
■ |ir. jî 1 1
p Î ,
iL'~ 'mÎI'S!'*!
' 1: ^ ■ - ■ M
m n!■ - f . ■, , !'l
^ A • '1
1 ? ’■ ir
f- Î
i f f i r . '
M 5 *:
346 P H Y
Il avoit d’aiUcu.s un génie fi.|)c.-icur qui lui fit faifir
les communautés des elpeces , & qui 1 elevoit i la
dcfinitioii des dalles. Perlonne, même apres lui,
n’a fuiviavecla même attention chacjue vilcere 6:
prcl'qiic chaque partie du corps animal dans les dil-
fcreiûes claflêsdes animaux. Je ne puis qu’abréger in-
jiniment ce que ce gr^and homme a découvert. En
s’opiniâtrant <i tirer du lait des mamelles d’une vieille,
en frottant avec des orties celles d’un bouc, on ell
venu à bout d’en tirer du lait. Les orties marines,
les éponges même ont du lentiment. Ariftote a luiv'
le développement de l’embryon dans l’oeuf couvé,
il a réfuté l’idée romanclque du côté droit atîeété
au foetus mâle , & du côté gauche , auquel les foetus
femelles ctoient bornés par les anciens ; il a remarqué,
contre l’opinion d’Hippocrate,qu un enfant né
ô huit mois ell plus formé que celui qui naît à lept.
Il n’a point ignoré la femelle des abeilles & des guêpes.
La partie effentielle de tout animal eft,lelon
lui, l’organe qui reçoit la nourriture & qui la digere.
Les animaux de la claflc qu’il appelle mollujca , &
que Linné a adoptée , n’ont point de nerfs. Il a réfuté
l'opinion reçue qui failoit defeendre de toutes
les parties de l’animal lafemence: il a remarqué que
la relTemblance des enfans avec les parens n’eft ni
conftante ni parfaite. U a refufé la femence aux femmes,
& a remarqué que l'humeur qu’elles répandent
dans la génération n’eft pas la matière de l’enfant. La
matière alimentaire luinte des pores & des vaiftéaux,
elle fe prend & devient de la chair. Ariftotc enfeigne
l’cpigenefe ; le coeur, félon lui, eft formé le premier.
Il refufe d’admettre des monftres, nés de l’accouplement
d’une bcce avec l’homme. Ces fragmens font
tirés des livres fur l'hiftoire, les parties la génération
des animaux.
Dans les petits livres phyfiques, il a répandu des
vues qu’on n’y chercheroit pas , & qu’on eftlurpris
d’y trouver; telle eft Vanalogie des fepe couleurs primitives
, & des fept coufonances ; telle eft Vidée d'attribuer
aux membres ragrément de ces confonanccs. Kiçn
éloigné des modernes, Ariftote trouve la vue plus
exacte que l’attouchement, qu’elle corrige. Il a
diftingué dans l’homme les mouvemens volontaires,
les involontaires, & ceux qui, fans etre de cette
clafTe , n’ont pas befoin d’être commandés par la
volonté. Il a connu l’opiniâtreté de la vie des animaux
dépourvus de fang, qui ne meurent pas pour
être divifés. C’ eft à lui que l’on doit la chaleur eftén-
tielle qui habite dans le coeur, qui fait bouillir le
fang, de qui en produit le mouvement. Le nombre
des'puliâtions n’eft pas lié à celui des refpirations.
Il y a beaucoup de phyfiologic dans les problèmes.
Ariftote ne convient pas que la longueur de la vie
foit proportionnelle à la longueur du féjour du foetus
dans la matrice. Les gemeaux font toujours du même
fexe. Les monftres font rares dans les grands animaux.
Les climats chauds ont été habités les premiers,
& leurs habitans ont plus de génie.
Je crois la leÛure d’Ariftoie indlfpenfable pour
tout homme qui veut s’inftrulre fur h phyjiologie,
Théophrafte aimoit à cueillir les fleurs des cho-
fes :ila donné fes idées fur les odeurs, fur les fueurs,
fur le changement des couleurs dans les animaux. Il
a remarqué le grand volume des poumons du caméléon,
& il lui a attribué les changemens dont les
couleurs de cet animal font fufceptibles.
On a des fragmens de Diodes, & fur-tout fur
l’anthropogonie : il eft vrai que fes obfervations
font rapportées par Macrone d’une maniéré à nous
laiffer en doute , li elles ne font pas plutôt de Straton
le péripatéticien.
Praxagore s’eft le premier fervi du mot de pouls
dans le fens que nous lui donnons. Avant Boerhaave,
il a enfeigné que les arteres extrêmement étroites
P H Y
produlfent des nerfs; aufù-bien que Hippocrate , fl
attribue aux humeurs les principales fondions du
corps animal. Plifton en a fait de même, il a expU--
que la digeftion des alimens par la putréfadion;
opinion qu’on a rcnouvcllée de nos jours.
Erafiftrate , philofophe & médecin illuftre , a
beaucoup travaillé lu r l’anatomie & fur laphyjîologie,
il s’eft fouvent éloigné des opinions d’Hippocrate;
il a refufé le fang aux artères, faites uniquement
pour conduire les efprits vitaux: le fang, en le faifant
jour dans les vaiftéaux de l’elprit, étoit, felon lui,
la caille de l’inflammation, c’eft Verrorloci de Boerhaave
; il a connu les valvules du coeur & leur
ul'age; il arcjetlé les chemins particuliers de l’urine.
Après avoir attribué aux meninges l’origine des
nerfs, U s’eft rétradé dans un âge plus avancé , 6c
les a tirés de la moelle. Il a connu le raccourcilTement
de la dilatation du mufcle qui agît : il a rejetté l’at-
tradion. Précurfeur de Pitcarne , il attribue â la con-
tradion de l’eftomac la digeftion des alimens. Il a
négligé les humeurs , & n’a pas fait mention de la
bile noire. Il a très-bien vu que les arteres batrent ,
parce que le coeur s’évaaie , & y poufié l’efprit : il
a expliqué la refpiration par le penchant des fluides
à fe porter du coté où la réftftance eft la plus foible.
Contre Hippocrate il a rejetté la defeente d’un fluide
dans le poumon.
Hérophile,contemporain d’Erafiftrate,leprem!er
anatomifte qui ait difl'équé un certain nombre de
corps humains, a cru, avant Boerhaave, que le fang
pêiUt & blanchit dans les vailTeaux fpermatiques. Il
admettoit un pafl'age de l’air du poumon dans la cavité
de la poitrine , & de cette cavité dans le poumon.
Il a beaucoup travaillé fur le pouls, & en a
fait un figne important dans les maladies. Il a rétabli
la dignité des humeurs, dégradées par Erafiftrate.
André deCaryfte a enfeigné que le cal fe forme
de la moelle répandue autour de la fraéliire coagulée,
Ai'clépiade le rhéteur, s’étant tourné du côté de la
médecine, y a introduit les opinions d’Epicure ; il
a refufé la fagefie à la nature, ÔC en a blâmé les
efforts inutiles ; il rejette de même les attraélions.
L’anie , difoit-il, eft de l’air qui entre par la refpiration.
Il a donné des explications méchaniques,
mais très-obfciires, du mouvement du coeur & de
la refpiration. La boilTon , felon lui, fe refont en vapeurs
, elle eft repompée par la veftie , & y reprend
la nature d’un liquide. Les maladies naiffent dans fon
fyftême des corpufcules arrêtés dans des vaiftéaux
invifibles.
Cicéron, dans le fécond livre de la Nature des
dieux, a donné un abrégé de la phyfiologic de fon
fiecle.
Athenée le pneumatique admettant les quatre premieres
qualités, il a remarqué, lorfque deux ef-
peces différentes d’animaux s’accouplent, que l’animal
qui en réfulte a plus de reffemblance avec la
mere.
Aretce, de la même fe£le, n’a donné que des
fragmens ; fon unique ouvrage regardant abfolu-
ment la pratique, il a vu , à fon grand étonnement,
que les ligamens manquent de fentiment.
Soranus, l’auteur le plus célébré de la fefte méthodique,
n’a que touché la phyfologie , cette fede
la méprifant & ne recherchant pas les caufes des
phénomènes.
Plutarque a recueilli plufieurs opinions des anciens
auteurs dans un ouvrage particulier : il a traité de la
phyfologie dans fes Quepons naturelles & dans fes
Quepons convivales. Aulu-Gelle a confervé de même
plufieurs paffages des anciens.
Ru fü S d’E p h e fe s ’eft plus a t ta ch é à l ’an a tom ie
q u ’ à la phyfologie, du mo ins dans le s liv r e s q u i n ou s
P H Y
en reftent. H a bien vu que la bile coule fans difeon-
linuer du canal cholédoque dans l’inteftin. Il a fuivi
Hérophile fur l’air thorachique. Avant Galien il a
enléigné qu’il y a dans les arteres & du fang & de
l ’elpiit.
Galien eft l’auteur du fyftême qui a régné dans la
médecine , & prefque làns partage , pendant quatorze
fiedes. Il lavoir plus d ’anatomie que fes contemporains
: il e.xcelloit fur-tout à faire des expériences
phyfiologiques fur des animaux vivans. A
ces avantages réels il ajouta le lyftcme d’Ariftote ,
& une fubtilité qui lui étoit particulière : il lavoit
ramener tous les phénomènes à fes principes , & les
expliquer d’après fes hypothefes. Il y a beaucoup
à apprendre avec lui; mais la partie foible de fes
opinions eft tombée dans l’oubli , du moins dans
la plus grande partie de l’Europe.
Dans le fécond livre des Elémens il défend les
quatre humeurs principales qui fontaffortiment avec
les quatre elémens avec les quatre premières
qualités.
Dans le livre dans lequel il demande s’il y a naturellement
de l’air dans les arteres, il réfute Erafiftrate
par des expériences ; il force même les fen-
timens de fes feélateurs dans leur dernier retranchement.
Le fang qu’on trouve dans les arteres n’y vient
p a s , dit-i! , depuis les veines ; U s’y trouve lors
même qu’on a lié l’artere en deux endroits.
Dans le huitième livre des adminipations anatomiques,
il y a plufieurs expériences de Galien que
la poftérité a vérifiées. La voix baifl’e de la moitié
quand on ouvre un côté de la poitrine ; elle fe perd
tout à fait quand on perce les deux cavités. La ref-
piratlou celle de même, quand on coupe les nerfs
au-deft'us de la poitrine , ou qu’on divife la moelle
de l’épine. Les mufcîes dont on coupe les nerfs,
perdent le mouvement. Galien admet de l’air dans
la cavité de la poitrine.
Dans le livre de VOdorat, il établit que ce fens
s’exerce dans les ventricules antérieurs du cerveau ,
dans lefquels l’air pénétré par les narines.
Dans les quinze livres desufages des parties ^ Galien
traite de toutes les fonélions du corps humain. Il
donne, & d’une maniéré folide, les caufes finales
qui ont déterminé la nature à former les cinq doigts
de l’homme d’une longueur inégale & proportionnée.
Il en agit à-peu-près de même dans le troi-
fieme livre ; il y parle du pied.
Dans les livres fix S: fep t , il traite du poumon
& du coeur. Il prouve que le poumon fuit le mouvement
de la poitrine , & qu’il n’en eft pas l’au-
teur. 11 a lié l’artere ombilicale, & celles du placenta
ont perdu le mouvement. Le paftage du fang à
travers le coeur & le poumon eft bien expliqué;
& Galien n’a point ignoré que le fang des deux
grandes veines entre dans le coeur , & qu’il en fort
par les deux arteres. II a été également bien inftruit
lur le mouvement du fang, à travers le trou ovale &
le canal artériel. Il a foulîlé la trachée , & l’air n’a
pas pénétré dans le coeur. Il a fait fur le nerf récurrent
des expériences qui aft’oiblilTent ou qui déirui-
fent la voix.
Les huitième & neuvième livres traitent du cerveau
; il y établit deux clalTes de nerfs , ceux du
mouvement qui font durs, & ceux du fentiment qui
ont plus de mollefté.
Le dixième livre traite des yeux & de la vue.
J’omets le refte.
^ur l ufâge de la refpiration. On peut lier les earo-
tides de l’animal en vie , fans qu’il lui en arrive du
mal, L’air vient dans le cerveau par la refpiration ,
qui eft une aftion volontaire.
Sur les caufes de la refpiration^ OU t ran q u ille , o u
V io len te .
'Tome IK ,
P H Y 347
Sur rntllité du pouls. Galien y établit la communication
entre les arteres &: les veines ; mais il penfe
moins bien fur la caufe de la pulfation.
Les wfiwiXïvrts fur Us opinions d’Hippocrate & de
Platon roulent prefque entièrement fur la phyfiolo-
gte. Les deux ventricules du coeur font remplis de
lang, & non pas d’air. Le coeur n’a que peu de fentiment
: les ligamens n’en ont point.
Dans le deuxieme livre Galien réfute ceux qui
plaçoient le fiege de l’ame dans le coeur. L’animal
per<l la voix quand on lie les nerfs, & non quand on
lie les arteres. Le cerveau eft l’organe du mouvement
volontaire. L’animal perd auffi la voix quand
on lui ouvre la trachée.
Dans le troifiemc livre il établit le fiege de l’ame
dans le cerveau. Dans les trois livres fuivans, il
établit les differentes facultés de l’ame.
• Dans le fixiemc livre il démontre que le foie eft
la fource des veines, & dans le feptieme, que le
cerveau produit les nerfs. Il place le fiege de l’ame
dans la généralité de la moelle. Dans le huitième il
défend les quatre elémens & les quatre humeurs
premieres.
Les trois livres des facultés naturelles font phyfiologiques.
Galien appelle facultés, de certaines fon*
fiions du corps animal, la digeftion , la nutrition ,
la génération ; mais il ufoit de ce terme d’une
maniéré à traiter la faculté comme la caufe de la
fonflion , & comme une puiffance particulière. Il
defend l’attrafHon des alimens, des excrémens , des
humeurs, dont chaque efpece eft évacuée par des
remedes qui lui font appropriés. Il défend’de même
les qualités premieres. Ses expériences lui ont fait
connoître que l’urine vient à la veffie uniquement
par les reins 5c parles urereres , dont la ligature ou
la divifion défempiit la veffie.
Dans le fécond livre , Galien défend la faculté
digeftive contre Erafiftrate. Les fucs du corps animal
fe font de l’aliment altéré par la chaleur innexée.
Dans le troifieme livre il traite de La faculté riten-
trice. L’utérus s’ouvre pour lailTer fortir le foetus
mort, & fe ferme pour retenir celui qui eft en vie.
Les réfervoirs membraneux du corps humain font
toujours pleins, parce qu’ils fe contraflent à proportion
qu’ils font défemplis. Par une expérience bien
difficile, Galien a trouvé que l’animal avaloit, quand
même on lui avoit divifé avec le fcalpel le plan extérieur
des fibres de l’oefophage. Des petits canaux
mitoyens font la communication des arteres & des
veines. Notre auteur défend la faculté attraflive de
l ’oefophage de l’eftomac , de la veffie & des parties
du corps à l’égard de l’animal. Il a connu le mouvement
périftaltique de l’eftomac & des inteftins.
Dans les deux livres du mouvement mufculaire,
Galien décrit l’antagonifme des mufcles q ui, alternativement
, fe contraflent 5c fe relâchent, & dont
l’un entre en aflion dès qu’on a détruit l’autre. Il
prouve que le Ibmmeil n’interrompt pas les afHons
volontaires ; & il confirme que la refpiration eft:
fiijette à la volonté , au lieu que le mouvement des
inteftins ou du coeur ne l’eft pas.
Le livre de la formation du fétus expofc la formation
de l’animal, que Galien compare à celui de la
plante, & qu’il décrit dans le fyftême de l’épige-
nefe. Les nerfs & le cerveau forment un principe
du mouvement indépendant du coeur. Il avoue ingénument
qu’il eft hors d’état d’expliquer Ja formation
du foetus, & il remarque fort bien que l’ame
ne connoit pas les mufcles même , dont le miniftere
exécute tous les jours fes volontés.
Dans les deux livres de la femence, l’auteur regarde
la femence comme la matière de laquelle le
foetus eft formé ; pour le fang & l’efprit , le foetus
les tire de la matrice. Le fang, dit Galien, eft W
X x ij
î i
4 J