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vient de îallbcralitc des évêques Hugues de Mohtaî-
g u& Guillaume de Tond,qui vivoient au xii.fiecle;
c’ eft un pays de vignoble, f'ojyei le Boeuf , prife
d ’juxcrre. 1723. (d.)
SAINT-BRIEflC , ÇGcogr.') en latin Oppidum
Brlo:crifc OU Sancli-Brioci ^ ville cpifcopale de la
haute Bretagne, doit fon nom à Saint-Brku< , irlan-
dois, Ton premier évêque au v u . liecle , félon Bail-
let. Cette origine eft infiniment plus noble & plus
illuftre que celle de tant de villes célébrés , qui
le vantent d’avoir eu pour fondateurs, ou des héros
fameux , ou d’illuftres brigands. Le monallere
fondé en l'honneur de Saine Brune y fut établi en
évêché en 844, par Niiinenonius , prince Breton.
Sanlon croit que le cliocefe de Saint-Bneuc répond
au peuple AuUni DlabLlnus.
François Dnaren , célébré proftlTcur en droit, à
Bourges, où il mourut en 1559, étoit de Saint-
Briciic.
On a imprimé en 1771 les AnnaUs Briochincs ,
ou abrégé de VUifloire Eccléfiaphpu civile & litu-
raire du diocefe de Saint-Brieuc , avec des notes ,
par M. R.uftélet, auxquelles on peut avoir recours.
L’inondation qui a caufé tant de ravages le 19
août 1773 en cette ville & aux environs, a donné
lieu à plulieurs ades d’humanité & de bienfaifance
qu’il ell bon de tranfmettre à la poflérité. L’évêque
s'eft diili ngué par une aéliviié courageufe , qui dé-
cele &L honore à la fois l’homme fenfible & le
palleur zélé. Quatre malheureux alloient périr dans
une papeterie à demi renverfée : le généreux prélat
vole à leur fecours , & les rend en quelque forte à
la vie. .M. Péroud , ingénieur, quoique en proie
a une maladie cruelle 6c dangereule, s’arrache des
bras des médecins & d’une famille éplorée, & fe
fait tranlporter par-tout où fon miniflere ellnécef-
faire. ( C )
SAINT-CHAMAS , (^Géogr. Antiquités.^
de Provence , à quelque diflance de la petite riviere
de Toulüubrc , lur laquelle lubfille encore en Ion
entier un pont antique d’une confiriuBion romaine ,
appelle par les gens du pays le Pont-Surian. Il eft
bâti en plein ceintre entre deux rochers , & de niveau
avec le chemin qui va d’Arles à Aix. Ce pont
n’a ou une feule arche de fix toiles de diamètre ,
conllruite de gros quartiers de pierre de trois
pieds. Le pont a onze toiles de longueur. L’arc qui
ie prélente du côté d’Aix a une frife dont les orne-
mens occupent les deux tiers, & ce qui relie eft
rempli par cette infci iption ;
L . . . D onnius C. F. Flavos
Flamen R om .î , & Au g u st !
T est am e n to Fie r i jussit
Ar b it r a t u C. D onn ei Venal.
ET C. At t e i R u ffi.
Vers les pilafires , on voit des aigles, & la face intérieure
de la frl/e eft couverte d’ornemens fans
infeription,
Bergier & Bouche qualifient les arcs du pont
d’arcs de triomphe ; mais contre toute vraifem-
blance : ce monument ne peut être qu’un de ces
arcs que les anciens faifoient fervir decouronnement
à des ponts & à d’autres ouvrages publics; tels font
ceux qui fe voient à Saintes fur le pont de la Charente.
Il paroît alTez finguüer que le monument de
Saintes 6c celui-ci aient été élevés par des prêtres
ou famines de Rome & d’Aiigiife ; mais on cefle
d’ en être ctonqé, quand on confidere d’un côté,
que le Sacerdoce ne fc confioit qu’à des per-
fonnes difinguées par leur naifiance &c leurs ri-
chefles ; & de l’autre que les citoyens opulens fe
portoient avec emprelfement à décorer leur patrie
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d’édifices utiles. Voyez f/iß. de l’acad. d:\sTnfl-n,'t
t. f l . /J. 374. in-ii. où le monument t 'f oravé L-'
Martmiere qui n’en dit qu’un mot, l’attrib^ue à c /
lar. ( C. ) ‘ c-
„ de France.
Laftrum Jandl iheuderu^ doit Ion origine à une a-i
cienne abbaye , fondée par S. Theudere , cvêtSùè
de Vienne,dans une forêt jufqu’alors inhabitée n--ès
BourgoinenDauphiné.EIlea lliblifé plulieurs (Üles
en forme d’abbaye , dont les chanoines ctoieiu liés
par des voeux, & vivoient fous la direétion d’im
abbé régulier._ Barnoin , archevêque de Vienne
forma ce chapitre de quelques moines réfugiés dans
Ion diocefe. Le pape Formofe confirma cet établir,
lement en 892 , & ])romit à ces moines de fe choi-
firun abbé. Louis, fils de Bofon, 5c fon fuccelî'eur
au royaume de Bourgogne , en amorifa les piiv'dé-
ges accordés par le pape & l’archevêque. Long-tems
apres Jean XXII. voulant réprimer les abus gliUos
clans plulieurs chapitres, déclara par une bulle
l’archevêque devienne, chef & abbé perpétuel de
l’abbaye de Saint-Chef y à la place de l’abbé réguli^;-.
François!, en 1531 , leur accorda un brevet pour
changer d’état, 6c confirma leurs privüeses 6c fa.
tuts^; Paul III, par une bulle de 1 53 5, I-s exempta
de l'obligation de faire des voeux , &les mit fur le
pied des fchanoines des cgliles collégiales ,avcc cette
difjiiéHon pour le corps, qu’on ne pourroit v être
reçu qu après avoir fait preuve de noblefle ancienne,
tant du côté paternel que du côté maternel,
ce qui s’oblérve'encore aujourd’hui. Les dignitaires
font le doyen , chamarier, facriltain , ouvrier,
refeefurier, infirmier, aumônier, hôtelier,
chantres6c dix chanoines, 6c un théologal avec trois
prêtres habitués. Diction. Giogr. de cl’Expilli, c. iF-y
p . 1060. (C .)
SAINT-CHAUMONT, ( Giogr, Hiß. nat.^ en
latin Oppidum Sancli-Anemiindl y ville du Lyonnois
fur le Gier, à trois lieues de Saint Etienne , fix de
Lyon, avec un château fort 6c un chapitre. Elle
ell bien peuplée ; le moulinage des foies , la fabrique
des rubans, les fonderies, les mannfaéhires
d’étoffes de coton , de teinture d’AndrinopIe, d’acier,
de clous, rendent cette ville très-commerçante;
c’eft la fécondé du Lyonnois avec titre de mar-
quifat.
M. de Juflieu a trouve aux environs de Saint-‘
Chaumont une grande quantité de pierres écailleu-
fes ou feuilletées, dont prefque toutes les feuilles
portoient lur lafuperficie l’empreinte ou d’un bout
de tige, ou d’une feuille,ou d’un fragment de feuille
de quelque plante; les repréfentations de feuilles
étoienttoujours exaélement étendues, comme fi on
avoit collé ces feuilles lur les pierres avec la main ,
ce qui prouve qu’elles avoient été appoj tées par
l’eau qui les avoit tenues en cet état ; elles étoient
en differentes fituations, & quelquefois deux ou
trois fe croifoient : les deux lames ont l’empreinte
de la meme face de la feuille. Tune en relief6c 1 autre en creux, phénomène obfervé par M. de
Jiiffieu.
Toutes les plantes gravées dans les pierres dé
Saint-Chauinont y font étrangères ;■ non - feulement
elles ne fe trouvent point dans le Lyonnois ni dans
le refte de la France, mais elles ne font que dans les
Indes orientales & dans les climats chauds de l’Amérique;
ce font la plupart des plantes capillaires 6C
fouvent en particulier des fougères; leur tiflii dur
ÔC ferré les a rendues plus propres à fe craver 6c à fe
conferver dans les moules autant de tems qu’il a
fallu : quelques feuilles de plantes des Indes, imprimées
dans des pierres d’Allemagne , ont paru étonnantes
a M. Leibnitz. Voici la même merveille infiniment
multipliée; il femble même qu’il y ait à
eda
S A î
cela une certaine afteélation de la nature dans toutes
les pierres de Saint-Chaumont ; on ne trouve
pas une feule plante du pays.
. Ce qu’on ne peut expliquer qu’en fuppofant que
le mer a couvert le globe , après même qu’une
partie en a été découverte,6c qu’il y a eu de grandes
inondations qui ont tranfpoiTc des plantes d’un pays
dass d’autres fort éloignés.
Par quelqu’une de ces grandes révolutions , 1a mer
des Indes, foit orientales, foit occidentales, aura
été i-'ouffée jufqu’eii Europe , 6c y aura apporté
des plantes étrangères flottantes fur fes eaux , elle les
avoit arrachées en chemin , 6c les alloit difpofer
doucement dans les lieux où l’èau n’étoit qu’en
petite quantité, 6c pouvoir s’évaporer. Mim. de
facad. Roy, des Sciences de P arts,an, iy\8 ,p. 2).{C.')
SAîNT-CLAIR, {^Gèogr. Hif. Lia.) bourg du
Languedoc , au diocefe de Touloufe , où naquit
D. Raimodoo de la Motthe, diftingué dans la congrégation
de S. Maur par fon efprit 6c fa fclence :
il aida M. Spond , évêque de Pamiers, dans fes annales.
Il avoit entrepris de donner au public le mar-
iirologe de la France ; mais ayant fu que M. du
Sauffai, alors curé de S. Leu à Paris , 6c depuis
évoque de Tulles , avoit le même deffein , il lui
confia fes remarques ; ils travaillèrent enfemble , 6c
céda à M. duSaulLii la gloire de le publier en fon nom.
Il travailla avec D. Mabillon les aéles des faims.
Ce l'avant religieux mourut au monaftere de Saint
Aiulré d’Avignon en 1643 , à 45 ans. foyer Bibl.
de D. U Cerf ( C. )
SAIN F -CLAÜDE, ( Giogr. ) ville épifcopale de
la iTanche-Coimé dans les monts Jura , entre Lyon,
Salins 6c Geneve ; elle doit fon origine à une célébré 6c
Riicienne abbaye , fondée au fiecle par SS. Romain
61 Liipicin , freres Biigiftcs , dans un lieu affreux,
nomme Lond.iie ou Condatifeone , depuis appcllé
6aint-Oyant, du nom du quatrième abbé Eugende,
cnluiie Saint-Claude, parce que ce fur Je lieu de la
retraite 6c de la Icpiilture de ce faint archevêque
de Befançon ; on y pofiede fes reliques derrière
l’autel, qui attiroient autrefoisun grand concours de
peuples. Cette abbaye a été fécularifée 6c érigée
en évêché en 1742. Le chapitre noble ell compofé
de 20 chanoines qualifiés du titre de cornus : l’égUfe
ell belle 6c riche.
On eft feulement fâché de ce qu’ils tiennent les
malheureux habitans de ces montagnes dans la fer-
viiucle. Touché de l’état milérable de ces elclav'es ,
M. de Voltaire a fait une Diferiation fur ritablife-
nunt de cette abbaye , fes chroniques , fes légendes ,Jcs
Chartres , Jes ufurpaiions , (S* fur tes droits des habitans
de la terre de Saint-Claude y imprimée à Neuchâtel
en 1772, 6c un mimoirc préfenté au confcil du roi
par les habitans du mont Jura ; le conl'eil a déjà
rendu un arrêt qui renvoie cette affaire au parle-
rnent de Befançon, pour la juger en dernier refibrt
d’après les titres & ciiartres produits , 6c d’après la
poffeluon en tant qu’elle n’aura rien de contraire
tmx titres : cette claufe de l’arrêt femble afiurer
d avance la liberté naturelle à ces inlonunés main-
inortables. Ils éprouvent, en efi'et, l’efclavage de la
perfonne , celui des biens , 6c celui de la perfonne
6c des biens.
On voit dans le mémoire que quiconque occupe
une mailbn dans l’empire de ces moines, 6c y demeure
un an, devient leur (eifpour jamais. Il eft
arrive quelquefois qu’un négociant François , pere
de famille, attiré par fes affaires dans ce pays barbare
, y ayant pris une maifon à loyer pendant une
année , 6c étant mort cnluite en (a patrie , dans une
autre province de France , fa veuve, fes enfans ont
été tous étonnes de voir les huilîiers venir s’emparer
de leurs meubles avec des panatis , les vendre au
Tome I f .
S A I 6 9 7
nom de Saint-Claude , & chaffer une famille
licre de la maifon de leur pere. Les inconvénîens
d un pareil droit font établis avec chaleur dans ces
mémoires , dit le journal des favans_y février tyy^ ■
Dans la premiere requête des habitans du mont
Jura au ro i, nous remarquons avec plaifir, pag. iZy
ce qui luit ; « C’d l dans le pays de Lonchaumois
» 6c des Rouffes que fa majefté bienfaifante s’eft
» propolé d ouvrir un chemin à travers les pki6
»effrayantes montagnes pour communiquer de
» Lyon , de la Brefié, du Bugey , du pays de Gex ,
» à la Franche-Comté , fans pafièr par la Suiffe. Les
» habitans de ces montagnes qui font tous laborieux
» 6ccommerçans vont voir un nouveau ciel, dès que
» ce grand projet, digne du meilleur des rois, fera
» rempli. Mais ne le verroicnt-ils qu’en efclaves 6c
» efclaves de moines ? Plus le roi les mettra à portée
» de connoître d’autres humains, plus la comparaifoii
» qu’lis feroient de ces autres fujets du roi leur ren-
» droit leur fort infupportable ».
On lit à la page 55 de la Difertation fur Saint-
Claude y de M. de Voltaire, que Boquet, juge de
ces terres, aiUeur d’un livre fur les forciers, imprimé
à Lyon en 1609 » vante “ d’avoir fait brûler
»en 10 ans 600 forciers dans ce petit pays, 6c
» qu’il conleille à les confreres de f.iire pendre , par
» provifion, cqux qui feront prévenus de ce crime,
» lauf à leur faire enfulte le procès ».
Les ouvrages de buis font !e principal commerce
de cette ville, peuplée d’environ locooames : plu-
fieurs Fontaines publiques, avec de larges baffins, Font
rornementdes places. La promenade pratiquée dans
le rocher eft fort agréable , à cauFe de la tiviere
qui murmure au bas : elle aboutit à deux grandes
routes, dont l’une va à Befançon, l’autre à Geneve.
A la bibliothèque du chapitre eft une bible qui
a bien 800 ans d’écriture, 6c un mamifcrit de
Saint Eucher qui a près de 1 100 ans, dix-huit abbés
reconnus pour faints ont gouverné ce monaftere.
Louis XJ, qu’on Fait avoir été aiilfi dévot que dilfi-
mulé, vint deux Fois à Saint-Claude en pèlerinage.
Le bon Philippe de Confines dit, que lui-mémeJbuloit
tous les ans v if ter monfeigneur Saint-Claude.
Les Jailloî, géographes à Paris , Font de Saint-
Claude.
La terre de Saint-Claude qui rapporte 40000 écus
de revenu au chapitre , eft le pays le plus pauvre,
le plus affreux qu’il y ait eu France : c’ell le vrai tableau
de la nfilere. Il Faut que rindiiftrie des habitans
foit auffiaèlive quelle l’eft pour qu’ils y puifiént
fubfifter. Les Fromages qu’ils exportent dans les provinces
, font prefque leur feule reffource.
Il paroît qu’avant les moines le pays étoit habité,
puiiqu’on a découvert au lac d’Autre, au pont des
Arches, au grand Vlllars 6c Jeures, fur la fin du
fiecle dernier , des médailles , des marbres, des
ftatiies , des inferiptions des portiques , des aque-
qiies, des ruines d’un théâtre , des llatiies du dieu
Pan, dans les décombres d’un temple; ces monu-
mens prouvent qu’il y avoit dans ces cantons une
colonie confidérable fous les empereurs romains.
Saint-Claude eû au 23 dég. 32' 43" de longitude,
6c au 46 , 23' 45'' de latit. Mim. pris fur les lieux,
(C .)
SAINT-CLOUD , (Giogr.) bourg de France,
à 2 lieues de Paris, fur la Seine, appcllé autrefois
Novigenium , Novientum , Nagent. Ce fut-là que
Clodoald y ou S. Cloud , troifieme fils du roi CIoJo-
mir , roi d’Orléans , ayant vu égorger Fes deux
freres par lès oncles , Fe retira folitaire , pour éviter
la mort. Au fixieme fiecle , l’abbé Diilxis dit qu’il
voudroic voir dans nos annales dix viéloires de
moins, 6c n’y pas voix, cette aélion horrible des
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