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Les voyageurs les plus inodernes n’ont rien trouve
qui autoriiât cette relation. Les AbylTiniens font
grands & bien faits.
On n’a pas trouvé jufqu’ici de nation qu’on pût
appeller Les plus petits des hommes font des
habirans des côtes de la mer Glaciale , les Samoje-
des, lesOftiakes, les Jakutes ; mais quoique petits
, ils font fort éloignés d’erre des nains. Les ha-
bitans des hautes montagnes du Madagafcar ne font
apparemment petits que par proportion , comme
généralement les habitans des Alpes font moins
grands que ceux des vallées fertiles entre les montagnes.
11 y a des nains comme il y des géans, mais ce
font des individus, qui nés de parens ordinaires,
freres quelquefois d’autres hommes bien faits, n’ont
pas atteint l a c o n v e n a b l e à leur climat. C’eft
fouvent une maladie qui produit ces nains. On a
trouvé leurs têtes hydrocéphaliques & d’une grol-
feur énorme, leurs épipbyfes gonflées & rachitiques
, & ces nains ont fouvent été ou ilupides
ou balTement malins.
Je ne parle pas des nains accidentels, qui d’une
j îa ïu n ordinaire ont été réduits par des maladies à
celle d’un nain à 38 à 40 pouces; on a vu de ces
exemples.
On feroit tenté dc croire que la diminution de
faccroiffement doit être l’effet d’un vice corporel,
comme un arbre mal-fain reffe au-defîous de la
hauteur de fes pareils. Bébé pourroit nous Inviter
à cette prévention. Il éioit boffu , décrépit dès l’âge
de 21 ans, Sc mourut à trente.
On courroit cependant rifque de fe tromper. L’académie
a publié la relation authentique de deux
fferes & d’une foeur d’une famille noble Polonoife,
qui n’ont pas paffé les 22, les 28 & les 34 pouces.
Ces petits hommes , nés de parens bien faits, étoient
bien pris dans leur taille , n’avoient rien de difpro-
portionné , étoient fpirituels, gais & dociles , & ne
paroiffoiem pas être viciés dans l’effentiel de leur
ftruêlure. Un pygmée , doéleur de Pavie, de doéleur
favant , a été connu de Settala.
J’ai recueilli différentes mefiires de nains ; le plus
petit que j’ai trouvé, n’avoit que feize pouces d’Angleterre
à l’âge de 37 ans. Birch en a donné la relation
dans les extraits des regiftres de la Société
Royale de Londres.
Pour les pygmées des Grecs, ce pourroit bien
être des linges, dont la race méchante fe fera plue
à caffer les oeufs des oifeaux ,& s’en fera attirée l’inimitié.
Ces animaux malfaifans abondent dans les
climats où les Grecs ont placé les pygmées.
Pour parler au refte avec exaftitude de la f ia u i r : ,
il faudroit nommer l’heure du jour oîi l’on en pren-
(Iroic la mefure. L’homme eft toujours plus long au
fortir du lit; il s’affaiffe par les travaux du jour, Hz
fe trouve plus court d’un pouce entier en fe couchant.
Ce font les fegmens ligamenteux & les cartilages
élaftiques, placés entre les vertebres, qui
fontlacaufe de cette inégalité; les inférieures font
comprimées par les fupérieurs, elles cedent, rentrent
en elles-mêmes , & la fiaturc diminue. Dans
le repos du fommeil ces mêmes cartilages font agir
leur élafticité , fe repouffent mutuellement, éloignent
la tête du baffin, & rendent à l’homme la
taille qu’il paroiffoit avoir perdue. ( H . D . G . )
STENCHILL MILDE , d iS u eâ e .^ r o x
Suede; il regnoit vers la fin du neuvième fiecle.
L’évangile à peine introduit dans le Nord ychan-
celloit encore. Deux partis divifoient alors la Suede.
L’un tenoit pour la nouvelle religion , l’autre pour
l’ancienne. Le roi renverfa le temple d’Upfal', &
brifa les idoles. Le peuple furieux le maffacra fur
les débris du temple, ôc fe priva d’un bon roi, pour
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venger de mauvaifes ffatues : fa douceur lui avoic
fait donner le furnom àeDèboanaire.(^M. D e S a c y \
STEENSTUREI, de Suède.') adminiltra-
teur en Suede ; au milieu des troubles qui agitèrent
la Suede, fous le régné de Charles Canutfon
ce mot), fut proclamé adminiftrateur
par un parti puiflânt l’an 1471. L’autorité attachée
à ce titre n’étoit bornée que par l’ambition
de celui qui en étoit revêtu ou par l’indocilité du peuple.
Steenflure auroit defirc peut-être de régner
fous le nom de roi; mais Charles lui confeilla de
conferver le titre modefîe d’adminiftrateiir pour
donner moins d’ombrage à la nobleffe , & s’emparer
plus fûrement du pouvoir fuprênie auquel il af-
piro)t.Charles,avantfamort,arriv6e le 13 mai 1470,
défigna Sieenjîure pour fon fucceffeur, une partie de
la nation approuva ce choix. LaDalécarlie fit éclater
fur-tôut pour l’adminifiratcur un zele û l’épreuve
des évenemens ; une partie de la nobleffe avolt
embraffé la défeofe de Chriffiern I , roi de Dane-
marck qui prétendoit à la couronne , en vertu de
l’union de Calmar ( M a r g u e r i t e , dans ce
S upplément.'). Stcertfîurr marcha contre lui, remporta
une viftoire, & fe vit du moins un moment
maître de la Suede. ChrifHern mourut en
1481 , on tint à Calmar une affemblce des députés
des trois royaumes, pour rétablir dans cette ville
même le fyftême politique qui y avoit pris naif-
fance ; Jean , fils de Chriffiern fut proclamé ;
Steenjhife eut l’art de lui Impofer des conditions
qu’il favoit bien que ce prince ne rempliroir pas.
Aînli fon ambition ne manqua point de prétextes
pour l’écarter du trône de Suede. SiSteenJîure n’avoir
eu que des étrangers pour ennemis, il eiir rencontré
peu d’obffacles dans le cours de fes profpérités ;
mais au fein de la Suede Yvar-Axelfon, auffi ambitieux
mais moins habile, formoit des cabales &: s’ef-
forçoit d’arracher à fon concurrent l’autorité que le
peuple lui avoit confiée. La plus grande partie du
peuple fe déclara hautement pour.S'wc/zjîure, & Yvar
s’enfuit dans le Gothland, il y régna en brigand ,
exerça la piraterie , & acheva de mériter la haine
de fa nation; il eut la lâcheté de céder cette île au
roi Jean , qui nomma un autre gouverneur malgré
la parole qu’il lui avoit donnée , & le fit traîner en
Danemarck oii il mourut dans l’indigence: le roi
Jean, qui commençoit h fentir combien il étoit difficile
de réduire l’adminiffrateur par la voie des armes,
effaya de le vaincre parles bienfaits. Mais celui-ci
fe dcfiolt des careffes du prince Danois, & d’une
main il acceptoit fes préfens , de l’autre il fignoit
avec la république de Lubec un traité de ligue contre
le Danemarck. Les Ruffes, animés par le rot
Jean, caufolent dans la Finlande les plus affreux ravages
; Suante Niifon commandoit l’armée dans
cette province, Sceenjîure eut avec lui une querelle
très-vive; il fe vengea en calomniant Suante Nil-
fon ; il l’aceufa de lâcheté; celui-ci fe défendit avec
tant d’éloquence, que le fénat indigné contre l’admi-
niffrateur le dépofa l’an 1497. La nobleff e & le clergé
, jaloux de la grandeur de Steenflure^ applaudirent
à fa chute; mais le peuple l’adoroit, & vint lui
offrir fon fang. Ce ramas de troupes mal difcipli-
nées ne fervit qu’à accélérer fa décadence; après
avoir perdu plufieurs batailles , il fe vit contraint
de céder la Suede au roi de Danemarck , qui lui
laiffa la Finlande, les deux Bothnies, & quelques
autres domaines.
On régla qti’il ne rendroit aucun compte de fon
adminiftraiion , & cette ordonnance faite pour
étouffer les murmures de l’envie, rend peut-être fort
dcfintéreffemenr un peu fufpeél. Jean le nomma Maréchal
de fa cour, dès qu’il fut couronne roi de Suede;
quelque belle que fût cette dignité, après le
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rôle que Steenflure avoit joué dans fa patrie, c’étoit
moins im honneur pour lui qu’une humiliation veritable
; il ne tarda pas à échauffïr les efprits, & à
rendre le vol Jean odieux au peuple ; ce fut en
i^or que la conjuration éclata : l’infraèHon du traité
de Calmaren étoit le prétexte. Steenflure fut reçu
triomphant dans Stockholm, & rejetta avec hauteur
les propofitions de paix que le roi lui fit offrir. La
reine étoit renfermée dans le c h â t e a u , s ’empara
de cette place; mais il manqua à fa parole ,
& fit jetter la princeff'e dans un couvent. Bientôt
après il lui rendit la liberté ; il mourut au milieu
de fes profpérités l’an i ^03. Si Steenflure n’avoit pas
calomnié Suante Niifon, s’il n’avoit pas violé une
capitulation, & fait fervir quelquefois à fes deffeins
des moyens que l’honneur cléiavoue , on ne verroit
en lui qu'un citoyen arme pour la defenfe de fa patrie
, & qui cherchoit à détruire un traité utile au roi
leul, 6c funeffe aux trois nations, il laiffa trop entrevoir
l’ambition dont il étoit dévoré. Il refufa le titre
de roi que le peuple lui offroit, mais il en conferva
l’autorité que le fériat vouloir enlever. Il feduifit le
peuple, s’en fit aimer en l'opprimant , l’affervit en
criant liberté , & fut le Cromwel de la Suede. Du
refte favant dans la guerre comme dans les négociations,
capable de créer de bonnes ioix alors même
qu’il lesvioloit; roi , miniffre, magiffrac, ^*néral
tout enfemble , il eut tous les talens des grands
hommes, m.us il n’en eut pas les vertus.
STEENSTURE II, adminiffrateur en Suede. Il
étoit fils de Suante Nilfon-Sturc, & fut élu après fa
aiort l’an 1513, pour gouverner la Suede au milieu
des difeordes civiles qui la dcchiroient. Chriffiern II
venoit de monter fur le trône de Danemarck, &
prétendoit monter fur celui de Suede, en rétablif-
ianc l’union de Calmar. La cour de Rome, vendue
à ce prince , excommunia l’adminiffrateur & fes
partifans, pour avoir défendu la liberté de leur patrie;
Guffave Trolle , archevêque d’Upfal, attifa
mieux encore le feu des guerres civiles, ouvrit au
roi de Danemarck l’entrée de la Suede , malgré une
treve conclue avec ce prince par SteenJlure.Vdàmmi-
ffrateur remporta d’abord quelques avantages fur les
Danois; il marcha au fecoursdeStockholm,affié^ée
par Chriffiern, & fut vainqueur dans un combat.
Cette viûoire futfuivie d’un traité qu’il viola auffi-
tôt qu’il fut figné. Troile avoit confpiré contre la
patrie. Steenflure le fit dépofer, la cour de Rome
excommunia tous les Suédois pour avoir puni un
traître, & les condamna à payer une amende de cent
mille ducats. L’an 1520, Chriffiern parut dans la
Gothie occidentale à la tête d’une armée, l’admi-
niffrateur marcha contre lui; mais fes fecrets étoient
vendus à Chriffiern. II fut contraint de fuir, il fe
bleffa fur la glace, &: mourut de fa bleffure. ( M . d e
S a c y .)
STÉRILITÉ , ^ Mcdecine légale. ') Voye^ t article
M é d e c in e l é g a l e , Supplément.
STEWARTIA,
CaraHere générique.
Un calice permanent d’une feule feuille , divifé
en cinq fegmens ovales & concaves , fourient un
pétale divifé en cinq parties arrondies par le bout
& qui s’étendent : un grand nombre d’étamines déliées
qui couronnent des fommets arrondis & inclinés,
& qui font plus courtes que le pétale , font
Taffemblées en cône dansfa partie inférieure où elles
adherent. Leur touffe cache un embryon velu &:
arrondi qui porte cinq ftyles auffi longs que les étamines
, & couronnés par des ff ygmates obtus. L’embryon
devient une capfule à cinq pans qui s’ouvre
en cinq cellules clofes , dont chacune contient une
femence ovale & comprimée.
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Efp e ce . -
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S t iw a r t îa , A c l . U p fa l.
C’eff dommage que ce bel arbriffeau fort encore
fl rare en Europe. La graine qu’on envoie d’Amé-
nque eft ordinairement vuide pour la plupart,
parce quelie a fans doute été recueillie avant fa
matunre. Le peu de plantes qui en provient eft très-
difficile à conduire les premières années. Miller dit
que le feul moyen de les entretenir ( c a r , malgré
ces précautions , elles ne font que peu de progrès )
eft de les tenir dans les pots ou les caiffes où on les
a femées , fous des cloches ou un vitrage ombragé
de paillaffons, au plus chaud du jour; U faut cnccîe
mettre de la mouffe fine entre'ces plantes , fur la
furface de la terre , afin de la tenir conffamment
fraîche. Nous ne doutons pas qu’on ne trouve dans
la fuite une méthode plus ffmple. Une bonne relation
de la nature du fol , de l’emplacement & de
l’expofition , que cet arbriffeau fe choifit en Virginie
, feroit d’im grand fccours pour nous mettre fur
la route de fa meilleure éducation : il s’élève dans
cette_ contrée fur des tiges robuftes, à la hauteur
de dix ou douze pieds. Les brancfies font couvertes
d’une écorce brune ; les grandes fleurs qui
naiffent a leurs aiffelles font blanches , à cela près
qu un des fegmens eft taché d’un jaune herbacé : les
étamines font purpurines , & terminées par des
fommets bleus qui forment à fon centre, par leur réunion
, une houppe deccttecouleur qui tranche agréablement
fur le blanc. {M . le Baron de T s c h o u d i .)
S T I L L I A ff^Géogr. a n c .) La table Théodofienne
place ce lieu entre A q u a Bormonis , Bourbon-I’Ar-
chambaut, & P o en n ium., Parigny. On croit reconnoitre
le nom de StiUia dans ceuii de T r ie l, & le
paffage de la route dans un lieu voifin nomme le
p u fa g e . D ’Anville , Not. G a u l .p ag. G io . ( C )
§ STRASBOURG , ( Géographie, H^ß. ) Feu M.
Schoepflin, hifforiograp'he du ro i, des differentes
académies de l’Europe , a donné une belle hiffoire
de l’Alfâce de fa capitale., en 1 7 p , in-folio^ fous
le titre Alß a tia illujlrata , Cclttca , Bornana Francien
: ainff trois états de l’Alface , le premier fous
les Celtes, le fécond fous les Romains , le troiffeme
fous les Francs. Nous ne nous occuperons que des
deux derniers états.
La domination Romaine commence fous Céfar
48 ans avant J. C. & s’étend jufqu’à Clovis en 496.
Lorfqii il érr blit la puiffance des Francs en Alface ,
apiès la bataille de Tolbiac, on parrageoit l’Alface
en fupérieure qui étoit l’ancien diffriä des Séqua-
nois , 6c en inférieure qui appartenoit aux Triboces.
Selon Strabon , Auguffe ne détacha point les Sé*
quanois , les Rauratiens & les Helvétiens de la
Gaule Celtique , pour les attribuer à la Belgique ,
comme l’a cru Pline. La grande province des Séqua-
nois, M a xim a Sequanorum, appartint toujours à la Celtique
ou Lyonnoife , ainff nommée par Auguffe , à
caufe de Lyon qu’il aimoit & où il avoit demeuré.
Les Triboques , peuples de Germanie , s’établirent
dans l’Alface inférieure durant la guerre de Céfar
& de Pompée. Il faut rapporter l’établiffemenr de la
province appellée Germanie en -d e çk du Rhin (G e r mania
cis Rhenana ') , à l’an 726 de Rome , 26 ans
avant J. C. Auguffe par là voulut faire voir que les
Germains , qui n’avoient plié fous aucun prince ,
croient devenus fes fujets : il voulut donner cet éclat
à fon regne.
Dans l’Alface étoit la célébré colonie A u gußa
Rauracorum, appellée aujourd’hui A u g f l , & qui ffeft
plus qu’une bourgade à deux milles de Bâle, & qui
étoit la métropole des Rauraques. Auguffe la fit
décorer du titre de colonie Romaine par Mun.
Plancus, l’an de Rome 740. Son théâtre étoit plus
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