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de ces violentes imprertions, qid la Grece
changeoient les moeurs des peuples & la tace des
états : nos Icgiflateurs peuvent lé dirpenfer de régler
les mouvemens de I.1 nuiûque & de la poéiie ; mais
du plus au moins l’cftét du nombre elt invariable :
ce q u i, du lenis de Platon , exprimoit le trouble de
l’ame & le dél'ordre des palîioiîs, l’exprime encore,
&c l’eiîVt n’en eft qu’atîbibli. Dans les nombres
compülés que l’indinél des poètes a cholfis pour le
v.rsdehnlt iyîlabes,il léroit donc polTible de trouver
les élcmens de cette harmonie impolante que
nous y l'entons quelquetbis, dont la caufe nous
ed cachée. La théorie des nombres compofés peut
aller encore plus loin : elle peut s’étendre juCqu’aux
vers de dix lù de douze (yllabes ; elle peut donner
les moyens d’en varier le caraélere,& d’en rendre
rharmoiiio imitative dans les momens palTioniiés ;
mais c’ell un labyrinthe où je n’oferois m’engager.
C’ed dans un traité du rithme, plus philolbphique ,
plus approt'oncii que celui d’Ilaac Voffius, que ces
développemens aiiroient lieu, 6c c’ell un ouvrage
digne d’un homme plus inllruit que moi.
Quant aux moyens commit ns aux vers & à la profe,
de rendre l’exprefTion agréable à l’oreille & analogue
au caraélere de l'image ou du fentiment, je les ai indiqués
dans l'article HARMONIE, Suppl. & je me
borne ici à deux obl'ervations ; i*’ . qu’il n’ed pas
v rai, comme on l'a dit tant de tbis, qu’un vers com-
pulcde monolyllabes Toit commiinéitient dur, & que
l’on doive l’éviter j on doit l'avoir le composer de
Ions pleins & d’articulations liantes qui le luccedent
l'ans peine, & alors une fuite de monolyllabes fera
un vers mélodieux. On cite, comme une exception
i'are, ce vers de Racine,
Le jour n ’efî pas plus pur que U fond de rnon coeur.
on en trouvera cent dans nos bons poètes, tels que
ceux-ci,
Mon pere vertueux
Fait le bien ,fuit les loîx & ne craint que les dieux ,
L'art nejî pas fait pour toi , tu n en as pasbefoin.
Icfquels ne font ni moins coulaiis ni moins harmonieux
que celui de Racine; i®. que plus on veut
re tdre le vers fonore & nombreux , moins il faut y
mêler de fyllabes muettes , & qu’on ne peut éviter
avec trop de foin une fucceflîon continue de ces
voyelles éteintes qui amoUiffent le vers, & font un
vuide dans l’harmonie, comme dans celui-ci :
Tu m'as ravi mon bien , je te U redemande.
Après a v o i r co n lid é r é le m é ch an ifm e du vers en
lu i-m êm e , il r e ü e à e x am in e r q u e ls d o iv e n t ê t r e le
m é lan g e &C la com b ln a ilo n d e s vers en p é r io d e s ,
lla n c e s o u co u p le ts . Voye'^^ S t a n c e ,
( iW. M a k m o n j e l . ' )
U G
U G A B , {^Mufiq. injlr. dtsHibr.') On veut que
cet inftrument Hébreu , qui ell très-ancien , puifque
Moife en parle avant de parler du déluge , fut une
efpece d’orgue, très-imparfaite à la vérité, en com-
paraifon des nôtres , mais ayant cependant des
tuyaux, des l'oufïlcts & un clavier : fi cela étoit vrai,
Viigab ne feroit que la magraphe d’Aruchin. f^oyeq^
M a GRAPHE , (^Muftq. injîr. des Hèbr.') Suppl. D’autres
prétendent que Vugab étoit une orgue hydraulique
6l la même chofe c\k\ç ardavalis. ce mot,
( Mujîq. inftr. des Hébr.') Suppl.
Kircher, d’après l’auteur du ScilUo kaggiborlm,
dit que Vkaniugab (ou l'agab") étoit un inllriiinent à
cordes & à archet; j’en doute très-fort, & j ’en ai
déjà dit lesraifons à l’article M a c h ü l , i/z/G
des Hébr.) Suppl.
D. Calmet me paroit avoir frappé au but en fai-
V I R
fant de Ÿiigab une fyringe ou fifïlet de Pan^ car
toutes les deferiptions difent en général que Vugab
étoit un inÜrument à vent & plulieurs tuyaux , ce
qui convient très-bien à la fyringe ; d’ailleurs il ne
paroît guère probable qu’un inllrument, auiTi compliqué
que l’orgue la plus fimple, ait été inventé
avant le déluge. (^F.D. 6'. )
V I
VIBRATION , (^Mufique.') Le corps fonore en
aélion fort de fon état de repos par des ébranlemens
légers, mais feniibles, fréquens & fucceflifs , dont
chacun s’appelle une vibration. Ces vibrationsconi-
niimiquéesà l’air, portent ù l’oreille, par ce véhicule
, U fenfation du fon; ce fon ell grave ou aigu ,
felon que les vibrations font plus ou moins tréquentes
dans le même tems. Son , Dicllonnaire raif.
des Sciences , & c . & Suppl. (S’)
VILENÉ, adj. (^itrme de Blafon.') fe dit du lion
dont la verge ell d’émail différent.
De Feuillensdu Challenay,cn \ d'argent nu
lion de j'abU^lampaJJé & vilené de gueules. {G.D, L.T.')
V IO L , (^Méd. lég.') Voyei_ Vanicle M ÉDE CIN E-
LÉGALE , dans ce Suppl,
VIOLri DI BARDONEy (É«r/i.). BARYTON
, (^Luth.') Suppl. (F. D. 6’ )
VIOLE, {Mujîque.) CeEainfiqu’on appelle,dans
la mufjque italienne , cette partie de remplilfage
qu’on appelle, dans la mufique françoife, quinte
ou taille; car les François doublent fouvent cette
j)anie , c’ell à-dire, en font deux pour une , ce que
ne font jaina^ les Italiens. La viole iert à lier les del-
fus aux balTes, & à remplir, d’une maniéré harmo-
nieufe, le trop grand vuide qui relleroit entre deux ;
c’cH pourquoi la viole cil toujours nécclfaire pour
l’accord du tout, même quand elle ne fait que jouer
la balTe à l’oélave, comme il arrive fouvent dans
la mufique italienne. (S')
V iole B A T A R D E , (!«///.) C’ell une véritable
balTetle viole y mais dont la grandeur tient le mi|ieu
entre l’efpece de viole la plus grave , & celle qui ell
la plus aigue, enforte qu’un bon muficien peut exécuter
indifféremment lur cet inllrumenr les pièces
qui conviennenr h tons les autres de ce genre,
c’ell probablement de là que lui vient le nom de
viole bâtarde. On met quelquefois fous le grand chevalet
de cette viole un petit chevalet de cuivre, fur
lequel font tendues lix cordes de laiton, qu’on accorde
à l’oélave des cordes de boyaux. Ces cordes
de laiton raifonnant par fympathie, quand on touche
les autres avec l’archet, elles produlfent un fon argentin
dillinél du fondamental, ÔC font un effet très-
agréable. {F. D . C.')
§ V iole d ’ a m o u r , (^Luth.) La vlo/e d’amour a
douze cordes, fix fur le grand chevalet, & autant
fur un petit chevalet placé au-delfous. On accorde
les fix cordes inférieures à l’oélave des fupérieures,
comme dans la viole bâtarde. Foyt\_ ce mot, (Éa/A.)
Suppl.
Je ne comprends pas pourquoi, dans la figure de
la viole d’amour , qui fe trouve//». S.pl. X l . de Luth,
fécondé fuite y Dicîionnaire raij. des Sciences, &c. on
n’a pas mis les deux chevalets & les douze cordes ;
la llrucliire du manche {mérnepl.fg.S. rF. 2.) montre
cependant que cet inllrument a douze cordes.
( F. D . C. )
§ VIOLON , ( luth. ) Les Chinois ont aulTi des
violons : ils font de deux fortes, à trois & à fepi
cordes. L’on prétend que ce dernier, touché par une
main habile, ell alfez agréable. Les cordes des Chinois
font plus fouvent de foie que de boyaux.
(F .D . C.)
VIRGINALE, ^njlr. des anc.) Bartholin,
V I R
Tiv. I. chap. (S àtfonivtdié D e tîbilsveterUmï
parle d’une fliite furnommée virginale; c’ell la môme
que celle que nous avons nommée parthinitnne, &
je n’ai mis ici ce mot que parce que Banholin ne dit
pas précil'ément que la virginale & la parthénienne
ne font que la même flûte, avec un fiirnom latin 6c
un grec. Le même auteur parle encore , dans le même
chapitre, d’une flûte furnommée puellatoria par Solin
{^Polyhif. cap. //.), à caufe qu’elle avoit un fon très-
clair, 6c qui probablement ell la même que la virginale
ou parthénienne. {F. D . C.')
VIRGINITÉ, {Mèd. /é^.) Voyei^ MÉdecine-lé-
Ga l e , dans ce Suppl.
W{RG\JLEy{Mujique.) C ’ell ainfiquenos anciens
muficiens appelloient cette partie de la note , qu’on
a depuis appellee la queue, /^qy«{QuEU£ , {Nlujiquef)
Dicl. raif. des Sciences , &c. (6)
VIRILE , {MuJiq. infr. des anc.') Les anciens fur-
nommoient virile une efpece de flûte. Us diviloient
encore les flûtes viriles en deux fortes, la parfaite 6c la
plus que parfaite ; mais Athénée , qui rapporte cette
diviiion au Uv. IF . de fon Deipnofoph. , n’explique
pas en quoi confilloitladifférence. Pollux {Onomajî.
Ub. IF. chap, to.) dit que les flûtes plus queparfaites
éioient propres à accompagner les choeurs compofés
d’hommes; c’ell apparemment de là que leur vient
le furnom de virile, 6c l’on en peut conclure qu’elles
donnoient un fon grave. Il dit encore que la pythique
étoit une des flûtes parfaites. {^F. D. C.)
VIRUS VÉNÉRIEN , {Méd.) Foy. Vart. VÉROLE ,
dans le Dicl. raif. des Sciences, 6cc. U y a plus de
deux fiecles que l’on combat ce mal cruel avec le
mercure préparé de cent façons qui le remplacent
les unes les autres. Mais de quelque maniéré qu’on
adoiiciffe ce minéral, avec quelques précautions
qu’on l’adminillre , bien des gens de l’art prétendent
que, s’il opéré des guérifons, fon aèlivlté corrofive
occafionne fouvent des effets dangereux. Quoi qu’il
en foit, M. Agirony, chirurgien 6c botanille , a lui-
même employé le mercure avec fuccès en Allemagne
, en Efpagne , en Portugal & en France ; mais
fes effets n’ayant pas toujours répondu à fes intentions
ni à les efpcrances, il a cherché dans les plantes
un fpécifiaue plus doux 6c plus fur. La fciencede
la Botanique ÔC l’art de la Pharmacie qu’il poffede à
un degré peu commun , lui ont procuré vinfirop,
purement végétal, dans lequel il n’entre pas i©
petit globule de mercure. Sa découverte a finguliére-
ment réulfi dans tous les pays où il a voyagé, de
même qu’en France ,011 la faveur du gouvernement
l’a fixé depuis quelques années. Après avoir guéri,
dans plufieurs villes du royaume, des milliers de
trilles viétimes de Vénus , il fe préfenra à la
la commiflion royale de Paris ; M. Senac, alors premier
médecin du roi, fur les certificats les plus authentiques
6c fur la connoiffance qu’il prit lui-même
de ce nouveau remede , permit à l’auteur de le corn-
pofer 6c de le débiter dans le royaume , notamment
à Paris ( où il demeure rue de Richelieu ) ,
pendant l’efpace de trois ans. Mais les cures fur-
prenantes opérées par cette recette fous les yeux
des plus célébrés médecins de cette capitale, s’étant
répandues dans le public, le roi qui lui-même en fut
inllruit , voulut, pour dillinguer M. Agirony de
cette foule mercenaire 6c méprifable d’opérateurs
qui nous alfiegent, lui accorder un privilege exciufif
avec des lettres-patentes aclreffées à tous les parle-
mens, pour y être enregillrées. On ne confondra
donc pas le remede que nous annonçons avec cette
multitude de prétendus fecrets que des hommes,
convaincusd’ignoranceôcde mauvaife foi, répandent
dans les grandes villes, 6c dontl'ufage ne produit
ordinairement, pour ceux qui ont le malheur d’y
recourir, que des regrets d’avoir été trompés, &
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quelquefois des effets plus funefles encore, puifqu’ils
voient leurs jours facrifiés à leur imprudence. Nul
préjugé , nul loupçon défavantageux ne doit avoir
heu par rapport à M. Agirony ; fa qualité de maître
en chirurgie, le premier brevet de M. Senac, les
lettresrpacentes du roi, enregiftrccs au parlement
de 1 ans, es fuffrages des membres lesplus dillingués
de la faculté de médecine de Paris, la confiance dont
1 honorent plufieurs princes qui l’ont attaché à leurs
mailons comme chirurgien, entr’autres le duc foiive-
ram de Bouillon , le prince de Marfan , le prince de
Rohan-Guémené; la maniéré honorable dont il a
ete accrédité par plufieurs imiverfités 6c colleges cé-
lebres, celui da la Sapience à Rome, le confeil,uni-
verfitc 6c college des médecins de Florence, le college
de Milan , celui de Sienfie , le confeil de médecine
de l’éleéfeur Palatin, celui de Francfort, le
corps royal de chirurgie de Lisbonne, le college de
Sarragoffe, 6-ç. les récompenl'es glorieufes de planeurs
louvcrains, telle que la croix de chevalier de
Saint^ Jean de Lairan , dont l’a décoré le pape
Benoit X IV ; mais plus que tout cela , les cures innombrables
qu il a opérées 6c qu’il opéré tous les
jours, tout dépofe en faveur de fes lumières & de
1 efficacité de là méthode pour l’extirpation radicale
du virus vénérien.
Son remede, loin d’épuifer la nature, la ranime
6c la fortifie ; il adoucit le fang 6c le dépouille du
vice qui peut le corrompre. Du refie , reconnu lou-
verain dans les maladies vénériennes les plus invétérées
, il n efl pas moins efficace dans toutes celles
qui proviennent de 1 acreté du fang ou de quelque
engorgement d’humeurs corrofives: auffi en ufe t-on
avec fuccès pour les fleurs blanches , pour les laits
répandus, pour le feorbut, pour les dartres, &c.
ce qu’il y a de commode, c’eflqu’on peut s’en fervir
en tout tems, fans diflinélion de laifons 6c de climats ;
qu on n a befoin de l’alfiftance de qui que ce loit pour
le prendre ; qu’il ne caufe aucune gêne, aucun embarras
; qu’il n’empêche point de vaquera fes afl'ai-
res, 6c qu’il efl auffi agréable au goût que falutaire
dans fes effets. Comme il efl ballamiqiie & floma-
chique, plufieurs perfonnes de l’un 6c de l’autre
fexe, fans être attaquées du mal vénérien, en font
ufage dans la feule vue de fe maintenir en bonne fanté.
Nous croyons donc rendre un fervice effentiel à
l’humanité, en annonçant l’ efficacité de ce remede
contre une maladie devenue aujourd’hui fi com-
mune. Cette decouverte, cherchée depuis tant d’an-
nees,6c qui a coûte plus de trente ans d’études 6c
de travail à fon inventeur, méritoit une place dans
cet Ouvrage defliné à être le dépôt des connoiffances
utiles.
V ITA L IT É ,o r d r e ,d u r é e ,e fp é r a n c e , p ro b a b ilité
de la vie des hommes à différens âges ; les tables de
vitalité , qu’on appelle auffi quelquefois tables de
mortalité, font celles où l’on voit combien à chaque
âge l’on a encore efpérance de vivre. Foye{ Mortalité
dans ce Suppl. (Af. d e l a La n d e .)
V IVA C E , (^Mufique.) Foye^^ ViF, adj. dans Ig
DiU, raif. des Sciences, S ic . (6 )
U N
ÜNISSONI, (^Mufique. ) Ce mot italien , écrit
tout au long ou en abrégé dans une partition fur
la portée vuide du fécond violon, marque qu’il
doit jouer à Vunijfon fur la partie du premier ; 6c ce
même mot écrit fur la portée vuide du premier
violon , marque qu’il doit jouer à Vunijfon fur la
partie du chant. (6')
Souvent, dans la mufique italienne 6c allemande '
toutes les parties font umjfoni; alors ce mot efl écrit
M
- i