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& hi veffie deux & jufqu’ii quatre places plus
amples dll double. On n'en connoît pas bien la cau-
fe : i’ai vu ces élargiffemcns Ians aucune pierre,
& dans des places éloignées des vaifléaux iliaques.
L’uretere aulîi bien que le rein eft au-dehors du
péritoine ; il defeend derrière le méfocolon gauche
, & derrière le paquet fpermatique , en 1er-
pentantun pe-u, & en avançant toujours en dedans,
palTe devant le pfoas & devant le milieu des troncs
iliaques , oit effeéUvement il cft fouvent comprimé
& dilaté au-dclTus de la place prelTce. Dans le
badin, il delcend en fe rapprochant de l’uretere de
l’autre coté; il arrive dans le tidu cellulaire, qui
ed derrière la velTie unnaire, il s’attache à la
face podérieure de cette vclfie, il fait une marche
oblique prefque d’un pouce dans la celiulodté, entre
la membrane charnue cc la nerveufe de la vedîe ;
l’oritice ed fort proche de celui de l’autre urctere;
il ed tronqué obliquement Jans mamelon & fans
valvule.
Les artères rénales font des plus conlîdérables.
11 y a beaucoup de variétés & même plus que dans
les veines. Le nombre le plus commun ed de deux ;
une artere du côte droit, plus longue & un peu def-
cendante , & une ariere gauche plus courte & plus
iranfverfale. Mais il ed très-commun de voir deux ,
trois arteres rénales d’un côté, ê>C même d'en voir
autant de l'autre. U n'ed pas rare de voir une artere
remonter au /-^/^oude l'aorte, ou de l'iliaque, ou
même do l’hypogadriquc.
Elles font des plus amples. La quatrième partie
du lang de l’aorte abdominale y entre. Elles ont
pl'.is de lumière entr’ellcs deux que härtere méfenré-
ri;:ue. Leurs parois font des plus épaidès & des plus
fülides;cllcs réfident mieux à la dilatation que l’aorte:
elles ibnt dir-iout beaucoup plus fermes que la veine
rénale leur compagne ; leur force en ed quadruple.
Audi toute efpece de liquide , le fuif même , pafîe-
t-il avec la plus grande facilité de härtere rénale dans
la veine', l’air meme fuit cette route.
La graiJTe des reins & l’uretere a des arteres dif-
ferentesdes rénales. Celles de lagrailTe viennent des
phréniques , des capfulaires , des dernieres iiitercof-
îales, deslombaires,desfpermatiques , dont la branche
la plus confidérable le porte à cette graille. La
rénale en envoie aulîi.
Les ureteriques viennent des rénales, des fper-
maiiques , des capfulaires , des adipeufes, de l’aorte,
de la fpermatique , de hiliaque , de l’hypogadrique,
de hombilicale, des velicales les plus inférieures.
Les veines rénales varient quelquefois, moins
cependant que les arteres.il n’y en a le plus fouvent
que deux. Celle du côté droit cil plus courte & plus
en arriéré. Elle defeend de la veine-cave à fa ibnie
du foie.
La veine rénale gauche eft plus apparente & plus
grande ,plos antérieure , plus tranfverfalc ; elle accompagne
la partie la plus à gauche du duodenum ,
palTe avec lui devant l’aorte. On ha vu palTer derrière
haorte.
11 n’y a point de valvule dans la veine rénale ,
ÔC je n’ai pas pu voir les communications qu’on
lui attribue avec les différentes branches de la veine-
porte.
L ’injeéHon pafle avec facilité depuis la veine rénale
dans härtere , dans hurerere &: même dans les
vaiffeaux lymphatiques , felon les auteurs ; ce qui
ne m’a pas réuffi.
La graiffe rénale & les ureteres , tirent leurs
veines particulières de la veine-cave , des capfii-
laires , des rénales, des fpermatiques. Ces capfulaires
communiquent avec les veines du foie.
J’ai trouve conflammem plufieurs gros vaiffeaux
lymphatiques qui traverJent le tronc de la veine
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rénale gauche. C ’eftpar ces vaiffeaux que feu M.
Salzmann injeéloit lé conduit thorachique. 11 n’cft
pas aufli aifé de conduire ces vaiffeaux jufques aux
reins même : quelques auteurs y ont réuffi cepen-
daiït par des ligatures, ou par des injeftions aqueu-
fes laites dans l’artere , dans la veine rénale, ou bien
dans hiiretere.
Des plexus nerveux embraffent les vaiffeaux rouges
des reins , mais les branches qu’ils donnent à ces
vifcercs font fort petites; aufll le fentlment eft-il
des plus obtus. On a vu plufieurs fois un rein détruit
par un ulcéré, ou rempli de pierres, fans que le
malade le foit plaint de quelque douleur confulé-
rable.
Ces nerfs au relie , viennent des ganglions fénii-
lunaires , du plexus mitoyen & des nerfs fplanchni-
ques, qui forment plufieurs petits ganglions , qu’on
a pris pour des reins fuccenturiés.
Les arteres rénales entrent dans le rein plus antérieurement
que les veines, 3c quelquefois pele-mêle
avec elles. Avarjt d’entrer dans le rein , elles ont
donné des arteres graiffeules , des capfulaires, des
urétériques,des branches aux jambes du diaphragme;
& allez fouvent des arteres fpermatiques.
Elles fe partagent en plufieurs branches avant
d’entrer dans le rein : elles s’y enfoncent 3c par l’c-
chancrure & par d’autres parties de fa furface.
Dans le rein même , les branches des arteres accompagnent
les colonnes corticales, & fe courbent
en arcades convexes contre la circonférence: ces
arcades nefe joignent pas à leurs voilines , & ne forment
jias des arcades complettes , comme dans le
méle.nrere ; elles fe courbent fimplement autour de
la bafe des mamelons, & jettent des branches droites
contre la furface du rein, qui percent quelquefois
jufques à la graiffe, après être forties du rein. D ’autres
branches fortent de la concavité de l’arc, & vont
aux colonnes, aux mamelons , au baflin. Il y a ordinairement
quatre branches des arteres rénales,
dont la ffruéture eff à-peu-près la même ; unecellu-
lofiié les accompagne ; il y a de la graiffe.
Les veines different des arteres. La veine droite
donne , outre la capfulaireou hadipeufe , & quelquefois
la fpermatique, & hazygos du côté droit.
La veine gauche donne conffamment la capfulaire ,
hazygos gauche ; 3c \a fpermatique , quelquefois
même une veine graifféufc.
Dans les animaux féroces de la claffe des chats &
des lions , les veines font un réfeau fur la furfacedii
rein & entre fes lobules. Dans l’homme , elles accompagnent
à-peu-pres les arteres; mais leurs branches
courbées en arc, font affez fouvent des arcades parfaites
autour de la bafe des mamelons.
L’injeâion fine découvre dans la fubffance corticale
du rein de nombreux vaiff'eaux , qui fortis de la
convexité des arcades artérielles, avancent vers la
furface , en reviennent en ferpentant, 3c rentrent
dans l’intérieur du vifeere , dans les mamelons , Sc
s’ouvrent à la fin dans les vaiffeaux de l’urine ,foit
que hartere s’y ouvre , comme le fait le canal cholédoque
dans hinteffin , foit qu’ elle change de nature,
& que le mêmevaiffeau, qui étoit une artere, devienne
un vaiffeau urinifere.
Il eff difficile de décider fur la ffrufture élémentaire
; mais les expériences font fo i, que le paffage
de hartere dans le conduit excrétoire, n’eff dans aucune
partie du corps animal auffi ouvert que dans
le rein. Non-feulement hair & la cire ypaffenf,ce
qui eft très-rare dans les autres parties du corps,
mais un^lcgere fecouffe Jur un pavé , force le Jâng
à paffer des arteres dans huretere, fans qu’il y ait
aucune folution de continuité. Le pus de l’enipyeme,
de plufieurs autres vifcercs abfcédcs , des fievres
terminées par fuppuration, paffe irès-foiiveni par
les
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les urines, & foulage & guérit meme le malade,
ce qui exclut tout foupçon de léfion.
Cette facilité paroît prouver elle feule que le paf-
fage eft continu entre hartere & l’iiretere, & qu’aucune
cavité ne s’interpole entre hartere <U le canal
excrétoire. C’eft cependant une hypothefe favorite,
introduire par Malpighi, que Littre a cru pouvoir
étayerpar le témoignage des y e u x ,q u e Boerhaave
3c Bercin ont adoptée en partie. On voit dans un
grand nombre d’animaux , dans l’homme même ,
des grains dans le rein , remplis quelquefois d’une
matière pierreufe, 3c groffis. Dans l’intervalle des paquets
de conduits urinaires , on vo it, en déchirant
\tirein, des grains ronds d’une groffeur confidérable.
Malpighi croyoii que tout le rein étoit compol'c
de glandes , 3c que la Iccrction de l’urine fe faifoit
uniquement par leur intermede. De petites arteres
dcpoferolent leur liqueur dans une cavité fpherique,
il en rcfiiltcroit un petit conduit excrétoire , qui
réuni à les femblables, deviendroit un canal uri-
iiifere vifible.
Quelfpie favorable que fût Boerhaave à la caufe
de Malpighi, le paffage rapide des eaux minérales
tlans les urines , 3c d’autres raifons phyfiologiques ,
ne lui permirentpas derecevoirdansfon entier l’hy-
porhele de Malpighi. Il partagea la iVcrction. La
jiariiela jffusaqueufe de l’urine pallé, félon lui, immédiatement
du lang dans huretere, par les arteres continuées
aux petits conduits uriniferes. La partie ia
])lus colorée eft féparce du fang par des glandes. .M.
liertin a luivi à peu-près le même lyftême, fans cependant
prendre les glandes poitr celles de Malp’ghi.
Je ne vois pas que ce partage réponde aux phénomènes.
11 y a des cas oùtouie hurine eft chargée;
les arteres cejiendant ne laifferont pas que d’en
féparer. Il y en a d’autres , où hurine eft toute limpide.
Dans une jierfonne nerveufe, un petit défa-
grément peut rendre hurine aiilfi claire que de l’eau.
Il n’eft cependant pas probable que les glandes feules
louffrent de cet ébranlement des nerfs , dans le tems
que les arteres n’en louffient pas.
Les grains du rein n’étant pas terminés, n’ayant
pas des enveloppes particulières , ni de cavité vifible
,de l’aveu meme de M. Berlin , ne lauroient être
des glandes dans le fens exa£l du mot. Les defetip-
tions de M. Littre tiennent trop de l’hypothefe.
On en eft revenu affez généralement à la continuité
des arteresavec les conduits de l’urine , Jùr lefquels
M. Ferrein a donné d’utiles recherches. Il y a dans
l'hcraifphere de chaque mamelon un beaucoup plus
petit nombre de pores , 3>c ces pores ont beaucoup
irop de diamètre pour être les fimples conduits excrétoires
des fibres , qu’on regarde comme les conduits
de hurine, & dont le d'^iametre eft beaucoup
plus petit, 3c le nombre plus grand que celui des
pores. Les filets regardés au microicope, Ibntdes
colonnes compofccs de plufieurs conduits urinaires
collés enfemble. 11 paroît donc probable que ces
conduits naiffeni des vaiffeaux en forme de ferpens,
qui de la circonférence du rein fe réuniffent aux mamelons.
Ces conduits paroiflém s’ouvrir à quelque
diftance de chaque pore , dans un canal excrétoire
commun, qui dégorge fa liqueur dans un des entonnoirs
du baffm.
il ne lemble pas être douteux, que l’urine ne foit
apportée aux reins par les arteres , dcpolée par les
conduits uriniferes, & leçue par huretere. On la
par une légère preffion des mamelons ,
^ fuinter par les pores de I’hcmifphere libre.
On a fait prendre le même chemin à la matière
calculeufe ouaucoagulum calleux qui paroît précéder
la formation de ta pierre. Quand un uretere
cft obftrue , il fe gonfle infailliblement au-deffus de
la compreflion ; l’eau, hurine, la matière pierreufe
Tome ly .
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s’y amaffe , & forme un fac , lebaffindii rein fe dilate
, rout le rein s’emplit d’urine.
Quelque fortes que paroiffent ces preuves , on
a cherché de tout tems un autre chemin à hurine.
Laviteffeavec laquelle les eaux minérales paffent,
la promptitude avec laquelle l’eau froide [îaroît for-
tir de 1 uretere , a paru demander un paffage plus
court de heftomac à la veffie : le chemin a paru iron
long par les arteres 3c par huretere.
Pour appuyer cette hypoihefe, on a allégué des
pores dans la veffie , qui puffent conduire une liqueur
du dehors en dedans. On a meme lié- les arteres dans
des animaux vivans , on les a coupées, & il y a eu
de l’urine dans leur veffie.
Ces idées ont paru commod'^s ; on les a fouvent
renouvellées depuis le tems d'Hippocrate jufqu’à
nos jours, mais l’évidence s’y oppofe.
Galien le premiera fait des expériences décifives.
Il a lié l’un des ureteres dans l'animal vivant ; ce canal
s’eft rempli d’urine au-deffus delà ligature ; U
veffie en a reçu de l’autre uretere. Il a délié le premier,
& il en a vu hurine rejaillir dans la veffie. Il a lié les
deux ureteres a pi CS avoir vuidé la veffie, elle eft reftee
vuide. Il les a coupes i’iin & [’autre,il en a été de meme,
& huiine s'eft irouvée épanchée entre le péritoine 3c
les inteftins. M. Raftle fils a vérifié ces mêmes expériences
, 3c hevenement en a été le même.
Au lieu de l’expcrienceanatomique, on n’a qu’à
recueillir les noinbreufes difl'eélions de cadavres ,
conlervées dans les faftes de la médecine. Les ureteres
ayant été bouchés par des pierres, ou comprimés
par des tumeurs , lé Ibnt gonflés prodigieu-
iemenr du côté des reins , les reins même fe Ibnt
remplis d’urine , le malade n’a plus vuidé d’urine,
3c onn'en a trouvéqu’en petite quantité, trèS'épaiffe
3c très-fétide dans la veffie.
S'il y avoit à côté des reins un autre paffage , qui
naturellement menât l’urine à la veffie, on auroit
trouve dans ce réfervoir de hurine , 3c l’homme eu
auroit rendu à proportion de (a boiffon.
Fernel a bien remarqué, qu’après des rétentions
d'unne très longues funeftes , on ne trouve pas
hurine épanchée accumulée dans la cavité du bas-
ventre , ce qui devroit cire l’effet de hifchurie, fi
hurine avoir pu fe filtrer de l'eftomac dans la vejtie,
3c qu’elle eût été empêchée d’en fortir.
Je ne contefte pas des pores, ni au péritoine , ni
à la veffie; il eft lûr cependant que le chemin de
l’humeur, qui devroit paffer par le péritoine , par
le tiffu cellulaire, ôcenfuite parletifliide la veffie,
paraît fort difficile Sc fort emb-,irraffé ; dans l’animal
vivant lur-tout, dont les membranes humides abfor-
bentmoins facilement de l’eau. Maisilyaune preuve
direcle qui combat la réforption.
Si la veffie exhaloit, pourquoi fe rempliroit-elle
jufqu’à crever , quand quelque embarras compiime
hiiretre ; 3c pourquoi ne fe degorgeroit-elle pas
dans la cavité du bas-ventre ?
Si la veffie ablorboit, pourquoi trouveroit-on fi
peu d’urine , 3c une urine fi trouble 3c fi corrompue»
dans une veffie dont les ureteres font embarralTcs ,
3c pourquoi l’humeur de l’eftomac ne viendroit-elle
pas dans la veffie y délayer cette urine ?
D’ailleurs le [ihénomene qui faifoit la plus grande
difficulté , n’eft pas exaéfement vrai. Quand on boit
de l’eau froide , 3c fur-tout une eau minérale froide ,
on rend lur le champ l’urine ; mais ce n’eft pas l’eaa
que l’on vient de boire que l’on rend , c’eft une
urine colorée qui a léjourné dans la veffie , 3c que
la fecouffe caillée parle froid, en a faû fortir. L’urine
pâle 3c lympide ne paroît que 50 minutes ÔC
même une heure enticre après qu’on a bu. La grandeur
des ancres rénales 3c la vîtefté delà circulation ,
fuffifent pour expliquer le véritable tems dans lequel
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