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cni’il eft Opaque 11 devient cartilagineux, il efteladi-
que , il ne relto pas courbe, & le remet de liu-meme,
après qu'on en a lait un arc. Bientôt après il ne cede
pius , & rompt par le milieu , ou le lépare des epi-
j)hyles quand on entreprend de le plier. Car^ces
cp'q)hylès, parfaitement appliquées au corps de l’os,
qui lemblent en laire partie , le quittent très-
ail'cment dans ces i>remiers tems. On apperçoii en-
liiitc du rouge au lieu d'opacité, & ce rouge le
clivife, s’alonge & paroît bientôt après cire l’artere
médullaire de l’os. Les filions du corps du témur, ou
de tout autre os long , le prolongent, ils parcourent
la longueur de ce corps ; avec eux l’opacité &C la
nature cartilagineufe augmentent i la moelle ell colorée
par le lang bientôt après, èc on apperçoii des
Vailleaux droits dans 1 intérieur de 1 os.
La cavité médullaire ell étroite dans le milieu ,
elle s'élartiit contre les extrémités; on voit que le
nombre des lames ell le plus grand dans le milieu,
quelles entrent lucccHivcmem dans la cavité &
deviennent celluleulls, 6l qu’à l'épiphylé la partie
oifeule n’a prelque aucune épallfeur. Dans cet état
les deux tiers du corps de l’os lont ofl'eux , & con-
fervent leur Hgurc en le delléchant.
L'os le durcit effeèlivemenc dans fa furface extérieure
, dans le tems que là partie la plus interne ell
cartilagineufe ou membraneufe. On découvre dans
cet état les vailleaux de la lubllance de l’os ; elle en
ell toute rem|)iie , & ces \’ailîcaux occupent les
fentes & les intervalles des libres. La premiere
apparence de ces vailleaux cil celle de gouttes de
fang ; ils deviennent bientôt des traits rouges.
L ’artere médullaire fe forme tous les jours, &
avec elle les vailleaux droits qui compolcnt vers
chaque extremite de l’os un cylindre vafculaire qui
s’ari anf’ e autour de l’axe. Les lames s élevent en-
fuite, tU renferment ces vailleaux.
Une colline alvéolaire naît de rextrêmité de l’os ,
& rentre contre le centre : les lames internes quittent
la furface de l’os , & deviennent alvéolaires.
Le corps de l'os étant entièrement oflifié , il ne
relie de fa nature cartilagineufe qu’une feuille qui
s’articule avec le cartilage de l’épiphyfe , par des
inégalités alternatives qui le répondent.
La fubllancc alvéolaire ell compofée de lames
qui naillViit autour des vailleaux droits, & de lames
qui fe détachent du corps de l’os pour occuper une
partie du tuyau médullaire. Cette même lubllance
alvéolaire a encore fa cellulofité membraneule fort
vilible qui relTemble à delà graillé , ik qui de l’cpi-
ph)'Ie remonte vers le centre de l’os.
Les lames olléulés, toujours plus complettcs
plus cpailTes, renferment les vailleaux qui ne paroif-
fent plus, il moins qu’on ne les découvre en arrachant
les lames les plus extérieures. Le cylindre vafculaire
formé par les vailléaux droits lui-même ell moins
à découvert.
L'épiphylé ell fans doute une partie primitive de
Tos. Elle ell aulTi formée que ce corps dès les premiers
jours de l’embryon ; elle le détache avec laci-
lité dans les commencemens ; mais le pcriolle s’y
attache toujours plus fortement ; l’épiphylé s’arrache
avec lui quand on le détache. La lurface inégale de
l’épiphyfe , adaptée aune furface lémblable du corps
de l’os , s’y unit, fans qu’aucune lame du périolle
ne s’engage entre ces deux parties.
Quand le corps de l’os ell parfaitement olTeux ,
les vailléaux droits l'ont dans leur perfection. Leur
feClion forme non pas une circonférence de cercle,
mais l’aire d’un cercle compleite, remplie de vaif-
feaux. L’extrémité de ces artères ell renflée alors &C
en malTue.
Cette extrémité s’alonge , elle perce la croûte
cartilagineufe, dont l’extrémité de l’os efl incnillée ,
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elle fe comimie dans le cartilage de rcplphyfe , & y
communique avec ces vailleaux. Car l’épiphylé en
a , qui font à elle, ([ui nés des arieres voilines de
l’articulation, entrent dans le tilfu alvéolaire de l’épi-
phyfe par des points qui s’y trouvent toujours en
grand nombre. Les deux dallés de vailTeaux s’anaflo-
molént enlemble dans le cartilage de l'épiphylé. Les
premiers ne font que peu connus encore.
Quand le fang s’ell tait jour dans les vailTeaux de
l’épiphylé, le noyau ne tarde pas à y paroître. C’ell
une ceilulofité odéulé , très-fpongieulé , qui reçoit
une artere par un des puits de l’épiphyfo , & qui en
produit de nombreufes par toute la lurface. Tout le
cartilage de l'épiphylé en ell rempli. Le noyau ell
alvéolaire , les alvéoles luivent la direClion des artères
: à mefiire qu’il prend de raccroilTement, la
partie cartilagineuié de l’épiphyfe diminue : elle fe
réduit, comme le cartilage du corps de l’o s , à une
feuille cartilagineufe , qui répond à la furface articulaire.
L’os ell parfait alors (k ne change plus
conlidérablement. 11 devient à la vérité plus denfe,
plus foUde , les fentes deviennent j)lus obfciires, les
vailléaux rétrécis plus imperceptibles, & la proportion
de la matière terreule augmente. Il y a des os
qui ont deux noyaux.
Nous avons vu que la premiere apparence de Tos
ell celle d’une gelée , il ell bien naturel qu’ il nailTe
lui-même d’un fuc gélatineux. On découvre ce fuc
en expofant l’os à Taèlion violente des vapeurs de
l’eau bouillante. On en tire ce liic dans la machine
de Papin ; il ell extrêmement tenace ; il donne au
double , au triple même, & au quadruple de l’eau ,
une conlillance de gelée. Il fe pourrit cependant,
devient alkalin & s’envole. Les os dépouillés de ce
fuc gélatineux deviennent friables.
La nature produit le même lue dans les fraélures
& dans la perforation des os. Dans la fraélure il
fuinte de fes extrémités, il palTe par differens degrés
de confillance , & devient bientôt aulTi dur que
l’ancien os. Dans la perforation des os des gouttes
rouges fuinîent des trous qu’a faits le chirurgien ;
ces gouttes deviennent calleufes, s’endurcilTent, 6c
font bientôt un véritable os. C e ll le même fuc encore
, qui dans les vieillards couvre fouvent les
vertébrés d’une croûte égale ôclilTe, & cette croûte
produit quelquefois des ankylofes incurables en
fondant des os qui dévoient lé mouvoir l’iin fur
l’autre. Une croûte pareille a réuni quelquefois les
dents , & en a fait une malTo.
Le lue gélatineux des os fe rétablit à tout âge par
la dellrudion de la terre calcaire dont il ell enveloppe.
L’acide dilTout cette terre, il forme avec
elle un fel moyen , la glu relie feule avec le tllTii
cellulaire fondamental de l’os qui s’amollit, & redevient
pliant. Les maladies imitent quelquefois
cette diffolution ; la terre , j>ar des caufes encore
peu connues, abandonne les os desperfonnes adultes,
la glu relie avec le parenchyme qu’elle abreuve ,
6c les os mollilTenr. Le rakitis amollit très-fouvent
les o s , du moins jufques à un certain degré.
Pour que la nature oHéuié fuccede à l’état de
gelée , les vailTeaux de l’os doivent le dilater, &
des particules pins groflîeres doivent être dépolées
avec la glu. Dans Tembryon, l’opacité, je l’ai déjà
dit, accompagne les premiers commencemens de la
nature olTeufe ; les arteres pleines de fuc précèdent
immédiatement VoJJîJication de l’os & de re])lphyfe.
Les cartilages du larynx ne deviennent olléux que
lorfque leurs cellules intérieures lont remplies de
vailléaux rouges.
Dans le cal c'ell la même gradation. Il fuinte de
l’os fraéturé une glu, elle prend de la confiltance&
fe change en cartilage. Mais avant qu’elle devienne
un os nouveau, des points, des traits, des arteres
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y parollTcnt. Des particules plus grofliercs trouvent
alors une entrée dans la nature de l’os ; la garance
colore le cal devenu olTeux, qu’elle ne coloroii p.as
auparavant. Cette racine ne colore jamais que Tos ,
& lailTe au cartilage la blancheur naturelle. Elle paroît
ne pouvoir être dépofée qu’avec la terre abfor-
bante de l’os ; elle colore les tendons même quand
Hs font devenus olTeux.
Le cartilage ell comme la couche dans laquelle
la nature dépofe l’os. Sa llrudlure cependant ell plus
obfcure ôi moins connue; elle ell plus fimilaire, on
y dillingiie moins bien des lames. Elle paroît liilé ,
uniforme, cellulaire dans l’extérieur des côtes, plus
grumelée &L mêlée de parties plus dures dans 1 intérieur.
Dans la baleine les fibres font plus apparentes.
Dans l’épiphylé on en a vu de perpendiculaires à
l’os dont elles Torrent ; peut-être ne lont;ce que les
intervalles des vailléaux droits.
Le cartilage différé de l’os, parce que fes valf-
feaiix font plus étroits , & qu’ils n’admettent pas la
terre abforbante : quand ces vailléaux groffillent
dans le foetus , dans le cal , dans ïoffification des
vieillards , le cartilage devient olTeux. Les membranes
deviennent tiès-louvcnt cartilaginculés , les
kylles même des tumeurs cylliques s’ollîheitt. C ’efl
uae preuve de plus de leur nature celluleule. Les
lames cartilaginculés des arteres naiflént immédiatement
d’une humeur épailTie & endurcie.
Vojci l'idée que j’ai de la formation des os. Dans
leur origine ils ne font qu’un liffu cellulaire abreuvé
de beaucoup d’humeur, les vailTeaux n’y admettent
encore aucune particule terreule ni colorante.
Ces arteres fe dilatent par Timpulfion du coeur; elles
reçoivent fuccelTivement une liqueur jaune, enfuite
du lang rouge , & avec lui des élénicns terreux qu’ils
déoolént dans le tiffu cellulaire qui les accompagne.
Cette terre fournie par les vailleaux forme des
lignes 6c des plans. Ce changement commence à
femrée de la grande artere de l’os ; cette partie de
Tos fe dilate naturellement la premiere. C’ell là que
l’on apperçoit l’opacité, la rougeur, les lignes qui
marquent les intervalles des vailTeaux dilatés. Cette
même force nouvelle du coeur alonge Tartere & l’os
avec elle. Des vaiffeaux droits , juiqu’ici invifibles,
paroiffent remplis de fang. Tout Tos ell un compofé
de vaiffeaux , autour dcfquels la terre épanchée
dans le tiffu cellulaire forme des lignes offeiifes.
Cette même dilatation des arteres force les lames
les plus intérieures à delcenJre dans le tuyau de
Los; elle paroît forcer les petits morceau.x de terre
de ces lames à lé féparer , à lalffer des intervalles ,
qui font des lames une ftrutlure réticulaire. La cel-
lulofué qui accompagne les vaiffeaux droits fe dilate
, reçoit de la terre, 6c devient alvéolaire elle-
même. Le cartilage ne recevant que très-difficilement
du fang, ne rcliite pas à la partie oiTculé , dont les
arteres font plus grandes , puifqu’elles charrient du
fang. U amincit à niefure que la fubllance olTeufe
s’étend.
Les vaiffeaux droits s’ouvrent une entrée dans le
cartilage de Tcpiphylé; les troncs des puits de l’é-
plphyle admettent du fang & de la terre ; le noyau
ié forme autour de l’artere centrale comme le
corps de l’os s’cll formé autour de Tartere médullaire;
le cartilage de Tépiphyfe reçoit du fang 6c de
la terre, il s’offifie, il n’en relie que la croûte articulaire,
oît les extrémités des vailTeaux trop fines
n’admettent pas de lang.
Prelque tout ce précis ell le fruit de Tobfervation,
& on y peut donner fa confiance. Ce que je viens de
dire appartient aux os longs. Les os courts peuvent
être regardés comme des noyaux. 11 y a quelque
diverfitc dans Taccroiffement des os plats.
Les os plats fe fornient un peu différemment. Je
Torm IV,
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parle des os du crâne, du pariétal, du frontal, qui
me font plus connus. Ils commencent par une membrane
qui leur lert de baie ; c’ell dans noire c-xem])!?
le péricrâne encore peu diltingué de la dure-mere.
On découvre entre ces deux membranes des miettes
éloignées 6c ilolées d’une matière terreule : ces miettes
le rapprochent, elles deviennent un réfoau de
fibres à larges mailles, elles font olléulés & liérif-
lées de poils de la même nature. Ce r.-feau plie fans
être effeélivement cartilagineux ; le centre des fibres
ell plus l'olidc, les extrémités s’amincillént , ÔC fe
confondent avec la nature membraneufe. Ce réfeau
de fibres a un centre dont les traits olTeux s’écartent
en tour léns. Ce centre a fa place à l’entrée de
Tartere principale, ou du moins des troncs les plus
confulcrables. C’ell autour de ce centre, que la matière
offeulé commence à s’épancher , elle remplit
les mailles du réleau 6c les intervalles des miettes
ofiéufes. Dans le centréTos devient uniforme, làns
filions & fans mailles ; vers la circonférence, les
filions fubfiÜent encore. C ’ell dans ces filions que
font logées les branches des arteres. Elles s’alongent
tous les jours, 6c avec elles les fibres olTeulés, qui
gagnent fur la partie membraneufe 6c s’étendent vers
la circonférence. Dans cette extrémité , on ne rccon-
noît encore qu’une couche de fibres , c’elt Tinié-
rieure : d’autres couches plus extérieures le placent
fur cette premiere lamc;*comme elles font moins
longues à mefiire qu’elles font plus centrales, Tos en
devient comme écailleu.x.
Les couches les plus extérieures ont leurs fibres
offeufes écartées des intervalles membraneux confi-
dérables , 6c Textrêmité compoice de fibres feparées
comme les dents d’un peigne, mais elles font rameu-
fes. Le bout, par lequel Tos approche de Tos fon
voilin, eff comme renllé 6c poreux dans Ibn épail-
feur. C ’efl le commencement du diploc ou de la
flruélure alvéolaire intérieure. Ces fibres offeufes
pofentfur la dure-mere. Quand elles ont acquis leur
longueur entière, 6c qu’elles ont atteint Tos oppolé,
les fibres analogues des deux os le prolongent réciproquement
dans les intervalles. Ce lont les futures.
Quelques intervalles des os du crâne, fur tout à fa
bafe, font remplis j)ar un véritable cartilage qui ne
fe perd jamais entièrement.
Les deux périolles du crâne, celui qu’on appelle
péricrdncy 6c celui qui porte le nom de dure-mere y
(ionnent aux os du crâne de nombreux vailTeaux
différens des arieres centrales 6c qui rampent dans
les fentes 6c dans les intervalles des fibres.
J’appelle les os courts ^ ceux qui n’ont aucune cavité
médullaire , & qui n’ont pas la figure d’un cylindre
dans le foetus. Les os du carpe , ceux du tarie, la
rotule font des os courts. Mais les os compofés peuvent
être regardés comme étant de la même claffe.
Les os un peu multilormes lont compofés originairement
de plufieurs pieces, qui ne fe réunifient qu’a vec
Tâge, Telles font les vertébrés, Tos fphénoîde ,
Tocclpital, le temporal, les os du bafiin, le ffernum.
Ces os ont en général la même firuélure que les
epiphyfes. Ils n’ont dans leur intérieur qu’une fubllance
alvéolaire; ils s’unifient enfcmble , comme
Tépiphyfe fe colle au corps de Tos; ils ont des vaif-
feaux qui s’enfoncent dans des foffettes. Ces os s’allient
avec des os plats, dans Texemple de Tos des
îles, de Tos fphénoîde même, dont les grandes ailes
ont à-peu-près la firuélure de ces os.
Le périolle mérite une attention particulière à
caufe de l’importance que des auteurs re(pe£lables
lui ontvoulu donner. Dans le foetus cette membrane
ell très-fine , très-fimple 6c très-foible , dans le tems
que Tos entier n’ell qu’une glu ; il n’ell alors que légèrement
attaché à Tos; il ell aile dans le foetus humain
de le détacher tout entier de Tos ; il le quitte
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