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268 P E C
fa fleur eft très-petite: fon fruit eft une fols plus gros
que la petite violette: fa chair efl moins vineufe, il
imùrit un peu après : les moins gros font les meilleurs.
Violetu tardive. Violette marbrée. Violette panachée.
C e pêcher efl vigoureux & fertile : fes bourgeons font
d’un rouge très-foncé du côté du foleil : les feuilles
font grandes, & froncées près de l’arrête : les fleurs
font très-petites, de couleur rouge-pâle : le fruit efl
de moyenne groffeur, très-reflémblant â la grofl'e
violette hâtive ; mais plus alongé & fouvent comme
anguleux. A la tête on remarque un petit enfoncement
au milieu duquel on apperçoit ordinairement
un point blanc duquel fort le lîyle defl'éché du piflil,
comme un poil noir aflez long : la peau efl lifl'e,
violette , marquée de petites taches rouges du côté
du foleil : l’eau efl très-vineufe, lorfque les automnes
font chauds & fees : mais lorfqu’ils font froids,
cette pêche ne mûrit point, il faut planter ce pêcher
à l’expofition la plus chaude & découvrir les fruits ;
ils mùriffent un peu avant la mi-oâobre.
Brugnon violet tnufqui. Ce pêcher eft vigoureux,
pouffe beaucoup de bois & produit abondamment:
fes bourgeons font gros, longs, rouges du côté du
foleil: fes feuilles font dentelées très-finement : fes
fleurs font grandes & belles, & d’un rouge pâle:
quelquefois cet arbre eft â petites fleurs; Ion fruit
reffemble à la groffe violette hâtive; il efl un peu
moins gros & prefque rond : la peau eft d’un beau
rouge violet du côté du foleil : les bords de cette
couleur font marquetés de gros points blanchâtres :
la chair n’eft point feche , quoique ferme ; fon eau
eft d’un goût excellent, vineufe, mufquée & fucrce.
Ce brugnon mûrit à la fin de fepteinbre. Il faut planter
l’arbre à la meilieure expofition, ne cueillir le
fruit que lorfqu’il commence à fe faner, & même
luilaiffer faire fon eau quelque tems dans la fruiterie.
Jaune lijfe, Lijfee jaune. L’arbre eft vigoureux &c
refl'emble au pêcher de petite violette hâtive ; les
bourgeons font longs & jaunâtres ; les feuilles
jauniffent en automne ; les fleurs font de grandeur
moyenne ; le fruit efl rond , moins gros que la
greffe violette , quelquefois un peu applati. La
peau eft jaune, liffe, fans duvet, un peu fouettée de
rouge du côté du foleil. La chair efl jaune & ferme.
Lorfque les automnes font chauds, l’eau eft fucrée,
très-agréable, 6c prend un petit goût d’abricot : ce
fruit mûrit à la mi-o£lobre. On peut le conferver une
quinzaine de jours dans la fruiterie , où il acquiert fa
parfaite maturité, de forte qu’on en mange jufqu’aii
commencement de novembre.
Belle-garde. Galande. Ce pécher eft un bel arbre,
fur-tout dans les bonnes terres : fes bourgeons font
gros, rouges du côté du foleil ; fes fleurs font très-
petites & pâles ; fon fruit eft g ros, rond, reffembiant
beaucoup à l’admirable; la goutiere eft très-peu
marquée ; fa peau eft prefque par-tout teinte d’un
rouge pourpre qui tire fur le noir du côté du foleil ;
fa chair eft ferme, cependant fine & pleine d’une
eau fucrée & de fort bon goût. Cette pêche mûrit à
la fin d’août, après les mignones & la madeleine
rouge. La bellegarde de Meriet eft une perfique très-
différente de notre bellegarde.
Admirable. L’arbre, grand, fort, vigoureux , produit
beaucoup de bo:s 6c de fruit : les bourgeons font
gros, fes feuilles grandes & longues ; fes fleurs font
petites & paies ; ion fruit eft très-gros ; ayant trente
lignes de diamètre : fa peau eft teinte de rouge vif
du côté du foleil ; ailleurs elle eft couleur de paille :
cette peche mûrit à la fin de feptembre. Sa beauté &
fes excellentes qualités lui ont mérité fon nom. Cette
pêche n’eft pas fujette à devenir pâteufe & elle réuf-
iit affez aux mediocres expofitions : mais elle eft digne
des meilleures. Cet arbre exige plus d’attention
qu un autre à la taille, parce que fouvent il a des
P E C branches languiffantes, & qu’il en perd fubitement de
fort groftes, étant très-fujettes à la cloque.
Admirable jaune abricotée. Pêche d'abricot. Groffe
pêche jaune tardive. Ce pécher refl'emble à l’admirable
par fon port. Il donne affez de fruit : fes bourgeons
lont d’un vert plus jaune ; les feuilles jauniflént en
automne, & même roiigiffent par la pointe : fa fleur
efl grande 6c belle , quelquefois on trouve ce pêcher
à petites fleurs comme l’admirable : fon fruit eft
gros, rond, apphti; fa peau efl jaune, couverte d’un
duvet fin, elle prend un peu de rouge du côté du
foleil ; la chair eft jaune, elle eft ferme, quelquefois
un peu feche 6c môme ])âteufe , quand les automnes
font froids; fon eau efl agréable 6c relevée
d’un petit parfum d’abricot dans les automnes chauds.
Cette pêche mûrit vers la mi-ofrobre; les fruits qui
relient les derniers fur l’arbre font les meilleurs.
L’admirable jaune s'élève bien de noyau & en plein
vent, où Ion fruit efl meilleur 6c plus coloré, mais
confidérablement moins gros. 11 y a une variété de
cette pèche qui donne des fruits plus gros,
Pavie jaune. C ’e-fl un fort bon fruit que M. Duhamel
du Monceau a rapporté de Provence, qui devient
quelquefois plus gros que le pavie de pomponne
, 6c mûrit aiiiU facilement dans notre climat.
leton de Vénus. Ce pêcher efl très-reffemblant à
l’admiiable jaune ; la fleur efl petite, couleur de
rofe, bordée de carmin. Quelques-unes de fes
feuilles fe froncent près de l’arrête : fon fruit eft
moins rond que le précédent, quelquefois il eft beaucoup
plus gros; la gouttière eft peu profonde, 6c
terminée par un petit enfoncement à la tête du fruit,
où il te trouve ordinairement un mamelon ; cependant
quelquefois il n’y a dans les gros fruits ni gouttière,
ni mamelon ; la peau efl couverte de duvet
fin, elle ne prend pas beaucoup de couleur du côté
du foleil ; tout ce qui eft à l’ombre efl de couleur de
paille; la chair efl fine 6c fondante ; l’eau a un parfum
très-fin 6c très-agréable ; ce fruit fe mange û la
fin de leptembre.
Royale. Ce pêcher reffemble à l’admirable ,
par fa vigueur, fa fertilité, la force dè fes bourgeons
& la beauté du feuillage; la fleur eft oetite, de
couleur de chair, bordée de carmin: fon fruit dent
de l’admirable 6c du teton de vén-'S ; il efl un peu
applati d’un côté : à la fête, on remarque deux petits
enfoncemens aux côtés d’un mamelon , afl’ez gros:
cette pêche eft fouvent relevée de boffes du côté du
foleil ; la peau eft lavée de rouge clair, chargé de
rouge plus foncé ; du côté de l’ombre , elle efl
prelque verte : la chair eft blanche, excepté près du
noyau oti elle eft plus rouge que l’admirable : l’eau
eft fucrée , relevée 6c agréable. Ce fruit mûrit à la
fin de feptembre.
Belle de Vitry. Admirable tardive. L’arbre efl vigoureux
& terciie ; les bourgeons font forts ; les
feuilles font grandes, quelquefois dentelées affez
profondément ; la fleur efl petite, de couleur rouge-
brun ; le fruit efl gros 6c plus rond que la nivette;
la gouttière eft large ôc peu profonde ; le côté op-
pofé eft un peu applati ; la tête eft fouvent terminée
par un petit mamelon pointu: on remarque quelquefois
fur ce fruit de petites verrues ; la peau efl adhérente
à la chair, elle eft verdâtre ; le côté expoféau
foleil eft lavé de rouge clair^ marbré d’un rou^e
plus foncé; le duvet eft blanc , long 6c fe détache
aifement ; la chair eft ferme, fine, fuccuiente, &
jaunit en mûriffant; l’eau eft d’un goût relevé ÔC
fort agréable ; cette pêche mûrit vers la fin de feptembre,
Pour être bonne, il faut qu’elle foit bien
mûre & qu’elle ait paffé quelques jours dans la fruiterie.
Pavie rouge de Pompone. Pavie monjlrueux. Pavie
camu. Cet arbre eft très-vigoureux ; fes bourgeons
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font forts & longs; fa feuille eft grande, dentelée
très-finement ôc légèrement; les fleurs font grandes,
elles ne s’ouvrent pas bien, leurs pétales étant tres-
creufés en cuilleron; fon fruit eft rond, d’une groffeur
extraordinaire,ayant fouvent quatorze pouces
de circonférence ; fa peau eft d’une belle couleur
rouge du côté du foleil. Quand l’automne eft chaud
Ôc fee, ce fruit eft fort bon ; il mûrit au commencement
d’oélobre : il refte long-tems fur l’arbre , oîi U
fait un très-bel effet. On a un autre pavie rouge qui
différé fi peu du précédent, qu’à peine peut-on^ie
regarder comme une variété : il mûrit un peu plutôt,
ÔC n’eft pas fi gros.
Tiindou. Tein doux. L’arbre eft vigoureux ; les
bourgeons font gros 6c prefque verts ; les feuilles
font grandes 6c ne font point ou que fort peu dentelées
; les fleurs font de moyenne grandeur ; les
fruits font gros ôc affez ronds ; ils font partagés en
deuxhémifpheresun peu inégaux par une gouttière
qui s’étend prefque également fur les deux côtés,
à peine eft-elle fenfible fur la partie la plus renflée;
mais elle eft affez profonde vers la queue qui eft fi
courte que la lù-anche fait impreffion fur le fruit,
ÔC vers la tête où elle fe termine par deux petits en-
foncemens , entre lefquels il y a ordinairement, au
lieu d’un mamelon, une élévation large d’environ une
ligne qui communique ÔC s’étend aux deux hémil-
plveres ; la peau prend un rouge tendre du côté du
foleil ; la chair eft blanche; l’eau eft fucrée , ôc d’un
goût très-délicat. Cette pêche mûrit vers la fin de
feptembre.
Nivette. Veloutée. Cet arbre eft affez vigoureux ,
donne beaucoup de fruit ; fes bourgeons font gros ,
peu rouges, meme du côté du foleil; fes feuilles
font grandes ôc liffes ; fes fleurs lont petites, de
couleur rouge foncé ; fon fruit eft gros, arrondi, un
peu longuet, la gouttière eft large ôc peu profonde ;
la tête eft quelquefois terminée par un petit mamelon
pointu placé au milieu d’une petite cavité peu
profonde ; la peau eft adhérente à la chair, à moins
que le fruit ne foit très-mûr; elle eft verdâtre ôc
jaunit lors de la maturité ; le côté du foleil eft comme
lavé de rouge foible , chargé de taches d’un rouge
plus foncé ; elle eft toute couverte d’un duvet fin Ôc
blanc qui la fait paroître fatinée ; la peau eft fi adhérente
à la queue, qu’en cueillant le fruit il en refte
fouvent un peu attaché après: la chair eft ferme,
fuccuiente, d’un blanc tirant fur le verd ; l’eau eft
fucrée ôc relevée, quelquefois un peu âcre: cette
pêche mûrit à la fin de feptembre. Pour être bonne ,
il faut qu’elle foit bien mûre, ÔC qu’elle ait paffé
quelques jours dans la fruiterie.
Perfique. L’arbre eft'beau, vigoureux ÔC donne
beaucoup de fruit, même en plein vent ; les feuilles
font larges, très-longues, un peu foncées fur l’arrête,
ÔC relevées de bofl'es ; les fleurs font petites ÔC d’un
rouge pâle ; le fruit eft alongé ÔC reffemble à la che-
vreul'e ; mais il eft plus gros, il eft comme anguleux
ÔC parfemé de petites boffes ; à la queue, il y en a
une plus remarquable qui reiTemble à une excref-
cence ; la peau eft d’un beau rouge du côté du foleil;
la chair eft ferme , blanche, fuccuiente ; l’eau eft
d’un goût relevé , fin , très-agréable ; le noyau reproduit
l’efpece fans dégénérer : cette pêche mûrit
en ofrobre ÔC novembre; quoique la plus tardive
des bonnes pêches, elle eft excellente; la plupart des
jardiniers la confondent avec la nivette.
Pêche de Pau. Cette pêche eft groffe, arrondie, ôc
terminée par un gros mamelon tort Taillant ; la chair
eft tondante, lorfque le fruit peut mûrir parfaitement
; l’eau eft relevée 6c ailéz agréable : cette pêche
eft fi tardive, qu’elle ne peut réuflir que dans les
automnes chauds ôc fees, ôc aux meilleures expofi-
tionsqueplufieurs pêches excellentes méritent mieux.
P E C 269 Sangiùnok. Betterave. Drufelle, L ’arbre eft affez
fertile ; les bourgeôns font menus ôc d’un rouge
toncé du côté du foleil; les feuilles rougiffent en automne
; les fleurs font grandes ÔC de couleur de rofe ;
le fruit eft affez rond ôt petit ; toute la chair eft
ronge 6c un peu feche ; l’eau eft âcre Ôc amere , à
moins que l’automne ne foit chaud : cette pêche efl;
excellente en compotte ; elle mûrit après la mi-
ofrobre.
^La cardinale eft a-peu-près la même efpece de
peche ; mais elle eft beaucoup plus groffe, meilleure
ÔC moins chargée de duvet.
Ces efpeces ne font pas toutes fur le catalogue des
R. R. P. P. Chartreux de Paris ; en revanche, il s’y
en trouve d’autres qui ne font pas dans le Traïti des
arbres fruitiers. Dans le nombre de celles-ci y en a-
t-il peut-être qui ne different que par les noms : c’eft
ce que nous ne pouvons affurer : les voici.
La cardinale de Furfemberg. Elle eft rouge en-
dedans, ÔC l’arbre porte des petites fleurs. N’cft-ce
pas une des pêches rouges de M. Duhamel du Monceau
?
La vineufe de FromeniiiiQÙ. très-groffe, d’un rouge-
brun, plus longue que ronde : elle fleurit à grandes
fleurs ; fes feuilles ne font pas fujettes au mauvais
vent.
La tranfparente ronde. Elle efl rouge d’un côté, &C
a la chair ferme ÔC très-déücaie ; elle fleurit à grandes
fleurs.
E’incomparable en beauté efl très-groffe ôz ferme ;
fon eau eft vineufe: elle fleurit à grandes fleurs;
elle s’élève de noyau.
La belle Beauce, e x c e lle n te p ê c h e (d i t le Catalogue
raifonné des Chartreux')-, e lle e ft d ’un b ea u ro u g e
é c la t a n t , ÔC fle u r it à g ran d e s f leu rs .
La belle Tillcrnont eft une excellente pêche ( dit le
même Catalogue ) ; elle fleurit à petites fleurs.
La Monfrin crt une pêche lifl'e, jaune en-dedans :
fa chair eft ferme, a peu d’eau ÔC eft très-lucrée ;
elle fleurit à petites fleurs.
On trouve encore fur le même Catalogue le pavie
de Nevington ÔC la rnagdeleine tardive , à petites fleurs.
Premier principe de l.i taille du pécher, » Le pécher,
)» dit M. Duhamel du Monceau , fe livrant à une ar-
» cleur excefiîve de croître Ôc de s’acquitter envers
» le cultivateur, épuife les forces naifl'antes par une
» fécondité prématurée , ÔC fe prépare à une ruine
» prochaine , en fe lurchargeanc d’un grand nom-
>» bre de branches, auxquelles ils ne peut fournir
» une nourriture fiiffilante ; aulîî eft-il fouvent obli-
» gé d’en abandonner une partie qui périt par là
» difette , ôc lui-même outrant toujours fes efforts,
fuccombe en peu d’années : il faut donc employer
» quelque moyen propre à le contenir, fans le dé-
» courager ; tempérer fon ardeur fans le détruire ;
» établir une jufte proportion entre fon travail ôc fa
» vigueur, ôc l’entretenir dans cette aclivlté modérée
» qui nourrit les forces ÔC prolonge la vie : ce
» moyen eft la taille.
Il fuit de cette conftitutlon finguliere du pécher
que fa taille doit différer de celle de tous les autres
arbres fruitiers : il n’eft pas moins certain qu’elle
doit être beaucoup plus difficile : auffi un pécher
bien taillé qui tapiffe une grande étendue de mur 5
qui n’eft nulle part dégarni, dont les branches font
fymmétriqnes & égales, dont les bourgeons font ef-
paces avec régularité, dont les fruits prodigieux ÔC
peints des plus vives couleurs femblent avoir 'été
attachés avec la main fans économie ni profufion;
auffi , dis-je, un tel arbre eft le chef-d’oeuvre du
jardinage , ainfi que le plus riant des fpefracle?
qu’offre la nature cultivée.
Mais quand on j^enfe que cette taille qui demande
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