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il a parfaitement réuiïï à apprendre à parler aux
fourds de naiffcince.
Les expériences phyfiologiqaes de Verheyin ,
celles fiir-toiit qu’il a faites fur la formation du foetus
dans la brebis , ont leur mérite.
Herman Boerhaave , mon vénérable maître , &
celui de l’Europe entière , avoir la tete claire &C
méthodique, la propofition parfaite , l’efprit orné
& éclairé par la géométrie, une ame bien au-
dertiis des rois. D’une fimplicné antique , il facrifia
des fommes confidérables pour conlerver d’utiles
inanufcrits , pour des expériences chymiques qui
paroUTüient au-delTus de la fortune d’un particulier.
Incapable de jaloufie, il loullnt les réfutations &
les injures fans répondre jamais un mot, Hs’en
vengea en failant l'cloge de fes rivaux. Son génie le
menoit à réunir avec facilité des faits épars, & à les
faire fervir à établir la vérité. Il ne fut pas toujours
fe défendre de l’amour du lyilcme ; Bellini &C Malpighi
eurent trop de crédit fur lu i, mais fa modelfie
l’empêcha conlîatnment d’affirmer avec arrogance
ce qu’il n’auroit que deviné. U tut le chef de la (efle
méchanique , il expliqua les fonfHons du corps humain
, fans faire intervenir l’ame : ce qu’il appelloit
n<2tun cependant, & qui failoit l’objet de Ion rel-
pert , ne s’cloignoit peut-être pas d’un archée. Ilelf
l’auteur des vailTeaux qui, plus fins que les vailTeaux
rouges,charrient une liqueur plus fubtile que le fang.
Il foutint la caufe des glandes , mais il déracina de
l’ efprit de fes contemporains les acides, les alkalis,
les effervefeences, & la mauvaifc pratique fondée
fur ces hypoihefes. Il regarde le corps de l’animal
comme un compofé de vailTeaux, dont la cavité
s’oblitère par l’âge , & prépare la caufe de la mort.
II a obfervéla circulation du lang dans la grenouille.
Son chef-d’oeuvre, ce font fes éltmens de Li chyrnie.
Il y donna plufieursanalyfes des humeurs animales.
H expliqua le mcchanifme de Taftion des médica-
n»ens, & celui des maladies des yeux.
Archibald Pitcairn , qu’on s’efi: accoutumé à appelle
Phcanii , jatromathématicien, efprit ardent &
clécifif, fiiivit en bien des occafions Bellinî, réfuta
les pores de Defeartes, les fermens & le mélange
de l’air claftique avec le fang. Il a calculé la force
de reftomac> & Ta évaluée à des fommes énormes;
il attribuolt à la trituration feule la digellion des ali-
mens. Il vengea les droits de Harvey fur la découverte
de la circulation. Il expliqua la caufe des
rtenürues par la largeur & la moileffe des arteres
hypogallricjiies du (exe.
Jean van Hoorn , célébré accoucheur , écrivit
avec fiiccês fur la caufe qui fait nager le poumon de
l’animal qui a refpiré ; & il a fait là-defTus de bonnes
expériences.
Guillaume Cowper, anatomifle , fit des obferva-
tions microfeopiques fur le mouvement du fang ,
expliqua la déglutition, obferva différens embarras
des grandes arteres, 6-c.
H. Ridley ajouta à fon anatomie du cerveau , une
hypothefe fur le mouvement mufculaire, & une
autre fur les nerfs volontaires & involontaires ,
oppofée à celle de Willis. Il remarqua la diminution
fuccefiîve du trou ovale. 11 fit voir que le mouvement
du cerveau fe foutient indépendamment de la
dure-mere.
George Baglivi, praticien, tout en rappellant les
médecins â la méthode d’Hippocrate , le livra aux
hypothefes : il en imagina fur la fibre mufculaire ,
fur la dure-mere dont il faifoit la puiflance égale &
alternative avec celle du coeur. Il donna tout aux
folides &C à leur force contraélive , il parla de leur
irritabilité. Il fit des analylés de pliificurs humeurs
animales, & rapporta , fans nommer l’auteur, d’im-
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portantes obfervations de Malpighi fur le mouvement
du fang.
Les expériences de Jean Ployer , fur le nombre
des pouls dans les difFcrenies circonflances de l’homme
, ne lont pas allez connues.
Antoine Valifnieri s’appliqua à la connoHTance de
la nature entière, & fur-tout à celle des infeâes,
dont il l'uivit la formation. Il fut le principal défen-
feur du développement, contre le fyllcme de la
génération équivoque : il découvrit les infeétes, parens
des habitans des galles manqués par Redl. On
ne peut ici rapporter tout ce qu’il a vu d’utile dans
les infeaes , dans le caméléon, l’aumiche , ni les
monftres qu’il a décrits , & qui ouvrent de grandes
vues phyfiologiqaes. Son principal ouvrage roule
fur la génération de l’homme : il réfute Leeuven-
hoeck. Il fit voir cependant que les vcficules de
Graaf ne fauroient pas être les véritables oeufs : il les
admettoit inconnus & invifibles. Il fit de bonnes obfervations
fur les corps jaunes.
Jacques K.eil appliqua avec beaucoup de confiance
la géométrie à la phy-Jiologie ; il fe fervit fur-tout
le premier des logarithmes, pour abréger les calculs.
U infilla fur le retardement que foudre le fang
par la dilatation des arteres, dont les deux branches
ont conllamment la lumière plus ample que n’elt
celle du tronc:il pouffe ce retardement à des calculs
improbables. Il évalue la force de la preffion de l’air
fur les poumons : la quantité des humeurs comparées
à ce qu’il y a de folidedansle corps animal: la vîteffe
du fang dans l’aorte, la force du coeur qu’il ne fixe
qu'à quelques onces. Il a fait des expériences fur la
tranfpiration , qui ne paroiffent pas bien exades,
Jean Fantoni, éleve de Mery, anatomifie , efprit
droit & judicieux. Il fit voir combien leshypothefei
de Pacchioni & de Baglivi font dépourvues de fondement,
& combien la dure-mere eft éloignée de
pofi'éder une force mufculaire.
J. Marie Landfi, premier médecin de Clément
X I , ne jouit pas du loifir néceffaire pour faire des
recherches fuivies, fur les importans fujets qu’il
avoit entrepris de traiter. Il fuivit la formation du
coeur du foetus , mais il tomba fur les époques des
différens mouvemens du coeur, dans une erreur dont
les oeufs ouverts pendant Tincubation, l’auroient
dû préferver. Sa théorie des ganglions n’ell pas plus
heureufe. Il a racheté ces petites fautes , en nous
procurant les planches d’Euffache.
Antoine Pacchioni jetta les fondemens d’une hy-
pothefe , dont Baglivi augmenta encore l’improbabilité.
Pacchioni crut avoir découvert dans la dure-
mere des plans de fibres mufculaires qui la rendoient
capable d’un mouvement alternatif, par lequel elle
comprime , tantôt le cerveau, &C tantôt le cervelet.
On ne put jamais le guérir de fa perfuafion fur la
mobilité de la dure-mere.
Louis Lemery, fils de Nicolas, le chymifte. II
écrivit fur la nutrition des os, dont il jugea la moelle
incapable. II écrivit pUifieurs mémoires, pour prouver
le fydéme des monftres par accident. U défendit
l’opinion de Harvey lur la direftion du fang qui tra-
verie le trou ovale.
Richard Mead , favant médecin. Il tenta de réhabiliter
l’empire du foleil & de la lune fur le corps
animal. Il donna un mémoire fur le mouvement mufculaire.
Jofeph Morland écrivit fur la force du coeur ; il ne
s’éloigna pas beaucoup de Keil.
Jean Friend, favant médecin, donna fur la caufe
des évacuations menftrueîles une théorie cpii a été
applaudie & fort combattue. II a trouve la caufe de
ces évacuations dans la pléthore du fexe. Il a fait des
expériences fur Tanalyfe du fang.
J. Dominique Santorini, anatomîffe du premier
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tirdre , donna pUifieurs traités phyfiologiques fur lè
mouvement de la fibre , fur la nutrition , fur la gé-
Tiération; mais il ne fut pas auffi heureux dans les
fpéculations que dans Tufage du fcalpel.
J. Louis Petit, célébré chirurgien. On a de lui un
mémoire fur la déglutition & les ufages des parties de
la bouche, fur le caillot de fang , qui forme la blel-
fure d’une artere : fur un autre caillot laiteux qui lé
fait dans l’cllomac du quadrupède, que nourrit fa
mere , & fur la diffolution fuccefiîve de ce caillot.
Georges Cheyni, Stahlien des plus déterminés ,
crut prouver par une obfervatlon afiéz fmguliere ,
que le mouvement du coeur dépend de la volonté.
11 répandit beaucoup de phyjiologie dans tous fes ouvrages
, fuivit généralement BelHni.
Néhémie Wainewrifth fuivit Bellini fur la fecré-
tion : il iniifia fur l’effet des plis, fur la dîgeftion &
fur la refpiration , il fuivit Pitcarne.
Michel Albert! fut le fcéiateur le plus affidé de
Staiil : il rendit à Tame les preffentimens, fit l’ame
des animaux immortelle, doua les plantes d’une
ame , foutint que le pere languit, lorl'que fon fils ,
encore renfermé dans le fein de fa mere , croît avec
plus de force au huitième mois : il réfute Heiffer fur
la manducation.
Chrétien Stroem expliqua méchaniquement la
coiitraflion & le relâchement alternatif du coeur ,
par les orifices des arteres coronaires, tantôt ouverts
6c tantôt fermés. Il crut de môme pouvoir attribuer
à la comprefiion de la veine azygos les alternations
de la refpiration.
Laurent Heiffer, anatomiffe , médecin & chirurgien
, détermina par des expériences, la force des
raulcles de la manducation. Il défendit le méchanifme
contre la fecle de Stahl.
Guillaume Derham travailla fur les infefles & fur
l’anatomie comparée : U démontra l’aptitude de la
ffruffure des parties de l’animal, au genre de vie qui
lui eff propre.
Claude-Jofeph Geoffroi fuivit la deffruélion de
l’eftomac &C de Tinteftin de i’écreviffe, & leur remplacement
par un nouvel organe de la digeffion.
On doit à Antoine Forchaud de Reaumur, de
noinbrcufes & d’excellentes diff'ertatlons fur la phy-
Jlologie dcsinfedles, ffir le mouvement progrefiif des
animaux tcftacées, fur la formation de leurs coquilles,
fur la renaiflance des jambes de l'écreviffe,
fur les phénomènes de la torpille, fur le dépouillement
de la cLiiraffe de l’écreviffe, & la formation de
fon nouvel effomac, lur la génération & le fexe des
guêpes, lur le polype; fur les forces dlgeffives
oppofees des oileaux carnivores 6c granivores; fur
le développement 6c les métamorphol'es des chenilles.
Il rcalifa les preffentimens de Bacon, & retarda
par le froid le développement du papillon
caché dans la chryfalide. Il fuivit la génération des
infedles qui habitent dans des galles, ou qui eux-
mêmes deviennent immobiles, fc donnent la
reffemblance d’une galle. 11 a fait des recherches fur
les trois léxcs des abeilles, fur l’accouplement de la
reine, fur l’amour étonnant de ces infedies pour leur
progéniture, fur la fécondité des pucerons vierges.
Le traité de l'incubation contient des faits phyfiologiques.
Jean Arbiithnot, l’ami de Pope , écrivit fur l’Influence
de l’air fur le corps humain. Il fuivit en gênerai
Boerhaave. M. de Felice enrichit fon ouvrage
de^ notes phyfiologiques. Il réfute l’air tKorachique,
1 air claftique du fang , &c.
Nous annonçons avec éloge les expériences de
François Petit , fur les fuites de differentes bleffures
du cerveau, furie croifement de la paralyfie, fur
1 irritation des nerfs, fur le peu d’influence qu’ont
les nerfs fur les mouvemens du coeur. U a donné
Tome //G
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; pîufieurs analyfes des humeurs du corps humain,
Jean Aftruc tenta de réfuter Pitcarne : il voulut
prouver qu’une fibre circulaire ne fauroit fe contracter.
Il défendit la fermentation & la diflbluiion
des aliniens contre la trituration de Hecquet. Il pro-
pofa quelques hypothefes phyfiologiques fur les
lenfations. ü donna fur la circulation de la matrice
6c fur les vaifieaux , une hypothefe tout-à-fair par-
ttculiere.
Jacques-Benigne Wlnflow donna pîufieurs morceaux
de phyJioLogii, fur la fecrécion animale , fur la
circulation par le trou ovale , fur le mouvement de
la mâchoire inférieure, fur les aaions de pîufieurs
mulcles, fur les mouvemens internes de l’oeil, fur
les monffres originaux qu’il défendit, fur la refpira-
t'.on , fur les mouvemens analogues.
Guillaume Chefeldcn rendit la vue à un homme
ne aveugle , 6c il décrivit le premier ufage que cet
homme fit de fes yeux, 6c le développement fuc-
ceffit de la faculté d’apprendre par la vue , ce qu’ef-
feéliveinent on ne croit pas. H vit l’ouïe fe foutenir
malgré la deffruaion des offelets. Il fit des recherches
lur Taclion de pîufieurs mufcles.
Les expériences de Guillaume Courten font ori'fi-
nales, 6c fur-tout les ligatures des nerfs 6c leurs
luîtes.
Pierre-Simon Rouhalt traite le mouvement du
coeur en général, 6c clans le foetus en particulier, il
remarqua que le coeur rejette dans roreillctte le cône
de fang qui eff entre le bout flottant des valvules
vcineul'es, & leur origine. Le foetus , félon lu i, eff
la caufe unique du mouvement de fon lâng.
Pierre van Muffchenbroeck s’attacha à la phyfi-
que expérimentale ; mais il donna dans fa jeuneffb
une très-bonne thefe fur l'air contenu dans les humeurs
animales. Dans la phylique il traite avec loin
les fens de la vue 6c de l’ouïe.
Thomas Schwenke, célébré praticien , fit d’utiles
oblervations fur l’analyfe du fang, le nombre des
pouls, la chaleur naturelle , 6c fur le cal des os.
Bernard Nieuweîydt courut la même carrière que
Derham ; mais il connoifibit moins les animaux.
Il donna cependant uite phyfioLogie prefque com-
plctte , que M. de Segner a perfectionnée clans i’édi-
non qu’il a donnée cle Nieiiwetydt.
Jean Théodore Eller travailla fur Tanalyfe du
fang , fur le méchaniiine par lequel Timagination
de la mere peut opérer lïir fon fruit.
Jacques Jurin fc diffingua dans ta feCte jatroma-
thématique , par une rcierve qui n'eff pas familière
à cette feéte. II calcule les forces du coeur, 6c les
trouve fort au-deffous du calcul cle Boreili, mais
au-cleffus de celui de Keil. Il calcula cle même la
force de l’expiration , & donna la pefanteur des
différentes liqueurs qui compolent le fang. 11 avança
une hypothefe fur les cbangemens internes de Toeil.
Perfuadé de leur nécefflté , 6c ne trouvant aucun
organe capable de les produire, il imagina un anneau
mufculeux qui rendit la cornée plus couvree. Il fe
défendit contre M. cle Üénac; il récrimina vivement
contre lui 6c contre les corps de quatre dimeafions
que ce médecin paroît admettre.
J. Claude-AdrieH Helvétius , éleve de Winfiow,
travailla fur le poumon ; il en rendit la ffruffure
beaucoup plus fimple & uniquement cellulaire. Il
infiffe fur le petit calibre des veines du poumon &
des cavités gauches du coeur , 6c il en conclut que
le l'ang eff confidcrablement condenlé dans le pou-
mon. Il admit les vailî'eaux des ordres inferieurs de
Boerhaave, 6c tâcha d’expliquer la feerction.
Sauveur Morand , de l’académie cle Paris. On
peut rappelle!' à la phyjîologie ce qu’ il a dit fur les
hydatides , qu’il croit être des vaiffeaux lymphatiques
variqueux , fur la puHaîion des veines, lur la
Y y i j
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