 6c d’un goût
relevé 6c trcs-fucrée ; le noyau n’eft point adhérent
à la chair ; cette prune mûrit au commencement de
feptembre.
La dame aubert ou grolTe luifante eft une tres-
grolTe prune, de forme ovale, très-réguliere ; la
gouttière eft large ôc peu profonde, la queue eft plantée
dans une cavité étroite 6c profonde, au fommet
de laquelle il y a ordinairement un petit bourrelet
qui embralTc la queue fans y être adhérent ; fa peau
eft jaune du côté du foleil, 6c couverte d’une fleur
très-blanche ; l'a chair eft jaune 6c grolfiere ; fon eau
eft fucrée, mais fade lorlque le fruit eft tres-mûr :
cette prune n’eft bonne qu’en compote avant Ion
extrême maturité.
Le prunier d’ile-verte ou ile-vert fe diftlngue au
premier coup-d’oeil de tous les autres, par Ion air
délicat 6c fes bourgeons déliés, l'es feuilles étroites
par la bafe, la petite ftature ; en un mot par tout Ion
afpeél : il croît lentement ; ainli lorfqu’on veut l’élever
en plein vent, il faut le greffer haut, il vient
mieux en builTon ; la prune fort alongée, finguliere,
6c fouvent irréguliere dans la forme , demeure d'un
verd herbacé , n’eft que peu fleurie, 6c n’eft bonne
qu’en compote ; elleeft fort belle, confite en entier,
& on ne la cultive plus que pour cet ul'age.
Le pnenier de perdrigon-rouge eft plus fertile &
moins llijet à couler que le jjerdrigon-violct 6c le
blanc, par conléquent il n’a pas beloin de l’efpalier;
fes bourgeons font menus, trcs-alongcs, bruns; leur
pointe eft d’un rouge-foncé du côté du foleil, 6c d’im
rouge-vif du côtéo[)pofé; les boutons font petits,
irès-pointus , couchés fur la branche ; les fupports
font peu élevés ; les pétales font ovales 6c plats ; les
feuilles font médiocrement grandes, de forme elliptique,
un peu plus larges vers la queue que vers l'au-
îre extrémité, oîi elles le terminent en pointe aiguë ;
elles font dentelées régulièrement, finement & allez
profondément ; le fruit eft petit, de forme ovale , il
n a point de rainure , 6c prefque point d’applaiiflè-
ment ; la peau eft d’un beau rouge, tirant un peu fur
le violet, tiquetée de très-petits points fauves ; elle
eft très-fleurie ; fa chair eft jaune-clair du côté du
foleil, 6c tire fur le verd du côté de l’ombre; elle eft
fine 6c ferme ; l’eau eft très-fucrée 6c très-abondante ;
le noyau fe détache ail'ement : cette prune eft excel-
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lente 5c mûrit plus tard que les autres perdrigons.
La falnte Catherine eft afiëz connue pour n’avoir
point beloin de dclcnption. M. Duhamel dit que
l’arbre produit beaucoup de fruits, 6c que les bourgeons
font gros. Dans le pays Melfin les bourgeons
font de mediocre grofl'eur , 6c i’arbre charge peu ; ce
fruit eft très-bon , mais il n’acquiert fa parfaite maturité
qu’en elpalier : il mûrit vers la mi-feptembre.
La ipriine de Chypre eft tres groffe 6c prefque
ronde ; la peau eft d’un violet-clair 6c bien fleurie ;
la chair eft ferme 6c verte ; Ion eau eft allez abo.n-
dante 6c fucrée ; ce fruit eft aft'ez bon iorlqu’il eft
très-mûr; le noyau eft très-raboteux : cette prune eft;
tardive.
Le prunier de Suiffe eft grand 6c fertile ; les bourgeons
font menus, .violet-foncé du côté du loleil,
violet-clair, couvert d’une pouffiere jaune ,doré très-
fine du côté de l’ombre ; les boutons font gros,
courts, pointus, placés près les uns des autres, fai-
fan t prefque angle droit avec la branche ; les fu pjiovts
fontgros 6c lailians; les fleurs font ordinairement
l'olitaires ; les feuilles (ont ovales ; leur dentelure eft
à peine fenfible , elles le creulent en bateaux , 6c
fouvent fe recroquevillent en dliFcrcns fens ; le fruit
eft de moyenne groft'eur , bien arrondi fur fon diamètre
, n’ayant ni goiuiiere ni applatiffement ; fa tête
eft un peu applatie, 6c au milieu on remarque une
cavité beaucoup plus écral'ce , 6c prefque aulH profonde
que celle oii la queue s’implante ; !a peau eft
d’un beau violet ; la chair eft d’un jaune-clair ; l’eau
eft abondante, très-fucrée , d’un goût plus agréable
que la prune de monfieiir , à laquelle on la compare
ordinairement; cette prune dure prclquc tout le mois
de feptembre.
Le prunier de briccfte eft vigoureux ; il pouffe fes
bourgeons droits 6c raft'emble fes branches ; les feuilles
font petites 6c d’un verd-obfcur ; le fruit eft petit,
jaune , chargé d’une fleur blanche , 6c femblable à la
mirabelle; fa chair eft jaune 6c pleine d’une eau
affez aigrelette ; cette prune fë mange julqu’à la fin
d’odobre.
Le prunier d’impératrice-blanche paroît être de
moyenne grandeur, il eft très-rameux ; les bourgeons
font chargés d’une pouffiere blanch.Ure ; le fruit eft
aft'ez gros,unpeualongc, la rainure un peu fenfible;
la peau eft d’un jaune-clair , chargé de fleur, ce qui
la fait paroître blanche; la-chair eft ferme, d’un jaune
clair 6c comme tranfparente ; l’eau eft fucrée,
agréable 6c relevée d’un petit parfum qui lui eft particulier
; le noyau quitte entièrement la chair ; cette
prune qui le mange en feptembre 6cdiire quelquefois
jufques vers la fin de ce mois, eft une des meilleures.
L’impératrice-vlolette eft auffi nommée prune d’altère
dans le catalogue des chartreux de Paris : l’arbre
qu’ils nous ont envoyé fous ce nom, ne différé pas
de ceux qu'on appelle couetches en Lorraine , qui y
font fl communs 6c qui nous viennent d’Allemagne ,
oil on les cultive dans la plus grande abondance , 6c
qui fourniffentau Nord, oit emprunter, même le plus
dur de tous , ne peut pas Ci'oître , tous les pruneaux
qu’on y mange. L’aibre que nous avons des chartreux
donne un fruit plus petit qu’aucune prune de
couetche de notre connoift'ance ; apparemment
qu’on aura pris d’abord des greffes d’une variété peu
cftiniable , 6c qu’on l’aura greffée fur de maigre^s fu-
jets ; quoi qu’il en foit , nous connoiflons plufieurs variétés de couetche infiniment plus belles, notamment
une auffi grofl'e que rimpérialc-violetre. M.
Duhamel du Monceau prétend que l’impératrice-vio-
lette eft une forte de perdrigon ; il y a toute apparence
que c’eft une el'pece bien diftincfc , car elle ne
varie pas de noyaux, 6c n’a pas befoin d’être greffée ;
les rejets que cci arbre poulie abondamment du pied
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