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que cette obfcrvation ne Te borne pas aux petites
vallées, mais qu’elle s’étend julques i'ur celles qui,
pour cmbralî'er des plaines d’une valle étendue, ne
l'ont plus miles au rang des vallées. Mais je vais plus
loin , & l'ans me rcllreindie à l’étroite lignilication
des termes, je dirai que tout le continent du globe
terreifre peut être regardé comme une montagne ,
dont la véritable baie eft le tond de l’OLe.7/r. Dans
cotte dénomination il n’y a rien d’exagéré ni de gigan-
tcfque , qitoiqu’à l’imitation des anciens poctes on
pourroit imaginer que les géans pour entailer montagne
fur montagne , avoient commencé leur travail
au fond de la mer.
Mais la principale quellion eft <le voir fi nous
retrouverons encore ici nos angles faillans oppolés
aux angles rentrans, ou ce qui revient au meme , fi
rOeé.7/-/garde en grand un parallélil'me lemblable à
celui que nous avons remarqué avoir lieu à l’égard
des montagnes & des vallées d’une beaucoup moindre
étendue ? Je dirai d’abord que les caules produ-
di ices étant les mêmes, il n’y a aucun lieu d’en clouter.
J’en connoillois une partie il y a ncut ans ; elle
me fauta aux yeux en dellinant, pour d’autres vues ,
une mappemonde ou une carte nautique, fuivant la
méthode de Mercator. C'efl le parallclilme de la
mer Atlantique. Je le connoiirois alors leul, parce que
les rivages de celte mer font le plus complettement
exprimés fur les cartes. On fait qu’il n’cii ell pas de
meme de la mer Pacifique , parce que les terres
Aulîrales Ibnt encore foit inconnues. Les recherches
de M. le comte de Redern, & les deux’ hcini-
fpheresqueracadcnv.e a fait publier d’après ces recherches,
m'ont mis en état de completter ma mappemonde
&: en meme tems le parailéliime qu’il s'agil-
foit de trouver. C ’eiî ce qui i^’engagea à la delfmer
fur une demi feuille, en gardiint Id forme de Mercator,
& en prolongeant l’cquateur de 90 dégrés au-
delà des 360, afin de faire d’autant mieux voir de
quelle maniéré les parties de devant le joignent à
celles de derrière. Cette carte me dilpenlc d'en faire
une longue defeription. On y voit d’un coitp-d’oeil
que VOcéan forme une efpece de riviere, qui coupe
l’équateurdansla mer-du Sud istauxîles Philippines,
qu’une branche de cette riviere palTe au haut de
Kainfchatka vers le pôle & qu’elle vient la rejoindre
en form.uit la mer Atlantique. Cette branche paroît
être une efpece de débordement. Car la terre, par
fon mouvement de rotation, devolt faire couler les
eaux d'orient en occident. La largeur de la mer Pa-
ciîîqueraUentlr fon mouvement, & par-là elle devoir
dépofer ce qu’elle charrioit, là oh font les îles
des indes orientales, ce qui étoit encore d’autant
plus poliibie, li on veutfuppofer qu'il y avoit eu là
des rochers ifolés. Mais la mer en fe rétrccifiant le
palfage par ce qu’elle dépoloit , devenant par-là
moins chargée , pouvoit d’autarrt plus aifément fe
creufer de côté 6c d’autre un nouveau lit. Nous
voyons qu’elle prit Ion chemin , partie vers la Sibérie
, partie au-clelfous de la nouvelle Hollande. M.
le comte de Redern ne décide pas fi les terres au-
ffrales font partagées en deux continens. Mais, ficela
étoit , i! feroit très-polTible qu’il y eut encore une
autre branche qui, en paffant au-defî'ous de la nouvelle
Hollande vers le pole auflral, revienne joindre
la riviere principale au-dellous de l’Amérique
méridionale. Quoi qu’il en foit , le courant de la
branche feptemrionale , en revenant par la mer
Atlantique, ne pouvoit creufer fon lit fans jetter de
côté bc d’autre le limon , le fable 6c les pierres
qui en occupoient la place. Cela nous fait concevoir
d’où il peut venir, que l’Europe penche lentement
vers le nord , 6c que l’Amérique méridionale
penche lentement vers l’ert. Enfin , comme la figure
jphérique de la terre tait que la grande riviere qui
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coule le long de l'équateur rentre en elle-mcme ,
elle peut être revenue pUilieurs fois à la charge 6c
avoir fait plufieurs tours avant que de s’etre mile
dans l’état d’équilibre & de permanence oit nous
la voyons aftuellcment. Je n’entrerai plus dans
aucun détail, parce qu’il y en a beaucoup plus
qu’on ne peut s’imaginer.
OCHOSIAS, pojj ejjion du Seigneur^ {^Hijl.facr.')
fils & fuccelleur d’Achab , roi d’ Ifracl ; Domnvu
^ckab cum patribus fuis , & regnavU Ochofùis filius
ejiis pro to. l l l . Kig.xxij. i\.o. Ce prince imita l’impiété
de ion pere , 6c il adora les faux dieux qvie l'a
niere Jézabel avoit introduits dans Ifraél. Le pieux
roi Jol'aphat ayant eu la foiblefi'e de s’unir avec cet
impie , 6c d’équiper à frais communs une flotte pour
faire voile vers Üphir & y chercher de l’o r , le Seigneur,
irrité de cette alliance, dilHpa des projets qui
avoient été tonnes fans lui, 6c permit que cette
Hotte fut brilée par la tempête à Afion-Gaber, 6c
qu’elle ne pût faire le voyage projette. Ochofuis
continua à faire le mal devant le Seigneur : c’elt
pourquoi la malcdidioii prononcée contre lamail'on
d’Achab commença à s’accomplir fur lui. La deuxieme
année de fon régné, il tomba de la fenêtre
d’une chambre haute du palais qu’il avoit à Samarie,
6c il le bril'a le corps; dans cet état au lieu de remonter
à l’origine de les malheurs, 6c de recourir
par la pénitence à la mil'éricorde de Dieu qu’il
avoit olîcnlé, il ne fe mit en peine que de favoir
s’il mourroit ou non de fa chiite ; 6c ajoutant un
nouveau crime aux anciens, il envoya de les gens
confiilter Béelzébub, dieu d’Accaron , pour l'avoir
s’il releveroit de cette maladie. Alors Elie vint au-
devant d’eux , par l’ordre du Seigneur , 6c les chargea
de dire à leur maître, que puifqu’il avoit mieux
aimé confiilter le dieu d’Accaron que celui d’Ifraël,
il ne releveroit point de Ion lit, mais qu’il mourroit
très-certainement. Les gens (i'Ochofias retournèrent
fur leurs pas, 6c dirent à ce prince ce qui
leur étoit arrivé: le roi ayant reconnu que c’étoît
Elie qui leur avoit parlé, envoya un capitaine avec
cinquante hommes pour l’arrêter; cet officier, impie
comme fon maître , ayant parlé au prophète avec
hauteur, 6c d’un ton menaçant , ce laint homme
embrâfé d’un zele ardent pour l’honneur de Dieu ,
infulté en fa perfonne, lui demanda qu’il tirât une
vengeance éclatante de l’infolence de fes ennemis,
6c il fut exaucé lîir le champ : un feu lancé du ciel
le confiima avec fa troupe; la même chofe arriva
à un fécond, que le malheur du premier n’avoit
pas rendu plus l'age ; les foldats même périrent avec
leurs chefs , quoique peut-être ils n’euHént aucune
inauvaife volonté contre Elle, mais pour nous apprendre
qu’il eft dangereux de prêter , même en fécond,
notre miniftere à l’injulfice: le troifieme qui
fut envoyé, fe jetta à genoux devant Elie, 6d le pria
de lui conferver la vie. L’ange du feigneur dit alors
au prophète qu’il pouvoit aller avec ce capitaine
•l'ans rien craindre : il vint donc trouver Odiojîas,
auquel il annonça fa mort procltaine en punition de
■ fon impiété : il mourut en effet, félon la parole du
Seigneur, l’an du monde 3108. Elie fait defeendre
le feu du c ie l, non pour venger fes intérêts particuliers
, dont il ne s’agiffoit point, mais pour maintenir
la gloire du vrai Dieu, dont ce prince impie
vouloir achever de détruire le culte, en exterminant
le prophète qui paroifl'oit feul en être l’appui ; &
Dieu montra que fon ferviteur n’avoit parlé que par
fon infpiraiion , puifqu’il ratifia auffi-tôt la demande
par l’événement. Dieu voulut rendre utile la mort
de fes foldats , en la faifant fervir de preuve à la
vérité de la religion, à la fauffeté du culte de Baal, à
la miffion toute divine d’Elie qui n’agiffoit que par
fon ordre , 6c que l’on ne pouvoit offenfer fans
l’attaquer
O C T
l'attaquer lui-même. U l Kcg. xxij. 4. Rcg. J. S.
9. & fcq. ( -f)
ÜCHOSiAS, fiis Joram 6c d’Athalic,
fuccéda à fon père dans le royaume de Juda:
ylnno duodecimo Joram fdius Achub regis IfraeUegnu-
vit Ochofias flins Joram regis Judrs. IL Pur. xxij. 1.
Ce prince étoit âgé de 11 ans lorlqu’il commença
à régner: c’ell l'âge que lui donne le quatrième livre
des Rols ; au lieu que celui dos Faralipomcnes lui en
donne 41 ; ce qui ell une fiiute des copifies. Il marcha
dans les voies de la maifon d’Achab, dont il
defeendoit par fa mere, fille de ce roi impie, 6c
ce fut la caufe de là perte. Il alloit à Ramoth de
Galaad avec Joram, roi d'Ifraél, pour combattre
contre Ha/.acl, roi de Syrie, 6c Joram ayant été
blellé dans le combat, retourna à Jezraél pour le
faire traiter de les blclfuves. Ochofias le détacha
de l’armée pour aller lui rendre vilite ; 6c ce tut
j)ar la volonté de Dieu qui avoit rcfolii de l’envelopper
dans la vengeance éclatante qu’il alloit tirer
de là pollérité d’Achab 6c de Jezabel. En cfi'et,
Jéhu , général des troupes de Joram, s’étant lou-
levé contre Ibn maître, courut pour le fiirprendre
à Jezraél, l'ans lui donner le tems de fe reconnoitre.
Joram 6c Ochofias qui ne iavoient rien de Ion def-
feiii allèrent au-devant de lui, mais le premier ayant
été tué ci’u:i coup de flèche, Ochofias prit la fuite.
Jehu le fit poiirfiiivrc, 6c les gens l’ayant atteint à
la montée de Gauer, près de Jebblaan , le blcffe-
rent mortellcmcnr. Il eut encore afi'cz de force pour
aller à Mageddo, où ayant été trouvé, i! fut amené
à Jéhu qui le fit mourir. Il reçut ainfi la punition
de Ion impiété, 6c recueillit le fruit des mauvais
confeiis de la criminelle Athalie , auxquels il n’avoir
été que trop docile, au lieu de l'uivre l’exemple
de Jol'aphat fon aieiil. II lyr. XX: 22, (+ )
ÜLKINGHAM, ( Geo^r.) jolie ville d’Angleterre,
dans la province de Berk, tille rciiferme une école
gratuite avec des fabriques 6c mamilaéhires de laine
6c de foie, 6c elle tient des marches 6c des foires
très fréquentés. ( D. G.)
(.)L.QUE, O C O S , O Q U A , ( Ccotot.) poids de
Turquie qui pefe quatre cens dragmes, ou trois
livres deux onces, poids de Marleille. Quarante-
quatre ocques , 6c en quelques échelles du levant,
quarante-cinq, compol'enc le quimal de Turquie
de cent rottes ou rotons. (+ )
O Q T P iC O K 'D 'EM u f que des a/tr. ) infirument
ou lyllême de mulique compofé de huit Ions ou
de lept dégrés. Voclacorde ou la lyre de Fythagore
comprenoir les huit fons exprimés par ces lettres
£ , f , G , a c, d , e : c'eit-à-dire, deux tetra-
cordes di.'joints. (b)
OCTANT de rejlcxion , OCTANT de Hadley ,
quartier de rcjîexion, ou OcTANT anglois, fdfronj)
ell un infiniment dont on l'e fert à la mer pour ob-
ferver les hauteurs 6c les dirtanccs des altres , 6c
dont la découverte efi une époque mémorable ])oiir
la navigation: elle fut donnée en 1731 dans lesTm/r-
ficüons philofophiques, 420, par M. J. Hadlcy ,
vicc-prcfident de la l'ociété royale de Loadres ; mais
on trouve une pareille idée dans les papiers de
Ne-wton, ibid, iP 4(06, quoiqu’il paroifl'e que M.
Hadley n’en ait point eu connoiffance.
On en volt la figure parmi les infirumens d’afiro-
nonne, pl. ilans le Diclionnairc raifouné des
J^cicnccs , 6cc. mais l’explication ne s’y trouve pas;
6c comme les figures font celles de l’optique de
Smith , nous allons en tirer auffi l’explication , en y
ajoutant ce qui nous paroitva nécefiairc.
La confiruélion de Voelant cil fondée lur ce principe
bien lanple de catoptrique, que fi les rayons de
limuerc dlvergens on convergcns,font réfléchis par
une furface plane polie, ils divergent ou convergent
Tome IV,
O C X 8x
apres la réflexion, vers un autre point, 8c du côté op-
polé à cette furface à la même difiancc que le premier
point ; une ligne perpendiculaire à la lurficc du
miroir, pafi'ant par un de ces points les traverle
lous deux. Il s’cnliiit de là , que fi les rayons de
lumière qui partent d’un point quelconque d’un
objet, font fuccefiîvement réfléchis par deux fur-
faces polies , un troifieme plan , jierpcndiculaire aux
deux premiers, traverfant le pointd’émiiTion , tra-
verfera aiiHi les deux images liiccciTivemem réfléchies
; les trois points feront tous à égale difiance
de rmtcricaion commune des trois plans ; 6c fi l’on
nre deux lignes par cette interfidlion commune,
1 une du point primitif ou de l’objet, 6c l’autre de fon
image, formée par la fécondé réflexion, elles feront
un angle double de celui de l’inclinaifon des deux
lurfaccs polies.
8oit K P H & G / , fig . 4 , p l . X X F d 'A flron om l
dans le D ie t . raif. des S c ien c e s , 6cc. les fecfions du
plan de la figure par les furfaces polies des deux
miroirs B C D E , élevées perpendiculairement au-
deflus 8c fe i-encontrant en R , point par lequel pal-
lera leur Icélion commune, également pc:-pendi-
culaire au même plan : que H R l loi: l’angle de leur
inciinaifon: foit un rayon A F de lumière, venant
d’im point quelconque de l’objet^.-que ce rayon
tombé fur le jioint P du premier miroir B C , loit
réfléchi j>ar la ligne /"(?, 6c qii’enfuite du point G ,
du fécond miroir D £ , \\ foit encore réfléchi lui-
vant la ligne G K : que l’on jirolonge les lignes
G P 8c G K , vers M 6c iV , les deux repréicntations
fucccfiives du point A : que l’on tire enfin R A ,
RM 6c R N.
Ihiirquele point A efi dans le plan de la figure,
le point M y fera aufiî, fuivant les loix connues de
la catoptrique. La ligne P M efi égale à P A , 6c
l’angle M P A double de l’angle l i P A o w M P H q p a r
conléquent/^M efi égal ^ R A , 6c Ww - I q xMR A c û
double de l’angle H U A ou M R H . Pareillement le
point N cil aulfi dans le plan de la figure, la ligne
A A 'efi égale à R M , 6c l’angle M R H c i l double
de l’angle il/A/ou/i?A^_; ainfi que l’on retranche
l’angle M R A de l’angle AJ l’angle ^ 7^Ab-cficra
égal au double de la difiérence des angles M R I ,
6c M R H , ou au double de l’angle I I R I , dont la
furface du miroir Z>£’ efi écanée de celle du miroir
D C , 6c les lignes R A , A Af, 8: font égales.
Corollaire I . Ainfi l’image A’ reliera dans le même
point, quoique l’on tourne circulairement fur l'axe
A les d eux miroirs, tant que le point A fera élevé
fur la furface de B C , pourvu que ces miroirs con-
fervent la même inciinaifon.
Corollaire IL Si l’oeil efi placé en L ( point oii la
ligne AAprolongée, coupe la ligne G K .f les points
A 6c N lui paroîtront former l’angle ALA'cgal à
A R N ; car l’angle A L N efi la difiérence des angles
P G N 6c G P L : o ï AGbVefi double àce P G l ,
6c G P L efi double de G P R ; par conféquenc leur
difiérence efi double de P R G eu H l i l ; donc L efi
à la circonférence d’un cercle qui palle par A , N
8c R.
Corollaire lu. Si la difiance A efi infinie, ces
points A 6c A^paroîtront à la même difiance angulaire,
dans quelque point du plan que l’oeil 6c les
miroirs foient placés, pourvu que l’inclinailbn de
leurs furfaces ne varie point, 6c que leur fedlion
commune l'oit parallèle à elle-même.
Corollaire I F . Quand on regardera un objet après
les deux réflexions fiiccefiives dont nous venons de
parier, l’oeil en verra toutes les parties dans la même
fituaiion que fi elles eulTent tourné circiilairc-
ment en même tems autour de l’axe R , elles confer-
veront leurs dillances rclpeélives entr’elles ,6c l’axe
dans la direétion H I , c’eft-à-dire, dans la direéUon